lundi 28 octobre 2019

Pyrrhalta viburni ,Galérucelle de la viorne.


En rangeant les accessoires d’été, j’ai vérifié la présence de punaises diaboliques qui essaient de se trouver un abri pour l’hiver et cette année elles sont nombreuses. J’ai à cette occasion découvert ce petit coléoptère : une galéruque, plus précisément une galérucelle. Elle fait partie de la grande famille des Chrysomèles, insectes phytophages. Ce sont les larves qui sont surtout voraces et dévorent les feuilles des plantes.

Pyrrhalta viburni à l'automne

Pyrrhalta virbuni mesure environ 6 mm. La couleur brun jaunâtre est simplement agrémentée de quelques zones  plus sombres apparaissant presque noires.
Pyrrhalta viburni , détail de la tête*

Sur la tête les antennes insérées l’une près de l’autre, sont plus sombres sur le dessus. Sur le vertex une belle tache brunâtre.
Pyrrhalta viburni , détail de la tête, vue de dessous, avec ses antennes plus claires*

Le pronotum compte 3 taches, une au milieu et une autre de chaque côté.
Mon exemplaire actuel présente des élytres très sombres sur lesquels on ne voit que peu les nuances de couleurs.
Pyrrhalta viburni ,recouvert d'une pilosité claire, courte et couchée*

 L’exemplaire vu en 2016 montre des épaules sombres et des élytres beaucoup plus jaunes. On y voit aussi très bien la courte pubescence blanche, couchée,  qui les recouvre.
Pyrrhalta viburni détail du scutellum sub carré*

Le scutellum est presque de forme carrée.
Les ongles sont denticulés.

Pyrrhalta viburni détail des ongles denticulés*

J’ai rencontré mon exemplaire de 2016 en août, celui de cette année en fin octobre.

Pyrrhalta viburni devant la toise

Ces coléoptères peuvent hiverner sous forme d’adulte, de larve ou d’œuf.

Infos extraites de Coléoptères phytophages d’Europe, de Gaëtan du Chatenet
* Images grossies 3 fois

mardi 22 octobre 2019

Tenthredopsis stigma, une tenthrède femelle ou mouche à scie



Je me suis servie de l’ouvrage de la Faune de France, 47, de Lucien Berland, Hyménoptères tenthredoïdes
Ces insectes font partie des hyménoptères.La particularité de leurs larves est de ressembler à des chenilles et d’être phytophages.
Il en existe plus de 600 espèces en France.
Tenthredopsis stigma femelle

Avec cet ouvrage disponible sur le net j’ai pu déterminer l’espèce que j’ai photographiée. C’est un exercice illustré , un peu long , certes , mais possible.
Etape 1
Pour trouver à quelle grande famille appartient un Tenthrède, il faut regarder :
  •          Où s’insèrent les antennes (au –dessus du clypeus pour notre sujet)
  •          La longueur du 3éme article des antennes ( de longueur identique aux autres)
Tenthredopsis stigma femelle, dessous des antennes claires, insérées au-dessus du clypeus

  •          La cellule radiale divisée ou non( ici elle est divisée)
  •          Bord postérieur du pronotum droit ou arqué
  •          Antennes moyennement longues sans massue
  •          Ailes antérieures avec un stigma
  •          Pas de cou long, femelle avec une scie
Tenthredopsis stigma femelle, détail de l'aile antérieure


  On en arrive à Famille des TENTHREDINIDAE

Etape2
On recherche ensuite la sous-famille : tous les critères concernent la nervation de l’aile antérieure
  •          Cellule radiale divisée en 2
  •          Les deux nervures récurrentes aboutissent respectivement dans les 2e et 3e cellules cubitales .
  •          Cellule anale non pétiolée...
  •          Nervure basale parallèle à la 1re nervure transverso-cubitale.
  •          Nervure basale aboutissant à une certaine distance de l'origine de la nervure cubitale.

  Nous voilà dans la sous- famille des TENTHREDININAE.
Tenthredopsis stigma femelle, hanche III noire avec son trait blanc

Etape3
On recherche le genre
  •          Hanches III normales, non allongées, les fémurs III n'atteignant pas l'extrémité de l'abdomen .
  •          Les yeux ne convergent pas, ou à peine, vers le bas
  •          Cellule anale avec une courte nervure transversale vers le milieu (peu visible)
  •          Le premier tergite abdominal non incisé( c’est ce que je vois), mais le plus souvent avec une carène médiane, antennes longues

 Nous sommes dans le genre TENTHREDOPSIS
Tenthredopsis stigma femelle,bout de l'abdomen avec la scie

Etape 4
 On recherche l’espèce, il faut alors distinguer les mâles et les femelles.
Tenthredopsis stigma femelle, détails de la tête

  •          Clypéus fortement échancré au bord antérieur
  •          Abdomen noir aux deux extrémités, rouge au milieu
  •          Pattes III, les fémurs et tibias rouges, au plus l'apex des fémurs taché de noir
  •          Longueur 11-12 mm. Antennes plus courtes que l'abdomen, blanchâtres en dessous; hanches III avec une ligne blanche... STIGMA.
        Nous voilà au bout de la détermination : Tenthredopsis stigma

Tenthredopsis stigma femelle

On trouve cet insecte dans les buissons et les espaces boisés en avril mai, presque partout en Europe.
La larve se nourrit sur les Poacées ( des herbes).

samedi 19 octobre 2019

Cyrtophora citricola, une nouvelle araignée dans le jardin



En attendant de démêler les espèces de Tenthrèdes que j’ai vues ces derniers étés, j’ai été surprise de trouver une après-midi de la mi-octobre, dans le jardin  une nouvelle araignée. Ces images sont le résultat d’un concours de circonstances amusant. Début août j’avais photographié cette araignée sur sa curieuse toile, mais faute de temps je n’avais pas suivi son évolution . Puis l’araignée et la toile ont disparu.
Cyrtophora citricola, femelle

Il y a peu Foise, notre amie botaniste me soumet un cocon tout en longueur, en forme de saucisse comme l’écrit Heiko Bellman dans son ouvrage consacré aux araignées, il s’agit du cocon confectionné par Cyrtophora citricola.

Cyrtophora citricola, femelle, dans sa toile complexe en entonnoir, dans la partie basse on voit le maillage très serré

A la suite de cela elle m’envoie sur cette excellente page qui décrit bien le mode de vie de cette araignée trouvée en Corse, aux Baléares mais aussi dans les Bouches du Rhône, le Var et chez nous dans les Alpes maritimes.On y explique les caractéristiques de sa superbe toile.
Cyrtophora citricola, femelle,tête peu visible

Elle aime les endroits chauds à n’en pas douter.
C’est ainsi que l’araignée trouvée dans une haie de cyprès a eu droit à une petite séance photo.
Elle fait partie de la famille des Araneidae, présente 4 gibbosités sur l’avant  de l’abdomen et 2 plus petites à l’arrière..
De loin on ne  la voit que grise, mais la photo de près révèle du beige, du brun, du blanc.

Cyrtophora citricola, femelle, détail de la tête

La tête est petite avec sa belle collection d’yeux et une abondante pilosité blanche.
Elle porte des noms divers : épeire des opuntia, araignée des cactus.. Mais elle choisit des supports variés, dans le jardin je l’ai vu sur un rosier, un mandarinier, une haie de cyprès. Elle doit se contenter de ce qu’elle trouve.

Cyrtophora citricola, femelle, détail du dos


J’ai eu la surprise en la prélevant avec son cocon de voir  courir sur certains fils de minuscules araignées, de jeunes Cyrtophora citricola . Tout noir avec déjà un début de gibbosité.
Cyrtophora citricola, juvénile

L’adulte par contre n’a pas bougé elle est resté recroquevillée sur la base de son cocon.
Ayant lu qu’elle construisait sa toile la nuit, elle profite peut-être de la journée pour se reposer. D’autre part, elle a peut-être fini son cycle de vie..
Le lendemain de mes  premières observations j’ai vu que pendant la nuit elle avait tissé quelques fils et c’est sur le ventre qu’elle se présentait.

Cyrtophora citricola,vue ventrale, les filières sont cerclées

 En la bougeant j’ai vu la solidité de ces fils, qui bien que non collants s’accrochent très bien au bâton avec lequel je les manipule.
Cyrtophora citricola,cocon en belle soie!

En sortant un cocon vide j’ai pu constater l’épaisseur du tissage qui le compose. Un cocon bien épais et solide coupé en son milieu pour permettre la sortie des jeunots !
Cyrtophora citricola,autre juvénile de 2 mm

Je ne suis pas fan des araignées mais celle-ci avec sa superbe toile qui la rend bien visible a retenu mon attention.

samedi 28 septembre 2019

Thécla du chêne, Neozephyrus quercus, une femelle



Toujours en allant à la pêche sur la piscine me voici avec ce petit papillon qui pour une fois me montre ses ailes étalées. On voit rapidement qu’il s’agit d’une femelle de Thecla du chêne.C’est à partir d’une mauvaise photo qui montre les taches violettes sur l’aile antérieure que je remonterai dans mes images stockées sur l’ordinateur pour présenter ce petit papillon.
Thécla du chêne , la femelle se reconnait à ses deux grandes taches violettes sur les ailes antérieures.

L’insecte se tient le plus souvent les ailes bien droites se sorte que l’on ne voit que leur dessous argenté.Le mâle possède des grandes colorations  violettes sur les  2 paires d'ailes .

Thécla du chêne , très vite les ailes remontent à la verticale.

 Comme tous les Théclas un liseré clair borde l’aile antérieure, une macule et une petite pointe se trouve à son apex.
 
Thécla du chêne , la femelle , vue du dessous des ailes.
Ce Lycaenidae ne « descend »  que peu des hautes branches du chêne où il se nourrit des miellats laissés par les pucerons sur les feuilles des arbres.
Thécla du chêne , la femelle ,sauvée des eaux

Mais en photographiant l’insecte en voie de séchage, je me rends compte que ses yeux sont poilus.
Thécla du chêne , détail de la tête*

Bien que cela se rencontre chez d’autres insectes cela m’étonne toujours.

Thécla du chêne , détail des yeux poilus*

On peut voir ce petit papillon depuis fin juin jusqu’à fin septembre et ce dans toute l’Europe.
Thécla du chêne , détail des écailles de l'aile*

*Images agrandies 3 fois
Les infos concernant ce petit papillon sont extraites de :Guide des papillons d'Europe et d'Afrique , Tom Tolman, Richard Lewington

lundi 23 septembre 2019

Crosserus quadrimaculatus, petit hyménoptère chasseur de Diptères


La piscine m’offre des sujets que je ne vois pas en parcourant le jardin : soit qu’ils ne fréquentent pas les parties visibles de la végétation ou plus simplement qu’ils s’y promènent à d’autres moments que moi.
Crossocerus quadrimaculatus mâle

En repêchant celui-ci, j’ai bien vu qu’il ne faisait pas partie de mes collections.
Souvent ce sont les couleurs, la taille et l’allure générale qui retiennent mon attention. Ici les gros yeux attirent le regard.
Et surtout les ailes : deux ailes , un diptère, 4 il faut chercher dans les hyménoptères. Ensuite il faut essayer de voir à quelle grand famille l’insecte appartient.
Ici, il s’agit d’un mâle (13 articles aux antennes et 7 segments abdominaux) L’insecte ne présentent pas de zones poilues comme souvent les « abeilles ».
A force d’observer ceux qui vivent avec nous, on acquiert une certaine habitude pour savoir où chercher.

Il existe maintenant des documents sur le web qui nous permettent de trouver des déterminations et des infos pour la plupart des espèces de notre milieu.
Ici c’est la Faune de France 79 de Jacques BITSCH et Jean LECLERCQ (Hyménoptères Sphecidae volume 1 (1993) et Hymenoptera Sphecidae  de Jacques de BEAUMONT dans la collection Insecta helvetica de 1964   que j’ai utilisées.

Dans un premier temps je cherche à connaître à quel genre  appartient ce petit hyménoptère mâle de 8mm.
Crossocerus quadrimaculatus mâle,les  détails de l'aile à observer.*

  • 1.L’aile antérieure présente une seule cellule submarginale(encore nommée cubitale= Cu sur la photo). Cette photo est faite pendant que l’insecte sorti de l’eau , se « nettoie ». Quand il est sec et propre il laisse ses ailes au repos sur le dos et il est bien plus difficile d’en voir les détails
  • 2.Le bord interne des yeux n’est pas échancré.
  • 3. Cellule submarginale  et cellule discoïdale (=Di) séparées par une  nervure .Des  figures permettent  de voir que l’aile photographiée correspond au schéma décrit.
  • 4. Stigma de taille normale.
  • 5.Une seule cellule discoïdale (photo ci-dessous)(les lignes en travers des cellules correspondent à l’aile postérieure collée en –dessous).
Crossocerus quadrimaculatus mâle, détail de l'aile, la flèche indique la cellule marginale tronquée.*
  • 6. Bords internes des yeux presque toujours convergents vers le clypeus ; la  cellule marginale tronquée à l’apex(la flèche l'indique ci-dessus)
    Crossocerus quadrimaculatus mâle, le triangle équilatéral des ocelles*


  • 7. Mandibule avec  2 ou 3 dents à l'apex : si elle  est unidentée, les ocelles forment un triangle équilatéral et le gastre est en  général taché de jaune .
  • 8.Gastre non pédonculé

  • Crossocerus quadrimaculatus mâle: détails de la face*
  • 9. Face rétrécie vers le bas,  bord  interne des  yeux fortement convergents vers le clypeusInsertions antennaires très proches des yeux.
  • 10  Antennes du mâle à 13 articles et ocelles en triangle à peu près équilatéral.

  • Malheureusement il existe des détails caractérisant la surface de différentes parties du thorax qui sont peu visibles.
    Mais je pense qu’avec ce que je vois j’en arrive bien au genre Crossocerus.
    Crossocerus quadrimaculatus mâle pendant sa toilette.


    Pour ensuite trouver l’espèce cela ira plus vite : le gastre(l'abdomen) est taché de jaune et le dernier article antennaire est tronqué. Ces 2 détails sont bien visibles.



    De plus les 2 taches  jaunes sur les sternites 2 et 3, les toutes petites taches jaunes sur le clypeus correspondent aussi. Les dents du clypeus se devinent cachées par la belle moustache argentée.

    Crossocerus quadrimaculatus mâle: la dent aiguë de la carène occipitale(flèche)*

    Un détail signalé pour caractéristique : la dent aiguë qui termine la carène occipitale m’a donné beaucoup de fil à retordre. Mais je crois qu’on la voit bien sur cette image. Nous sommes en présence de Crossocerus quadrimaculatus.
    Crossocerus quadrimaculatus , mâle, soies du flagelle*

    Dans la description faite par Bitch, il parle de soies du flagelle assez longues, il m'a fallu agrandir une image au maximum pour les voir et apporter un détail supplémentaire pour identifier ce petit hyméno.


    Cette espèce est répandue dans toute l’Europe. Les femelles font leur nid dans le sol et alimentent leur larve avec de petits diptères variés.

    *Images grossies 3 fois