lundi 28 février 2011

Mésange bleue: de gros travaux en cours!

Ce matin, j’ai assisté à une séance de gros travaux peu ordinaires. Après plusieurs reconnaissances d’un logis, Dame Parus caeruleus , autrement dit la Mésange bleue, est passée aux choses sérieuses.Le choix du logis pour élever la nichée devient maintenant une réalité.

"J'agrandis, j'agrandis et regardez les plumes de ma queue, toutes tordues"
 
Le nichoir en face de la cuisine est estampillé mésange bleue. Il s’agit surtout de la dimension du trou d’envol d’un diamètre autour de 28 mm .
Mais voilà, la dame estime que cela ne convient pas tout à fait. Elle arrive à y rentrer et à en sortir sans difficultés, mais elle souhaiterait un peu plus d’aisance. « Vous comprenez pour nourrir les petits il faut que je puisse rentrer et sortir sans rester coincé aux entournures, il faut que je passe sans risquer de m’abîmer les plumes…. »
Après mûre réflexion, la voilà qui entreprend d’élargir ce trou d’envol.
Le nichoir est fait en chêne d’1 cm d’épaisseur. C’est tout vous dire !

"Quel travail et heureusement que je suis solidement accrochée et appuyée "

Des séances de travaux d’environ 10 minutes s’enchainent. Elle vérifie qu’il n’y a personne aux alentours, se tient fermement avec les pattes sur le rebord du trou, la queue servant aussi d’appui et de puissants coups de bec sont assénés sur la partie gauche du trou.
Tout le travail se fait sur cette partie gauche, elle veut élargir le trou sur cette partie et absolument pas sur toute la circonférence.
Le plus drôle, après une période de repos souvent dans l’olivier , elle rentre dans le nichoir et fait le même travail depuis l’intérieur.
Elle a fait ainsi plusieurs séances de travail très intensif.


                                                             "Dehors les copeaux!"
 
 Mais ce qui m’a réellement surprise c’est de voir ce qu’elle sortait depuis l’intérieur du nichoir ! Eh oui, la dame est méticuleuse, pas question de laisser trainer des copeaux de bois dans son beau logis ! Plus fort, elle pourrait se mettre à sa fenêtre et virer simplement les copeaux à l’extérieur, non non, pas question de signaler sa présence en accumulant des cochonneries au pied de son logis.
Les copeaux sont bien mis dans le bec et exportés loin du logis. Elle a sans doute sa petite déchetterie perso un peu plus loin ! Cela confirme bien que l’instinct, conduit l’oiseau à ne pas indiquer sa présence en ces lieux par quelque indice que ce soit !

                                     "Chez nous tout doit être bien net pour accueillir la petite famille"

Les travaux se sont arrêtés vers midi, depuis je ne l’ai pas revue. Je n’ai qu’un souhait, c’est qu’après ces travaux très importants, ma petite mésange s’installe définitivement dans ce nichoir. Je le saurais dans les jours qui viennent.
 Pour le moment je ne sais pas si celle que je nomme Miss est un mâle ou une femelle, mais ce que je vois avec les images, c’est qu’il s’agit toujours du même oiseau. Quand un second individu vient, il est chassé.

Dans le second nichoir c’est différent, je vois 2 oiseaux qui se succèdent parfois à l’intérieur !
Inutile de préciser que les photos sont prises depuis l’intérieur à travers un double vitrage et par temps bien gris !

samedi 26 février 2011

Mononychus punctumalbum : le charançon de la fleur de l'iris des marais.

Les fleurs commencent à poindre le bout de leur nez par-ci par-là, même si l’hiver n’a pas encore dit son dernier mot. Elles sont utiles aux butineurs, mais servent aussi de nourriture aux phytophages et parfois de couveuse à leurs larves !
Les charançons, nombreux et variés sont craints par les cultivateurs. Nombre d’entre eux abîment une partie de la récolte.
Je fore, je fore , les graines c'est bon!
Celui qui est le sujet de ce billet ne fait que 4 mm et ne s’en prend pas à une plante cultivée ! Ouf ! Il sera regardé avec davantage de bienveillance.
Mononychus punctumalbum, c’est lui, le charançon des iris du marais.
Les iris des marais sont des plantes qui poussent dans les zones humides et donnent de jolies fleurs jaunes vers la fin du mois de mai.

Une seule griffe à chaque pied: cela suffit pour bien s'accrocher.
Ces insectes se nourrissent et leurs larves se développent dans les graines produites par ces fleurs.
André Lequet présente dans cette page très bien faite tout le cycle de vie de l’insecte.
J’ai dans mon jardin quelques pieds de ces iris. Et par conséquent ce charançon aussi.
4 mm cela ne fait pas bien grand, mais alors qu’est-ce qu’il court bien .De plus quand il en a assez de vous voir, hop, il s’envole !


La tache claire sur le dos est à l'origine de son nom.
Comme bien des charançons il a un rostre qui lui sert à piquer la plante pour se trouver sa subsistance. Et ce qui leur donne cet aspect amusant ce sont les antennes fixées au milieu du rostre.Son dos est recouvert de squamules qui donne cet aspect "tricot" !
Mono et onychus : son nom signifie un seul ongle et en regardant les images on se rend compte que ses pieds se terminent par un seul ongle( beaucoup d’insectes en ont deux !).
Punctumalbum : fait allusion à la petite tache claire que l’on voit à la jointure de ses élytres sur le dos.
Il porte aussi encore le nom de pseudocari. Voici une mise au point qui nous éclaire sur ces doublons :
"il s'agit de la même bête qui a été décrite par deux auteurs différentes à des époques différents :
- punctumalbum par Herbst en 1784,
- pseudacori par Fabricius en 1792,
c'est donc le nom le plus ancien qui est valide."

Course poursuite sur la fleur!
L’été passé, je les ai trouvés aussi sur un joli pied de glaïeul d’Illyrie qui avait choisi de s’installer dans un coin un peu ombragé du jardin. Rondouillards et très mobiles ils sont amusants à observer!

jeudi 24 février 2011

Le Rouge gorge familier (Erithacus rubecula): un visiteur surprise!

Le Rouge familier est présent dans le jardin toute l’année .Mais il ne se montre pas à la mangeoire, du moins pas en compagnie des autres oiseaux.

Je regarde prudemment
Au début de l’hiver il y en avait trois ou quatre dans le jardin et leurs discussions étaient vives et animées. Vous savez que c'est un oiseau territorial. Il a donc dissuadé ses congénères de s’établir à proximité de son domaine. Lui, se promène en maître des lieux du citronnier sous le figuier, avec une halte rapide dans le jasmin nudiflore.


Rien à droite rien à gauche!

 Il a son petit domaine et de temps en temps il fait une visite matinale ou très tardive à la mangeoire. C’est le dernier oiseau qui vient le soir, la nuit tombe presque et hop, lui vient prendre une ou deux bouchées de margarine .
Hier il a fait son petit tour quand j’étais en train d’attendre les habitués. Je venais de mettre de la margarine sur le tronc qui sert pour cette gourmandise .Et le petit malin après avoir bien vérifié qu’il était seul est venu rapidement se régaler.

Je suis beau n'est-ce pas?

Puis il a disparu, oh pas bien loin, sous le figuier où il inspectait le sol à la recherche d’un ver de terre qui aurait la mauvaise idée de pointer son nez ! Peu intéressé par les graines de tournesol dont  se régalent mésanges, tarins, chardonnerets et verdiers, il sautille sur la terre préparée pour recevoir quelques semis.

Une bonne bouchée de margarine, cela complète mon menu! 

Je suis bien contente qu’il m’ait offert cette occasion de lui tirer le portrait !

lundi 21 février 2011

Scaeva pyrastri, le Syrphe du poirier



Une dame qui ne rate pas le début de la saison.
Après un dimanche bien pluvieux le soleil est de retour. Et j’en ai profité pour mettre le nez dans le jardin. C’est alors que j’ai vu ce Syrphe.


 C’est sa conduite qui m’a intrigué. La femelle (les yeux ne se touchent pas) inspectait minutieusement les pieds de rosiers .Elle volait le long des tiges et des quelques feuilles bien tendres qui étaient déjà là signe de la reprise de la végétation. Que faisait –elle?
J’ai vite compris qu’elle ne cherchait pas à se nourrir, il y a peu de fleurs à peine écloses. Peu d’insectes d’ailleurs visitent ces roses miniatures mais fleurissant quasi toute l’année. Sans arrêt, elle remontait le long des tiges. Je n’ai donc quasiment pas d’images. La  voilà qui s’arrête, le temps de faire une image, et hop le manège recommence. Cela a duré 20 minutes au bout desquels elle a fait un arrêt pour une toilette rapide. C’est de ce moment que sont les photos.
Je savais bien ce qu’elle cherchait et j’étais désolée de voir ses efforts vains. Car moi je n’avais rien vu.
Et en regardant les images sur le Pc, j’ai vu que l’instinct de l’insecte l’avait bien guidé !

Voici l’explication :
Scaeva pyrastri après avoir hiverné en tant que femelle fécondée, se remet de son jeûne prolongé en se nourrissant du pollen des fleurs précoces. Ici, elle n’en manque pas. Mais ce n’est pas ce qu’elle cherchait sur mon rosier. Elle avait une mission bien plus importante. Vous avez deviné, une femelle fécondée, pond des œufs !! Et les larves des Syrphes pour beaucoup d’entre elles sont aphidiphages, c’est-à-dire mangent des pucerons !

Et  son arrêt vers le fond du rosier était motivé. Regardez vers le bas de l’image, eh oui, il est  là le seul puceron du rosier ! Elle avait eu raison de s’arrêter à cet endroit. Je ne suis pas allée vérifier si elle avait bien pondu à cet endroit. Mon inspection aurait sans doute fait tomber l’œuf et j’aurais ruiné tous les efforts de l’insecte.


Le Syrphe du poirier serait le premier  à se mettre  au travail après son sommeil hivernal. Quel bel auxiliaire du jardinier. Cela me conforte dans mon comportement de ne jamais m’occuper des pucerons sur les divers rosiers du jardin .Je ne vais  ôter le pain de la bouche aux futurs Syrphes  .
 Alors pucerons du rosier, vous être prévenus, vos jours sont comptés !

dimanche 20 février 2011

Merodon equestris, un Syrphe.Comment utiliser les nervures des ailes pour déterminer un insecte.

En voilà un Syrphe que l’on rencontre facilement dans les jardins. Pourquoi ? Les narcisses sont des fleurs bien répandues et la larve de ce Syrphe se nourrit dans le bulbe qui  est en piteux état ensuite.
L’adulte vit entre une à quatre semaine, pond ses œufs sur les feuilles des narcisses, à peine éclos la larve va s’installer dans le bulbe. Cette vie larvaire constitue l’essentiel de sa vie puisqu’elle va durer jusqu’au printemps suivant.

L’insecte adulte est cette jolie mouche, puisque Merodon equestris fait partie des Diptères, de la famille des Syrphes.
                                                        Merodon equestris, mâle.

Très poilu, j’ai d’abord pensé à la Volucelle bombylans, cette Volucelle déguisée en bourdon. Mais il manquait un détail très important à mon exemplaire pour cela. Les Volucelles ont une zone sombre sur les ailes. Mon exemplaire a les ailes parfaitement transparentes. Volucelle bombylans a les antennes plumeuses, là non plus mon exemplaire n’est pas le bon !
J’étais sur une fausse piste ! Mais ce sont les ailes qui me donneront la clé de l’énigme. Les ailes des insectes ont une série de nervures qui permettent de les distinguer les uns des autres. Avec ces nervures les entomologistes ont établi des codes .Et voici ce que j’ai lu :
« on a la R4+5 infléchie en "U" (comme dans la tribu des Eristalini), mais en plus la transverse MP1a est récurrente, c.a.d. qu'elle ferme la cellule r4+5 avec un angle obtus. Ceci suffit à en faire un Merodon. »
Le texte est tiré de ce message du site insecte .org



Pour certains c’est très clair ! Pas pour moi.
Alors j’ai continué pour savoir ce que signifiait ces R4+5 ……MP1a…
Le net est un monde plein de ressources et quelques instants plus tard , j’avais trouvé sur une page un code un peu mieux illustré.

Et l’étape suivante fut donc la mise en image de ces mystérieuses R4+5…..
J’avais heureusement une photo qui m’a permis de redessiner en couleurs les différentes nervures des ailes.


Aile de Merodon equestris.La  couleur est dû au fait que transparente, on voit l'insecte et la fleur qui se trouve par dessous!





En rouge : la vena spuria qui est toujours présente chez les syrphes : c’est un vestige d’un ancien pli de l’aile. Elle ne mène nulle part. Elle est caractéristique des Syrphes !!
Ensuite en vert la fameuse R4+5(R = radiale)
On voit qu’elle est incurvée .Elle forme un U bien reconnaissable même quand l’insecte est en vol. Chez les Volucelles elle est rectiligne !
Et il nous manque encore la traverse MP1a : elle est colorée en bleu.
Pour le plaisir j’ai mis en jaune Cu A1a  qui traduit en langage clair, signifie une  traverse qui ferme la  nervure cubitale et la nervure anale.
Grâce à ces diverses recherches je suis donc sûre de l’identité de Merodon equestris.
Cherchant à vérifier une dernière fois si mon travail était correct, j’ai fait une recherche en anglais, langue que je ne maîtrise pas .Et je suis tombée sur ce site qui me semble bien intéressant :Il propose des outils pour dessiner la nervation mais aussi toutes une série de photos d’ailes ! Et voici celle qui nous intéresse aujourd’hui .Voilà c’est bien un Merodon equestris qui s’est promené dans le jardin

Ouf ! Enfin nous en avons fini avec les ailes !
Passons à la suite .
Mâle et femelle chez la plupart des Syrphes se reconnaissent à la disposition des yeux .La première photo est bien celle d'un mâle(yeux jointifs).
Plus loin une femelle : les yeux sont nettement séparés.
Une femelle de Merodon equestris.On voit que l'aile n'est pas plane mais avec du relief

Sachez encore que l’on peut distinguer plusieurs formes de ces Merodon equestris à partir de la couleur de leur pilosité.
Mais c’est un sentier que je n’ai pas encore exploré !
Ce sont les Narcisses sur le point de fleurir dans le jardin qui m'ont conduit à faire ces recherches .Un jardin , est une source inépuisable de richesses!!