dimanche 31 janvier 2010

Volucelle zonée : faux frelon, mais vraie mouche !

Au soleil du matin sur la menthe en fleurs ce gros insecte impressionne ! De loin, on se dit attention gardons nos distances, un frelon en maraude.
A l’approche le doute est vite dissipé : la paisible volucelle passe de fleurs en fleurs pour se gaver de nectar !
Pas de confusion possible avec un frelon en chasse qui lui inspecte les fleurs dessus, dessous et parcourt le massif sans s’arrêter ! Il recherche guêpes et abeilles dont ce carnivore fait son ordinaire !


Une jolie mouche déguisée en frelon!!

Les Syrphes, dont fait partie Voculla zonaria, sont des mouches affublées de divers déguisements ! Celle-ci, car c’est une femelle ses yeux écartés en attestent, (de plus sa taille est plus importante que celle du mâle), porte une livrée des plus jolies. Au soleil son costume ressemble à du velours !


Mais Volucella zonaria se nourrit de nectar!

Bon, un insecte ne se définit pas seulement par ses couleurs chatoyantes sous le soleil.
C’est un Diptère : elle a 2 paires d’ailes, les ailes postérieures sont réduites à des bâtons, on les appelle des balanciers ! Le flèche noire en indique le petit point blanc.

La menthe c'est bon , mais un peu collant!!!

Elle fait partie de la famille des Syrphes. La nervation des ailes est un critère important de reconnaissance.

Une belle aile aux nervures caractéristiques!

Ses antennes courtes de forme arrondie sont ornées d’une soie sensitive, l’arista.Et on voit sur le dessus de sa tête, les 3  ocelles.Vous remarquerez les gros yeux composés, non jointifs qui permettent de distinguer les sexes chez beaucoup de Syrphes! Ici nous avons uniquement des femelles sur le sphotos!


Tête  de Volucella zonaria avec ses yeux composés et ses 3 ocelles ( yeux simples)

C’est un insecte qui est du type suceur : sa trompe se plie et se rétracte. Quand il se régale, il déploie et déplie son organe, ce qui donne un mouvement un peu saccadé à son nourrissage.


Une jolie trompe pour prélever le nectar des fleurs!

C’est un insecte qui pond dans les nids de guêpes et de bourdons ! C’est ce qui explique premièrement ce déguisement car pénétrer dans un nid de guêpe n’est pas chose facile ! J’ai lu par ailleurs qu’il lui fallait sans doute avoir des marqueurs chimiques pour passer le contrôle à l’entrée de ce nid ! Car les insectes ont un système sophistiqué de reconnaissance entre eux ! Avoir l’air de…ne suffit pas …il faut aussi sentir comme… !
La femelle pond ses œufs sur les parois du nid.
Ensuite les larves se nourrissent des détritus qu’elles trouvent dans ces nids(cadavres par exemple, détritus des repas, excréments, mais peut être aussi d’un peu de couvain de temps en temps..) !En fait c’est le ménage à l’œil …
C'est un insecte que l'on voit dans toutes nos régions de mai à septembre.Alors vivement les beaux jours!!!

mercredi 27 janvier 2010

Larves de sauterelles et de criquets.

La difficulté à mettre un nom sur certains insectes en particulier les orthoptères ( grillons, sauterelles, criquets) vient de ce que ces bébêtes passent par plusieurs stades avant de devenir adultes.
Ainsi une sauterelle va éclore d‘un petit œuf déposé par la femelle à la fin de l’été ou de l ‘automne dernier dans une tige d’herbe, le creux d’une écorce ou même dans le sol ! Cette larve de 3 ou 4 mm va grandir jusqu’à atteindre le 2 ou 3 cm du dernier stade, l’adulte.
Comme ces insectes ont un corps recouvert de chitine ils ne peuvent pas beaucoup grandir à l’intérieur de cette enveloppe rigide ! Donc quand le manteau est trop petit , hop on en change.

Bien caché dans les glaieuls, une future sauterelle sans doute verte!

Chaque changement rapproche la larve de l’aspect de l’adulte ! Aux premiers stades on ne voit pas du tout les ailes, puis à l’avant dernier elles sont bien là, mais dans une disposition particulière.
Alors  quand on voit au printemps de petites larves, on ne peut pas précisément dire quel adulte elle deviendra(sauf pour les spécialistes, heureusement) . Mais on dispose de quelques repères pour , un peu les différencier les uns des autres.


Position au repos , antennes rabattues: je dors!

1 : les larves de sauterelles : les grandes antennes sont présentes dés l’éclosion !Dés les premiers stades on voit si c’est un mâle ou une femelle car l’oviscapte se développe progressivement !
Je connais bien les 5 espèces de sauterelles qui vivent dans mon jardin et d’année en année je les photographie depuis leurs premières apparitions publiques jusqu’au stade adulte quand je les entends chanter ! Mais toutes petites, ces larves , bien cachées pour survivre, sont vraiment difficiles à voir.


Sans doute une larve de phaneroptera nana.

Je soupçonne celle ci d’être une larve de Phaneroptera nana ! Pourquoi ? Elle est sur le même secteur où j’ai vu plusieurs adultes et de plus elle se régale de la même fleur que les adultes !
De plus ses couleurs ( qui ne sont pas des indices probants ) sont proches.


Une larve (5mm) de criquet.

2 les larves de criquet : ici ce sont les antennes courtes et trapues qui sont un repère. Je sais que les criquets les plus nombreux dans mon jardin sont les Criquets pansus.(Pezotettix giornae) Mais je n ‘irais pas jusqu’à affirmer qu’il s’agit d’une larve de pansu ! Comment y arriver ? Mettre cette petite larve dans un terrarium et suivre son évolution ! Je n’ai pas le cœur de les priver ainsi de leur mode de vie normal !J’ai beaucoup de plaisir à les voir par surprise sur une fleur ou derrière une feuille de salade !!Un jour peut être..

Voici un exemple facile.


Larve de criquet égyptien (ayant perdu une patte)

Chez le Criquet égyptien(Anacridium aegyptium) les fameux yeux rayés sont présents aux premiers stades.Là, on se rend compte que le caractère très particulier des yeux est un critère quasi infaillible, car chez nous, lui seul a les yeux rayés verticalement ! Attention ce n’est plus vrai en Corse ou le Criquet nageur(Eyprepocnemis plorans ) présente lui aussi ce caractère au stade adulte.
Il est évident que les éléments donnés ici sont ceux dont on peut se servir pour faire un tri parmi nos observations ! Bien sûr les spécialistes feront l’étude à partir d’insectes observés en élevage .


Femelle de grillons des bastides

Voilà un insecte qui n’est pas une larve de sauterelle ni de criquet !Elle (c’est une femelle) a bien de longues antennes.Mais regardez la terminaison de son abdomen ! Son long oviscapte est entouré de 2 cerques acérés. C’est un beau Grillon des bastides.(Gryllomorpha dalmatina).


Une très belle larve de sauterelle encore indéterminée ..

Mais regardez maintenant la photo ci-dessus! C’est une larve de sauterelle !

Heureusement que la photo permet de reposer tranquillement le regard sur nos insectes et de les ausculter presque sous toutes les coutures ! Et tout ceci sans trop les inquiéter !!
Voilà plus de questions que de réponses !Mais l’œil bien préparé et l’esprit reposé nous sommes prêts à partir à la découverte de nos petits visiteurs qui se préparent doucement à nous faire vivre des aventures photographiques et entomologiques, le nez dans l’herbe !!

dimanche 24 janvier 2010

La decticelle splendide : une sauterelle qui mérite bien son nom !

Voilà la sauterelle la plus colorée que j’ai jamais vue ! Et ce, en plus dans mon jardin ! Elle m’a époustouflée, je n’imaginais pas avoir une telle beauté dans mes herbes folles ! Il s’agit d’Eupholidoptera chabrieri , la bien nommée decticelle splendide !

Vous me direz que mon enthousiasme pour une « sauterelle » est bien exagéré !
Mais attendez un peu ! Bon, elle aime beaucoup les herbes hautes dans le jardin, mais sur mon parcours nature à 600m d’altitude ce sont les buissons de ronces qu’elle affectionne ! C’est dire qu’elle est discrète ! Et elle a raison ! Avec ses couleurs qui vont d’un beau vert peu visible dans l’herbe, au jaune et à l’orangé, elle se voit de loin ! Mais approchez vous et hop, plus personne !
Avouez que l’on ne voit pas souvent une sauterelle qui a le contour latéral de son pronotum souligné d’orange !


Une sauterelle aux couleurs lumineuses!

Comment la reconnaître ! Vu de dessus son pronotum se termine par une superbe arrondi. La femelle n’a pas d’ailes visibles ( elles sont très petites et cachées sous le pronotum ), le mâle a des tegmina très courts.


Le mâle d'eupholidoptera chabrieri : la flèche indique ses tegmina réduits!

Les portraits rapprochés, faits de bon matin dans l’herbe un peu humide, nous montrent les 2 couleurs dominantes que l’on trouve pour la tête de la decticelle splendide un joli jaune ou un vert tendre ! Mais en plus de ces couleurs de fond, elle porte des macules noires de formes bien délimitées comme les mouches que se mettaient les jolies dames au dans l’ancien temps pour faire ressortir la blancheur de leur peau !!


Face verte avec maquillage bien visible, madame est prête à sortir!

Remontons le temps ! En juillet cette jolie decticelle est adulte, apte à se reproduire, puis elle disparaît à l’automne ! Seuls ses œufs passent l’hiver !

Avant d’atteindre les 3 cm que font les femelles adultes, elles passent par au moins 5 stades séparés chacun par une mue !


Minuscule, cette sauterelle sera adulte dans 2 à 3 mois, si tout va bien!!

Au départ, en avril on peut voir ce tout petit insecte 3 mm se promener sur les herbes, ici sur des feuilles de blettes. Bien sûr elle n’a pas d’ailes, ni de belles couleurs. Il faut qu’elle passe inaperçue et reste bien cachée pour continuer à se développer car les prédateurs sont nombreux ! Ce n’est que le matin quand elle sort de sa cachette pour se chauffer un peu au soleil qu’elle est visible ! Je pense qu’ici elle est déjà au second stade de développement. Elle est de couleur très sombre.


Le dernier stade larvaire de cette decticelle splendide femelle: il manque encore la tenue colorée qui en fera une vraie merveille!

Au dernier stade larvaire les couleurs ne sont pas encore acquises ! On voit du vert, et la bordure blanche du pronotum qui va virer au jaune éclatant lors de la dernière mue. Photo faite en juin.


Les dessous de la decticelle sont aussi jolis que le dessus!

Bon c’est une sudiste, mais que l’on rencontre dans le grand sud, depuis l’Isère aux Landes et aux Alpes maritimes. Ce qui est étonnant c’est de l’avoir dans mon jardin car son habitat se situe davantage en altitude et dans les endroits boisés, ce biotope correspond assez bien au paysage que je parcours entre 600 et 700 mètres d’altitude. C’est la seconde année que je la vois par ici à 220 mètres au dessus du niveau dela mer , j’espère qu’elle continuera à s’y plaire !

D'autres articles consacrés aux sauterelles.

vendredi 22 janvier 2010

Une sauterelle gracieuse: ruspolia nitidula ou le conocéphale gracieux!

Les sauterelles, ces insectes aux longues pattes qui leur permettent de si bien sauter ont suscité un intérêt croissant depuis quelque temps de ma part ! Pourquoi ? J’ai été étonnée d’en trouver de tailles,de formes et de couleurs si diverses dans mon jardin !
La preuve je vais vous en présenter une, avec de piètres photos, car c’est essentiellement une nocturne ! Naïvement, j’imaginais que les sauterelles étaient actives le jour et dormaient la nuit ! Eh non , beaucoup d’insectes font le contraire de ce que nous faisons !
Son chant puissant permet paraît il son repérage facilement la nuit ! J’avoue que la nuit, je dors !!
Ruspolia nitidula , c’est son nom , fait partie des conocephalus ! D’ailleurs quand on la voit on comprend tout de suite ! Elle a une drôle de tête, très pointue, comme un coin que l’on utulise pour fendre les bûches !! Mais de taille bien plus réduite !

Ruspolia nitidula, forme claire, une femelle.

Ce qui m’a étonné, c’est d’avoir trouvé d’abord en 2008, cette forme claire de la sauterelle. Ayant des doutes, je me suis rendue sur l’excellent forum insectes .org qui a confirmé mon identification.
Puis, pendant l’été 2009 j’ai trouvé quasiment au même endroit du jardin, le même jour, une forme verte ( la plus répandue) et à nouveau une forme claire !

Une belle tête , très "conique", pour le conocéphale gracieux!

Cela signifie bien que l’année précédente la sauterelle que j’ai photographiée a pondu ses œufs et qu’ils se sont bien développés !
Le milieu que cette sauterelle affectionne est formé de hautes herbes ! Vous ne la trouverez pas dans une belle pelouse. En laissant l’herbe pousser tranquillement, les insectes ont un milieu pour mener à terme leur développement !
Le jour où j’ai aperçu les ruspolia, était un jour très gris, ce qui explique qu’elles sont restées visibles au lieu d’aller se mettre bien près du sol pour échapper au soleil. De plus c’est un insecte qui préfère les endroits humides ! Alors pas question de faire la bronzette comme certains autres !!!


Détail de la tête d'un conocéphale gracieux , forme verte, la plus répandue.

Le conocéphale gracieux arbore de très jolies couleurs sur sa tête : du jaune tendre et un peu de brun pour relever le tout ! Un bel ensemble n’est ce pas ?


Un juvénile , mâle, de ruspolia nitidula.

Voici un juvénile vu au mois de juillet, les adultes l’ont été plus tard en août ! C’est sur de vieilles tiges d’inflorescences de persil que s’est promené l’insecte. Un beau fouillis qui le dissimule bien !
Bonne nouvelle : c’est une espèce en expansion, en Alsace et en région parisienne où elle est protégée dans la région Ile de France :
 Art. 1er - Sont interdits en tout temps, sur le territoire de la région Ile-de-France, la destruction ou l'enlèvement des oeufs, des larves et des nymphes, la destruction, la capture, l'enlèvement, la préparation aux fins de collections des insectes suivants, ou qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat.

Elle a été signalée dans l’Aube et dans le département des Vosges !
 Pour une fois que la tendance s’inverse ! Alors à partir du mois de juillet ouvrons l’œil, surtout les matins où le ciel est bien couvert .

Mise à jour du 10 Septembre 2011
Un article du journal belge , Le Soir, annonce l'observation de cette sauterelle à Lamorteau, dans la province belge du Luxembourg.
L'espèce continue son expansion
D'autres articles consacrés aux sauterelles.

samedi 16 janvier 2010

Le chardonneret et la cardère

C’est plutôt la cardère et le chardonneret qu’il me faut écrire.
Les chardonnerets sont des habitués de mon jardin, ils y vivent toute l’année, bien sûr l’hiver ils sont visibles aux mangeoires qu’ils animent de leurs zinzins sonores mais aussi de leur chant d’approche délicat !
En été, ils se promènent goûtant les graines des fleurs fanées de pissenlit, séneçon et de chardon que je laisse pousser tranquillement !
Les chardons !
Le nom latin du genre est carduus.
Le chardonneret porte le nom savant de carduelis carduelis, qui a la même racine latine : carduus.
On voit bien que les deux font la paire !

chardonneret élégant sur cardère
Chardonneret sur cardère cultivée.

Nous sommes déjà en janvier et dans mon jardin cela fait belle lurette que les chardons sont fanés et leurs graines envolées (surtout avec quelques bons coups de vent que l’automne nous réserve) !
Alors les photos suivantes sont faites en ce moment au jardin sur un support bien plus original ! C’est leur longue histoire que je vais vous conter ! Elle a commencé il y a plus de 2 ans ! Comme vous, je parcours les forums photos et certaines images me font rêver ! Par exemple des chardonnerets en hiver, sur des cardères, dans une friche ! C’est un support naturel des plus légers ! Dans certaines zones les cardères sauvages dressent leurs têtes piquantes et les chardonnerets se régalent des graines qu’elles contiennent ! Pourquoi cet intérêt pour de petites graines bien cachées ? Les graines de cardère peuvent contenir jusqu'à 22% d’huile, pas étonnant que les chardonnerets en raffolent en hiver !!!


Le chardonneret mange les graines de la cardère riches en huile!

Mais dans ma zone, pas de cardère, les terrains sont bien trop secs ! Alors lorsque je lis que La Hulotte entreprenait le sauvetage de la cardère des villes, je me suis dis voilà la solution ! .
Voilà la page de ce bon journal qui explique comment il faut procéder ! Rappelons aussi que les numéros 61 et 62 de ladite revue sont consacrés aux cardères avec tous les détails et d’excellentes illustrations !
Le hic pour moi, c’est que la cardère est une bisannuelle !! Eh oui, il lui faut du temps pour fleurir! En général le jardinier sème au printemps et récolte en été ou à l‘automne ! Non ici, il faut attendre l’été suivant et l’automne pour voir de belles têtes de cardère !!
Donc après avoir semé mes graines, bichonné mes plantules, veillé pendant l’hiver qu’elles ne soient pas victimes des sangliers qui prennent parfois mon jardin comme terrain de jeux (entre autre, car ils y viennent surtout pour consommer..), j’ai vu au printemps dernier de belles tiges commencer à grandir ! Malheureusement pour moi, les tiges ont vite dépassé ma tête, alors pour faire des photos ce n’était pas facile ! Installer un escabeau dans la terre meuble du jardin ce n’est pas l’idéal. Donc après maintes vicissitudes mes cardères m’ont donné ces jolis capitules.


Le bec très fin du chardonneret est parfait pour extraire la graine  de la cardère.

L’histoire n’est pas finie ! Faisant près de 3 mètres de hauteurs, les plantes se sont renversées sous les coups de vent, la pluie et les intempéries de ces derniers mois !
Mais obstinée, je les ai taillées à la bonne hauteur et plantées à proximité de mon poste de nourrissage !
Et enfin, les chardonnerets sont allés là où je les attendais ! Il m’aura aussi fallu attendre le soleil !
Tout cela pour dire que la patience et la suite dans les idées sont nécessaires pour arriver à ses fins, en photo comme pour le reste !!!
Comme je suis patiente je n’étais pas satisfaite des 2 premières images car je voulais montrer que le chardonneret prélève la graine. Enfin hier, entendant mon souhait un de mes petits visiteurs s’est prêté au jeu ! Sur la photo précédente on voit son bec fin qui extrait la graine.


C'est réussi, on se régale.

Maintenant on peut goûter tranquillement ce qui n'a pas été facile à obtenir! Dois- je préciser que l'extraction demande précison et  force, conséquence, emporté par son élan, il arrive que l'oiseau perde sa graine. De plus, il faut être bien équilibriste pour tenir sur ces têtes se balançant au gré du vent! Mais là encore, patience et obstination mènent au résultat!
Merci mes petits amis, vous m'avez offert un superbe spectacle, je suis contente d'avoir mené à bien cette culture de la cardère des villes (Dipsacus sativus(L.) Honckeny) .

jeudi 14 janvier 2010

La grande sauterelle verte, une amie du jardinier!

Cette sauterelle qui représente l’archétype de la sauterelle est commune dans les jardins ! C’est un des orthoptères les plus grands de nos contrées !
Tout le monde la connait : grandes pattes, grandes ailes , elle saute très bien et en plus elle vole !
grande sauterelle verte
Tettigonia viridissima , femelle adulte.
Verte , elle se fond dans les herbes et les légumes! Accusée à tort de s’en prendre aux cultures, elle est, au contraire, un précieux auxiliaire du jardinier car elle mange de nombreux petits insectes : mouches, chenilles et même larves de doryphore, pourtant évitées par la plupart des prédateurs. Elle ne consomme des végétaux qu’en nourriture d’appoint .
Une belle femelle dont , on ne voit qu’une antenne, l’autre est repliée vers l’arrière ! Elle vient de se réveiller ! Car, au repos, les antennes qui sont très mobiles, sont posées sur le corps !
Adulte elle est facile à reconnaître : ses longues tegmina qui recouvrent des ailes vertes transparentes qu’on aperçoit bien sur cette photo de détail ! Le milieu du dos , depuis la tête jusqu’à l’apex des ailes est souligné de brun.La couleur dominante est bien sûr le vert !
détail ailes grande sauterelle verte
Gros plan sur ses ailes et ses tegmina.

Mais il existe des Tettigonia viridissima qui ont les pattes ….jaunes ! Eh , oui, ce specimen en est un ! La photo nous la montre se cachant dans les inflorescences d’un chardon bien épineux et malgré mes belles paroles, la demoiselle n’a pas voulu en sortir ! Vous remarquerez qu’il lui manque une de ses grandes pattes sauteuses, c’est pourquoi elle s’est sans doute mise bien à l’abri !!
tettigonia viridissima pattes jaunes
Une grande sauterelle verte aux pattes jaunes.

Comme toutes les sauterelles voici son tympan bien visible : une étroite fente sur le tibia antérieur.


tympan
Une fente en guise de tympan.

Et sur un support qui a été très utilisé,(un support de mangeoire pour les oiseaux ! ) une juvénile de nos belles sauterelles vertes, une femelle aussi. Il lui faudra encore muer une fois avant d’être un insecte adulte capable de se reproduire.

juvénile femelle sauterelle verte
Une femelle juvénile .

Je vous disais que la sauterelle verte , Tettigonia viridissima était l’amie du jardinier ! En voici une, bien à l’abri de cette belle corolle de marguerite, qui déguste une réduve, redoutable punaise carnivore ! Mon objectif sous son nez ne lui a pas coupé l’appétit !

repas de sauterelle verte
Cachée derrière la marguerite , elle déguste une réduve!

En se rapprochant on peut voir ses palpes labiaux qui aident à maintenir et à pousser le repas, en somme son couteau et sa fourchette!


repas de grande sauterelle verte
Bon appétit!
Et après ce somptueux repas , madame a fait une toilette minutieuse en commençant par ses lécher...non pas les babines, mais les pieds!!!

D'autres articles consacrés aux sauterelles.

mardi 12 janvier 2010


Du sport à table!!!!
Merci à tous les visiteurs de mes petites chroniques !Je suis vraiment contente de voir que vous vous intéressez autant à notre vie pendant cette période difficile où il nous faut aller à la soupe populaire euh… la mangeoire ! D’habitude on se débrouille tout seul , mais en hiver c’est dur , c’est dur !!!

Je vous avais bien dit qu’il allait y avoir du sport à la mangeoire avec l’attitude de certains Pinsons des arbres que nous avons invités à passer leur vacances d’hiver avec nous !
Pourtant il fait beau, la pluie a cessé, le ceil est bleau, tout est calme par ici !

Ce matin j’ai observé , de loin , le comportement très limite d’un de ces individus !

Je vous plante le décor.Deux jolis Chardonnerets très élégants faisant la conversation tout en se régalant avec ces bonnes graines de tournesols que l’on trouve tous les matins dans les mangeoires..Bzzz par- ci, bzz par là Et comment çà va, patin couffin…


Un clic et..
Quand soudain, un de ces mal élevés arrive, chasse un des Chardonnerets qui effrayé laisse sa place.

Cela arrive souvent, n’est ce pas et l’intrus se remplit le jabot et s’envole ! Mais ici pas du tout ! Pinson des arbres voulait manger SEUL….Tout seul, il voulait toute la place ! Quel égoïste ! Gros comme il est , le pauvre petit Chardonneret aurait dû avoir peur, n’est –ce pas et s’enfuir.
Mais regardez la suite tout en images !


Un clic et ...

Un clic et...

Un clic et

Un clic et
Alors et la fin de l’histoire !!
La dispute a continué dans les airs ! Quelle honte des oiseaux qui se disputent !
Et finalement tout le monde s’est retrouvé …à table !!!

Signé: Miss Parus caeruleus

samedi 9 janvier 2010


Un vrai scoop : Arrivée du premier Pinson du nord chez nous ! !
Lucie l’a vu , moi aussi !!Le premier Pinson du Nord s’est pointé dans le jardin cet après midi !!
Au milieu de ses cousins les Pinsons des arbres très nombreux , voilà que nous repérons un individu différent !
C’est lui , un beau mâle ! L’an dernier c’était une femelle qui avait été vue le 5 Janvier et ensuite plusieurs congénères l’avaient suivi et profité de la mangeoire jusqu’au mois de mars ! Puis ils ont pris la route pour leurs lointaines contrées la Scandinavie ou même la Russie.
Cette année ils ont pris un peu de retard, sans doute avaient-ils trouvé des régions où le climat leur convenait !La vague de froid qui sévit actuellement sur l’Europe doit avoir décidé de leur déménagement, c’est surtout la neige qui recouvrant leurs sources de nourriture,  les fait chercher des zones  plus dégagées.

C'est lui, le beau Pinson du nord(une photo de l'année dernière, ici cela  fait 2 jours qu'il pleut sans discontinuer, un vrai scandale!!!)

Le Pinson du Nord est aussi un Fringillidés comme le Pinson des arbres .
Et afin que vous ne les confondiez pas et pour ne pas le vexer voici une image de Monsieur Pinson des arbres !
Pinson des arbres

Un fier mâle Pinson des arbres qui réclame sa place à table!

Une petite remarque de votre observatrice préférée du Jardin de Lucie ! Jamais les Pinsons des arbres n’ont été aussi nombreux ! Visiblement, aux habitués se sont joints de nombreux voyageurs !Je me rends bien compte qu’ils sont différents de mes voisins d'ici.Ceux- ci se contentent de manger au sol !
Or, les nouveaux venus sont beaucoup plus hardis : ils grimpent aux mangeoires et essaient de résister quand les tarins ou les chardonnerets veulent les chasser ! Va y avoir du sport cet hiver , je vous le dis !

Pendant que j’écris mon article une nouvelle observation tombe : 2 Pinsons du Nord se restaurent sous la mangeoire ! On va avoir des nouvelles fraîches , sans doute bien fraîches !
Souhaitons  que le beau temps revienne enfin pour que nous puissions mettre tout cela en image !
Bon dimanche à tous !
Signé : Miss Parus caeruleus

jeudi 7 janvier 2010

Decticus verrucivorus, Le Dectique verrucivore, une sauterelle de belle taille!


Voilà une sauterelle qui était très répandue du nord au sud de l’Europe ! Le surnom de verrucivore lui a été donné en Suède. Tout simplement on lui prêtait la faculté de débarrasser des verrues !
Hélas, aujourd’hui elle est beaucoup moins répandue dans les contrées septentrionales ; par exemple elle est au bord de l’extinction en …Ile de France !
Pourquoi ? A cause du réchauffement climatique et de la modification des milieux naturels.
C’est une espèce boréo montagnarde, c’est à dire que l’on rencontre en montagne et dans les plaines du N de la France.

Decticus verrucivorus femelle montrant ses plantules libres(flèche) , c'est une decticelle!

Ce sont des sauterelles que j’ai rencontrées dans les Alpes soit autour de 2000m au col des Champs ou bien plus proche de la Côte, sur le plateau de Caussol à plus de 1000 mètres d’altitude ! Mais jamais dans le milieu plus méditerranéen que je parcours habituellement.
Si elle ne sert plus à manger les verrues cette espèce qui est essentiellement insectivore, ne craint pas de goûter si mes doigts sont comestibles ! Et sa morsure qui ne laisse pas de traces, soyez rassuré jamais une sauterelle ne vous mordra jusqu’à vous faire saigner, se sent bien !!
Vous remarquez justement qu’il y a des images avec mon doigt ou ma main : cette sauterelle est une espèce qui se tient préférentiellement sur le sol ou très près du sol, or pour en faire des images présentables ce n’est pas idéal.

Au sol , dans la végétation , ce juvénile , bien camouflé est difficile à observer!

Voilà ce comment on les voit d’habitude, alors j’essaie de les convaincre de choisir un support où la vue sur les alentours est plus dégagée !

Dans cette famille les individus sont de belle taille presque aussi grands que la grande sauterelle verte à laquelle il faudra bien que je consacre un jour une page, mais les ailes sont plus courtes, elles ne dépassent pas l’abdomen ! Elles présentent des taches noires de formes quadrangulaires qui en sont une caractéristique.

Un mâle ,avec ses ailes aux taches noires quadrangulaires!

Ce sont des decticelles on les reconnaît donc à la paire de plantules libres présentes sur les tarses postérieures ! Tout comme la Decticelle chagrinée (Platycleis albopunctata) que nous avons présentée précédemment !
Les mâles se reconnaissent bien sûr à leurs cerques ! Ces derniers sont dentés juste après leur milieu.


Le juvénile ses ailes sont encore à l'état d'ébauche, il lui faudra une mue encore pour être adulte.

Et voici un juvénile, ses ailes sont encore découvertes et sur l’ébauche de ses tegmina (ailes antérieures)apparaissent déjà les taches noires.

Femelle : détail des ailes, la flèche indique le tympan.
Sur cette photo on voit , marquée la petite flèche, le tympan de ces sauterelles en forme de fente sur la patte antérieure: Eh oui la sauterelle entend par ses genoux!!

Une belle femellle de Decticus verrucivorus!

Voici une belle femelle qui se repose sur cette fleur desséchée comme pour démentir le fait qu’elle soit essentiellement insectivore !Elle nous montre son oviscapte légèrement incurvé, qui lui a valu le nom vernaculaire de Sauterelle à sabre!