vendredi 29 avril 2011

Xysticus cristatus : repas nuptial.

En ce jour de mariage royal et de festivités outre- Manche, j’ai surpris une scène peu habituelle.
Je connais la mauvaise réputation des femelles araignées : ces dames sont comme les Mantes religieuses accusées de manger le mâle après les noces..

Que fait donc ce mâle de Xisticus cristatus ?
Eh bien, la mauvaise réputation est justifiée. Cette femelle de Xysticus cristatus , une araignée de la famille des Thomises, qui atteint entre 6 et 8mm tient fermement le mâle. Ce n’est pour lui dire des mots doux, il n’est déjà plus en état de les entendre. Lui atteint péniblement entre 3 et 5mm, c’est dire qu’il n’est pas de taille à résister.
La femelle de Xysticus cristatus est bien en train de consommer son mâle!
Je n’ai pas été invitée au mariage, mais j’ai surpris le repas bien que la dame n’avait pas du tout envie de mon montrer le menu !

Pyrgomorpha conica. (Pyrgomorphe à tête conique, Truxale rosée, criquet printanier)

Dans la garrigue bien sèche on rencontre des insectes surprenants. Ils ne sont pas voyants, pas colorés, pas grands et pas faciles à photographier. Mais un beau jour certains individus plus coopératifs croisent votre chemin.
Pyrgomorpha conica adulte.
Ce fut le cas lors de cette dernière sortie à la mi-avril,  dans le Var.
J’avais déjà l’an passé, presqu‘au même endroit, rencontré un Pyrgomorpha conica. Mais il n’avait pas voulu quitter le sol et était resté caché entre les cailloux et les brindilles sèches de bruyères et de végétaux qui recouvrent cette terre aride.

Bien cachés sur le sol, les Pyrgomorphes à tête conique sont peu visibles.
Ce printemps j’ai vu plusieurs individus. Ces Orthoptères se reconnaissent à leur silhouette fine et leur tête bien curieuse de forme conique. D’ailleurs le nom de leur famille signifie en forme de tour (pyrgo=tour en grec) De plus sur le haut de cette tête entre les antennes on voit (très difficilement) un sillon qui est le signe caractéristique de l’espèce, la photo montre ce sillon fastigial signalé par la flèche.


Détail de la tête de Pyrgomorpha conica : la flèche indique le sillon fastigial.

Dans la famille des Pyrgomorphes, nous n’avons en France que cette espèce. Je l’ai toujours rencontré dans des zones semi- arborées et bien exposées et très sèches du Var.
La photo du couple au sol montre le milieu dans lequel ils évoluent. Pour mieux les voir, il faut quand ils le veulent bien, les inciter gentiment à grimper sur un végétal tel les bruyères ou les cistes.
Couple de Pyrgomprpha conica: le mâle est plus petit que la femelle.

C’est ainsi que le couple a d’abord préféré s’installer sur mon doigt où ils se plaisaient bien.

Couple de Pyrgomorpha conica dans les bruyère: le décor est plus joli que le sol.
Cet Orthoptère, qui fait partie de la grande famille des criquets, se présente sous des couleurs vraiment différentes. Les plus répandus sont bien sûr les individus bruns, grisâtres qui disparaissent bien dans la végétation sèche. Mais il existe une forme claire que l’on voit sur une photo.


Pyrgomorpha conica : femelle adulte de couleur très claire.
Et la forme la plus voyante et la plus jolie à photographier est cette forme verte, très claire avec un peu de gris et de rose sur les pattes, les antennes et les ailes. Mais cette couleur est plus rare. Les mâles, toujours plus petits que les femelles atteignent 18 mm, tandis que la femelle fait au maximum 30mm.Ils sont donc petits, ce qui les rend un peu difficiles à voir.

Femelle  Pyrgomorpha conica adulte de couleur verte: la couleur la plus rare.
J’ai rencontré beaucoup d’adultes et le printemps est la saison de la reproduction. Ces adultes sont les plus précoces, car certains sont encore au stade juvénile que l’on reconnaît facilement : les ailes sont encore tronquées et inversées. Ces insectes sont nés à l’automne et ont passé l’hiver aux différents stades juvéniles. Ils ont donc dû survivre aux conditions plus rigoureuses de l’hiver, c’est ce qui explique qu’on les trouve uniquement dans les régions aux hivers moins rigoureux du pourtour méditerranéen mais aussi dans les Alpes de Haute Provence, la Drôme, le Vaucluse.

Pyrgomorpha conica juvénile.
Après avoir assurés leur descendance, les adultes vont survivre jusqu’à la fin de juillet. Ensuite il faudra attendre le printemps prochain pour les voir.

mercredi 27 avril 2011

Saitis barbipes: la saltique au regard émeraude.

Ou comment faire de la photo animalière sans sortir de son bureau.

Lorsque j’ai acheté un livre sur les araignées, il y a fort longtemps, j’ai tout de suite dit que la seule araignée que j’aimerais rencontrer et voir de près, serait la magnifique saltique Saitis barbipes illustrant l’article qui lui est consacré dans le « Kosmos Atlas Spinnentiere Europas » de Heiko Bellmann.
Un regard fascinant chez ce petit mâle de Saitis barbipes.
Pourquoi ?
L’araignée a 4 yeux ronds en façade, cerclés de blanc et surmontés d’un bandeau rouge et beige. De plus les Saltiques sont de petites araignées bien sympathiques, elles vous suivent du regard.
J’imaginais que j’allais un jour la voir sur une plante dans le jardin où la garrigue. Eh bien non !

Siatis parbipes avec sa 3eme paire de pattes remarquables
Hier après midi, je travaillais tranquillement sur l’ordi quand un mouvement sur le mur en face a attiré mon regard. Je vois quelque chose, en fait une toute petite araignée qui évolue sur le mur en faisant des allées et venues . Je vois une autre araignée plus loin.
Vu de dessus, Saitis barbipes présente des couleurs bien contrastées.
Regarde , dis-je à mon mari , une parade chez les araignées. Je prends l’appareil photo et après quelques images inutilisables je reconnais la belle aux yeux verts ! C’est elle ! A partir de là il faut mettre en œuvre toute une stratégie pour en faire des photos un peu correctes.
Sur le couvercle de sa boite un regard qui ne me quitte pas
Coopératives , je leur présente une boite et hop , on saute dedans , merci les copines.
Comme je sais que les femelles ne sont pas tendres avec leur Jules , chacun a sa propre boîte !
Ces araignées font au maximum 5 à6 mm.
Un abdomen où l'on retrouve du rouge et du blanc chez ce mâle de Saitis barbipes.
Ce qui est remarquable chez le mâle c’est sa troisième paire de pattes. Elle est magnifique : aplatie, couverte de poils rouges vifs, bordés latéralement de franges noires et le tarse (l’équivalent du pied) habillé de poils blancs immaculés. C’est cette paire de pattes que le mâle soulève et agite devant la dame au cours de la parade d’un air de dire : « regarde comme elles sont belles ! »
Les autres paires de pattes sont presque translucides et annelées de noir.


La femelle de Sitis barbipes, brune et beige et 5mm en tout
La femelle tout aussi petite, est beaucoup moins voyante. Souvent chez les araignées le dimorphisme est important, c’est bien parce que le joli mâle faisait du charme à sa copine que j’ai pu l’identifier. Bien sûr la disposition des yeux est la même, mais la couleur est moins voyante. L’allure générale est la même avec ce céphalothorax quasi aussi long que l’abdomen. Le dessin de l’abdomen alterne des zones brun clair et plus sombre.
Un regard aussi concentré chez la femelle de Saitis barbipes, les couleurs en moins!
C’est une araignée très répandue dans la zone méditerranéenne jusqu’au pied des Alpes et elle aime les murs des maisons et même l’intérieur des maisons. Ce qui s’est passée chez moi. Mais je dois avouer que si petite je ne l’aurai jamais aperçu si le mâle n’avait commencé sa parade.
Je vous mets en lien une vidéo qui montre cette phase très étonnante de la vie de ces petites saltiques.

Saitis barbipes: une beauté miniature!

Même les plus arachnophobes n'ont rien à craindre de ces petites bêtes!

mardi 26 avril 2011

Paratettix meridionalis, le Tetrix méridional.

De temps en temps on fait des rencontres surprenantes. Ma petite cour de l’entrée est pavée avec ce que l’on appelle des auto-bloquants. Au fil des ans le sable s’est insinué entre les pavés et de l’herbe y pousse. Quand j’ai beaucoup de courage j’arrache ces petites herbes en cette saison. Pendant cet exercice j’ai vu un insecte sauter devant moi. Mais si petit que je ne savais pas à qui j’avais affaire. Curieuse je l’ai retrouvé et il a d’abord sauté, puis volé et ainsi nous avons remonté toute la cour. Avant qu’il n’arrive au portail j’ai réussi à le capturer. Son pronotum m’a tout de suite orienté vers les Tetrix. Après une séance photo peu coopérative, l’insecte ne pensant qu’à me tourner le dos, à sortir du champ …vient le temps des recherches d’identification.
Ce fut facile car il figure dans mon livre de référence pour les Orthoptères : Paratettix meridionalis. (Guide des sauterelles, grillons et criquets d’Europe occidentale. (Heiko Bellmann, Gérard Luquet)

Parartettix meridionalis femelle: 12 mm
Comment reconnaitre ces insectes?
Les Tetrix vu de dessus ont un pronotum tout en longueur qui se termine en pointe étroite. Un long triangle recouvre le dos. On ne voit pas les ailes.
Vue de dessus le pronotum se prolonge bien au-delà de l'abdomen.
D’ordinaire les criquets et les sauterelles ont deux paires d’ailes : celles du dessus plus épaisses appelées tegmina et celles du dessous membraneuses. Chez Paratettix meridionalis et les autres membres de cette famille, les tegmina sont réduits à peu de chose.

Vue latérale du pronotum de Paratettix meridionalis.
Une vue latérale de l’insecte avec quelques annotations nous montre toutes ces caractéristiques
• 1 : le pronotum qui recouvre tout le dos.
• 2 : les ailes membraneuses qui servent au vol
• 3 : un tegmen (des tegmina) réduit
Ensuite la forme latérale du pronotum présente 2 encoches (chez les juvéniles il y a une seule encoche)
• 4 : celle du haut qui sert à l’insertion des tegmina
• 5 : juste pour faire joli.
Notre Paratettix qui mesure 12 mm, car c’est une femelle,( les mâles atteignent 7 à 9mm) présente une autre particularité que nous voyons sur la photo de l’abdomen annoté : le pronotum ne couvre pas entièrement les ailes membraneuses.

Les ailes sont un peu plus longues que l'éperon du pronotum chez le Tétrix méridional
Mais ce qui caractérise essentiellement cette espèce c’est la forme de ce pronotum près de la tête. Tous les Tetrix ont une forme carène au milieu de celui-ci, cela leur donne cette allure un peu préhistorique. Chez meridionalis, cette carène débute un peu après le cou. Bon, il faut y aller à la loupe pour le voir !

La carène du pronotum ne débute pas immédiatement près du cou chez Tetrix meridionalis.
Avec sa couleur sable, cet insecte aussi appelé Tetrix des plages (ne rêvons pas , je n’habite pas au bord de la mer) , est répandu dans toute la partie sud du pays, sous une ligne joignant Niort à Briançon. Je dois avouer que s’il n’avait pas eu la bonne idée de se sauver devant mes pas, je ne l’aurais pas vu.

Un insecte bien discret et qui se fond dans son environnement.
J’ai photographié un de ses cousins dans le Var, il se confond tellement avec le sol que j’ai du mal à utiliser les photos.

lundi 25 avril 2011

Zerinthia rumina : la Proserpine

Voilà un papillon dont j’avais rapidement aperçu un seul exemplaire l’an passé.

Et en nous  promenant en fin d’après- midi dans un site où je pensais trouver un criquet particulier, nous fûmes surpris une première fois en y rencontrant sa cousine la Diane (Zerynthia polyxena). J’ai pour habitude de prendre systématiquement une photo de toutes les Dianes que je rencontre. Pourquoi ?
Parce que les deux papillons sont d’allure semblable.
Proserpine butinant la lavande stoechas en fleurs en avril .
La Proserpine (Zerinthia rumina)est plus rare et je veux éviter de passer à côté d’elle.
Et la tactique fut payante. « Taches rouges » voilà ce que j’ai dit à mon mari. La Proserpine a des taches rouges dans l’aile antérieure alors que seul le mâle de la Diane a de toutes petites marques rouges dans cette aile antérieure.
Les ailes refermées, la Proserpine montre des dessous très colorés: du rouge, du jaune, du crème et du noir!
Dans une publication suivante je vous présenterais les deux papillons avec leurs différences.
Aujourd’hui, honneur à cette petite merveille.

Bien sûr la Proserpine est un papillon protégé sur le plan national. On la trouve dans le quart sud-est dans tous les départements bordant la Méditerranée, en allant jusqu’à la Drôme, aux Hautes Alpes, l’Aveyron, l’Ardèche, le Vaucluse, les Alpes de Haute Provence.


Aristoloche pistoloche avec sa fleur.
Elle vit dans les milieux plus secs, plus rocailleux où pousse sa plante hôte : l’Aristoloche pistoloche. Cela signifie que la chenille de la Proserpine se nourrit exclusivement de cette plante. Si la plante disparaît , le Papillon aussi. C’est ce qui arrive quand soit le milieu est humanisé, c’est-à-dire construit ou cultivé, ou bien quand laissé à l’état sauvage, il est envahi par les buissons et la plantes est étouffée.


Voici une photo de cette aristoloche pistoloche que l’on reconnaît à ses feuilles aux bords ondulés. D’autres critères sont donnés ici. Mais quand on la voit on se rend tout de suite qu’elle est différente de l’aristoloche à feuilles rondes, plus répandues et plante hôte de la Diane.

Au repos, sous le soleil déclinant du soir, la Proserpine.


Espérons que le printemps 2011 sera propice à leur reproduction pour que nous puissions encore l'admirer longtemps!

dimanche 24 avril 2011

Hyla meridionalis dans une fleur d'arum.


Bien à l'aise dans le calice de la fleur d'arum.

Juste pour le plaisir du partage, cette jolie rainette méridionale prenait le soleil ce matin avant midi dans cette confortable coupe formée par la fleur d'arum. C'est la première fois que je la vois ainsi bien en évidence.
Après les pluies des deux journées précédentes mes petites copines ont profité du soleil en différents endroits du jardin ,mais elles ont toutes respecté les conventions en s'installant sur des supports verts! Celle-ci est une originale!


samedi 23 avril 2011

Libelloides coccajus : les Ascalaphes sont de retour.

Comme vous le savez, les Ascalaphes ne sont pas des papillons. Ils leur ressemblent par un vol papillonnant mais la principale différence c’est qu’ils sont carnivores. Et ce depuis le stade larvaire. Ils font partie de l’ordre des Névroptères comme les Fourmilions ou Chrysopes.
Alors quand il commence à faire chaud en fin de matinée, pas question qu’ils arrêtent leur chasse aux insectes volants pour venir poser devant l’objectif.
Ascalaphe Libelloides coccajus femelle
Les Libelloides coccajus sont toujours les premiers Ascalaphes que je vois.
Il me faudra attendre la fin de l’après- midi pour que certains sans doute repus et fatigués à la fois, consentent à faire des pauses. D’habitude ils choisissent un brin d’herbe pour cette pause.


Vous voyez tout de suite la difficulté, d’autant plus qu’une légère brise agite joliment l’herbe.

Libelloides coccajus, l'Ascalaphe soufré mâle avec ses cerques en forme de crochet.
J’ai été ensuite très étonnée de trouver 3 Ascalaphes sur un site sans herbe. Des buissons bas de cette bruyère qui se développe sous un couvert d’arbres épars et surtout quelques pieds de lavande à toupet (Lavendula stoechas) qui fleurit bien avant la lavande vraie , voilà le milieu dans lequel cette femelle évoluait. Le mâle porte des cerques que l’on voit au bout de son abdomen. La femelle, souvent avec un abdomen plus dodu, en est dépourvue.

Une jolie femelle Libelloides coccajus au repos sur la lavande à toupet.
L’Ascalaphe soufré est répandu dans une très grande moitié sud de la France puisqu’on le rencontre jusqu’en Alsace. Peut-être aurez-vous la chance de voir ce bel insecte avec ses antennes terminés par des massues voleter au bord des chemins et sur les prairies. Ce n’est que le début de la saison et on peut les voir jusqu’en juin.

jeudi 21 avril 2011

Drilus flavescens : à peine née et déjà mariée.

Sous ce titre provocateur, une réalité. J’en suis encore toute étonnée. Souvenez- vous à l’automne je vous ai présenté la larve et son installation dans la coquille de l’escargot (qui a été consommé). C’était le 3 octobre et les évènements que je raconte se sont passés le 17 avril.

On va scinder ce récit en deux parties :

1° ) L’émergence de la femelle.


Pendant tout ce temps jusqu’à ce dimanche 17 avril , rien n’a bougé. La larve est restée à l’intérieur de la coquille. Régulièrement j’ai un peu humidifié la terre en fonction des pluies qui tombaient sur le jardin.
Dimanche matin je regarde et tout est sans changement. L’après- midi, comme il commence à faire chaud sur la terrasse, j’arrose mes plantes et je m’apprête à faire une brumisation dans le bac à Drilus.
La femelle émerge de la coquille qui l'a abrité et qui a été le théâtre de sa métamorphose

Surprise, voilà une bestiole qui sort de sa coquille. Je vais chercher mon appareil, je photographie l’insecte. Il s’agit bien d’une femelle aptère de Drilus flavescens. Elle a 3 paires de pattes et de vrais yeux surmontés d’antennes, et surtout un long corps mou. Elle est très mobile, ses antennes sans cesse en mouvement. Rapidement elle sort de la coquille qui l’a abrité tout l’hiver. Antennes au vent elle avance avec ses toutes petites pattes et se déplace sur la terre.C'est bien un insecte adulte qui émerge.


Je fais part de cette naissance à mon mari et je réfléchis à ce que va devenir cette femelle sur ma terrasse, loin des siens ! Je m'inquiète un peu, car d’habitude je vois des mâles au jardin, mais seulement au mois de mai.


2°) La rencontre
Et je n’ai pas eu à réfléchir longtemps. Moins d’une demie- heure après avoir rendue sa naissance officielle, voilà qu’un atterrissage se fait à l’angle de la terrasse.

Le mâle accomplit le rôle que la nature lui a dévolu
Cette terrasse est au premier étage, donc au-dessus du jardin et de sa prairie. Qui atterrit donc ? Eh bien je n’en ai pas cru mes yeux ! Un jeune mâle de Drilus flavescens. Eh oui, la jeune femelle a émis ses messages chimiques et les récepteurs du mâle ont trouvé le chemin jusqu’à elle.
On se rend bien compte de la différence de taille
Le jeune mâle n’a pas eu le temps de faire sa toilette, il est couvert de grains de pollen. Sans doute se promenait –il dans une fleur en train de se restaurer quand le message de la jeune beauté nouvelle- née lui est parvenu.
Pas question pour le mâle Drilus flavescens d'imposer la direction!
Le mariage a été rapidement consommé. Ces deux insectes si dissemblables ont joué chacun le rôle que la nature  leur a attribué.Le mâle est un joli coléoptère avec des élytres couvertes de cette pubescence dorée qui lui donne son nom. Il vole très bien. 

Bon, pour moi ce fut une séance franchement rigolote !

Une fois arrimé à la femelle par question pour le mâle de s’échapper .La dame, eh oui, elle ne restât demoiselle que moins d’une heure, le tirait après elle comme un appendice encombrant mais indispensable. Quand elle s’arrêtait, le pauvre essayait de reprendre un peu le cours de son existence. Il a réussi à se faire transporter sur quelques centimètres mais très vite madame reprit les commandes !! Pour les besoins de la photo j’ai fait glisser cet étrange couple sur une feuille de papier posée sur le sol. Ce fut pire que tout. La femelle a accéléré le mouvement, bien sûr, elle cherchait un milieu plus adapté. En fait elle voulait de la terre meuble ! Vite ils sont remis dans leur bac à sable ! C’est là que je me suis rendue compte qu’elle était toute molle.
Ainsi alignés , voici Drilus flavescens mâle en haut , la femelle en bas.

Après cet accouplement qui a duré plus d’une demie heure, le mâle a été libéré et la dame s’est enfouie dans le bac de terre sur lequel elle a passé l’hiver. Maintenant elle doit pondre. Je surveillerai ce qui se passe dans ce bac.

Voici les publications précédentes liées à cet insecte étonnant.

mercredi 20 avril 2011

Diaphora mendica (Ecaille mendiante) : le couple.

Ou : la mariée était en blanc !!

Dans les hautes herbes , un joli couple de Diaphora mendica se balance au vent.
Après avoir trouvé un joli mâle d’Ecaille mendiante qui se reposait sous une feuille d’arum du jardin, j’ai eu la chance de repérer un couple de ce papillon où mâle et femelle sont de couleur différente. La même allure avec une jolie collerette de belle fourrure, un beau manteau tout neuf et brillant, ce couple était caché dans les hautes herbes.
Le couple d'Ecaille mendiante, la femelle en haut, le mâle en bas.Normal la dame est en blanc!
Installé ainsi, on peut les apercevoir quand on emprunte le chemin, mais les herbes hautes n’offrent pas un support stable, surtout quand un petit vent les anime.!
Vous aurez reconnu sans difficulté le mâle avec son manteau couleur chamois agrémenté de quelques points noirs. Bien sûr ce sont surtout ses belles antennes qui attirent le regard, ce sont elles qui détectent les phéromones émises par les femelles.
Diaphora mendica de profil , pour admirer leur jolie collerette de fourrure.
La femelle est, à mes yeux magnifiques et sauf exception, on ne la voit pas souvent en plein jour.
Sur le blanc immaculé de ses ailes on observe les mêmes points noirs que chez le mâle. Les antennes ne sont pas pennées mais rectilignes et d’un beau noir brillant comme ses yeux.
Comme ce couple était sympathique, il m’a laissé tourner autour d’eux sans faire mine de s’envoler. L’affaire est sans doute trop importante pour se laisser déranger par si peu. C’est ainsi qu’on voit l’abdomen de la femelle, bien dodu et si joliment ponctué de noir.
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L'envers du décor est aussi très beau:  des abdomens ponctués de points noirs
Après l’accouplement, la femelle pondra ses œufs, qui devenus chenilles vont se nourrir tout l’été sur diverses plantes basses depuis les Rumex aux Orties en passant par les Plantains et le généreux Pissenlit.
Daiphora mendica: la femelle.

Ensuite on passe l’hiver sous forme de nymphe et au printemps on devient un joli papillon. Le cycle recommence ainsi tous les ans. On peut rencontrer ce papillon partout en France.
Bonne promenade et un regard sur les plantes basses qui bordent les chemins révèle parfois de jolies surprises.

samedi 16 avril 2011

Fauvette passerinette(Sylvia cantillans)

Voilà un petit oiseau que je n’ai jamais vu dans mon jardin .Normal il ne passe pas l’hiver chez nous, la Fauvette passerinette( Sylvia cantillans) s’en va en automne vers des cieux plus cléments et revient au printemps..

L'oeil cerclé de rouge comme d'autres fauvettes, ce mâle de passerinette est un insectivore.
Celui-ci, un joli mâle bien plus coloré que la femelle s’en allait chercher des insectes dans les tamaris qui poussaient au bord d’une zone de marais , non loin de la mer.
On devrait pouvoir le voir dans nos garrigues, mais je ne l’ai jamais aperçu. Les photos sont faites en Catalogne dans le parc des Aiguamolls, lieu accueillant aux oiseaux.

Dos gris, gorge brique, moustache blanche, voilà un joli mâle de fauvette passerinette.
C’est un oiseau de la taille des autres fauvettes et comme certaines il a l’œil joliment cerclé ici en rouge, tout comme la petite mélanocéphale qui me nargue tous les matins en se promenant dans les fusains et les plumbagos du cap. Ce sont des insectivores aux becs fins qui migrent quand les insectes viennent à manquer.
Mâle de Fauvette passerinette dans les tamaris.
La gorge du mâle rouge brique est assortie aux fleurs dans lesquels il prospecte. Une fine moustache blanche sépare cette zone couleur brique des plumes grises que l’on voit sur sa tête et son dos.
J’espèce bien revoir ce bel oiseau

mercredi 13 avril 2011

Criocère du lys (Crioceris lilii) et Fritillaire.

Comme son nom l’annonce clairement ce joli Chrysomelidae s’attaque aux lys ! Mais pas uniquement. Il s’en prend aussi aux Fritillaires.
Chrysomèle du lys sur fleur de Fritillaire.
C’est ce que j’ai pu constater en observant les jolies Fritillaires de Caussol. Elles sont actuellement en fleurs.

La protection dont bénéficie cette espèce végétale très localisée n’arrête pas ce petit coléoptère. Joli, l’insecte avec ses couleurs bien rouges, indique qu’il n’est pas bon à manger .Le Criocère du lys en profite donc. Et le printemps est la saison de la ponte. A mon arrivée, deux insectes étaient présents. L’un s’est envolé laissant celle-ci qui a arpenté toute la plante sous mes yeux. Je ne sais pas ce qu’elle y cherchait. Sans doute d’autres endroits pour déposer ses œufs. Rouges comme l’adulte !
Je grimpe et j'inspecte!
Sur les nombreux pieds de Fritillaires présents nous n’en avons trouvé que deux sur lesquels il y avait des Criocères(Crioceris lilii).

Ils sont beaux mes oeufs, rouges comme moi!!

Comme la chaleur précoce de la semaine passée a hâté l’éclosion des fleurs elle a aussi permis l’éclosion des ravageurs.
Avec cette jolie carapace rouge, le coléoptère ne passe pas inaperçu dans ce décor grisâtre
Le fond des photos est toujours grisâtre. Nous sommes sur une zone karstique et les blocs de calcaires forment ces taches claires. D’autre part il y a peu de végétation, tout est encore sec, des touffes rabougries de thym, quelques arbustes sans feuilles forment le décor.
Je profite de cette occasion pour vous présenter cette jolie Fritillaire aussi appelée Fritillaire d’Orient. Elle est de couleur pourpre plus ou moins tachée de jaune.

La jolie Fritillaire de Caussols, pourpre avec des taches jaunes.
Ses feuilles inférieures et supérieures sont groupées par 2à3, alors que les feuilles intermédiaires sont alternes. Son nom scientifique est Fritilllaria montana Hoppe, mais on la trouve aussi sous celui de Fritillaria orientalis ou caussolensis.