jeudi 12 novembre 2020

Une autre guêpe : Polistes dominula, mâle et femelle

 

Parmi les guêpes présentes dans le jardin, celles que je vois le plus sont des Polistes. Deux espèces sont visibles sur les fleurs, les Polistes nimpha qui ont été bien suivies tout cet été à travers l’observation de la vie d’un nid (voir publications précédentes) et les Polistes dominula. Anciennement appelée Polistes gallicus ou Poliste gaulois c'est l'espèce la plus répandue en France.

Polistes dominula femelle


Voici cette seconde espèce. Mes premières images sont prises sur le fenouil, c’est là que j’ai rencontré d’abord en juin 2018 (le 22) une femelle puis un peu plus tard un mâle (le 25 juin) Cela m’amène à observer que le mâle de cette observation est présent bien plus tôt en saison que celui des Polistes nimpha que je n’ai vu qu’au début du mois d’août.

 Revenons à notre femelle P. dominula : on voit tout de suite un caractère important : le clypeus est entièrement jaune.

Un clypéus bien caractéristique pour cette femelle Polistes dominula


De plus on y voit des poils assez longs qui le bordent.

Le dernier sternite jaune .


Il  existe un autre caractère important  que l’on peut voit voir en regardant au bon endroit : le dernier sternite est entièrement jaune (il est noir chez P. nimpha).

Pour mieux se rendre compte des différences entre les 2 espèces de Polistes qui fréquentent le jardin , rien de mieux que de les mettre l'une à côté de l'autre et on peut facilement les différencier.



Le mâle présente aussi une tête bien différente de la femelle : sa face est bien jaune, la coloration s'étend bien au-delà du clypeus, mais  ne présente pas les bourrelets latéraux marqués comme chez P nimpha.


Un mâle de Polistes dominula

 De plus les antennes ne sont noires que jusqu’au 3éme article.

Détail de la face  avec un clypeus dépourvu de bourrelets latéraux.

Les antennes se terminent aussi par un léger crochet, mais surtout surtout elles restent bien orange sur la longueur.


Toujours pour mieux le reconnaître les voici côte à côte.

J'aurai appris à mieux connaître ces 2 espèces de Polistes communes dans le jardin . Rappelons qu'elles sont utiles et peu agressives.

dimanche 1 novembre 2020

Histoire d'un nid de Polistes nimpha: la fin du nid et ses étranges observations. 4eme partie

 


C’est à la mi août que le  nid est à son activité maximum. De nombreux mâles sont présents et restent la plupart du temps sur le nid, les femelles sont encore présentes et s’activent et il y a encore des cellules operculées. Elles donneront des mâles.

Sur le haut du nid, une femelle transporte une larve, on voit bien la tête et le thorax, bruns.


A la  fin du mois tout se met à changer, les mâles ont pris le pouvoir voilà ce que j’ai noté dans mon journal d’observation. Il ne reste qu’une ou deux femelles présentes, constamment harcelées.

De plus près, elle mord dans l'abdomen.


Mais déjà certains comportements changent. Début septembre j’ai vu une scène qui m’a étonnée. Une femelle se promène avec une larve sur le dessus du nid. Vous avez noté en observant les cellules situées à la périphérie haute du nid, que celles-ci ne sont jamais operculées.

Placée à l'arrière du nid


Explications.Les œufs sont pondus du centre du nid vers la périphérie. Les derniers œufs sont donc pondus dans les cellules extérieures. En septembre, il n’y a plus assez d’ouvrières ou de jeunes femelles  pour nourrir ces larves, elles n’arriveront jamais au stade adulte.

 J’ai lu que ces dernières étaient jetées hors du nid. 

Mais dans ce que j’ai vu, il m’a semblé que l’adulte mangeait la larve. Ce qui ne serait pas étonnant puisqu’elle n'est pas destinée à devenir adulte. Je n’ai pas d’explication précise à ce comportement sinon que cette larve ne sera jamais imago.

On voit qu'elle mange tranquillement, aucun des mâles ne s'approchant.

Le 6 septembre une grosse bagarre sur le dessus du nid : une des deux femelles présentes se dresse mandibules ouvertes contre un mâle, lui mord la patte et essaie ensuite de lui mordre les ailes en lui grimpant sur le dos.

Puis elle s'en prend à un autre en lui mordant l'antenne!

Toutes mandibules en avant!


A 11 h du matin je vois un mâle « exilé » sur un tige à 30 cm du nid.

A partir de ce jour je ne vois plus que des mâles sur le nid et leur nombre décroît :le 7 septembre, 8 mâles, le matin , 4 le soir.

Elle mord la patte d'un mâle


Quand j’arrive le 8 septembre, il ne reste que 4 mâles cachés à l’arrière du nid. Quand j’ai touché le nid avec une tige , ils se sont laissés tomber au sol. Et le nid s’est détaché.

Là c'est l'antenne qu'elle mord!


Je l’ai rentré pour l’observer et surprise 2 jours plus tard un nouveau mâle est présent dans le pot ! C’est le dernier né de ce nid qui m’aura offert d’intéressantes observations tout au long de l’été 2020.L'histoire se termine le 10 septembre!