dimanche 23 décembre 2018

De la couleur pour finir l'année!


Pour finir l’année, j’ai choisi la couleur. Couleurs des diverses fleurs qui attirent les insectes. Certains n’en choisissent qu’une et y restent fidèles. C’est souvent le jaune qui attirent une grande variété.
Halicte de la scabieuse se nourrissant.

Mais il y en a bien d’autres.
Je laisse pousser presque toutes les plantes qui veulent bien fleurir dans le jardin .Mais j’en ajoute  dont j’aime la couleur ou pour varier les formes des fleurs afin que chacun y trouve de quoi se nourrir.
Lepture porte coeur et Clairon des abeilles se partageant les ressources de la fleur de panicaut

C’est souvent sur une fleur que je repère le nouveau venu dans mon environnement et ensuite pour le besoin de l’identification je le photographie de plus près. Ce qui permet d’en voir les détails bien sûr mais élimine son cadre de vie !
Jeune phanéroptère nana explorant la fleur de la lavatère ponctuée.

Aujourd'hui c'est l'inverse: le cadre est privilégié , le détail moins présent, mais l'habitude permet de nommer les visiteurs!
Une multitude d'anthaxies du millefeuille sur la grande marguerite
Une de mes favorites au jardin , apportée depuis ma résidence précédente et qui a fleuri année après année, j'aime la forme régulière de ces grandes marguerites.
Un papillon  demi-deuil en se nourrit aussi sur la lavatère ponctuée
Une invitée dans le jardin . Un plant un jour dont la graine fut sans doute apportée par le vent ou un oiseau et qui s'y plait depuis pour mon plus grand plaisir, j'aime ce rose tendre souligné de lignes plus soutenues de la lavatère ponctuée.
Bombyle hottentot, bien installé!
Le coeur jaune de cette inconnue attire ce bon gros et inoffensif Bombyle hottentot.
Encore une  jeune phanéroptère nana bien installée!
Parmi les insectes juvéniles , les sauterelles sont toujours spectaculaires. A cause de leur longues et mobiles antennes qu'il faut faire rentrer dans le cadre.

C'est avec cet échantillon coloré que je vous souhaite amis lecteurs de belles fêtes de fin d'année!

jeudi 13 décembre 2018

Deleproctophylla dumesti, l'Ascalaphon du midi, mâle et femelle.

Une petite précision: pour être averti d'une publication, l'abonnement ne fonctionnant pas ou plus, il est nécessaire de choisir "suivre ce blog par e-mail " cela fonctionne!
Merci ! 

Parmi les insectes que j’ai rencontrés j’ai une admiration particulière pour les Ascalaphes , cette famille de Névroptères  entre fourmilion et papillon qui se rencontre surtout dans les régions plus méridionales de notre pays.
C’est encore une fois grâce à Pierre06 que nous aurons le plaisir de voir ce bel insecte assez localisé à la bordure méditerranéenne.
Deleproctophylla dumesti se rencontre essentiellement dans les départements bordant la Méditerranée.
Deleproctophylla dumesti , femelle avec un reste de "phylla"

 Je me suis interrogée sur ce curieux nom et la réponse vient du web! Il peut se décomposer en  procto =anus et phylla = feuille(bien sûr chez nos amis grecs, les Anciens de plus).
Pour illustrer cela il faut trouver une femelle et de plus qui vient d’être fécondée. On voit alors à l’apex de l’abdomen, une pièce supplémentaire, en forme de feuille. Elle est laissée par le mâle après la copulation( il s'agit du spermatophore durci).
Je n’ai vu qu’une seule femelle avec les restes de cet appendice.

Deleproctophylla dumesti , femelle 

La femelle avant la rencontre avec  son Roméo présente déjà un apex d’abdomen assez particulier.
Grâce aux explications d’un membre du forum insecte.org voici ce que l’on peut voir.
 
Deleproctophylla dumesti , femelle détail de son abdomen
 Les tergites sont numérotés:
  • tergite 6, 
  • tergite 7 (le plus étroit),
  •  tergite 8 : aplati et élargi latéralement, prolongé vers l'apex et recouvrant partiellement le tergite 9, dont on voit les extensions latérales (les petites ailes claires)
  •  et enfin, la pièce bifide qui correspond à l'ectoprocte.(anus projeté à l’extérieur).

Deleproctophylla dumesti ,mâle

Le mâle quant à lui se reconnait à ce qui ressemble à des cerques , qui n’en sont pas là aussi il s’agit de l’ectoprocte, une pièce bifide.

Deleproctophylla dumesti ,mâle, détail des yeux

Ce qui est remarquable chez cet Ascalaphon, ce sont ses yeux en 2 parties, dont la partie dorso- frontale, sensible aux UV, qui lui serait utile pour détecter  des proies ou des partenaires sur fond de ciel bleu.
Deleproctophylla dumesti ,mâle, vue dorsale
Les antennes sont remarquables terminées par une massue striée et colorée.
Voici un sujet chez qui elles ont subi sans doute un problème !
Deleproctophylla dumesti ,mâle,mes antennes sont originales, non?

 Des discussions ont eu lieu sur le forum pour connaitre l'identité exacte des ces Ascalaphons car , en général, l'espèce  dumesti, n'a de taches que sur les ailes postérieures. Mais après analyse par un spécialiste il s'avère que ces exemplaires qui ont aussi les ailes antérieures tachées appartiennent bien  à dumesti!

On ne rencontre cet insecte que sur une période limitée entre juin et juillet.
J'espère que nous aurons encore longtemps l'occasion de voir das notre environnement ces beautés discrètes!

mercredi 5 décembre 2018

Meria du groupe cylindrica, un hyménoptère parasite de coléoptère


Je suis toujours étonnée de trouver de nouveaux insectes dans le jardin. Cet été j’ai planté un pied panicaut ,  histoire de pouvoir observer ses visiteurs .

Meria cylindrica, mâle sur fleur de panicaut

Voici le drôle d’hyménoptère que j’y ai vu. Allongé, assez plat et surtout avec un crochet bien visible au bout de l’abdomen. Quand on voit un insecte avec un détail qui est différent de ce à quoi on s’attend, la curiosité s’éveille. La bestiole se plaisait tant sur la fleur que j’ai eu le temps d’aller chercher de quoi l’emporter jusqu’à la maison.
C’est bien sûr à partir de ce fameux crochet terminal que j’ai entamé mes recherches.

Meria cylindrica, mâle avec son crochet terminal

J’en suis arrivée à la famille des Myzininae et au genre Meria.
C’est ensuite que cela se complique. C’est un mâle, (13 articles aux antennes, 7 tergites à l’abdomen), que l’on rencontre surtout dans la moitié sud du pays et pas très répandu..

Meria cylindrica,abdomen, dernier tergite noir avec son crochet dresssé verticalement

Heureusement un document de la société française d’entomologie de 2014, fait le point sur les Myzininae  que l’on rencontre en France.

On y étudie les différents changements de noms, et surtout la difficulté de différencier certaines espèces très proches. L’auteur en conclut qu’il place des individus peu différents dans un groupe, ici celui de Meria cylindrica.

Comment reconnaître cMeria cylindrica ?
Aile de Meria cylindrica, les flèches indiques les nervures s'arrêtant avant le bord de l'aile


  • Trois cellules cubitales; nervures s'arrêtant un peu avant le bord de l'aile; corps noir avec des dessins jaunes sur le thorax et l'abdomen sont les caractères des Myzininae



  • Ensuite Chez les Myzininae, la base des antennes est surmontée d’une paire de lobes supra-antennaires prolongeant le front,
    Tête de Meria cylindrica, la flèche indique le lobe supra antennaire
  •  les antennes sont longues avec le second article très court.

Tête de Meria cylindrica, les antennes, le second article après le scape est très court.


  • Les pattes sont  noires, l’extrémité des fémurs, la base et l’extrémité des tibias tachées de jaune, le tibia 1 en général avec une bande dorsale jaune entière( voir photo).

Meria cylindrica, les pattes, la flèche montre le trait jaune continu sur le tibia  de la patte 1


  •   Les tergites 1 à 6 du gastre ont une bande ivoire près de leur bord postérieur. Sur T1 la bande claire peut être continue et étroite, (ou scindée en 3 taches, ou réduite à une paire de taches latérales). Sur T2-T6 la bande ivoire est renflée au milieu et sur les côtés, (ou elle est divisée en 3 taches séparées ; la tache médiane est rarement absente).Le T6 est parfois entièrement noir.
Ceci se voit sur la  sur la troisième photo


  •  Les sternites du gastre présentent généralement une paire de petites taches latérales ivoire sur S2-S6, (mais ces taches peuvent manquer sur S2 et sur S6 ; parfois les sternites sont entièrement noirs.)

Meria cylindrica,abdomen, vue ventrale avec les sternites avec leurs petites taches claires

Quel est le mode de vie de ces hyménoptères ?

Les mâles se nourrissent sur diverses fleurs allant des panicauts, menthe, fenouil,.On voit les insectes essentiellement en juillet août(mes images sont faites à la mi-juillet).

Et les femelles ?

D’abord elles sont très différentes des mâles. Plus petite 7 mm en moyenne (12 mm pour les mâles), le dernier tergite est brun rougeâtre.
Elles restent le plus souvent au sol à la recherche des larves de coléoptères qui vivent dans le sol, sur lesquelles elles pondent leur oeuf car ce sont des ectoparasitoïdes.

Voici encore un insecte de la grande famille des hyménoptères "régulateurs".