lundi 28 septembre 2015

Vanessa atalanta: le Vulcain, chenille,chrysalide et papillon.

Le Vulcain est chez nous le papillon que l’on voit toute l’année, même pendant les journées d’hiver.
Tellement familier que je ne lui ai jamais consacré de page !
Au début de ce mois j’ai trouvé une belle chenille sur un plant de pariétaire ( pariétaire judaïque pour être précise !) J’étais très contente de voir enfin un insecte qui se régalait de  cette plante que je trouve un peu partout dans le jardin et aussi toute l’année et que j’arrache avec plaisir sans jamais arriver à la décourager de repousser ailleurs dans le jardin !
Vanessa atalanta, chenille lors de la dernière mue

Le mangeur de pariétaire était une belle chenille déjà bien développée, environ 4cm avec des beaux scoli noirs, un fond noir éclairé d’une multitude de petits points jaunes, la base des scoli orangée, portant sur les côtés des grandes marques jaunes.
Vanessa atalanta, chenille de larges plages jaunes sur les flancs

Très rapidement la chenille s’est transformée en chrysalide.
Une superbe chrysalide avec des picots rehaussés d’or. Elle était magnifique et je regrette toujours ne pas savoir rendre en images cette beauté.
Le développement fut extrêmement rapide : 12 jours plus tard le papillon était installé dans sa boite !
Vanessa atalanta,chrysalide aux pointes d'or!

Vanessa atalanta fait partie de la famille des Nymphalidae. L’adulte né maintenant, passera l’hiver cherchant un abri pour les plus mauvais jours mais volant très souvent tous les jours lorsque la température est douce.

Vanessa atalanta,imago in natura

 Au printemps il donnera naissance à la génération estivale. On le rencontre aussi jusqu’à 2500 m et les papillons migrent en été vers des cieux bien loin de la région méditerranéenne jusqu’en grande Bretagne en Irlande et en Scandinavie.
 
Vanessa atalanta, adulte, portrait grossi entre 2 et 3 fois
Comme mon sujet se prélassant sous mes lampes de mon petit studio photo, j’en profité pour essayer de voir certains détails. Ainsi j’ai vu ses yeux couverts de poils courts ! Comme d’autres papillons de sa famille, il ne compte que 2 paires de pattes, la 3eme ayant disparue atrophiée.
 
Vanessa atalanta ,des  yeux entièrement couverts de poils courts, grossis 3 fois
Ce qui est aussi remarquable c’est la différence de coloration  des ailes dessus et dessous. Ailes étalées le papillon se voit bien avec ses marques rouges orangées bordant la partie brune, mais repliées, les couleurs plus ternes et fondues le font disparaître sur les troncs des arbres ou bien dans la végétation .
Vanessa atalanta ,détail des écailles du dessous des ailes, grossi 3 fois


Ailes étalées , le rouge décourage les prédateurs, ailes repliées, il est bien dissimulé. Un bon moyen de vivre longtemps !
C'est encore le moment d'observer ce papillon, avant qu'il ne rejoigne ses zones d'hivernage!

lundi 21 septembre 2015

Halyomorpha halys,la punaise diabolique, une nouvelle invasive

J’avais lu quelques articles sur l’arrivée de cette nouvelle invasive chez nous.
Et en observant les feuillages de ma haie, ces derniers jours voilà que j’en trouve d’abord une larve au stade IV puis une adulte qui cherchait un refuge sous la barrière de piscine.
La larve a rapidement mué son allure est bien caractéristique et c’est sans doute elle qui justifie ce nom vernaculaire : on  observe la présence d’excroissances bien visibles aux bords latéraux du pronotum ainsi que deux petites cornes sur sa tête.
 
Halyomorpha halys: larve au stade IV
D’abord quelques images de la larve de Halyomorpha halys.
Au stade IV : elle est très épineuse .Sur les bords latéraux du pronotum, des premiers segments de l’abdomen et même de la tête des excroissances sont bien visibles.
Halyomorpha halys: larve au stade IV, agrandie 2 fois

Ce stade se reconnaît à la forme des ébauches alaires : on distique bien les futures ailes mais elles forment une ligne presque rectiligne.. Rappelons que la larve passe ensuite encore par un cinquième stage . Puis elle mue une dernière fois pour apparaître comme un adulte, un insecte capable de se reproduire.
Halyomorpha halys: larve au stade V,les ébauches alaires plus développées.
Au stade L5, les excroissances sont plus réduites.
Halyomorpha halys: larve au stade V, détail de la tête et du pronotum épineux

               L’adulte est une grande punaise de couleur gris brun, avec des pattes brunes , des antennes annelées de blanc, c’est d’ailleurs un endroit qu’il faudra bien observer pour clairement identifier Halyomorha halys.
C'est une grande punaise entre 15 et 17mm.
Voici les détails à  observer :
Halyomorpha halys: adulte après la dernière mue

  •  Deux  minuscules excroissances latérales  sur la partie avant du pronotum
  •  la coloration des antennes: le quatrième article est blanc avec un grand anneau noir au milieu, article 3, blanc dans la partie supérieure, article5, blanc dans la partie inférieure
  • La partie membraneuses des hémélytres a ses nervures légèrement soulignées de brun et par transparence on voit l'abdomen sombre
    Halyomorpha halys: adulte détail des hémélytres et des ailes

 Pourquoi faut-il observer tous ces détails : pour ne pas la confondre avec une de nos punaises autochtones à qui elle ressemble beaucoup. Si on veut limiter le nombre de cette invasive, il faut veiller à ne pas s’en prendre à Raphigaster nebulosa  qui fait partie de notre faune entomologique.
Halyomorpha halys à gauche  et Rhaphigaster nebulosa à droite, les détails à observer

  • Raphigaster nebulosa: les antennes article 3,4,5 blancs à la base, noir pour la seconde moitié, on voit donc une alternance de blanc et de noir
  • la partie membraneuse des hémélytres est ponctuée de petits points bruns et le dessous est clair. C'est à mon avis le détail le plus facile à observer.
  • Elle est essentiellement grise et noire, sans points jaunes comme on peut en voir sur la punaise diabolique. La taille est presque identique
Rhaphigaster nebulosa et son épine ventrale

  • Il y en a un autre très évident à voir à condition de retourner l'insecte: Rhaphigaster nebulosa porte une grande épine bien visible sur l'abdomen , qui "remonte dans le sens opposé au rostre, Halyomorpha halys elle n'en a pas!
    Halyomorpha halys vue ventrale : pas d'épine!

 Une fiche descriptive  présente la punaise. Il existe d'autres informations sur le web. En France elle est présente dans l'Est , la région parisienne et maintenant dans le sud est.
Elle est réputée nocive parce qu'elle est phytophage et s'en prend à de nombreuses plantes cultivées. Elle cherche en automne à rentrer dans les maisons.
Il est donc bon de savoir la reconnaître sans s'affoler et surtout de la distinguer de notre Rhaphigaster nebulosa. 
Celles que j'ai trouvées et qui m'ont servies pour mes photos finissent leur vie en captivité.

mercredi 16 septembre 2015

Oenopia lyncea agnata, une jolie coccinelle noire à points jaunes

Une jolie découverte  hier sous les feuilles du noisetier : une petite coccinelle noire avec de belles taches jaunes bien rondes ! Dans un premier temps j’ai pensé à Coccinula 14 pustulata

 Mais en y regardant de plus près après quelques images, je n’ai pas trouvé les 14 points.

Oenopia lyncea agnata, femelle*

Cette coccinelle n’a que 12 taches : sur chaque élytre 3 le long de la suture et 3 autres, incomplètes  sur les bords de l’élytre.
Autre différence : le dessin noir sur le pronotum est bien moins découpé vers l’avant.
En fait il s’agit d’Oenopia lyncea .Ces deux détails sont caractéristiques de l’espèce.
Oenopia lyncea agnata, femelle avec la face sombre*

De plus sur le les taches noires incomplètes  ne débordent pas sur la gouttière qui fait le tour de l’élytre, autre caractère important.
Pattes et antennes sont rousses.

Ici, il s’agit de la sous-espèce agnata, parce que le dessin du pronotum n’est pas incisé de blanc  au centre(ce qui est le cas pour la sous-espèce lyncea.) La forme agnata est la plus répandue. Mais dans le Sud Est on peut rencontrer les deux sous-espèces.
Oenopia lyncea agnata, femelle, les taches noires latérales ne débordent pas sur la gouttière*

La face est sombre, ce serait une femelle. Celle des mâles est plus claire.

Oenopia lyncea agnata, femelle,moins de 5mm
Elle est toute petite, puisqu'elle est comprise entre 4 et 5mm.
Pour en voir les détails, comme souvent les images sont grossies 3 fois.


Cette coccinelle aime les zones plutôt chaudes c’est pourquoi elle est bien présente dans la région méditerranéenne mais aussi bien plus au nord, on la rencontre en Ile de France et par exemple à Besançon, dans le Doubs sur les terrains bien exposés.
Pour ne pas confondre les deux espèces j'ai fait un petit montage pour attirer le regard sur les détails qui les différencient!

Montage : Coccinula 14 pustulata et Oenopia lyncea agnata*
Elles sont superbes toutes les deux, n'est-ce pas?

*images grossies 3 fois

mardi 15 septembre 2015

Sastrapada baerensprungi, une Réduve blonde et méditerranéenne.

En la trouvant, au sol, sous un fouillis de mauvaises herbes que j’arrachais afin de dégager un pied de pivoines, j’ai pensé à une punaise longiligne, blonde inconnue.L'insecte fait plus de 15 mm et avec ses pattes grêles et ses longues antennes il donne une impression de fragilité!
Sastrapada baerensprungi , vue générale*

Mais dès la première photo l’allure de son rostre solide et renforcé m’a orienté vers les Réduves. D’habitude je trouve la Réduve irascible, bien visible avec son rouge et noir qui se promène sur la végétation dans ce coin.

 j’ai rapidement trouvé son nom : Sastrapada baerensprungi, seule représentante de son genre en France.
Sastrapada baerensprungi , vue de dos: de longues ailes mais je ne l'ai pas vue voler
Des bribes de description me confortent ensuite dans mon identification :
  •  les articles II,II,IV sont plus fins que l’article I
  • des spinules fines sont visibles sous la tête, sur la gorge de l’insecte

Sastrapada baerensprungi , spinules sous la gorge indiquées par la flèche.*

  • les fémurs des pattes avant épaissis et dentés.



Il me fut plus difficile de glaner des informations sur son mode de vie : c’est une vraie méditerranéenne, présente dans les régions autour de la mer Méditerranée, elle apparaît à l’automne et vit sur les mauvaises herbes, par exemple le chiendent.

En l’observant j’ai remarqué 2 attitudes particulières :

-Son aptitude à faire le mort si elle est dérangée, il faut être patient pour qu’elle se remette à bouger

-sa posture de prédateur : immobile une patte avant levée , une patte arrière aussi : elle attend, je l’ai photographié ainsi pendant 10 minutes.

Au repos, les longues antennes sont repliées*
En retournant au même endroit dans l'après midi, j'ai trouvé ce second exemplaire et j'ai essayé de le photographier sur un fond noir.Peu colorée et contrastée, elle est assez difficile à bien mettre en valeur.
*Photos grossies entre 2 et 3 fois.

mercredi 9 septembre 2015

Myzia oblongoguttata, une "grande" coccinelle.

Voici une nouvelle coccinelle dans mon jardin, enfin c’est vite dit !
Elle était sur la terrasse ! En fait c’est un cadeau du vent qui a soufflé dans la journée et me l’a envoyé depuis le pin du voisin.
Myzia oblongoguttata

Cette Myzia qui fait partie des grosses coccinelles (6 à 9mm) vit sur les conifères en particulier les pins. Et contrairement aux insectes que je vois souvent dans mon jardin, elle est répandue dans toute l’Europe et même dans les zones très septentrionales ; elle ne craint pas le froid et les conditions climatiques plus rudes. On rencontre Myzia oblongoguttata en Europe, Asie et Amérique du Nord, des zones de plaines aux sommets.
Myzia oblongoguttata, de dos
Les élytres sont brun rouges et portent des marques  allongées blanches au format varié.
Mais de chaque côté du scutellum, une  tache blanche est une constante. Le pronotum  porte deux grandes zones blanches de chaque côté, le centre est brun. Les pattes sont brunes ainsi que les antennes.
Myzia oblongoguttata, vue sur le minuscule scutellum et des deux taches blanches caractéristiques.

Mon insecte a connu quelques problèmes : il n’a plus qu’une antenne et un de ses élytres est marqué d’un long sillon.
Myzia oblongoguttata, vue de  dessus , ailes membraneuses sorties.

Mais cela n’entame en rien sa vitalité et vérifier le bon fonctionnement de ses ailes membraneuses signifie clairement son souhait de me quitter !
Myzia oblongoguttata, ailes membraneuses entièrement déployées dans un atterrissage raté!


L’insecte est finement ponctué. Ses dessins des élytres sont variables mais la couleur, la taille et sa proximité avec les conifères où elle se nourrit de pucerons, permettent de l'identifier.
Myzia oblongoguttata,finement ponctuée.

samedi 5 septembre 2015

Gryllus bimaculatus, Grillon provençal, une femelle

En voilà encore une , car c’est une femelle , qui doit la vie sauve à mon mari !
Elle barbotait sur la piscine et bien loin du bord.
Mise au sec, elle me donnera l’occasion de présenter ce très joli grillon provençal : Gryllus bimaculatus.
Grillon provençal, femelle qui nettoie une de ses antennes.

Bimaculatus , à cause des deux taches jaunes que l’on voit à la base des  tegmina, ces ailes dures qui protègent les ailes membraneuses.
Une particularité du grillon provençal s’observe justement aux ailes :
  • les ailes membraneuses dépassent largement des tegmina et se terminent en pointe.
  • les tegmina quant à eux atteignent la longueur de l’abdomen, entièrement caché

Grillon provençal, femelle annotée

Chez cette femelle on observe bien ces longues  ailes au-dessus de son oviscapte, lui-même entouré de deux cerques de belle taille.
La couleur est d’un noir brillant et les tegmina sont , chez la femelle moins sillonnés, les nervures moins visibles.
Grillon provençal, femelle, vue de dessus: détail des tegmina, pronotum plus étroit en avant, taches jaunes au départ des tegmina

La femelle ne chante pas et n’a pas d’appareil stridulateur, mais sur l’une de ses pattes avant on voit bien son tympan(photo2).
Le pronotum est plus étroit du côté de la tête et s’élargit légèrement vers l’abdomen, ce qui permet de le distinguer de Gryllus campestris où c’est le contraire.
Grillon provençal, femelle à la toise!
L'insecte mesure entre 20 et 33 mm, plus grand que le grillon champêtre mais moins massif avec ses ailes si longues et terminées en pointe et des antennes filiformes, très longues.
Gryllus bimaculatus femelle, se nourrissant, les pattes avant maintiennent la fraise.

Comme souvent pour photographier mes sujets je leur propose un petit repas.La dame pendant toute la séance a dédaigné et la fraise et les graines. Ce n’est que lorsque j’ai eu le dos tourné qu’elle  a commencé son repas. Un joli trou au milieu de la fraise atteste de son solide appétit et ensuite j’ai pu la photographier tenant sa graine de cardère avec ses pattes avant et la mangeant tranquillement.
Gryllus bimaculatus, pattes et palpes labiaux tiennent la graine de cardère qui est grignotée.

Le grillon provençal se rencontre dans le sud de la France, autour de la Méditerrranée mais aussi en Ardèche, Drôme, Vaucluse,  Hautes-Alpes , Alpes de Haute Provence.
Il ne creuse pas de terrier, vit sous les amas de feuilles , de branchages et on le rencontre de juillet à septembre.
Une dernière vue de cette femelle avec son imposant oviscapte


Infos extraites pour la plupart de : Guide des sauterelles, grillons et criquets d’Europe occidentale de Heiko Bellmann, Gérard Luquet.