mercredi 30 août 2017

Odontarsus purpureolineatus, jolie punaise au corps recouvert par le scutellum.




Ce printemps j’ai dans un coin de la pelouse, semé quelques graines nommées "prairie fleurie", un mélange de  fleurs, assez basses. Ce n’était peut-être pas la bonne année avec cette sécheresse importante qui persiste, mais  j’y ai rencontré, grâce à la présence des centaurées, cette jolie punaise.
Odontarsus purpureolineatus près des centaurées.

Je l’avais déjà rencontrée dans la garrigue mais jamais dans le jardin.
Sa forme caractéristique permet facilement de la ranger dans la sous famille des Odontarsinae. Elle mesure entre 8,2 à 11,4 mm.

Odontarsus purpureolineatus, d' une autre couleur.

L’ensemble du corps est recouvert par le scutellum. Celui-ci se termine de façon allongé.
Il existe plusieurs espèces d’Odontarsus dans notre faune  .O. caudatus est à éliminer ici car le scutellum  est très rétréci à l’apex.

Il faut examiner alors O. robustus et O.purpurolineatus qui se ressemblent. Trois détails sont visibles sur photo.
  1. Le prolongement caudal :- moins large que le vertex = O. robustus
                                            -aussi large que le vertex = O.purpurolineatus

Odontarsus purpureolineatus, vertex et prolongement caudal de la même largeur.

  1. Ensuite les dessins noirs du tiers apical du scutellum :- légèrement  anguleux = O. robustus
                                                      -flexueux= O.purpurolineatus.

Odontarsus purpureolineatus, dessins du tiers apical du scutellum.


  1. Les angles  huméraux du pronotum : -très saillants = O. robustus
                                                    -peu saillants  = O.purpurolineatus.

Odontarsus purpureolineatus,angle huméral du pronotum.

Je suis ainsi en présence de Odontarsus purpurolineatus. C’est la plus répandue des punaises de cette sous-famille.  Sa coloration est variable, du pourpre au beige. On la trouve presque partout en France (excepté en Bretagne et Basse Normandie). 

Odontarsus purpureolineatus, joliment colorée.

Sa présence est plus importante dans le sud du pays, elle vit dans les friches et les garrigues sur les centaurées, mais aussi  les épervières, la pimprenelle, les chardons. Elle se nourrit des fleurs et des fruits.

Les critères d'identification sont tirés de: Les punaises Pentatomoidea de France , de Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma.



vendredi 11 août 2017

Des guêpes oui, mais aux modes de vie bien différents!

Elles se ressemblent, nous font un peu peur car certaines piquent ( si on les embête) mais elles ont des mode de vie bien différents.J'en ai observé plusieurs espèces qui viennent sur le fenouil aux heures les plus chaudes.
Je n'ai pas cherché à les identifier dans le détail, mais déjà leur appartenance à des familles différentes informe sur leur mode de vie souvent bien original.
Guêpe poliste mâle avec ses antennes recourbées au bout.

Certaines comme les plus grandes sont de guêpes bien reconnaissables :  avec une belle taille de guêpe, de jolis dessins et elles ont une vie sociale bien organisée, une reine, des ouvrières .... Les guêpes ont leur deux ailes qui ne se séparent pas, ce qui donnent l’impression d’avoir des ailes très étroites .
 
Guêpe poliste mâle, détail de la face.
Ici ce sont des Polistes(dominulus sans doute) qui viennent se nourrir des sucs du fenouil.

Guêpe poliste femelle.

Le mâle avec ses antennes enroulées à l’avant, les femelles les ont droites. Elles vivent en société et  construisent des nids à base de végétaux.

Guêpe de la famille des Eumenes.
Les autres qui suivent sont toutes des guêpes solitaires.

Les Eumenes sont des guêpes à la taille longue et fine. En fait le premier article de l’abdomen est très long et très étroit, le second globuleux. Ce sont des insectes solitaires.
Guêpe de la famille des Eumenes, un abdomen au profil particulier

Les dessins aident à la détermination. Ce sont des guêpes maçonnes  qui construisent des nids en forme d’amphores et nourrissent leurs larves avec des chenilles. L’œuf est pondu dans le fond de l’amphore, la nourriture est apportée ensuite puis l’amphore est fermée.

Les Cerceris sont des guêpes de la famille des Crabronidae. On trouve en Europe une vingtaine d’espèces.
Cerceris femelle, 5 segments à l'abdomen.

Les adultes sont nectarivores mais leurs larves sont carnivores. Chaque espèce de Cerceris choisit ses proies parmi une ou quelques espèces précises (coléoptères souvent, par exemple des charançons).
Cerceris mâle, espèce différente de la précedente, mâle avec 6 segments bien visibles à l'abdomen

 Les femelles creusent leur nid dans le sol.Le dernier article de l’abdomen, plat, sert de pelle pour rejeter le sable lors du creusement de sa galerie.Les mâles ont un segment de plus à l'abdomen.


Lestica clypeata femelle fait aussi partie de la famille des Crabronidae. Son nid se trouve dans du bois mort et ses larves sont nourries de papillons  adultes souvent de la famille des Crambidae.
Lestica (clypeata, probable), guêpe qui nourrit ses larves avec des papillons.

Toutes jaunes et noires elles sont en en accord avec les fleurs du fenouil. Et  elles jouent toutes un rôle dans l'équilibre  des insectes qui visitent nos jardins.


dimanche 6 août 2017

Amegilla albigena, mâle et femelle

C’est à  la suite de cette image prise ce matin que je publie (enfin) cette page pour présenter cette petite abeille solitaire que je vois tous les étés dans le jardin .
Amegilla albigena femelle.

Amegilla albigena appartient  à la grande famille des Apidés.Le genre Amegilla comprend rien moins que 260 espèces dans le monde et 26 dans la région ouest paléarctique où nous nous trouvons.
C'est grâce à une clé russe traduite en français que je suis enfin sûre de son identification.
De plus je n’ai quasi jamais vu cette abeille posée. En vol elle est vraiment très très rapide : j’ai à peine le temps d’appuyer sur le déclencheur qu’elle est déjà ailleurs. De plus elle bourdonne, disant sans doute clairement que je n’ai pas ma place autour des fleurs qu’elle butine.
Pourquoi est-elle si rapide : elle a une langue longue, qu’elle ne rentre pas en allant d’une fleur à une autre et elle est ainsi prête à recueillir la goutte de nectar et hop à la suivante !
 
Amegilla albigena femelle en vol d'approche.
Les années précédentes je la voyais sur les fleurs du lantana. Cette  année ce sont les fleurs du gaura qui sont visitées.
C’est une abeille qui mesure entre 10 et 12mm environ. Elle a l’aspect trapu  d’un gros nounours avec un pronotum recouvert d’une pilosité abondante allant du beige au gris en passant par le brun clair. On y distingue des poils plus sombres et plus longs de manière clairsemée.
L’abdomen présente des bandes plus claires au bas des tergites sombres. Chez la femelle, le tergite 5 présente en plus latéralement de longs poils blancs visibles sur certaines photos.
Amegilla albigena femelle détail de la face comparée au schéma extrait de la clé russe.

Mais c’est grâce à la clé russe traduite et surtout au dessin de la face des abeilles tant mâles que femelles que je suis enfin sûre de l’identification de mes belles visiteuses de l’été.
Amegilla albigena , femelle en vol

Ce sont en effet des abeilles estivales que l’on voit dans les régions méridionales chez nous. Elles n’ont pas de préférence pour butiner, ici comme déjà dit ce sont les lantanas et les gauras qui ont leur préférence, ces plantes sont toujours présentes dans le jardin, ce qui explique sans doute la permanence de leurs visites.
Amegilla albigena , femelle en vol, chargée de pollen sur les pattes postérieures.

La particularité de la face est vraiment importante pour être sûre de l’identité :clypeus et  aire frontale avec un dessin clair en forme d’ancre. Il y a alors deux espèces qui présentent un tel dessin ;  A.quadrifasciata et A. albigena..
 Pour  A. albigena il est précisé dessin blanc de la face n’allant pas jusqu’au milieu de l’œil, labrum plus court que large. .
( A.quadrifasciata  est plus grand et le tarse postérieur est  couvert de poils noirs).
Amegilla albigena ,mâle se nourrissant sur du lantana.

J’ai ensuite retrouvé dans mes dossiers dans la rubrique « à identifier », ce beau mâle  et là aussi c’est grâce au dessin présent dans la clé que mon beau nounours a trouvé son nom !
Sa face est entièrement blanche.
Amegilla albigena ,mâle détail de la face comparée au schéma de la clé russe

Sur un grand nombre d’images que je possède de ces abeilles il n’y en a que 2 ou 3 qui permettent de voir ces détails décisifs. Avec leur rapidité c’est un vrai sport que de les photographier.
Amegilla albigena ,mâle nez dans le lantana.

C’est une abeille solitaire qui fait son nid dans le sol.
Amegilla albigena ,mâle: j'arrive!!


C’est encore la saison pour les voir autour de nous.
En plus de la clé russe voici un site qui apporte aussi des infos sur cette abeille ainsi que sur la zone où l'on peut la trouver .