mercredi 25 juin 2014

Anthaxia fulgurans mâle et femelle: petits bijoux sur les marguerites


Voici deux petits coléoptères ( entre 5 et 7mm) trouvés sur les grandes marguerites actuellement en fleurs. Ces petits insectes se cachent sous les ligules blancs.


Anthaxia fulgurans, la femelle si joliment colorée.
La femelle vivement colorée se remarque facilement. Je la trouve magnifique avec ces élytres où le  rouge brillant domine, il   entoure une fine ligne jaune  et une tache verte le long de la suture.

Mais ce qui est un caractère important d’identification ce sont les gros points que l’on voit sur les élytres. Ceci, les antennes entièrement noires et les 2 importantes fossettes que l’on trouve de part et d’autre du pronotum forment les caractères distinctifs d’Anthaxia fulgurans.

Femellle Anthaxia fulgurans, on voit les gros points sur l'apex des élytres*
Car il existe 2 autres Anthaxias qui lui ressemblent:
_Thalassophila a les antennes  rousses à partir du sixième article

-Podolica est moins brillant ,les antennes rousses à partir du cinquième article.

 
Le mâle Anthaxia fulgurans aux couleurs moins vives mais aux mêmes caractéristiques*




Le mâle Anthaxia fulgurans présente aussi les gros points sur l’apex des élytres, les antennes sombres mais il est de coloration verte brillante avec des reflets cuivrés sur les élytres.

Mâle Anthaxia fulgurans *
Les adultes se promènent et se nourrissent sur les fleurs, les marguerites chez moi, mais aussi les carottes sauvages, les églantiers..

Les larves quant à elles se nourrissent dans le pommier, le prunier, le prunellier, le merisier, le cornouiller mâle et le saule pourpre.

 Source : Gaëtan du Chatenet : Coléoptères phytophages d’Europe.
* Images grossies entre 2 et 3 fois

samedi 21 juin 2014

Attelabus nitens, l'Attelabe du chêne ,un charançon rouge et noir fabricant de cigares!


Parmi les coléoptères, les charançons sont nombreux, variés de taille, couleurs et formes.

Alors quand je vois sur un jeune chêne des individus rouges et noirs qui se promènent, immédiatement je m’arrête. Comme d’habitude si on bouge la feuille le coléoptère se laisse tomber au sol.

Mais heureusement cachés sous les feuilles d’autres font une sortie, histoire de voir si le calme autour de leur plante nourricière est revenu.


Attelabus  nitens, Attelabe du chêne


Voici Attelabus nitens. Taille entre 5 et 6,5 mm.

Mon exemplaire est grand c’est sans doute parce que c’est une femelle.
L’insecte se rencontre partout en France, il est lié aux chênes. Mais comme en forêt ces arbres ont de belles tailles, on ne voit pas les visiteurs. Je n’en ai jamais vu sous mon grand chêne, alors que dans la garrigue aux alentours de 1000m d’altitude j’en ai vu au moins 6 sur une petite repousse de chêne.

J’ai trouvé sur le forum le Monde des insectes , un message clair qui permet de reconnaître l’insecte et de faire la différence avec les autres charançons qui lui ressemblent. Le rostre court et large oriente vers les  les Rhynchitinae.

Et ensuite il faut regarder les tibias : sont-ils denticulés ou lisses?.
Attelabus  nitens, attelabe du chêne , vue de face, un rostre large.



Ici ils sont tous bien denticulés. Continuons à vérifier si les détails décrits sont présents :

« Tibias denticulés au bord interne, tous munis d'un éperon apical interne. Ongles connés, épaissis à la base, non appendiculés. Abdomen à segment 1-2 soudés par une très fine suture »

Attelabus  nitens,ongle conné

On voit les petites dentelures et non pas un mais deux éperons apicaux ! En retournant aux sources c’est-à-dire le Hoffamnn*, je lis que c’est un caractère sexuel secondaire : les mâles ont un seul éperon, les femelles deux. Nous voici en présence d’une femelle.
La suite de l’expression fut difficile à comprendre :
« Ongles connés, épaissis à la base, non appendiculés. »

Un gentil contributeur en donnera l’explication:
"cela signifie qu'ils sont soudés sur leur premier tiers. Un clair, tu imagines qu'il n'y ai qu'un seul ongle bien cylindrique, qui au bout d'un tiers de sa longueur est divisé en deux par une grande encoche. Normalement les ongles, quand ils sont "normaux" sont individualisés sur le dernier article des tarses"

C'est vraiment visible sur la photo du détail de la patte.

 

Attelabus nitens correspond à la description de l’espèce type :

Attelabus  nitens,, deux dents à l'apex du tibia, c'est une femelle


 
"le dessus glabre, brillant ; le prothorax, les élytres, le funicule antennaire, mais pas le scape,  rouges, tout le reste du corps noir"

Page 1687 du tome 3* on trouve aussi des schémas qui expliquent pourquoi on nomme ces insectes des cigariers. La femelle fabrique avec une feuille de chêne, un étui en utilisant un schéma particulier. .L’œuf est pondu le long de la nervure centrale de la feuille qui est ensuite formée en étui. Nous sommes fin mai début juin.

Attelabus  nitens,un coléoptère rouge et noir!


La larve s’y développe pendant un mois, s’y nymphose. En automne la feuille tombe au sol et l’adulte passe l’hiver attendant le printemps pour reprendre son activité et se reproduire.
Je n'ai pas vu de "cigares". Comme j'ai observé les insectes en altitude , leur activité  est sans doute plus tardive. Une fois l'avenir de l'espèce assuré, l'insecte aura fini son cycle.

Il existe une espèce voisine sur noisetier, je ne l'ai pas vue,  mais j'ai trouvé un cigare sur un de mes noisetiers.
Un cigare sur noisetier, une technique similaire à celle d'Attelabus nitens qui opère sur le chêne.
Nous avons ainsi une idée de leur aspect! Pour protéger leur œuf, la Nature a donné bien des idées aux insectes!

 

* Adolphe Hoffmann, Coléoptères Curculionides (Troisième Partie)

dimanche 15 juin 2014

Theresimima ampellophaga ,le Pocris de la vigne


L’an passé j’avais déjà observé des chenilles sur mes pieds de vigne. J’en avais prélevée une que j’avais nourrie avec des feuilles de vignes. Même si je l’approvisionnais régulièrement avec des petites feuilles fraiches ma chenille s’était desséchée et je n’avais donc pas pu suivre son évolution.
Theresimima ampellophaga sur feuille de vigne, ses dégâts et ses crottes à droite

Et en cherchant dans le jardin je n’ai jamais vu de papillon adulte.
Theresimima ampellophaga , chenille dernier stade

Et pourtant ils étaient là, car ce printemps j’ai revu des chenilles et j’en ai prélevé un nombre plus important. Cela évitait que ces chenilles de Theresimima ampellophaga  ne réduisent les feuilles de la vigne en dentelle.
 
Theresimima ampellophaga chenille dernier stade.
 J’ai changé de méthode d’élevage. J’ai placé les feuilles dans un vase avec de l’eau, ainsi elles restaient toujours bien fraîches. De plus, en les élevant plutôt qu’en les laissant dans le jardin, c’est moi qui choisissais les feuilles à consommer. La chenille est claire, avec de larges  rayures en longueur  de beige et de brun , le dessous jaune. Elle montre très peu sa tête qui se réduit à des pièces buccales. Sur le dessus du corps, des pustules très régulièrement placées  sont dotées d'une touffe de poils.

Theresimima ampellophaga vue de la tête

L’aventure a commencé début mai où j’ai vu les premiers trous dans les feuilles de la vigne. Fin mai toutes les chenilles étaient dans un cocon. Mince cocon, faisant environ 1 cm de longueur, fait avec les poils de  la chenille.
Cocon de Theresimima ampellophaga
 
Elle arrache ses poils et petit à petit façonne un cocon en se trémoussant à l’intérieur. Elle se retrouve à la fin de cet épisode,  une chenille glabre.
 Ensuite c’est le grand chambardement, elle change de forme et se transforme lentement à l’intérieur de la chrysalide. Cela a duré une quinzaine de jours. D'abord claire, la chrysalide s'assombrit avant l'émergence.

Le 8 juin le premier papillon, un mâle était dans son bac.


Theresimima ampellophaga, mâle , un joli papillon tout neuf!


Comme c’est un insecte qui fait des dégâts sur la vigne et il a été bien étudié et surtout bien éradiqué. Ce qui fait que sur les vignes actuelles on en voit peu.
Theresimima ampellophaga, antennes du mâle
 
 Mon jardin étant sans produits chimiques, je leur offre sans doute un refuge. Mais la vigne vierge leur a servi aussi de nourriture et là,  la lutte est bien moins sévère.

Theresimima ampellophaga,mâle de face


Trois jours plus tard une femelle a émergé de son cocon. Cela se passe la nuit, le soir tout est calme et le matin, un papillon encore  peu actif se trouve sur les parois du bac.
Theresimima ampellophaga, femelle avec son gros  abdomen bleu métallique
 
 On peut ainsi voir que la différence essentielle entre les sexes est visible aux antennes. Celles du mâle sont bipectinées. Celles de la femelle simplement pectinées mais les excroissances sont moins grandes. L’abdomen de la femelle est aussi beaucoup plus volumineux.

Theresimima ampellophaga, femelle ailes brunes , corps bleu


Rien de spectaculaire dans la couleur sauf le bleu très métallique du corps de l’insecte par opposition aux ailes uniformément marron. La trompe elle, est jaune claire.
Theresimima ampellophaga, femelle, sur une fleur qu'elle ne goûte pas!

 
Il  ne faudra que quelques instants pour que mis en présence, mâle et femelle s'accouplent.
Theresimima ampellophaga, couple, on voit bien la différence des antennes.
 
Le lendemain matin , la femelle aura accompli son rôle d'insecte adulte, elle a pondu plusieurs groupes d'œufs.

Theresimima ampellophaga, ponte.

 
Ces petits papillons sont peu visibles sur la vigne , ils restent sous les feuilles et bien qu'inspectant régulièrement mes plantes je n'en ai jamais vus , ni d'ailleurs de ponte. Le nombre d'œufs est important, il assure la survie de l'espèce. Mais la durée de vie du papillon est très courte.
Où peut-on les voir? Partout où il y a de la vigne, il semble qu'en Europe centrale ce soit toujours un ravageur important des vignobles. Chez nous , ce Pocris est plutôt rare .
 

samedi 7 juin 2014

Odezia atrata, Le Ramoneur, un petit papillon habillé de noir.


Il m’aura bien fait courir. Voilà 3 semaines que je vois ce petit papillon noir avec sa mince ligne blanche à l’apex des ailes dans une zone à 1000m d’altitude. Parfois 3 ou 4 Odezia atrata volant d’un coin à l’autre, montant et descendant les pentes rocailleuses.
Odezia atrata toujours caché dans l'herbe.
 
Jamais il ne se posait , ou pire quand enfin à l’arrêt j’avais réussi à le rejoindre en crapahutant dans les lapiez, il repartait de plus belle ! Ramoneur lui va bien avec son habit noir, mais en général on ne s’attend pas à ce que les personnes de cette corporation se déplacent aussi vite !
Odezia atrata, en couple.

Lors de notre dernière sortie enfin, j’en ai vu arrêté se chauffant au soleil et mieux encore restant en place. En fait c’est un petit couple qui s’est prêté à la séance photo. L’un des deux partenaires avait décidé de se réchauffer au soleil et avait trouvé l’endroit qui lui convenait. Le second partenaire subissait et attendait sans doute son tour. Mâle et femelle étant identiques je ne sais pas qui faisait sa séance de bronzage!
Odezia atrata en couple, le second papillon privé de soleil

Odezia atrata fait partie de la famille des papillons nocturnes (hétérocères), mais vole dans la journée. Dans les régions du sud, on le voit en montagne. Mes observations sont faites dans les Alpes maritimes à 1000 m et dans l’Hérault à 800 m d’altitude .Mais il vole dans bien d’autres régions en plaine.Il aime les zones herbeuses et humides ai-je lu. La zone où je l’ai vu est certes couverte d’une végétation basse diversifiée, mais loin d’une zone humide. Sa chenille se nourrit d' Ombellifères : par exemple Chaerophyllum, le cerfeuil qui lui vaut son second nom vernaculaire de Tanagre du Cerfeuil
Odezia atrata,  papillon vieillissant

En vieillissant le noir vire au brun ou même au gris. Le papillon est alors un ramoneur grisonnant !Il vole de mai à juillet  quand le soleil brille! Vous avez l'occasion de le voir dans les prairies en ces  beaux jours !

mercredi 4 juin 2014

Calvia quatuordecemguttata, la coccinelle à 14 macules.



Calvia quatuordecemguttata, coccinelle à 14 macules*
Voici une petite coccinelle,Calvia quatuordecemguttata, (environ 5mm) très active en ce moment. Je l’ai trouvée sur des feuilles de vignes placées sous un arbre de Judée. Cela a son importance. Cette coccinelle et ses larves sont grandes amatrices de Pucerons et de Psylles. Or, en ce moment les Psylles sont nombreux sur l’arbre de Judée.
Calvia quatuordecemguttata,  vue ventrale*

Calvia quatuordecemguttata est de couleur roux brun, avec bien sûr 7 marques claires sur chaque élytres. Les taches sont  presque rondes, une sur l’avant puis 3, puis 2 et une dernière à l’apex.
Calvia quatuordecemguttata, avec ses 14 taches blanches sur les élytres*

Le pronotum est très arrondi à l’arrière et plus découpé à l’avant. Il est finement rebordé.

Les yeux sont noirs situés à l’avant d’une zone plus sombre de la tête. .
Un peu de noir et de grands yeux noirs sur la tête rousse*

On la rencontre partout en France mais aussi en  Belgique, et bien ailleurs aussi .Elle est présente dans la strate arbustive, je l’ai d’ailleurs rencontrée aussi en montagne, en Savoie il y a quelques temps déjà. Dans le jardin je la vois toujours dans la végétation sous les arbres.

Calvia quatuordecemguttata, très active au printemps sur les feuillus.*

*images grossies 2 fois