vendredi 10 décembre 2021

Coaebus florinus, un richard doré ou le Bupreste des branches du chêne

 

 Les buprestes sont environ 130 espèces en France, surtout  présents dans la partie sud.. 

Coraebus florentinus*


Les adultes viennent sur les fleurs mais ce sont les larves qui font des dégâts dans le bois, elles ont en plus une grande longévité comme c’est le cas pour notre espèce, entre 20 mois et 4 ans.

Le genre Coroebus est devenu depuis peu Coraebus, notre espèce est aussi connue sous le nom de Coraebus fasciatus.

Un pronotum au bord ondulé*


Il fait partie de la famille des Agrilinae  qui ont le scutellum acuminé postérieurement. 

Un scutellum acuminé*


L’insecte mesure environ 15 mm et ses jolies couleurs m’ont posées bien des problèmes pour les rendre avec vraisemblance.

Allongé, Coraebus florentinus mesure plus de 15mm*


Les deux fascies qui ornent le dernier tiers  des élytres sont très belles. Avec ces couleurs, elles   justifient  le nom de « richard » donné à la famille des Buprestes.

Tout le dessus du corps est finement ponctué, le dessous et les pattes sont vert brillant.

Vue dorsale avec ses fascies dans le dernier tiers des élytres*


Avec ce décor on ne peut pas le confondre avec un autre.

Une tête dorée avec de grands yeux noirs!*


C’est un insecte commun dans les deux tiers sud de la France, on voit les adultes de juin à octobre. Il cause des dégâts sur chêne vert et chêne liège surtout dans les plantations où la larve s’installe dans la pousse terminale.

Cette page est très explicite

 Source infos  : Gaëtan du Chatenet : Coléoptères phytophages d’Europe.

*Images grossies 3 fois


dimanche 5 décembre 2021

Anaesthetis testacea, un petit longicorne

 

Voici un petit coléoptère trouvé lors d’une sortie à 1000 m d’altitude.

Une face qui fait un angle droit avec le sommet de la tête, voici Anaesthetis testacea *


Avec ses longues antennes et ses yeux profondément échancrés c’est un Cerambycidae. Et plus précisément un Laminae. Souvent  ceux –ci ont une dent sur les côtés du pronotum, ici ce n’est pas vraiment le cas, on voit cependant un léger renflement.

Un léger renflement sur les côtés du pronotum*


La tête, les antennes, les pattes et le scutellum sont noirs. Les élytres sont fauves. Les élytres sont rebordées en arrière , profondément ponctués, avec une pilosité rase. 

Elytres rebordés en arrière , ponctués avec une courte pilosité*


Un détail difficile à voir, les premiers articles des antennes sont ciliés en dessous. Le premier article est plus court que le troisième et le quatrième.

Détail des antennes *

Détail des cils sous les articles des antennes .

Antennes ciliées en dessous*


On le trouve sur les branches mortes de nombreux feuillus où il se tient immobile le jour, il vole au crépuscule. Certains de ces feuillus sont attaqués par le bupreste Coraebus florentinus qui fera l’objet d’un prochain article.

Un petit coléoptère qui fait moins de 10 mm (sans les antennes!)


C’est un petit coléoptère qui ne dépasse pas 10 mm, on le trouve partout en France et aussi  dans bien des zones en Europe. Chez nous , il est plus commun dans le centre et le sud du pays, on le voit de mai à août.

Des yeux très échancrés*


Sources:

  •  Gaëtan du Chatenet :Coléoptères phytophages d’Europe, NAP
  • F. Picard: Coléoptères Cerambycidae, Faune de France, 20
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dimanche 28 novembre 2021

Bombus pratorum, le Bourdon des prés

 

Ce printemps  j’ai observé sur un massif de consoude officinale les manèges des butineurs. Et la manière de procéder de certains hyménoptères avaient retenu mon attention et a abouti à la publication de cette page.


Bombus   terrestris  et Bombus pratorum

J’y ai rencontré bien des visiteurs habituels du jardin mais aussi un nouveau. Les espèces de  bourdons sont en nombre réduit dans mon petit espace. Mais j’ai été intriguée par l’un d’eux, bien plus petit que les gros Bombus terrestris  avec leur « cul blanc », et surtout avec justement « les fesses » bien orangées.

Nous voici en présence de Bombus pratorum.

Une ouvrière qui recueille le pollen


Ceux que j’ai photographiés dans le jardin présentent  tous la même suite de bandes colorées:

  • une belle bande jaune sur le thorax,
  •  puis du noir au début de l’abdomen, une large bande jaune, du noir
  •  et les derniers tergites rouge orangés.
Les bandes de couleurs de Bombus pratorum


Parmi les variations que l’on peut observer la bande jaune de l’abdomen peut être absente.

Au mois de janvier une reine sortie 'd'hivernage". On voit sa langue courte.


C’est un bourdon précoce. En remontant dans mes dossiers j’ai trouvé des images faites en fin janvier sur les iris en fleurs.


Bombus pratorum de janvier

 A cette période de l’année c’est une reine car c’est elle qui va refonder une colonie. En général c’est à la mi-mars qu’elles sortent et commencent la construction du nid. Elles sont ensuite relayées par les premières ouvrières.

Au travail


Les images faites cette année entre avril et mai montrent des femelles avec leur collecte de pollen. Et les ailes bien abîmes sont le témoin de la vie déjà longue de l’insecte. Fin juin on les voit plus.

Elle profite du "perçage de la fleur faite par les gros Bombus terrestris


C’est un Bourdon que l’on peut trouver partout en France et en Europe centrale.


 


dimanche 21 novembre 2021

Vespula vulgaris : le mâle

 

Pour changer un peu des charançons qui m’ont occupé ces derniers messages, voici maintenant un hyménoptère repêché fin octobre sur la piscine.

Au sortir de l'eau , les ailes mouillées sont collées, l'insecte ne peut pas s'envoler.
*

C’est une guêpe avec ses belles couleurs jaunes et noires et c’est un mâle. Je m’en suis douté de suite en voyant son allure longiligne. Les mâles comptent un segment de plus que les femelles à l’abdomen : 7 au lieu de 6.

C’est la même chose aux antennes ; 13 articles au lieu de 12.

Ici on peut compter les 13 articles de l'antenne: c'est un mâle*

De plus nous sommes en fin de saison : les mâles ne sont pas présents au printemps ni en début d’été ; leur fonction unique d’assurer la reproduction est utile en fin d’été quand les jeunes femelles sont prêtes à être fécondée  pour fonder les nouvelles colonies au printemps. Leur présence est en générale courte, et je n’avais jamais vu un mâle des deux espèces de guêpes poilues qui fréquentent le jardin : Vespula germanica et V. vulgaris.(voir ici)

La question est maintenant de savoir à quelle espèce appartient ce « Monsieur guêpe »

La tache jaune étroite sur le pronotum est un critère qui oriente vers V.vulgaris.

Détail des mandibules.*


Les dessins de la face varient et sont différents de ceux des femelles avec leur ancre caractéristique. Mais un détail  permet d’être sûr qu’il s’agit de V. vulgaris : la  première dent de la mandibule est droite.

J'ai trouvé des photos ** et un schéma*** qui montrent très clairement ce qu'il faut regarder

Le détail à observer est surligné!*


Cette guêpe m’aura donné un spectacle que j’ai eu du mal à rendre en image : ses essais en vol. Mouillées  après son passage sur la piscine, il faut que les ailes sèchent avant de permettre à l’insecte de s’envoler. Quand il estime être prêt, il fait des essais, c’est cela que j’ai photographié.

Ailes perpendiculaires au corps*


 Et en regardant les images on voit que les ailes sont un moment perpendiculaires au corps avant de se diriger vers l’arrière, notre guêpe rame dans l’air comme le ferait un rameur sur l’eau !

Ailes vers l'arrière du corps*


 C’est souvent un moment furtif pour moi car la suite logique  de ces essais est l’envol ! Et souvent il est définitif ! Hélas pour moi !

J'aime bien la coiffure de Monsieur Guêpe!*


C’est la fin de saison pour les guêpes, seules les reines passent la saison  froide dans un abri avant de recréer une colonie au printemps.

*Images grossies 3 fois

**photos

***schéma en bas de la page! 

mardi 16 novembre 2021

Involvulus caeruleus, un charançon bleu et poilu !

 

 

Changement de couleur, mais ce charançon reste dans la famille des Rynchites. Toujours avec des couleurs métalliques, ici le bleu qui recouvre l’essentiel du corps.


Involvulus caeruleus mâle*

 Il existe plusieurs espèces qui se ressemblent et n’ont que d’infimes différences .La taille joue un rôle. Celui-ci mesure moins de 4mm, a les stries des élytres profondes  avec de gros points régulièrement alignés, et ils sont pubescents ce qui le classe dans la famille des Involvulus.

Une pubescence sur l'ensemble du corps.*


Hoffmann Adolphe**  en présente deux, plus récent Gaëtan du Chatenet** cite 4 espèces en Europe.

I.Cupreus est bronzé,I. aethiops noir ou brun rouge ;I.pubescens et I.caeruleus sont bleus. J ’ai éliminé I.pubescens en partie à cause d’un détail que je vois bien : le huitième article des antennes est élargi chez lui, ce n’est pas le cas pour mon sujet. Nous voilà donc avec  Involvulus caeruleus. Un second indice est aussi visible : les 9 et 10 émes stries des élytres ne se rejoignent pas.

Les stries des élytres ne se rejoignent pas =I. caeruleus*


Le rostre ponctué et aussi long que le pronotum indique un mâle.

La pilosité des élytres est  double, à la fois des soies dressées verticalement et d’autres couchées se voient sur les élytres.

Détail de la pilosité*


De gros points marquent les stries élytrales, tête et pronotum comptent de nombreux points, mais moins gros.

Détail de la ponctuation*


On le trouve sur de très nombreux arbres sauvages partout en France, mais aussi sur les arbres fruitiers, les rosiers, les lauriers cerises  et les fraisiers. !Partout en France, il est visible surtout en avril, mai.


C'est un mâle son rostre est plus court que la tête et le pronotum réunis


Sources :

** Gaëtan du Chatenet: Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3

**Adolphe Hoffmann: Coléoptères curculionides  troisième partie (Faune de France 62)

*Photos grossies 3 fois

mercredi 10 novembre 2021

Rynchites auratus , Rynchite doré ou rynchite du prunelier

 

Ressemblant au précédent, ce charançon appartient à la famille des Rynchites dont on compte une dizaine d’espèces chez nous. Leur tête n’est pas rétrécie en arrière,, les tibias ne sont pas dentés et n’ont pas d’épines à l’apex.

Rynchites auratus , femelle*


Ce qu’ils ont en commun : des couleurs souvent métalliques, et une pilosité plus ou moins importante.

Vue de face, avec une partie du rostre noir*


Auratus est entièrement rouge avec le bout du rostre uniquement noir. Mon sujet est une femelle : le mâle est facilement reconnaissable aux deux épines que l’on voit de chaque côté du pronotum. Je n'en ai jamais vu, dommage!

 

Détails , carènes et ponctuation*

Les antennes sont insérées au milieu du rostre chez la femelle. La pubescence dorsale est un peu plus claire. L’insecte mesure entre 6 et 9mm.

Pilosité claire et longue, en partie couchée , en partie perpendiculaire sur les élytres*


On trouve le charançon sur les pruneliers, les pommiers sauvages, les aubépines. La femelle pond un œuf sur le fruit, la larve migre vers le noyau, le mange ainsi que la pulpe. La métamorphose a lieu dans le sol. L’adulte hiverne et on le revoit au printemps suivant.

Tibias et pattes*


On le rencontre partout en France, il est un peu plus répandu dans le midi.

Mis côte à côte voici les deux « Rynchites » rouges que l’on peut  confondre à première vue !



Sources :

Gaëtan du Chatenet: Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3

Adolphe Hoffmann: Coléoptères curculionides  troisième partie (Faune de France 62)

*Photos grossies 3 fois!

dimanche 7 novembre 2021

Tatianaerynchites aequatus, le Rynchite rouge du pommier

 

Voilà un autre charançon trouvé dans le jardin, mais qui lui est un indésirable !

Tatianaerynchites aequatus sur une feuille de pommier!


Il a,  à part ses belles couleurs bien voyantes , une autre particularité visible facilement : il est couvert de poils !

En plus on le trouve sous des noms différents :

Coenorrhinus aequatus ( Adolphe Hoffmann)

Neocoenorrhinus  aequatus( Gaëtan du Chatenet).

Mais actuellement c’est le joli nom de Tatianaerynchites aequatus qui est en usage !

Deux couleurs dominent :

Des élytres rouges vif le rende bien visible sur les feuilles des arbres qu'il visite
*

--tête , roste, prothorax, scutellum et les pattes sont bronzés métallique

-les élytres sont rouges brillants

Et en plus les pattes et les antennes sont brun rouge comme la suture des élytres.

Une belle pilosité et des élytres striés


La pilosité est présente sur tout le corps

Dessous du corps noir et poilu


Il n’y a pas d’épines aux tibias, ni de dents aux fémurs

Rostre caréné et plus long que la tête et le pronotum réunis en font une femelle*


Le rostre présente des carènes latérales, ici il est plus long que la tête et le pronotum réunis, ce qui indique une femelle (pour le mâle il est plus court).La massue de l'antenne a ses éléments bien séparés.

Taille environ 4mm*


Comme dit plus haut ce charançon est une peste pour les producteurs de fruits. Les adultes  piquent les bourgeons  et les jeunes fruits pour se nourrir, les femelles y pondent leur œuf.

C'est pour les besoin de la photo qu'il se promène sur la fleur*


Quels sont les arbres concernés : pommier ( c’est là que je rencontre mes sujets), poirier, pêcher , cerisier,…mais aussi les Rosacées sauvages ( aubépines, prunelliers…)

Il est considéré comme un ravageur secondaire qui occasionne peu de dégâts.

Comme toujours les infos sont extraites de :

Gaëtan du Chatenet: Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3

Adolphe Hoffmann: Coléoptères curculionides  troisième partie (Faune de France 62)

Pourquoi ce bandeau? Ceci est le 1000 ème article du blog! 

jeudi 4 novembre 2021

Apoderus coryli, le cigarier du noisetier

 

Ce petit charançon (environ 6 mm) se remarque sur les feuilles du noisetier avec sa belle couleur rouge. Mais ce n’est pas ce qui est le plus caractéristique : il faut regarder la forme de sa tête, elle est rétrécie en arrière et présente un cou bien marqué.

Apoderus coryli ici un mâle qui a un seul éperon à l'apex des tibias.*



Il appartient à la famille des Attelabes, qui ont un rostre court, un corps glabre, les élytres presque carrés. C’est facile à voir. 

-Puis les tibias avant denticulés sur leur arête intérieure et les ongles soudés à la base

Tibia denté et ongles soudés, un seul éperon*


-Ensuite cette tête allongée qui forme un cou étroit , plus longue que le rostre avec un  sillon sur le vertex.

-pronotum  fortement rétréci vers l’avant, avec un sillon au milieu et la base bien rebordée

Un rostre court , des antennes droites*


-l’écusson est large, arrondi

-élytres bien plus larges que le pronotum, les stries sont ponctués

Détails:pronotum rebordé et sillonné, au milieu  scutellum arrondi
*

La larve vit et se développe dans la feuille transformée en cigare du noisetier principalement, mais aussi d’autres arbres, aulne, chêne..

Cigare fait avec une  feuille de noisetier


Après le découpage et l’enroulage de la feuille choisie par la femelle, elle y pond un œuf, cela se fait en mai-juin. La larve se nourrit de cette feuille qui tombe au sol plus tard et la métamorphose se fait sur le sol  ou dans le sol. 

Larve extraite de son cigare: une tête et un estomac!*


Il y a deux générations  par an, la seconde, hiverne en tant que nymphe et c’est au printemps qu’elle se transforme en adulte. On trouve ce charançon  dans toute la France avec des variations de couleurs (plus ou moins de rouge).


Voici la comparaison entre 2 « cigariers » qui peuvent prêter à confusion

Attelabus nitens  est présenté ici est le cigarier qui vit principalement sur le chêne et Apoderus coryli  sur le noisetier


Les informations utilisées sont tirées de :

 Gaëtan du Chatenet: Coléoptères phytophages d'Europe, tome 3

Adolphe Hoffmann: Coléoptères curculionides  troisième partie (Faune de France 62)

Des liens pour voir comment l'insecte fait "le cigare"

https://www.insectes-net.fr/cigarier/cigarier3.htm

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i131albouy.pdf

*Photos grossies 3 fois