jeudi 30 juillet 2015

Cryptocephalus carinthiacus(sinuatus) joli coléoptère noir et rouge.

Voici un petit coléoptère joliment coloré que j'avais rencontré sur un de mes sites habituels il y a près de 10 ans, puis nos chemins ne s'étaient plus croisés, jusqu'à ce mois de juin.
Sur les noisetiers près de notre endroit de pique-nique, j'en ai vu un puis deux ..
Sur le chêne voisin aussi, mais ils disparaissent bien vite !
Cryptocephalus carinthiacus(= sinuatus) , sur une feuille de noisetier, prêt pour l'envol!

Sa petite taille,(entre 5,5 et 7mm), sa forme arrondie à la tête et à l’extrémité, ses antennes fines et longues et surtout la tête que l'on voit peu,  aident à déterminer l'insecte : un Cryptocephalus.
Avec ses couleurs si particulières : tête noire, pronotum aussi et élytres noirs avec deux jolies fascies rouges cela devait être facile !
Cryptocephalus carinthiacus(= sinuatus) probablement un mâle avec ses antennes si longues.

En effet dans mon guide Gaëtan du Chatenet, Coléoptères phytophages d’Europe , Chrysomelidae, il y a de nombreux représentant de cette famille, ils sont une centaine en Europe, mais peu présentent ces couleurs !

Malgré tout ce ne fut pas facile car les couleurs de l’insecte ne sont pas fidèlement reproduites. Heureusement la description est bien précise.
D’abord les Cryptocephalus présentent :
·        des yeux réniformes , sinués sur le bord interne
·        Un scutellum bien visible
·        Des antennes filiformes qui atteignent au moins la moitié du corps
·        Un pronotum dépourvu de rebord à la base qui est dentée(voir dernière image).
Cryptocephalus carinthiacus(= sinuatus) on voit bien les yeux réniformes, sinués sur leur bord interne avec une petite tache blanche.

Carinthiacus quant à lui présente les détails suivants :
·        Les antennes ont les premiers articles roux
·        Une tache blanche contre le bord interne de l’œil
·        Le scutellum est taché de blanc; ces trois détails visibles sur la photo ci-dessus
·        Les fascies rouges orangées des élytres ont des caractéristiques particulières : la première est plus découpée et n’atteint pas la suture, celle de l’apex s’approche davantage de la suture et des bords.
Cryptocephalus carinthiacus(= sinuatus)détails des fascies rouges


Ces petits coléoptères sont liés aux sapins et aux pins des montagnes présents à proximité des endroits où je les ai trouvés.
Cryptocephalus carinthiacus(= sinuatus)pronotum bisinué à la base, scutellum avec une tache blanche
On peut les rencontrer de juin à août, de  l'arc alpin jusqu'à la Méditerranée.

dimanche 12 juillet 2015

Paysandisia archon : méfiance !


Il est rare que je me méfie d’un insecte !
Mais celui –ci est à surveiller.
Paysandisia archon , mâle

Nous étions assis en train de prendre notre repas sur la terrasse quand j’ai vu en contrebas dans le jardin voleter un grand papillon et ce en pleine chaleur de midi. C’est relativement rare surtout qu’il n’y avait pas de fleurs à proximité. De loin j’ai pensé à un Tabac d’Espagne , mais j’ai été intriguée au point d’aller chercher les jumelles et j’ai vu un grand papillon ressemblant à un Sphinx. Je vois dans le jardin le Sphinx du liseron  ou Le Sphinx livournien , mais jamais en plein soleil à l’heure de midi, heures où ils se cachent sous la végétation.

Paysandisia archon ,profil

Après l’avoir photographié, j’ai cherché parmi les papillons de la famille des Sphingidés européens car son allure générale et le petit crochet en haut de l’antenne me faisait penser à cette famille.
Paysandisia archon , antenne avec son crochet terminal

Ce n’est que par hasard que je suis alors tombée sur une photo et son nom : Paysandisia archon et les qualificatifs qui l’accompagnent : le ravageur des palmiers !          Ce n’est pas un Sphinx mais il appartient à la famille des Castniidae, dont il est le seul représentant.
Nous n’avons pas de palmiers dans le jardin, mais il y en a dans le voisinage et les papillons sont recensés sur la commune qui  informe et aide les propriétaires concernés.
Le papillon observé est un mâle, la femelle dispose d’un ovopositeur. J’ai regretté de ne pas avoir pu le capturer car après les quelques photos faites, il s’est envolé dans un vol circulaire extrêmement rapide.
Nous surveillons notre jardin au cas où nous en verrions d’autres ce qui n’a pas été le cas jusqu’à aujourd’hui.
Paysandisia archon , beau mais malvenu pour les palmiers

L’histoire de ce beau papillon  argentin est celle d’une introduction malencontreuse et comme il n’a pas de prédateurs chez nous, ses ravages sont plus importants que dans sa zone d’origine.
Une excellente vidéo:



lundi 6 juillet 2015

Chlorophorus glabromaculatus, larves et adultes.

Au mois d’avril de cette année, j’ai rangé sous l’arbre de Judée des petites branches que j’avais coupées à la fin de l’été précédent. En les manipulant je me suis rendue compte que l’une d’entre elles avait une « tenue «  différente, plus molle. Elle s’est d’ailleurs brisée très facilement.
J’ai vite compris qu’elle était «  habitée » !
Larve Chlorophorus glabromaculatus dans sa loge à l'intérieur de la branche de l'arbre de Judée

En la brisant j’ai vu les locataires. Des larves blanches dodues sans pattes. Une tête , du moins des mandibules qui m’ont indiqué une tête.  Une larve faite de segments circulaires de taille décroissante de la tête à la queue, si on peut dire. Ce ver de couleur crème était au centre de la branche qui faisait environ 2 cm de diamètre. Le centre de cette branche était réduite en poudre fine.
J’ai remis la larve en place et refermée la branche. J’avais vu qu’il y avait plusieurs larves dans cette branche d’environ 25cm.
Larve Chlorophorus glabromaculatus tête dirigée vers le bas.

J’ai placé le tout dans une boite transparente mais fermée, que j’ai laissée à l’extérieur sur la terrasse.. De temps  en temps, j’ouvrais la boite et je retournais les branches, à part de la fine poussière de bois rien n’était visible. A ce stade j’ignorais ce qu’allaient devenir les larves.

Avec la canicule du début de juillet je fais comme tout  le monde et je cherche la fraîcheur sur la terrasse. Et j’entends un petit bruit. Cela vient de ma boite contenant les bouts de branche de l’arbre de Judée. Je vais enfin savoir qui squatte les branches que j’ai mises à l’abri.

Plein de poussière blanche voilà Chlorophorus glabrobromaculatus.

Chlorophorus glabromaculatus , encore plein de poussière du bois qui a abrité sa vie larvaire

Je le vois régulièrement dans le jardin, je sais donc maintenant où se développe sa larve.
Chlorophorus glabromaculatus , détail de la tête pleine de poussière de bois.

Les adultes émergent à cette époque et de juin à août ils sont visibles.
Après une toilette rigoureuse, mes coléoptères, vont passer à l’activité la plus importante de leur vie d’adulte : la reproduction.

Chlorophorus glabromaculatus , détail de la tête du mâle après toilette
Dans la branche que j’avais prélevée, il y avait 4 mâles et une femelle. Comment le voit-on ? La taille de la femelle est légèrement plus grande que celle des mâles.
Chlorophorus glabromaculatus ,couple, la femelle plus massive et plus grande que le mâle
Ensuite la femelle va pondre ses œufs dans une fissure d’une branche  morte qu’elle trouvera et ils mettront un à deux ans avant de se transformer en adulte que nous pourrons voir se nourrissant sur les fleurs.
 
Chlorophorus glabromaculatus ,  des yeux très échancrés , pour laisser passer les antennes.

On peut rencontrer ce joli Cérambycidé dans tout le pays.