jeudi 30 avril 2015

Bon 1er Mai!

Bon 1er mai à tous!

Un grand merci aux visiteurs réguliers du blog et surtout à ceux qui me laissent un message pour commenter les petites bêtes qui se promènent dans mon jardin ou la nature environnante. Elles sont petites et on ne les regrette que lorsqu’on se rend compte que leur disparition nous porte préjudice ! Je fais allusion à nos abeilles dont nous avons tous besoin.

Et je  profite aussi de cette occasion pour faire avec vous un tour différent dans le jardin. C’est l’occasion de vous le présenter sous un aspect plus fleuri qu’entomologique.

On y trouve des fleurs cultivées qui me ravissent à chaque printemps, mais beaucoup d'autres se sont invitées et s'y plaisent.
C'est le cas de bel iris qui m'accompagne depuis de longues années. Seul défaut, ses hautes tiges sont sensibles au vent. Vous remarquerez qu'il a déjà servi de repas à un petit gourmand!

Pour agrémenter ma prairie j’ai semé ce beau trèfle, le trèfle incarnat commence à fleurir.
Alors que celui des prés se fane déjà!
Ce matin ce joli coquelicot m'a fait un grand sourire!

Tandis que le gaillet m'accroche à chaque passage, mais m'offre ses petites fleurs  et nourrit bien des insectes.

Une jolie rose simple se plait  tout au fond, sous l'arbre de Judée!

Voici un autre indéterminé ,sans doute un crépis qui pousse en bordure de la prairie.
En voici  des promesses de fruits , de framboises délicieuses!
Ici peut être du raisin!
Et là, l'emblème du blog! Il ne  leur reste plus qu'à mûrir pour nous offrir de belles groseilles, promesses de gelée ou de confitures délicieuses!
Ici de l'ail rose, semé au gré du vent et qui montre ses délicates fleurs en cette saison!
 Et pour achever la promenade , un peu de menthe à feuilles rondes, avec ses petits locataires, dont nous reparlerons bientôt!!



A tous, un joli mois de mai plein de belles découvertes dans vos jardins ou dans la nature! 

mardi 28 avril 2015

Grammoptera ruficornis, grammoptère à antennes rousses, un petit amateur de fleurs!

L’an passé je l’avais rencontré sur le pommier, cette année c’est sur une fleur de lilas ! Ce petit coléoptère (environ 5mm) n’est pas difficile, pourvu qu’il ait de la fleur au repas ! C’est un membre de la grande famille des Cerambycidae, 300 en Europe de l’Ouest, de la sous- famille des Lepturinae, juste 80 espèces !
 
Grammoptera ruficornis sur une fleur de lilas, cela nous donne une idée de sa taille.
Les Lepturinae  ont le  second article des antennes court, la tête nettement rétrécie en arrière des yeux.
Ceci est bien visible sur la photo vue du dessus !
Grammoptera ruficornis en train de faire sa toilette, c'est un moment où il est tranquille!

Il s’agit maintenant de trouver à quelle espèce appartient notre petit amateur de fleur.
L’insecte est noir, les antennes présentent la particularité d’être jaunes et à partir du 3eme article, elles sont annelées de noir.
D’autre part tout le corps est recouvert d’une fine pilosité à la lumière du jour elle apparaît bien argentée, sous la lumière du flash, elle paraît davantage dorée mais c’est bien le même insecte qui est photographié. C’est un petit Lepturinae, l’essentiel des insectes de cette famille atteint plus d’un cm,cela permet d’en éliminer beaucoup.
Grammoptera ruficornis  de face

Parmi les « petits » il existe trois Grammoptera mais seul ruficornis  a les antennes jaunes et annelées de noir à partir du troisième article.
Autre détail fidèle à la description faite dans Coléoptères phytophages d’Europe de Gaëtan du Chatenet : les pattes antérieures sont en majeure partie jaunes, les médianes et les postérieures noires avec la base du fémur orangée.
Grammoptera ruficornis se prépare à s'envoler , ce qu'il fait très bien!

C’est un insecte printanier que l’on rencontre partout en France, les adultes se nourrissent sur les fleurs, la larve se développe dans les branches fines d’arbustes et d’arbres feuillus.
Grammoptera ruficornis  sur une feuille du pommier, ce n'est pas lui qui a fait le trou, il préfère les fleurs, c'est bien meilleur!
Grammoptera ruficornis, en couple.


Voici une photo toute fraîche, c'est le cas de le dire, les températures ayant baissées.
Ce matin en faisant ma tournée dans le jardin , j'ai une bonne dizaine de Grammoptera ruficornis dans les arums cultivés. J'ai lu que les larves aimaient les  branches mortes du lierre. Or , non loin de là , chez mes voisins il y a un lierre gigantesque.On remarque le mâle légèrement plus petit que la femelle. C'est donc la pleine saison pour observer ces petits Lepturinae!

vendredi 24 avril 2015

Dicranocephalus albipes et agilis : on se ressemble mais nous ne sommes pas tout à fait pareils !

Les punaises adultes ont passé l’hiver cachées dans des abris, sous une pierre, dans un trou, …
Depuis le mois de mars les voilà à la recherche d’un congénère pour assurer leur descendance. C’est ainsi que j’ai vu ces deux punaises de la famille des  Stenocephalidae se promener sur la végétation.
Ce sont de grandes punaises (12à15mm) à la couleur brune, au corps allongé et c’est la tête qui est remarquable comme fendue en deux, ce qui est à l’origine de leur nom.
Dicranocephalus agilis, les zones  à observer

Il y a bien sûr plusieurs espèces de Dicranocephalus (5) présentes en France, les deux présentes dans mon jardin sont les plus courantes.
Des critères bien visibles permettent de les différencier.
 Où faut-il regarder ?
Dicranocephalus agilis, détail de la tête: la flèche indique l'anneau sombre sur le milieu du 2éme article de l'antenne 

Les antennes

Agilis a un anneau noir au milieu du deuxième article antennaire
Albipes n’a pas d’anneau au milieu, il est blanc sur sa plus grande partie.
Tous les deux ont le second article qui se termine par du noir, il donc bien regarder le milieu du second article, la différence se situe là!
 
Dicranocephalus agilis, les taches claires à la limite de la corie et de la membrane, et les  boursouflures entre les nervures de la membrane de l'aile
La membrane
C’est la partie fine, translucide au bout de l’aile extérieure de ces punaises. Elle est formée de deux cellules dont l’une est fortement nervurée.
Agilis présente des boursouflures entre ces nervures
Albipes  a une membrane lisse entre les nervures

Les taches blanches à la limite de la corie et de la membrane
Toujours sur cette aile à la limite de la zone « dure » et la zone membraneuse que  nous avons examinée précédemment on voit des taches blanches chez nos deux espèces mais
Agilis a des taches bien visibles  et nettes
Albipes des taches moins grandes
C'est le critère le moins discriminant, à mon avis.
Dicranocephalus albipes, les flèches indiquent les différences avec agilis

Quand on les observe dans la nature le détail des antennes est celui  qui se « voit »le mieux. Pour un œil exercé les deux autres critères sont aussi visibles.


Parmi les exemplaires que je vois régulièrement, les Dicranocephalus albipes sont moins nombreux chez moi, et ont un profil plus élancé.
Dicranocephalus albipes, couple, femelle à droite, on voit toute de suite le second article des antennes majoritairement clair


Tous deux aiment les euphorbes c’est souvent là ou à proximité de ces plantes que je les photographie. Les œufs sont pondus sur ces plantes et servent de nourriture aux larves.
Dicranocephalus agilis, couple, femelle à droite, elle est plus grande que le mâle.On voit "les pointillés" entre les nervures, ce sont les fameuses boursouflures.

En ce moment ils sont bien occupés et on peut les observer plus facilement!

mardi 21 avril 2015

Ephémère Cloeon dipterum : des yeux en turban pour le mâle

En ce moment des Ephémères se retrouvent sur les vitres de la maison .C’est l’occasion de vous montrer une des particularités des mâles de la famille des Baetidae à laquelle appartiennent mes visiteurs.
Les éphémères portent bien leur nom : leur durée de vie est brève,  les adultes ne se nourrissent pas.
Cloeon dipterum, mâle , grossie 2 fois, sur une vitre

Après une vie larvaire dans l’eau, les Cloéon , vivent dans les eaux stagnantes, les mares, les fossés et réservoirs, les adultes émergent ..Ils ont la particularité de n’avoir que 2 d’ailes au lieu de 4 et de présenter deux cerques, ces longues queues qui dépassent de leur abdomen.
Cloeon dipterum, femelle après sa dernière mue

En plus de cela ces insectes, ils sont environ 200 espèces en Europe doivent encore muer une fois avant d’être de vrais imagos et se reproduire. Ceci explique que dans un premier temps les sub-adultes soient relativement statiques. Cela dure environ une journée, le matin je trouve des mues collées sur la vitre et l’insecte s’est envolé pour enfin se reproduire.
La détermination que je propose de Cloeon dipterum est probable en fonction des critères présentés ci-dessus. En plus les cerques rayés permettent aussi d’orienter dans ce sens.
Cloeon dipterum, les yeux en turban du mâle , grossis 3 fois

Ce qui m’a intéressé ce sont les yeux si particuliers des mâles.

On les appelle en turban : l’image le montre bien : au-dessus du globe formant l’œil composé « normal », on voit cet énorme ensemble qui regarde vers le haut. C’est un atout supplémentaire dont disposent les mâles tant pour repérer des femelles que pour échapper à leur prédateur.

Cloeon dipterum, yeux normaux de la femelle


La femelle a des yeux normaux, placés latéralement.
Son abdomen se termine aussi par les deux longs cerques mais est dépourvu des pinces que présentent en plus le mâle.
Ces insectes sont inoffensifs, immobiles ils nous donnent l'occasion de les admirer pendant leur courte vie!

samedi 18 avril 2015

Longitarsus linnaei : un sauteur sur la consoude tubéreuse du jardin

L’histoire commence par l’observation de petits trous dans les feuilles de la consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum ) qui occupe une partie du fond du jardin. Cette plante est assez envahissante mais sous des arbres elle tapisse le sol au printemps.
En y regardant de près, j’y vois de tout petit insectes bleus et sauteurs.
Très difficiles à photographier sur place, je ne remarque que leur particularité d’avoir les cuisses postérieures épaissies et de la même couleur que les élytres de l’insecte.
Longitarsus linnaei sur feuille de Consoude tubéreuse.

Quelques séances de photos plus tard après de vraies difficultés, non seulement les insectes sautent mais aussi s’envolent vers les ampoules qui éclairent ma petite surface de travail, je peux affiner mes observations !
J’ai laissé deux ou trois individus dans une boite avec des feuilles de consoude qu’ils ont continué allègrement à trouer.
Longitarsus linnaei  grossi 3 fois

 Voilà que j’en sors un, il avait perdu un peu de son énergie sauteuse, peut-être avait il atteint le grand âge des altises, mais il m’a permis de faire une séance photo moins mouvementée et plus fructueuse pour avancer dans la  détermination de ces petites bestioles.

La première aide que j’ai trouvé figure dans Gaëtan du Chatenet :Coléoptères phytophages d’Europe, Chrysomelidae, à la description d’une sous- famille des Alticinae : la sous famille des Longitarsus
Les altises font partie de la famille des chrysomèles, insectes tous phytophages !.Ces altises se caractérisent par de gros fémurs  adaptés pour le saut ce qui le cas de nos mangeurs de consoude tubéreuse !

Comment reconnaitre un Longitarsus?

Une de mes dernières photos me permet de voir le » tibia postérieur élargi vers l’apex », et bordé d’épines (j’en vois bien au moins une), et le « premier article des tarses est de longueur au moins égale à la moitié du tibia.
Je vérifie encore d’autres critères pour voir si mes individus s’inscrivent bien dans la sous famille des Longitarsus( il y 80 espèces en France !)
 -La ponctuation des élytres est plus forte que celle du pronotum : ok pour moi
-Les ailes sont normalement développées : l’insecte  vole très bien, à mon grand regret !!
-Forme ovale, taille entre 1 et 4mm : c’est le cas? mes individus mesurent environ 3mm.
Longitarsus linnaei  grossi 3 fois, détail des tarses et du tibia postérieur

Les Longitarsus se développent entre autres au dépens des Boraginacées, la consoude tubéreuse fait partie de cette famille de plantes.
En conclusion Gaëtan du Chatenet indique que les insectes ne sont pas nuisibles aux plantes et que certains sont même utilisés pour limiter l’envahissement de plantes importées.
C’est ensuite que je suis allée chercher d’autres infos pour essayer de voir à quel Longitarsus j’avais affaire dans le jardin !

C’est alors que cette page m’a beaucoup aidé :

La description au paragraphe 4 correspond à ce que je peux voir sur mes individus grossis 3 fois :
-Le calus frontal est bien marqué ( je vois bien un triangle qui passe près des yeux pour se terminer au-dessus de l’insertion des antennes), 1er article des antennes clair, pattes bruns clairs sauf le fémur de la paire de pattes postérieures sombre.
Longitarsus linnaei  grossi 3 fois, détail de la tête

-Couleur bleu, se rencontre en Europe du sud sur les Symphytum tuberosum, c’est-à-dire la Consoude tubéreuse.
Il s’agit alors de Longitarsus linnaei
Pour être sûr il faudra passer à la dissection de l’insecte, ce que je ne fais pas.


Dans la liste des nombreuses espèces décrites c’est le seul qui est donné sur cette plante uniquement , j’en conclus que l’identification est probable !
Longitarsus linnaei   sur sa feuille de consoude, avec la taille normale de l'insecte on se rend compte qu'il est très petit en le comparant  aux poils de la plante.

dimanche 12 avril 2015

Punaises larves et adultes : Dereacoris schach, Prostemma guttala et Micrelytra fossularum

 Après l’hiver c’est la reprise d’activité pour beaucoup d’habitants du jardin. Les punaises qui ont passé l’hiver à l’abri recommencent leur cycle et la reproduction est à l’ordre du jour. C’est de voir certaines s’accoupler, d’autres pondre qui m’a fait songer à publier ces images datant bien sûr de l’an passé.

Dereacoris schach, dernier stade larvaire(image grossie 2 fois)

Comme les larves sont fort différentes des adultes je vous en présente trois au dernier stade, les adultes sont déjà décrits sur le blog.
Dereacoris schach, dernier stade larvaire, ne passe pas inaperçue(image grossie 2 fois)

 D’abord Dereacoris schach, au dernier stade elle n’a ni la couleur éclatante ni la brillance de l’adulte mais la pilosité si !
Dereacoris schach, , adulte, la pilosité est plus difficile à voir sur une image non grossie

 Récoltée le 4 juin, le 8 juin l’adulte a émergé. 
Les infos concernant l'adulte sont ici.

  Prostemma guttala juvénile.
  On retrouve la forme et la couleur dominante de l’adulte. Les ailes à l’état embryonnaire sont noires .
Prostemma guttala juvénile 

La pilosité est aussi présente, j’ai cherché à retrouver la fameuse dilatation si caractéristique sur les tibias et elle est bien présente…..
Prostemma guttala juvénile , on observe la dilatation sur les pattes avant, permettant de bien tenir au sol pour ce jeune chasseur.

Elle aide beaucoup à reconnaître l’insecte.


 Voici l'adulte que vous pourrez retrouver sur cette page

Micrelytra fossularum
Le couple que j’avais observé et photographié ne m’a pas laissé d’œufs pour que je puisse observer les larves au premier stade. Cela se passait au printemps 2013.
Micrelytra fossularum,juvénile

 En 2014 , au mois de juillet, dans le jardin j’ai trouvé ce juvénile au dernier stade et en le gardant quelques jours c’est un bien Micrelytra fossularum.

Micrelytra fossularum, adulte

 La forme et les couleurs sont semblables et comme toujours les ailes ne sont pas encore développées, les antennes moins colorées.

Bonnes observations! 

mardi 7 avril 2015

Perruche à collier jaune (Australian Ringneck, Barnadius zonarius)

Nous avons vu la première fois cette Perruche à collier jaune à Carnavon, sur la côte ouest de l’Australie Elle est facilement reconnaissable car justement elle porte un collier jaune sur la nuque, tandis que le vert domine le plumage. C’est une espèce endémique australienne.
Perruche à collier jaune dans un eucalyptus

 Les oiseaux rencontrés dans cette région ont le ventre d’un jaune éclatant. Ils appartiennent à la sous espèce la plus répandue Barnardius zonarius zonarius

Perruche à collier jaune sous espèce semi torquatus

En poursuivant notre voyage vers le sud nous avons rencontré une autre sous espèce (on en compte 4 en Australie) avec cette fois le ventre vert et surtout un anneau rouge sur le dessus du nez:Barnardius zonarius semitorquatus.
Perruche à collier jaune se nourrissant au sol

On l’appelle en Australie aussi Twenty-eight Parrot à cause de son cri où il semble répéter Twenty-eight. Elles se nourrissent de graines mais aussi de nectar et de fleurs, dans la végétation mais aussi au sol.


Un couple, on note la différence de couleur des ventres plus vert pour l'un, entre le jaune et le vert pour le second.

Mais il existe aussi des hybrides.(ventre jaune et anneau rouge)

Si le vert leur permet aisément de disparaître dans le feuillage , la tête sombre presque noire laisse apparaître en plein soleil des plumes bleues sur les joues.
Sous la douche et déjà bien mouillée!

Ces oiseaux vivent dans des zones très variées, de la forêt d’eucalyptus très particuliers à des zones plus urbanisées.
Que font -elles? La prise de bec aura duré de longues secondes mais sans agressivité aucune!



 Nous les avons vus loin de tout où ils nous ont fait courir pour les apercevoir perchés en hauteur dans les arbres pour ensuite les trouver profiter des arrosages  des campings pour se doucher. 
Le bain un vrai bonheur, n'est-ce pas? Ainsi je vous montre les  longues plumes de ma queue!


 Certains avaient même leur abreuvoir ou se désaltéraient des gouttes d’eau perdues au robinet !Tandis que celui de la photo ci-dessus se baignait avec délice dans une petite rivière!

Même moi je ne dédaigne pas un complément de nourriture!
Pour finir ce billet voici une surprise dans un coin de forêt, au bord d'un camping, un amoureux des oiseaux avait mis à leur disposition ces graines de tournesol  moulées en forme de cloche.