mardi 19 février 2019

Rhodanthidium septemdentatum, des abeilles résinières


Certains hyménoptères ont des modes de vie surprenants. Les abeilles sauvages utilisent des supports très différents pour abriter leurs œufs. Certaines utilisent des tubes végétaux, d’autres construisent des urnes, et voici maintenant une espèce qui utilise des coquilles d’escargot.

Rhodanthidium septemdentatum,le mâle environ 14 mm.

Ce fut la découverte faite en photographiant deux belles abeilles trouvées comme souvent sur la piscine au mois de mai dernier.
An matin j'ai d'abord rencontré ce très beau mâle, jaune et noir.
En utilisant mes récentes connaissances , compter le nombre de sternites(7), et celui des articles des antennes,(13) j’arrive à dire qu’il s’agit d’un mâle.

Rhodanthidium septemdentatum, mâle, tête, antennes aux 13 articles

L’observation des nervures et des cellules de l’aile  nous indique qu’il appartient  à la sous famille des Mégachilinae avec deux cellules cubitales..
Avec cette couleur noire et jaune, et un aspect peu velu, on s’oriente vers le genre Anthidie.
Rhodanthidium septemdentatum, mâle, détail des derniers tergites

Grâce à un document trouvé sur le net : Terzo et Rasmont : clé des  genres apoïdes d’Europe, j’en arrive à Rhotanthidium : en me servant en particulier de ces détails :
  •          tergite 7 toujours avec 3  fortes dents apicales ,
  •          tergite 6 avec la marge apicale souvent allongé en forme de langue tronquée et surplombant le tergite 7.

Maintenant il s’agit de préciser l'espèce
Depuis peu on trouve en ligne un ouvrage très intéressant et que je trouve très facile à utiliser :
Fauna helvetica, Apidae 4 par F. Amiet, M.Herrmann,A.Müller,R.Neumeyer.
En suivant la clé des mâles Anthidium, on arrive facilement à la solution. C’est sur les détails du tergite 7 que se fait la détermination. Et sans comprendre l’allemand, grâce aux excellents schémas, on y arrive facilement.
  •  On voit clairement le tergite 7 avec sa configuration particulière , très différent des autres sujets .
    Rhodanthidium septemdentatum, mâle, détail des tergites 6 et 7 très particuliers
  • En y ajoutant le clypeus entièrement jaune , Rhotanthidium  septemdentadum est reconnu.

Pour vérifier la détermination , je me suis aussi servi d’un autre ouvrage suisse( merci chers voisins),Hyménoptères du Valais, par E. Frey-Gessner, ouvrage bien plus ancien,  qui précise :
  • La prolongation intermédiaire du septième segment de l'abdomen est très forte, courbée, tronquée au bout, des deux côtés une épine effilée, rouge au bout.(bien visibles sur la photo ci-dessus)

Dans la même journée, j’ai trouvé une femelle, hélas en piteux état(environ 12 mm).
Son abdomen, avec 6 sternites en est la preuve. Le dernier bien différent de celui du mâle : mais on y trouve 2 taches jaunes.

Rhodanthidium septemdentatum,femelle avec ses 6 sternites

La partie jaune de la face est réduite à la zone entre la base de l’antenne et l’œil, le clypeus est noir. Les mandibules présentent 2 dents et une longue partie rectiligne.
Rhodanthidium septemdentatum,femelle avec ses mandibules à 2 dents

Les pattes sont rougeâtres ainsi que l’écaille qui couvre l’insertion de l’aile(photo1) et  la brosse ventrale.(photo5) .
Rhodanthidium septemdentatum,femelle se nettoyant la langue

Son mode de vie est intéressant : elle fait son nid dans des coquilles vides d’escargot et elle bouche les cellules à l’aide de résine, d’où son nom d’abeille résinière. C’est chez Fabre, souvenirs entomologiques   que l’on en apprend davantage sur le choix des coquilles, la mise en place de l’œuf et de sa réserve de pollen, l’operculation de l’alvéole avec de la résine prélevée sur des conifères . En général , l’abeille installe deux loges dans une coquille, la plus petite au fond réservée à une femelle, la plus grande en avant à un mâle qui dans cette espèce est plus grand que la femelle.
Des petits débris ferment la loge avant d’être close par un des cailloux cimentés avec de la résine. Souvent la loge n’atteint pas le bord extérieur de la coquille et il est bien difficile de deviner la présence ou non des œufs. De plus ces coquilles sont dissimulées sont différents débris végétaux ou pierreux.
Rhodanthidium septemdentatum,patte antérieure du mâle avec un outil à l'apex du tibia, dont je ne connais pas l'usage: probablement outil de nettoyage des antennes.

J’ai beaucoup regretté  que ma femelle ne survive pas à son bain prolongé dans la piscine. J’ai découvert avec grand plaisir la présence dans le jardin de cette espèce . J’ai ramassé nombre de coquilles  vides d’escargot et je les mettrais à disposition dans le jardin au printemps en espérant qu’elles servent à ces belles Anthidies.




mercredi 13 février 2019

Nemotelus pantherinus mâle


J’ai rencontré cette jolie petite mouche une unique fois dans un milieu préservé à 900m d’altitude. Ce blanc pur est la couleur d’une importante partie de son abdomen,il contraste avec le noir profond du reste du corps.
Nemotelus pantherinus mâle , une tête projetée en avant.

Posé sur cette belle astéracée que j’appelle marguerite par incapacité de lui trouver son identité réelle, elle a attiré mon regard.

Ce fut facile de lui trouver son nom, elle fait partie des Stratiomyidae , avec cet abdomen élargi. Mais les mouches de cette famille  sont souvent colorées et brillantes( voir ici). Elle appartient au genre Nemotelus avec la tête projeté en avant en forme de museau, cet aspect est un peu visible sur la photo numéro 1.
Les ailes  sont couchées sur l’une sur l’autre comme des ciseaux.

Nemotelus pantherinus mâle, un abdomen aplati et  bien blanc

Pour se nourrir elle déplie sa trompe comme on le voit  ici

Nemotelus pantherinus mâle, se nourrit en dépliant sa trompe.

Les  antennes  comprennent le scape, le pédicelle puis le flagellum formé de plusieurs segments courts et larges et du dernier fin et long.

Nemotelus pantherinus mâle, détail des antennes

Je ne saurai donner la taille de la mouche mais comparée ici aux Clytes des nerpruns on voit qu’elle est bien plus petite, autour de 5mm.

Nemotelus pantherinus mâle, en compagnie d'un couple de Clytes des nerpruns

Nemotelus pantherinus aime les zones un peu humides, il y a avait un filet d’eau qui coulait au pied du champ.
Il y a un fort dimorphisme sexuel: les femelles ont l’abdomen noir avec les côtés blancs.
Les deux sexes ont les balanciers bien blancs.C'est au mois de juin que j'ai rencontré cette belle petite mouche.