vendredi 30 juillet 2010

Decticus albifrons ! Une nouvelle venue au jardin.

Vous savez combien il est difficile pour un néophyte de reconnaître une sauterelle au stade juvénile et d’être capable de dire, une fois adulte ce sera….
Alors pour essayer de faire quelques petits progrès dans ce domaine, j’ai pris en pension une sauterelle de mon jardin, plusieurs exemplaires se promenant sur les grandes herbes. .L’insecte n’est absolument pas pris aux tout premiers stades de sa vie larvaire, mais à l’avant dernier stade où l’on a déjà une idée de ce qu’il deviendra adulte .Les sauterelles muent entre 5 et 7 fois avant d’être adultes.
Certaines sont plus facilement reconnaissables. De plus dans mon jardin aux dimensions limitées je n’ai que quelques espèces que je connais assez bien maintenant.
Mais voilà une nouvelle venue qui m’a donné bien du fil à retordre.

Dectique à front blanc adulte.

L’observation des ailes permet de distinguer adulte et juvénile !
Ainsi tant que l’insecte est au stade larvaire
-ses ailes sont réduites.
-elles ne se recouvrent pas, les ailes antérieures (tegmina ) qui a l’âge adulte sont les plus visibles et recouvrent les ailes postérieures, sont visibles à côté des ailes postérieures.


Decticus albifrons à l'avant dernier stade larvaire.

Les ailes grandissent encore et nous permettent de définir le dernier stade avant la vie d’adulte.
Ensuite, ce qui m’émerveille c’est l'augmentation importantede la taille des ailes entre insecte au dernier stade larvaire et l’adulte !


Voici le dernier stade larvaire

La mue se passe toujours la nuit et au petit matin l’adulte est accroché tête en bas sur une branche ! Mais alors le déploiement des ailes est un moment magique. D ‘abord elles ressemblent à des culottes bouffantes avec une petite zone pointue à l’extrémité ! Petit à petit, elles s’étalent et s’allongent gonflées par l’hémolymphe( l’équivalent du sang) qui fait apparaître les nervures. Elles sont ensuite bien visibles, toutes les quatre, et transparentes ! Puis les agitant légèrement, la sauterelle les met en ordre et les ailes membraneuses sont recouvertes par les tegmina.


Bien après la mue, l'insecte aime prendre cette position quand on l'invite à quitter l'abri protecteur des grandes herbes!

Hélas , je ne suis pas équipée pour faire des photos dans le vivarium, je ne peux qu’avec des mots, vous faire partager ce moment où émerge un adulte parfait qui va pouvoir perpétuer son espèce ! Je regarde sans oser m’approcher de trop près de peur de troubler ces importantes transformations !!

Avec cet individu, une femelle, 3 hypothèses se présentent ! J’ai essayé de trouver son nom dès le stade larvaire. C’est un Dectique, cela se voit aux pattes sauteuses qui ont 2 plantules libres au-dessus des tarses. Sépania sepium se promène dans mon jardin, c’est une sauterelle qui porte bien son nom d’ « échassière » car elle a la paire de pattes postérieure très grandes !
L’an dernier j’avais aussi vu Platycleis albopunctata ! Or mon specimen me semble « albopunctata », c’est dire avec des taches blanches sur la tête !


Un réel talent pour le grand écart!


Ce n’est pas Sepiana sepium , hypothèse que j’avais abandonnée rapidement ( à cause de la taille du corps et de la forme du pronotum (Sepiana n’a pas de carène latérale et elle est plus petite et moins massive)
C’est d’ailleurs le pronotum qui me fera abandonner l’hypothèse Platycleis .
Voici quelques explications !
Chez les Platycleis, la carène médiane du pronotum est nette seulement sur la moitié postérieure. Alors que sur ma sauterelle, on le voit nettement, cette carène est visible et bien nette sur toute la longueur du pronotum.


Détail de la carène du pronotum de Decticus albifrons

Je m’oriente alors vers Decticus albifrons ! Même si son front est encore bien moucheté, mais avec les exemplaires jeunes ou très frais, les couleurs ne sont pas toujours bien fixées !
J’ai un autre moyen de faire la différence ! Il s’agit d’examiner la fameuse plaque sous génitale ! En fait c’est bien une des raisons qui nous conduit à photographier les insectes sous toutes les coutures (quand il le veulent bien , n’est-ce pas ?)


Une plaque sous génitale avec des gibbosités: c'est bien une femelle de Dectique à front blanc!!

Et alors la présence des petits tubercules font la différence, chez Platycleis, cette plaque est plane !
J’espère que cette fastidieuse démonstration ne vous décourage pas d’observer les belles sauterelles qui animent nos prés et nos champs et bien sûr nos jardins !!!


C'est dans les grandes herbes que l'on rencontre le Dectique à front blanc, un abri sûr!


Quelques mots sur cette Decticque à front blanc ! C’est une grande sauterelle, dont on voit bien , quand elle est bien adulte, le front clair, en particulier sur la première photo, où elle grimpe sur mon pantalon !Elle est plus massive que nos grandes sauterelles vertes et de taille presque aussi imposante, mais de couleur bien différente. Elle vole très bien, les grandes ailes lui sont bien utiles ! Mais elle se planque volontiers dans les grandes herbes ! Souvent c’est le mâle que l’on entend pendant la journée ! Il a un chant très reconnaissable, mais alors, malin, se tait si vous approchez ! J’en ai 2 ou 3 dans le jardin, ils chantent si fort qu’on les entend à plus de 15 mètres, mais pas moyen de les voir ! On peut rencontrer ces sauterelles dans une grande moitié sud du pays.
Alors bonnes observations!

Les sauterelles sont un de mes sujets favoris !Voyez ces articles qui en parlent:


•Le Dectique verrucivore
•L'Ephippigère terrestre
•Platycleis albopunctata
•Phaneroptera nana

•Le phanéroptère feuille de lys
•Anonconotus alpinus, une decticelle montagnarde
•La reproduction des sauterelles
•Barbitiste fischeri
•la grande sauterelle verte

•Ruspolia nitidula: le conocéphale gracieux
  • La Decticelle splendide
    • mardi 27 juillet 2010

      La chenille vorace du Sphinx tête de mort (Acherontia atropos)!

      Je cultive dans mon jardin deux petits arbustes de verveine citronnelle(Aloysia citrodora) dont les feuilles font une délicieuse tisane !
      En cette saison, et avant la floraison, je coupe les branches qui s’allongent et je détache les feuilles que je mets à sécher ! Avec la chaleur que nous avons, c’est une opération rapide ! Dans cet arbuste, il n’y a pas d’insectes , de temps en temps une petite araignée ou une cicadelle ! Quelle ne fut pas ma surprise de voir, sous une feuille, …une chenille ! Et quelle chenille !


      Une jolie chenille se promène sous les feuilles de la verveine citronnelle.

      Jaune avec une petite queue en tire- bouchon ! Ce petit appendice facilite grandement les recherches pour l’identification ! C’est un Sphinx ! Et ensuite cette particularité d’une queue avec de si jolis picots ! Facile : c’est le Sphinx tête de mort(Acherontia atropos) ! L’excellente revue La Hulotte lui a consacré tout le numéro 76.
      Une fois identifiée, je décide de la conserver dans un petit vivarium. J’apprends en lisant La Hulotte qu’elle est gourmande de feuilles de pommes de terre !Bigre, c’est une denrée absente de mon jardin ! Mais j’ai quelques mauvaises herbes de la famille des solanacées, comme la pomme de terre !
      Je lui en propose :
      « Non merci » me dit –elle en leur tournant obstinément le dos !
      Beaucoup de chenilles aiment les feuilles de ronce !


      Moi, je n'aime que les feuilles de la verveine citronnelle!

      "Pas moi ", répond-elle !!
      Bon, l’ayant trouvé sur la verveine citronnelle, il ne me reste qu’à lui en proposer !
      « Oh que c’est bon , c’est celles-ci que je veux !! »
      Pourquoi me direz- vous ne pas lui avoir proposé celles-ci dès le début ? Ayant pris connaissance de la voracité de la bestiole, j’ai voulu éviter de la nourrir avec mes feuilles de verveine destinées à ma tisane et non à l’appétit vorace d’une chenille ! Mais comme elle avait de si jolies couleurs et que je voulais vérifier les infos lues, je l’ai approvisionnée matin et soir en belles tiges bien pourvues en feuilles ! Car elle mange le jour et elle mange la nuit !Ne s’arrêtant même pas pour faire sa crotte !
      Une après- midi, je l’ai trouvée sur le dos, me faisant un chantage éhonté car , il n’y avait plus une feuille sur la branche mise à sa disposition ! L’ayant servi , elle a retrouvé illico presto sa belle vivacité et son occupation habituelle : manger !!
      Et au départ vous remarquez qu’elle n’a pas d’yeux .Avec la forme de sa queue j’en déduis qu’elle est à son avant-dernier stade de développement en tant que chenille! Car bien sûr les chenilles pour grandir, muent ! Ainsi notre chenille ne pas tarder à changer de peau Comment s’en rendre compte ? Elle s’arrête de manger !!!Enfin !


      T'as vu mes belles couleurs toutes neuves, je suis jolie, non?

      Depuis qu’elle était en pension dans le vivarium, la chenille mangeait ! Elle mangeait le matin , elle mangeait à midi, elle mangeait le soir ! La nuit aussi car au matin les feuilles que je lui avais mises étaient consommées !
      Elle est devenue grosse !Un vrai Patapouf (c’est d’ailleurs comme cela que je l’ai appelée !)

      C’était un dimanche au matin! Et toute la journée elle est restée dans la même position quasi immobile ! Le lundi matin, toujours immobile et pas d’appétit !
      Je me doutais bien de ce qui se préparait et je pensais que cela se passerait pendant la nuit ! C’est pourquoi lundi matin j’ai été bien surprise de la voir toujours dans la même position .
      A midi, je la regarde de très près et je dis : les yeux apparaissent ! En effet, à l’emplacement des yeux , se dessine un trait sombre ! Je me dis ce sera pour la nuit prochaine !!
      Je reviens vers 3 heures de l’après midi Et voilà, elle a changé de costume ! Elle a abandonné son ancienne enveloppe devenuE trop étroite pour cette grosse gourmande !


      J'ai faim et je mange ma vieille enveloppe!


      Accroché à la branche par les fausses pattes, il reste un morceau de peau fripée ! Et par terre dans le bac , un petit morceau ovale ! Le devant de la tête qui s’est détaché du corps ! Tout le reste est en un morceau !


      Ma vieille tête sans yeux!

      C’est un moment délicat, je ne touche jamais à rien dans ce cas. Je regarde émerveillée et j’essaie de comprendre ce qui se passe. Après un petit moment d’immobilité (15 à 20mn) elle recommence à manger Et le premier repas consiste à manger son ancienne enveloppe ! Tout y passe ! Et me voilà à nouveau lui fournissant quantité de branches de verveines citronnelle bien pourvues en belles feuilles odorantes !!!!Elle a mangé pendant toute une semaine encore.


      Le détail de sa queue en tire bouchon semée de picots et ses fausses pattes arrière!

      Le dimanche suivant, nouvelle immobilité ! Elle est bien grosse et ses couleurs passent un peu à l’orangé ! Le lundi matin elle se met à tourner dans le bac ! Elle cherche, mais quoi donc ! Grâce aux descriptions très complètes de La Hulotte, je sais ce qu’elle veut !


      Bye , bye je vous laisse et laissez moi tranquille mantenant!

      Me voilà donc à lui mettre une couche de terre prise dans le jardin ! Très contente en moins de 15 mn, elle disparaît !
      Voilà une excellente page qui nous éclaire sur la vie et le devenir de cette belle chenille.

      vendredi 23 juillet 2010

      Anthidium florentinum sur salicaire

      Je l’avais appelé le dragueur de la lavande ! Mais voilà qu’il sévit , qu’ils sévissent(ils sont plusieurs) maintenant dans la salicaire ! Qui a donc cette réputation de séducteur dans un jardin ?
      Anthidium florentinum, une abeille solitaire ! J’avais, il y a déjà quelques temps, observé ces abeilles et écris une page qui est sur mon site.


      Anthidium florentinum sur fleur de salicaire commune.


      Depuis 2 ans nous avons 2 ou 3 pieds de salicaire qui poussent dans un endroit plus humide du jardin ! Les plantes sont en fleurs et ce joli décor rose convient aux nombreuses abeilles qui y trouvent une nourriture abondante !Mais ceux qui y font la loi, que l’on voit voler de fleur en fleur , qui vous accueillent en bourdonnant autour de vous, histoire de vous dire que les fleurs sont réservées, ce sont les Anthidiums florentinum mâles.
      Mâles et femelles y sont nombreux ! Les femelles se nourrissent et les mâles sont en surveillance permanente, prenant à peine quelques secondes pour prendre un peu de nectar !


      Le mâle , à droite est bien plus grand que la femelle.

      Dans cette espèce, les mâles comme par exemple chez les grosses Xylocopa violacea, se réservent un territoire. Ce n’est pas l’endroit avec vue mer ou un balcon bien situé, non ce territoire est un groupe de plantes très fleuries qui va intéresser de nombreuses dames pour se restaurer ! La salicaire (comme la lavande d’ailleurs) remplit parfaitement ce rôle ! Cette plante qui fait plus de 2 mètres dans le jardin, est couverte d’inflorescences faisant bien 50 à 60 cm de longueur. De plus la floraison dure longtemps, les fleurs fanées de la base étant remplacées par celles du sommet !
      Les Anthidies sont des abeilles solitaires ressemblant de loin , avec leurs couleurs noires et jaunes, à des guêpes. Mais elles sont loin d’avoir la taille de guêpe. Elles sont massives, les mâles particulièrement de belle taille (de 11 à 18mm).


      Portrait d'un mâle, on observe les crochets des derniers tergites abdominaux.

      Sur le dessus du corps elles n’ont que peu de poil. Ce portrait du mâle permet de voir les crochets qu’ils portent sur les derniers tergites (parties ventrales de l’abdomen). Ceux de la partie terminale de l’abdomen sont destinés à maintenir la femelle lors de l’accouplement. Mais ceux situés plus haut, sont dirigés vers l’extérieur et sont destinés à un rival ou un intrus sur le territoire ! Il n’est pas rare de voir ces impulsifs s’en prendre à un autre mâle, j’ai vu des combats terribles qui jetaient le rival à terre ! Heureusement, le combat n’est pas mortel , mais il n’est pas rare d’y laisser un membre ou un bout d’aile !


      Tu me déranges vas-t-en , dit la femelle!

      Les accouplements sont brefs, le consentement de la dame n’est jamais sollicité ! Pas d’offrande, pas de cérémonial !!
      Parfois la dame dit clairement qu’elle n’est pas d’accord, mais le goujat n’en tient pas compte ! Regardez celle-ci, ses pattes n’ont cessé d’essayer d’éloigner monsieur ! Celui-ci, malin se tient à distance.. !!
      Et que fait donc le mâle pendant que sa conquête lui dit de s’éloigner ? Eh bien, monsieur fait sa toilette !!Eh oui, regardez-le qui passe soigneusement sa patte sur ses yeux, oh non , ce n’est pas mieux voir la dame !!


      Pas tout de suite, je n'ai pas fini de me faire les cils!!

      Heureusement cela ne dure que quelques secondes ! Et chacun s’envole de son côté !
      L’activité de ces mâles est très importante ! En un quart d’heures il arrive de voir 3 accouplements ! Ensuite notre Anthidie se repose quelques instants, s’en va goûter le nectar de deux ou trois fleurs et retourne patrouiller à la recherche d’une conquête.

      Ces abeilles solitaires font partie de la famille des abeilles dites cotonnières ! Par le passé j’avais déjà photographié la cueillette de brins végétaux ( sur cinéraire mais aussi sur des chardons ) pour faire de petites boules dans lesquelles la femelle pond son œuf .
      Même si elles vous impressionnent, ces abeilles solitaires ne sont pas dangereuses. Elles se rencontrent partout en France.Bien sûr ne laissez pas un enfant jouer à proximité d’un massif fleuri bruissant d’abeilles !!La prudence est de règle.

      lundi 19 juillet 2010

      Fous de Bassan (Morus bassanus) aux Shetlands !

      Dans les colonies de plusieurs milliers d’oiseaux marins qui viennent nicher sur les côtes écossaises, le Fou de Bassan est l’oiseau le plus grand (et aussi notre favori..).
      C’est un oiseau qui atteint jusqu’à 1 mètre de hauteur et ses ailes déployées font jusqu’à 1,80 mètres.


      Ailes déployées, le Fou de Bassan impressionne!

      L’adulte est magnifique ! Proche de lui on voit sa tête d’une jolie couleur orangé tirant sur l’abricot,de magnifiques yeux bleus, ses plumes d’un blanc immaculé et ses pattes palmées joliment soulignées d’un filet bleu foncé.


      Mâle au repos: on s'occupe de ses plumes!

      Après notre rencontre au large de l’île de Bass Rock (d’où il tire son nom) nous souhaitions pouvoir l’observer avec davantage de proximité ! Il se trouve qu’en 2 endroits des Shetlands , on peut les approcher bien davantage qu’ailleurs, car ils nichent à proximité du sommet de la falaise ! Ailleurs ils occupent les étages inférieurs ou des rochers trop éloignées de la côte, il faut alors faire l’approche par bateau(en Bretagne, aux 7Iles) et la photo est bien plus délicate et pas question de passer de longs moments comme je le fais à regarder vivre les oiseaux !


      Une partie de la colonie installée sur des falaises au dessus de l'Océan.


      Ce sont les adultes de plus de 4ans qui se reproduisent. Plus jeunes, leur plumage est plus sombre, les plumes noires des ailes progressivement remplacées par ces grandes plumes immaculées ! Les Fous ont besoin d’une falaise pour s’envoler car au sol ils ont beaucoup de mal à décoller.


      Les nids sont proches les uns des autres, le confort est sommaire!

      Les couples ont fidèles et les manifestations de tendresse entre les partenaires ne sont pas rares !
      Le nid est formé de matériaux divers et certains ont attirés mon regard ! On y voit ainsi des morceaux de cordes, de filets …Les oiseaux reviennent sur le même nid année après année ! On repère la femelle qui couve le plus souvent, elle est sur le nid, son partenaire est à côté d’elle mais sur un espace restreint où il peut à peine poser ses pattes, un endroit et une posture souvent inconfortables !

      Les nids sont réoccupés année après année! Ici cordes et filets servent de décor!

      Quand il revient d’un séjour en mer pour se restaurer par exemple, l’arrivant salue et manifeste sa tendresse à son compagnon.


      Une petite fleur pour faire plaisir à ma dulcinée!

      La femelle arrange en permanence son nid, déplaçant une plume ou un élément qui le constitue ! Le mâle offre souvent des fleurs ! Eh oui, il s’en va cueillir (arracher à la falaise), un peu de verdure qu’il offre délicatement à sa compagne. Celle- ci les place alors sur le nid. Mais parfois c'est difficile, le cadeau tombe sur le nid des locataires du dessous !

      Un instant, il faut que je range le duvet!

      C’est sur ce beau geste que nous resterons pour aujourd’hui !

      Pour compléter votre documentation:

      mardi 13 juillet 2010

      Empusa pennata,un insecte bien méditerranéen!

      Empusa pennata est un insecte bien méditerranéen ! Je l’avais rencontré avec grand plaisir dans la plaine des Maures !
      Mais à mon grand regret, je n’avais jamais vu d’empuse dans le secteur de mon département que je parcours très régulièrement depuis près de 3 ans ! Eh bien, le jour où de nombreux phasmes ont mué, j’ai aussi trouvé une empuse perchée sur un buisson de genêts !


      A vous de trouver la dame perchée dans les genêts!

      Pensez donc si je suis contente de la savoir parcourir ces garrigues !
      J’ai passé un bon moment avec elle car bien sûr il m’a fallu la convaincre de ne pas se cacher tout de suite dans les herbes et les buissons !


      Un des insectes les plus étranges et les plus fascinants de la garrigue!

      C’est une femelle adulte ! Ce sont ses antennes qui nous l’indiquent, les mâles ont de superbes antennes pennées (en forme de peigne).J’espère en rencontrer un jour !


      Voici le détail des jupons de la dame: des volants joliment colorés!


      J’avais lu que les mâles volaient bien et que les femelles se déplaçaient plus lentement.
      Au début ce fut le cas, puis la dame décida de me fausser compagnie et fit un vol de près de 10 mètres ! Heureusement que je l’ai vue se poser et sans doute fatiguée elle s’immobilisa ! Je me suis dit," la pauvre, elle est épuisée par ce long vol" !


      Un syrphe est atrapé en un clin d'oeil et prestement consommé!


      Que nenni, immobile, elle a attrapé un syrphe, tout s’est passé tellement vite que je n’ai presque rien vu ! L’insecte fut englouti en 2 temps 3 mouvements !!


      Le détail montre le malheureux syrphe emprisonné entre les pattes de l'empuse!

      Ensuite rassasiée, elle resta gentiment immobile ! Mais dans une pose qui me laisse penser que c'est davantage le second plat qu’elle attend !


      Hiératique, elle attend la suite du repas! Gare à celui qui passera trop près!


      En tout cas , ce fut pour moi une superbe journée ! Il me reste à espérer qu’elle aura une descendance que je retrouverai bientôt des petits diablotins dans la garrigue ! Car, hélas , l’empuse adulte va finir sa vie à la fin du mois !
      Voici ma première rencontre avec l'empuse qui relate d'autres détails de son mode de vie.

      lundi 12 juillet 2010

      Bonnes vacances!


      Beaucoup d’entre nous prennent un repos bien mérité en cette saison !
      Permettez- moi de vous souhaiter d’excellentes vacances avec ce joli lys martagon ! Que vous journées soient remplies de découvertes avec votre famille, vos amis, la nature et toutes les merveilles qui nous entourent.

      Pourquoi avoir choisi ce lys ? Il représente une de ces découvertes toute fortuite que l’on fait en vacances !
      Nous étions partis prendre un peu le frais en altitude ! Nous avions déjà bien marché quand après le repas nous nous décidons à explorer une petite zone à proximité de notre lieu de pique- nique ! Une prairie, légèrement en pente, quelques pins et des buissons de buis! Dix minutes de marche dans un sens, puis dans l’autre !
      "Il n’y a pas beaucoup de fleurs et peu de variétés, me dit mon mari.
      -Il n’y a pas d’insectes, quelques mouches ! Bon profitons de l’ombre pour nous reposer !"
      A peine assis, voilà que mon mari se lève et s’écrie : "Les voilà !!
      -Quoi donc ?
      -Les lys martagon ! "
      Et ainsi nous avons découvert avec beaucoup de plaisir quelques pieds de ce magnifique lys !

      Bonnes vacances à tous !
      Les miennes m’ont donné une belle réserve d’images que je publierai petit à petit en alternance avec l’observation des insectes locaux !

      vendredi 9 juillet 2010

      Pour quelques grains de pollen ....que d'acrobaties!

      Les abeilles solitaires sont à la récolte du pollen pour préparer la nourriture de leurs larves ! Les méthodes de récolte sont variées ! Certaines disposent de paniers sur les tibias postérieurs, d’autres comme les mégachiles de brosses ventrales !
      Ces quelques images sont un hommage à ces travailleuses infatigables qui passent leur journée de fleurs en fleurs, au risque parfois de tomber entre les chélicères d’une araignée à l’affût ou d’une punaise affamée( voir ici !)


      J'y suis presque!

      Les hémérocalles nous offrent de grandes, vastes et profondes fleurs! Les étamines font au moins 5cm, composé d’’un support, le filet et d’une anthère, qui produit le pollen !
      Pour atteindre cette anthère l’abeille qui atterrit dans la fleur, fait une véritable escalade, puis se frotte sur l’anthère, et s’en va chercher quelques grains de pollen sur une autre anthère !


      Super, j'ai atteint le sommet!

      De temps en temps au cours des mouvements de retournement, les étamines ploient et l’insecte chute ! Et hop, il reprend l’escalade.
      C’est en se frottant sur les anthères que ces minuscules grains de pollen se déposent sur le corps de l’insecte.


      Oh, c'est haut, j'ai le vertige!

      Comment peut- on alors voir ce joli pollen jaune sur ses cuisses postérieures ! A l’abri, au fond de la fleur, l’insecte se débarrasse des grains qui recouvrent son corps ! L’abeille passe les pattes antérieures sur les yeux, le pronotum, dans des mouvements très rapides difficiles à décomposer ! Ensuite les grains sont passés sur les pattes postérieures.


      Je tiens bon, je ne lâcherai pas!

      J’avoue que je suis parfois bouche bée devant cet incessant travail et ces acrobaties toujours renouvelées qui ont pour but de fournir une réserve de nourriture aux larves !
      Ce sont toujours des abeilles de la même famille, sans doute des Halictes, qui viennent prélever ainsi le pollen dans les hémérocalles!


      Quelle belle vue on a de là- haut!

      Elles assurent la survie de leur espèce, et transportent les grains fertilisateurs d’une fleur à l’autre, les fécondant pour notre plus grand profit!

      mercredi 7 juillet 2010

      Histoire des Grands Labbes (Stercorarius skua)

      Ni photogénique, ni sympathique pourrait être le sous- titre de ce billet !

      Mais, les Ecossais, plus particulièrement les habitants des Iles Shetlands, sont fiers de la présence de ces grands oiseaux sur leurs îles ! D’ailleurs ce sont eux qui leur ont donner ce surnom de « Bonxie » , alors que son nom anglais est Great Skua .
      La plus grande partie de la population totale( plus de 50%) des Grands Labbes nichent chez eux !


      C'est ainsi que l'on rencontre les Grands Labbes dans la lande !

      L’histoire remonte au XIXème siècle ! Chassés lorsqu’ils venaient à terre, leurs œufs étaient aussi ramassés pour être consommés et collectionnés, l’espèce était au bord de l’extinction ! En 1831, il en restait 3 couples à Hermaness, au Nord de la plus septentrionale des Iles Shetland !
      Quand un propriétaire terrien mit fin à ces pratiques et en 1920 on en comptait 80 couples, aujourd’hui plus de 700.
      Avant de rencontrer ces oiseaux, j’avais lu bien des récits les concernant ! Et la confrontation avec la réalité est parfois amusante ! Comme tous les oiseaux, les adultes défendent leur territoire et bien plus encore leur nichée ! Et des récits parlent d’attaque des Grands Labbes face aux promeneurs et randonneurs ! J’imaginais un oiseau aux ailes gigantesques fondant sur moi !
      Quand je les ai vus, je les ai reconnus et les ai trouvés moins grands et moins menaçants que dans mon imaginaire ! De loin , on dirait de grosses poules paisibles !


      Se fondant dans les couleurs ternes de la lande, l'oiseau passe inaperçu!

      Bien sûr c’est un grand oiseau surtout quand il déploie ses ailes ! Son envergure atteint quand même 1,25 à 1,40 mètres. Ce dont on se rend mieux compte quand , pour marquer sa présence, l’oiseau lève ses ailes ! Cette attitude se voit de loin ! Quand un congénère passe à proximité d’un endroit occupé par un grand labbe, celui-ci lève les ailes, histoire de dire, « la place est prise, passe ton chemin » ! C’est aussi un moyen d’impressionner un rival qui a la mauvaise idée de s’approcher de la dame que protège et surveille l’oiseau !


      "La place est occupée, passe ton chemin ...et vite!"

      Le Grand Labbe (Stercorarius skua), est un oiseau qui passe sa vie en mer, vient à terre pour nicher ! Mais contrairement à d’autres oiseaux marins comme les macareux moine, il ne s’installe pas en colonies, c’est chacun pour soi !
      Leur mauvaise réputation, provient de leur comportement pour se procurer de la nourriture ! Il attaque bien sûr les plus petits, tels les macareux, mais vole aussi les poissons que d’autres ont pêchés pour nourrir leurs petits ! Il s’en prend aux sternes, aux macareux, aux fous de bassan qui reviennent de la pêche le bec rempli de nourriture pour leur nichée ! Je n’ai jamais vu de ces scènes ! Mais quand un grand labbe se présente au-dessus d’une colonie, tout le monde le chasse, le plus spectaculaire étant la chasse bruyante qu’organisent les sternes ! Mais ils se nourrissent aussi en consommant les lapins qui sont écrasés au petit matin par les rares voitures !


      Un bain collectif dans un petit lac!

      Par contre j’ai vu sur 2 îles différentes de grands rassemblements de Labbes sur des petits lacs ! Les oiseaux se réunissaient là pour se laver ! Ils font alors une toilette minutieuse, comme tous les oiseaux ! Le plus surprenant étant ces groupes de 10 à 30 oiseaux se côtoyant paisiblement, alors qu'à l'habitude , ils se tolèrent très peu!


      La goutte au nez: c'est l'évacuation du trop-plein de sel!

      Un autre phénomène m’intriguait ! J’avais vu plusieurs fois ces grands oiseaux avec la goutte au nez ! Bon le climat est bien humide, il bruine souvent, mais même par temps de soleil, une goutte se forme à la pointe du bec et tombe ! C’est encore un fonctionnement et une adaptation au milieu ! L’oiseau vit en mer, consomme des produits salés et son organisme élimine l’excédent de sel par une glande située dans le nez ! C’est le même principe que l’excroissance du bec du fulmar boréal, dont j’avais déjà parlé ici !


      Envol collectif au bord du petit lac!

      Quand nous avons rencontrés ces oiseaux, ils n’avaient pas encore de petits et la saison de la nidification en était à ses débuts ! De ce fait nous n’avons pas subi leur courroux ! Sauf une fois et dans une situation assez inexpliquée ! Franchissant le sommet d’une colline, nous sommes passés non loin des « gardiens », 3 oiseaux postés sur la ligne de crête et qui nous ont clairement signifiés d’aller voir ailleurs ! Pourtant, il n’y avait aucune femelle qui couvait ! Peut-être étaient- ils vraiment en poste de surveillance chargés de chasser les intrus ! Nous ne le saurons jamais !
      Nous garderons d’eux le souvenir d’une espèce sauvée par la volonté de quelques habitants d’une île lointaine et qui actuellement est toujours protégée, mais en préoccupation mineure.

      mardi 6 juillet 2010

      Clonopsis gallica:mue imaginale en masse!

      Ce matin, nous sommes partis de bonne heure pour aller rendre visite aux insectes de la garrigue espérant trouver surtout quelques beaux papillons encore un peu endormis !
      Avant d’arriver aux dolines, but de la matinée, je m’arrête au milieu du chemin, n’en croyant pas mes yeux ! Dans l’herbe, assez en vue un phasme ! Il n’est pas encore 7 heures, le soleil n’arrive pas de ce côté de la colline !


      Le soleil n'éclaire pas encore ce phasme bien immobile sur son brin d'herbe!


      Je m’installe et fait quelques images, pensant que cette dame était en retard de sa virée nocturne et n’allait pas tarder à rentrer au logis ! Puis, encore 50 mètres de montée et je parcours les petits carrés de friche avec vue sur la ville de Nice à l’Est et celle d’Antibes à l’Ouest !

      Et voilà qu’à nouveau je vois un phasme cette fois, bien visible sur un œillet sauvage !
      Je suis très étonnée, car voir des phasmes en pleine lumière est exceptionnel, ils préfèrent la nuit pour se déplacer et se restaurer.


      Sur un support bien élégant celui-ci attend d'être en forme pour se cacher pendant la journée!

      Un quart d’heure plus tard, accroché à un brin d’herbe, je comprends mieux ce qui se passe !


      Son excuvie intacte atteste que la mue vient à peine de se terminer!


      La photo est explicite ! On voit très nettement l’ancienne enveloppe dont le bel insecte s’est extirpé ! Car vous le savez beaucoup d’insectes ne peuvent grandir qu’en muant, leur enveloppe de chitine manque de souplesse (sauf un peu sur l’abdomen) !Cette excuvie est encore dans la position où le phasme s’est installé il y a quelques heures !

      La nuit précédente de nombreux phasmes ont effectué leur mue imaginale ! Ils sont devenus adultes !


      Détail qui montre que l'adulte se tient à son excuvie pour attendre d'être sec et se mettre à l'ombre!

      Pourquoi y a-t-il cette concordance entre de nombreux insectes ! Je n’en sais rien ! Je n’ai jamais vu autant de phasmes, tous des Clonopsis gallica ! J’ en avais même un sur mon chapeau ! Quand je me suis rendu compte que quelque chose se promenait sur la bordure du chapeau , je l’ai enlevé et l’insecte a parcouru ensuite ma main et la manche de mon tee shirt ! Jamais je n’ai vu un phasme aussi véloce ! Ce type d’image sur ma main ou mon bras a surtout pour but de me donner la taille de l’insecte ! Revenu chez moi, je peux tranquillement mesurer mes doigts ou ma main !!!


      Après avoir fait un bout de chemein sur mon chapeau , puis sur ma main , ce joli phasme a été mis à l'abri dans un buisson de genêt!

      Pendant cette matinée j’ai vu au moins 12 phasmes, mon mari seulement 3 et pas les mêmes que moi, car nous avons chacun nos coins favoris !!

      Après avoir cherché un peu, en particulier sur ces pages très intéressantes , j’en arrive à penser que la nuit de dimanche à lundi, chaude, sans vent , ni orage a été favorable au « déshabillage » des phasmes !Imaginez l’insecte ayant sorti une de ses pattes, la moitié de de son corps, l’autre étant encore dans son ancienne enveloppe , emportée par un brusque coup de vent qui l’attache de son support ! Quelle catastrophe mortelle pour lui !

      Je suis donc ravie de voir que ces petits insectes se portent bien dans ces garrigues provençales !
      Présentation de clonopsis gallica:ici