mardi 27 septembre 2011

Decticus verrucivorus de toutes les couleurs.


Le Dectique verrucivore est une sauterelle commune et répandue dans bien des régions, mais surtout dans les prairies et les zones un peu humides. Chez nous, je la rencontre toujours en altitude. C’est ainsi que cet été entre 1600 et 2000 mètres j’en ai rencontré beaucoup. Et ce qui m’a étonné c’est la grande variation de couleurs qu’elles offrent.





Decticus verrucivorus: une femelle de couleur verte, couleur très répandue.

Verte ou brune sont les couleurs les plus répandues. Pour se fondre dans l’herbe, rien de mieux que d’être d’un beau vert.

Quand la saison avance, l’herbe sèche sur les pentes bien ensoleillées et le paysage prend une couleur bien différente. Dans ces régions il est normal de trouver des individus bruns.
En couleur brune: l'autre modèle de base du Dectique verrucivore.

Le Dectique verrucivore présente des caractères bien reconnaissables : c’est une sauterelle trapue de belle taille, quasi aussi grande que la Grande Sauterelle verte, mais avec ses ailes plus longues, cette dernière paraît encore plus imposante.

Appartenant à la famille des Dectiques , elle possède une paire de plantules libres sur les tarses postérieurs(3).
Tout de vert vêtu, pour ce modèle de Dectique verrucivore, les ailes ne sont pas tachées de sombre.

Le Dectique verrucivore, a des ailes courtes qui ne dépassent pas la pointe de l’abdomen et s’arrêtent bien souvent avant. Mais sur les tegmina on remarque souvent des motifs sombres de forme géométrique(2). Mais, ce n’est pas le cas chez toutes les Dectiques verrucivores voir ce modèle aux ailes uniquement vertes.

Autre détail, la carène médiane du pronotum s’étend sur toute la longueur (1)
La perte d'une aile supérieure permet de voir les ailes membraneuses

La longueur des ailes varie. Il existe des sous- espèces et la longueur des ailes qui couvrent ou non tout l’abdomen, est un des éléments à considérer.

Au cours de mes sorties en montagne,  il m’est arrivé de trouver une sauterelle, qui, ayant subi une attaque d’un prédateur, y a perdu une de ses ailes supérieures on voit alors les ailes membraneuses.
Un superbe rouge poru se faire remarquer!

Mais une couleur insolite aura attiré mon regard, à tel point que j’ai pensé avoir à faire à une espèce différente. Mais quand elle m’a bien pincé le doigt, mes doutes se sont envolés. C’est une constante chez les Verrucivorus que j’ai rencontré : dès qu’elles le peuvent, elles goûtent pour voir si elles peuvent grignoter le support !

Ce pronotum d’un rouge vif est magnifique. J’ai ensuite trouvé un exemplaire couleur lie de vin, certes moins voyant mais aussi original !
Plus discret: couleur lie de vin.

C’est une des espèces qui utilise au mieux toutes la gamme des couleurs mises à disposition par Dame Nature.
En cliquant, on voit plus grand!

Pour mémoire:voici l'article de présentation de Decticus verrucivorus

vendredi 23 septembre 2011

Pyrale du buis : chrysalide et papillon ( Diaphania perspectalis)


Après avoir découvert la chenille et la chrysalide de la Pyrale du buis dans mon jardin, j’ai fait un grand nettoyage et bien nourri mes poissons. Mais j’ai eu voulu voir à quoi allait aboutir cette chenille et j’ai ramassé des chrysalides à différents stades que j’ai mis dans une boîte. Et ce qui devait arriver, arriva, le papillon a émergé de son enveloppe. Sous étroite surveillance, l’imago a été photographié. Si ce n’était ses chenilles voraces responsables de gros dégâts sur le buis,ce qui est difficile à pardonner, l’adulte est un beau papillon.
Pyrale du buis: le papillon

D’une taille raisonnable,  ailes écartées on mesure 3,5cm , le corps fait 1,5cm.
Sa bordure marron entoure les ailes d’un blanc immaculé. En saisissant le papillon je me suis rendue compte qu’il perdait très facilement les écailles brillantes des ailes. Le corps est blanc aussi avec le bout de l’abdomen sombre.
Un abdomen brillant  terminé par des poils sombres pour la Pyrale du buis adulte.


Les chrysalides à différents stades. La chrysalide s’enferme à l’intérieur d’un cocon lâche entre deux feuilles de buis ou comme je les ai vues chez moi, dans une vieille feuille de chêne roulée en « cigare ». Elle est attachée à ce support par quelques fils au bout de son abdomen. Ces fils résistent quand on secoue la feuille, il faut un peu tirer  pour détacher l’insecte.

La  photo ci- dessous permet de voir une chrysalide au début de la métamorphose. Elle est retenue par le bout de l’abdomen, la tête pend vers le bas. On y distingue nettement les yeux bien ronds et de couleur noire.
Les yeux noirs du futur papillon apparaissent à travers l'enveloppe de la chrysalide.

J’ai vu ensuite une chrysalide très proche de l’émergence. On y distingue bien la bordure brune des ailes.
Pyrale du buis: une chrysalide proche de l'émergence.

Une chrysalide n’est pas inerte. Quand je l’ai manipulée pour la poser sur son support et tenter d’en faire une photo « parlante », elle a bien protesté en se retournant et en agitant l’abdomen, la partie pointue de la chrysalide.


Il faut dire qu’elle n’aime pas la pleine lumière, puisque toutes les transformations se font à l’abri de la lumière dans un cocon opaque de feuilles. Je ne sais pas si cela est lié au fait que ce soit un papillon nocturne. Les chrysalides de Machaon, de Gazé, de Petite tortue que j’ai vues étaient attachées simplement à leur support en pleine lumière.
Une enveloppe vide : la pyrale parvenue au terme de sa métamorphose a émergé.

Voilà, ce matin j’ai trouvé le papillon qui a émergé de la chrysalide photographiée hier soir.
Une fois le papillon sorti de son enveloppe, il reste cette coquille vide, translucide qui garde la forme qui laissait deviner l’imago !
En cliquant, on voit les photos en plus grand!

mercredi 21 septembre 2011

Anacridium aegyptium, le Criquet égyptien au stade juvénile.


L’automne approche et bon nombre d’orthoptères finissent leur vie. Sauterelles moins nombreuses ou criquets chanteurs se dépêchent de se reproduire.

Certains préfèrent attendre le printemps prochain. C’est le cas du Criquet égyptien (Anacridium aegyptium) , notre plus grand criquet(plus de 6cm pour la femelle) ! Normalement en Septembre on trouve des adultes qui vont hiverner et en avril se reproduire. J’ai retrouvé ce juvénile hier en examinant mon oranger !

Criquet égyptien juvénile début du mois d'août sur inflorescence sèche d'ail.

Au début du mois d’août, j’ai photographié un tout jeune criquet égyptien, se promenant sur une inflorescence d’ail. C’est dire qu’à ce stade il n’est pas encore bien grand. Sa couleur verte le rend bien visible, mais ses ailes ne sont  encore que des moignons !

L’exemplaire que j’ai vu hier est déjà bien plus grand, il fait près de 5cm, et ses ailes embryonnaires sont déjà plus développées.
Criquet égyptien juvénile, début septembre, bientôt adulte.

Il lui faudra encore au moins une mue pour arriver au stade adulte. Mais l’hiver n’est pas encore à nos portes, il a du temps devant lui. La douceur des journées et l’abondance de nourriture lui assure toutes les chances d’y arriver.
Ce qui est remarquable chez ce criquet ce sont bien sûr ses  grands yeux rayés verticalement, et chez ce juvénile on y voit même du bleu.Quel regard !
Dessus du pronotum du criquet égyptien juvénile.

Autre caractéristique c’est la forte carène centrale de son pronotum, que l’on voit bien, soulignée de jaune qui tranche sur le vert. Cette couleur verte lui permet de se dissimuler dans la végétation qu’il consomme. Adulte il est beaucoup moins coloré.


Portrait de criquet égyptien juvénile: un beau regard!
 
Chez l’adulte  on retrouvera la ponctuation plus claire sur le corps, elle est déjà présente chez le jeune insecte.
Ce criquet est surtout présent dans les zones méditerranéennes, mais aussi en Gironde, dans la Drôme, le Vaucluse et l’Ardèche.
Rappelons que bien que phyptophage, il n’occasionne pas de dégâts notoires ! Au printemps son vol cliquetant le distingue des oiseaux avec qui, sa grande taille pourrait prêter à confusion.
Criquet égyptien adulte, au mois d'avril , après son hivernage.
Pour rappel voici un exemplaire adulte, vu au mois d’avril, qui marque la période de la reproduction.
En cliquant sur les photos, il est possible de les voir en plus grand!

dimanche 18 septembre 2011

Diablotin ( larve d'Empusa pennata) de septembre!


L’Empuse est cet insecte à l’apparence étrange comme sortie d’un autre monde. Dans la garrigue, elle vit un peu à contre- temps. Alors que beaucoup d’insectes finissent leur cycle de vie à la  fin d’été, elle, elle le commence.
En effet c’est maintenant que l’on voit les jeunes empuses au stade larvaire. Elles viennent de naître, et vont faire une ou deux mues avant la mauvaise saison qu’elles passeront à l’abri de la végétation, subissant la pluie, le froid et parfois la neige.

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai vu ce petit diablotin se déplacer lentement dans la végétation sèche et grise  en pleine chaleur.
Diablotin début septembre.

J’avais déjà vu le diablotin"du printemps", celui qui avait affronté les rigueurs de l’hiver !

L’insecte adulte Empusa pennata, se reproduit à la fin du printemps et pond une oothèque contenant ses œufs. C’est d’un de ces œufs qu’est né le petit insecte que j’ai trouvé

Sa taille de 3cm est dû surtout à ses deux paires de pattes antérieures et à son corps longiligne.

Mais c’est sa tête qui est fascinante et j’ai essayé de lui tirer le portrait afin d’en voir les détails.
Portrait d'un diablotin , femelle.


C’est une femelle la base de ses antennes n’est pas épaissie comme le diablotin du printemps. On voit aussi que ces antennes montées sur une excroissance rigide, sont ensuite faits d’éléments de tailles variables qui les rendent très mobiles.

Entre les antennes cette pointe aiguë qui surmonte l’appareil buccal lui donne un air redoutable.

Les grands yeux sont glabres et d’un bel ovale régulier.

Grâce à la photo numérique je vois cette tête bien mieux qu’avec une loupe, quand on sait qu’elle fait moins de 5mm.
Détail de la tête étonnante de cette larve femelle d'Empuse.

 Chez le jeune insecte au stade larvaire l’excroissance qui surmonte la tête et qui en double la taille, n’est pas encore entièrement soudée au centre.

Souhaitons à cette toute jeune femelle, au début de ses dix mois de vie, de bien passer la mauvaise saison.
En cliquant on peut voir les images de cette publication en plus grand.

vendredi 16 septembre 2011

Sympetrum fonscolombii, le Sympetrum de Fonscolombe


Cette libellule est tout un symbole. L’été a été chaud et sec dans les régions le long de la Méditerranée. La conséquence visible en est la disparition totale de certains petits cours d’eau. Ce n’est pas exceptionnel mais toujours surprenant de pouvoir se promener dans le lit de la rivière sans y voir d’eau.

A proximité de cette petite rivière, il ne restait qu’un petit trou d’eau, une grande flaque en fait. Plus profonde que les autres, elle était plus remplie et de ce fait l’évaporation n’a pas été totale. Il devait en rester une dizaine de centimètres.

Ce petit mâle Sympetrum fonscolombii gardait les lieux. De plus autour de cette flaque il n’y avait que 3 brins d’herbe .Il était donc obligé de revenir sur cette fleur sèche, la plus solide du lot.

Sympetrum fonscolombii , mâle.
De plus, un Orthetrum, un autre mâle lui disputait la flaque. L’Orthétrum, ne se posait pas, mais survolait l‘eau et chaque fois le Sympétrum allait le chasser.

Dans les régions méridionales cette espèce n’est pas en péril, même si aux alentours de ce ruisseau les points de pontes sont peu nombreux.
En position d'attente et de surveillance du point d'eau.

Ce petit mâle en période de maturation, la couleur rouge s’intensifie progressivement, est bien reconnaissable à la base de ses yeux, de couleur bleue.

mercredi 14 septembre 2011

La pyrale du buis (Diaphania perspectalis)


En voilà une vraie peste ! Comme dans beaucoup de jardin j’ai un pied de buis. C’est une bouture du pied qui se trouvait dans le jardin de ma mère, qui était une bouture de celui qui se trouvait dans le jardin de ma grand-mère. Vous comprendrez que ce buis à une valeur toute sentimentale.
D’habitude c’est une plante tranquille dans laquelle se promène de temps en temps une punaise, mais jamais de trace sur les feuilles. Une belle plante bien saine. Jusqu’à ces jours-ci. Jamais je n’avais vu une feuille desséchée ou  entamée. En ce moment des feuilles sont évidées, d'autres sèches, des fils de soie , relient les feuilles et des crottes vertes sont bien visibles!


C’est étonnant les dégâts qui sont déjà visibles ! Et bien j'ai cherché  et découvert les responsables.
Dans le buis, voici, la coupable, une chenille de Pyrale du buis.


Il s’agit d’un papillon venu d’Asie, la Pyrale du buis de son nom scientifique : Diaphania Perspectalis.

Je ne vous les présenterai pas, car je ne l’ai jamais vue.
Déplacée sur une feuille de chêne pour qu'on puisse bien la voir!


Mais des chenilles et des chrysalides oui.
Bien sûr comme toujours les chenilles sont responsables des défoliations sur le buis.
Une jeune chenille et les dégâts qu'elle cause.


Elles ont pour habitudes de se cacher entre deux feuilles qu’elles maintiennent avec des fils de soie. Si on voit 2 feuilles collées, il faut les écarter et on y trouve des chenilles souvent au début de leur développement. La présence de crottes vertes collées aux feuilles est aussi un bon indicateur.


Les chenilles en fin de croissance sont plus visibles et très véloces. D’habitude les chenilles se déplacent lentement, celles-ci sont d’une rapidité étonnante pour échapper à votre regard.  Pour nous fuir, beaucoup de chenilles se laissent tomber au sol où elles sont alors plus difficilement repérables. Celles-ci, le font aussi mais restent attachées à un fil de soie qui les relie à la feuille qu’elle dégustait. De ce fait on peut les attraper facilement !
Une chrysalide de Pyrale du buis en début de métamorphose


Les chenilles sont vertes et avec des dessins noirs sur le corps. La tête est d’un joli noir bien luisant. Quelques grandes soies parsèment le corps. Elles ont la même apparence, que ce soit aux premiers stades ou aux derniers stades de leur développement. Seule la taille varie, mais aussi leur appétit qui grandit avec leur taille. Au départ elles mangent le parenchyme de la feuille, puis s'en prennent à l'intégralité de la feuille qu'elles évident tout simplement! 


 J’ai donc trouvé des chenilles à différents stades et des chrysalides. Ces bestioles sont malignes. Beaucoup de chrysalides se font dans la plante hôte. C’est aussi le cas pour certaines de ces Pyrales du buis. Deux ou trois feuilles de buis formées en cocon et la chenille se transforme.
Une chenille qui commence sa transformation en chrysalide


Mon buis se trouve à proximité d’un chêne de grande taille et des feuilles sèches de l’automne dernier sont tombées dans le buis. Ces feuilles sont aussi utilisées pour faire une belle enveloppe bien solide dans laquelle la chenille se métamorphose. Une feuille de belle taille a ainsi contenu 3 chrysalides.

A l'intérieur du cocon , une chrysalide et des capsules céphaliques .

D’habitude j’ai une très grande tolérance vis-à-vis de tous les insectes. Mais là, en peu de temps mon buis a été trop fortement attaqué alors je sévis ! Sans produit chimique, j’utilise la bonne vieille méthode manuelle. J’attrape les chenilles ( elles ne sont pas urticantes) mais je mets des gants, j’écarte les feuilles collées ensemble et les locataires sont livrés aux poissons qui se régalent ! Rien ne se perd !
Bien cachée à l'intérieur d'une vieille feuille de chêne


En trouvant ces chenilles je me suis renseignée sur cette Pyrale et voici un site qui est très clair.


L’invasion a commencé en Alsace et la voici déjà dans le sud de la France, puisque nous sommes à 15km de la Méditerranée et que d’autres cas sont signalés dans la région.
On devine déjà le papillon dans la chrysalide: 1, la tête; 2, les ailes.


Si comme moi vous avez un ou des buis dans votre jardin, surveillez- le pour détecter tout début de présence de la Pyrale du buis.

vendredi 9 septembre 2011

Terellia serratulae, petite mouche liée aux Cirses.


Le décor : un cirse, le  Cirse commun après moult vérifications, les feuilles, les épines, les capitules floraux .La plante fait bien presque 2 mètres de hait, heureusement que certaines fleurs sont plus basses .Des piquants partout. Pour faire les images, je suis  bien couverte car même à travers les vêtements les pointes des feuilles se font bien sentir.
Pour accéder aux fleurs et voir de près ceux qui s’y promènent, il me faut repousser certaines feuilles,  en écarter d’autres et parfois tenir la tige lorsque le vent secoue l’ensemble. Et moi-même en essayant de me placer au mieux je fais bouger l’ensemble.

Tout cela pour mieux voir cette jolie mouche aux yeux verts.
Sur une inflorescence de Cirse: Terellia serratulae femelle
Ce sont les yeux verts et irisés qui ont attirés mon regard.
J’ai d’abord vu la femelle et avec cet ovipositeur je suis allée chercher du côté des Tephritides. Mais dans cette famille, souvent les ailes sont tachetées. Or, ma mouche a les ailes dépourvues d’ornementation. Cela limite la recherche.
C’est ainsi que j’en suis arrivée à Terellia serratulae. Il y un autre membre de la famille qui lui ressemble c’est T. longicauda dont l’ovipositeur est bien plus long (plus long que les 3 derniers tergites).
Femelle Terrelia serratulae


Certains auteurs lient Terrelia serratulae à Cirsum eriophorum, le cirse laineux. C’est à cause de cela que j’ai vérifié l’identité de mes Cirses. Et il s’agit bien des Cirsium vulgare. Il se peut donc que les seuls présents dans mon jardin étant ceux –ci, l’insecte s’en contente.

Ce qui est encore plus étonnant c’est que j’essaie de bien observer les visiteurs de ces cirses, j’ai trouvé deux autres Téprhritides liés à cette plante, je les présenterai petit à petit. Il s’agit de :Urophorora stylata et Xyphosia miliaria.
Mâle Terrelia serratulae sur une jolie fleur du Cirse commun.

Pour conclure, Terrellia serratulae est une mouche, qui appartient à la famille des Téphritides, elle fait 5 à 6mm..
L’extrémité abdominale des femelles de la famille est  terminée par un ovipositeur entouré d’une gaine rigide, sclérifiée, c’est cette gaine que l’on voit  bien  et qui donne cette allure caractéristique aux mouches de la famille. L’ovipositeur, à l’intérieur est muni, ai-je lu, d’épines de chitine qui servent à forer le tissu végétal pour y déposer les œufs. Les larves se développent ensuite dans un nid de soie sur les têtes florales et passent ainsi l’hiver.
Le mâle de Terralia serratulae

Le mâle bien sûr en est dépourvu de cet appendice abdominal, c’est une manière facile de distinguer l’un ou l’autre.

La "finition" de cet insecte est très soignée : les yeux sont bordés de soies raides blanches, le corps est recouvert de plusieurs variétés de soies,les  tailles et couleurs varient. On voit bien les plus grosses qui sombres parsèment l’abdomen. Celles, beaucoup plus petites et claires sont implantées très densément sur le thorax.
Couple de Terrelia serratulae, en haut la femelle.

Dans mes Cirses, je vois bien plus de femelles que de mâles.J'ai lu qu'ils étaient territoriaux et se chamaillaient avec d'autres mâles qui osaient s'installer sur leur capitules floraux! C'est sans doute la raison qui explique que je n'en vois qu'un seul .Il a dû chasser tous ses congénères!

A sa toilette!



Une scène classique : la toilette du petit matin!
Ce sont des observations fort intéressantes bien que fort piquantes! Le monde du Cirse!
A découvrir!

mercredi 7 septembre 2011

Guêpiers(Merops apiaster): le grand départ

Meripos apiaster: le guêpier d'Europe


Les guêpiers quittent nos régions.

C’est la fin de l’été ! Même si le calendrier fixe la date au 21 de ce mois, pour moi, le passage migratoire des guêpiers est plein de nostalgie. Cela signifie que ces beaux oiseaux venus se reproduire dans notre pays entre autres, prennent le chemin de l’Afrique. Finis les cris joyeux dans le ciel de ces  oiseaux les plus colorés de notre paysage.

Si dans ma région, les guêpiers n’utilisent plus de sites de nidification, c’est toujours une zone de passage. D’ailleurs au fort de laRevère des ornithologues s’installent pour étudier le flux migratoire des oiseaux qui passent dans la région pour rejoindre Gibraltar et passer en Afrique.
Avec une belle cigale: une proie capturée en vol.

Ces quelques images datent du mois de juillet d'années précédentes.




Guêpier est leur nom parce qu’ils consomment de nombreux hyménoptères (guêpes et aussi abeilles) mais aussi une grande variété d’insectes. Comme ici les nombreuses cigales qui égaient les chaudes journées. Rappelons que les guêpiers attrapent les insectes en vol, quand ils ne sont pas trop gros, ils les avalent en vol ou posé sur une branche. Quand la proie est trop grosse, elle est assommée avant d’être ingurgitée. Mais sur les sites de nidification on voit les adultes avec des proies pour nourrir la femelle ou les jeunes.
Un juvénile: son oeil est noir, son plumage moins coloré.
Les jeunes sont maintenant aptes à prendre leur vol .On les reconnaît à leur plumage plus sombre, moins chatoyant et surtout à la pupille de leurs yeux noire, au lieu d’être brune pour les adultes. Il manque encore quelques grandes plumes pour parfaire le portrait.
Sortis du terrier en juillet, ils ont appris à se nourrir et sont maintenant capables de commencer le dangereux voyage  vers l’Ouest africain (Sénégal,Ghana, Nigeria) où hivernent les oiseaux  originaires d’Europe de l’Ouest.
Bon voyage les amis !

dimanche 4 septembre 2011

Ephippiger terrestris avec leurs spermatophores

Fin août, début septembre est la pleine saison de reproduction des sauterelles surtout en altitude où la saison est un peu plus tardive qu’en plaine. C’est ainsi que j’ai vu beaucoup de femelles se promener avec leur spermatophore. Alors que chez d’autres espèces il est peu volumineux, j’ai noté chez ces Ephippigger un spermatophore très important et surtout la masse gélatineuse qui contient les spermatozoïdes est vraiment importante. J’ai aussi trouvé un mâle au petit matin qui avait gardé une trace de son activité nocturne.
Ephippiger terristris mâle

Et c’est l’occasion de détailler un peu plus son anatomie et de mettre une image sur un vocabulaire qui ne nous est pas toujours familier. On parle dans les critères d’identification de l’épicrocte. La définition donnée en est : Plaque sur-anale, partie dorsale du onzième segment abdominal.

Détail de l'abdomen du mâle.


Grâce à la dilatation des parties terminales de son abdomen pour délivrer le précieux sperme dans son enveloppe gélatineuse on voit distinctement cet épricrocte(2) ! Le détail de l’addomen nous donne à voir les cerques(1) dont la forme, la taille et la place de la dent donnent de précieuses indications Ces indications nous aident à définir l’espèce d’Ephippiger que nous voyons. Ici il s’agit d'Ephippiger terrestris très répandue dans le Sud- est et en particulier dans la zone des montagnes comprises entre 1000 et 2000 mètres.
Femelle Ephippiger terrestris avec son spermatophore.


Chez la femelle un des critères à observer est la longueur de l’oviscapte : plus de 3 fois la taille du pronotum pour terrestris. Ce qui est bien le cas des exemplaires observés. Pourvu de leur volumineux spermatophore les femelles se promènent sur les plantes et de temps en temps en consomment une partie. J’ai assisté à cette gymnastique, la sauterelle se plie en deux pour atteindre le bout de son abdomen. Mais son poids, fait osciller dangereusement la frêle plante sur laquelle elle déambule, et vous aurez compris que pour la photo,...c'est raté.




Femelle Ephippiger qui vient de croquer une partie de l'enveloppe du spermatophore.
  On voit aussi que la différence de couleur et d’apparence entre la partie contenant , blanche et gélatineuse qui sera consommée et la partie plus jaune contenant les spermatozoïdes. J’ai observé une fois un accouplement : il avait lieu dans les herbes et le spectacle bref n’était pas photographiable. Les Ephippigéres passent la nuit près du sol, à l’abri des herbes. Ce n’est que lorsque la matinée est déjà bien entamée qu’elles commencent l’ascension des plantes et plus elles sont épineuses, plus elles leur plaisent !


Détail du spermatophore.


Dans les zones que je parcours ce sont des chardons, des échinops ou des cirses. Cela permet de bien les observer et de les photographier. Ce qui m’a étonné c’est l’importance de la masse gélatineuse qui forme le spermatophore .Chez d’autres espèces, elle est bien moindre et une heure après l’accouplement toute trace a disparu. Il reste encore à ces dames de pondre ensuite leurs œufs pour que l’an prochain nous ayons encore le plaisir de voir ces grosses Ephippigères crapahuter dans la végétation.


Pour en savoir un peu plus sur ces Ephippigéres, c'est ici.

jeudi 1 septembre 2011

La Succise des prés en fleurs, un régal pour les papillons

En cette fin d’été, il y a peu de fleurs dans nos régions méridionales. De plus, contrairement à d’autres régions, nous avons eu peu de pluies.
Alors, quand dans une prairie on voit les nombreuses fleurs bleues de la succise, on est immanquablement attiré.
La Succise des prés, Succisa pratensis merveilleusement décrite ici.
Et nous ne sommes pas déçus : des papillons de toutes tailles et couleurs virevoltent, se posent, repartent .Un vrai festival.
J’ai essayé de faire le catalogue des papillons qui sont venus s’y nourrir. Sur une durée d’une heure trente voici quelques lépidoptères de saison .
Bien sûr il y a aussi d’autres insectes sur cette plante, en premier les abeilles, de nombreux bourdons, des punaises et même des sauterelles.
La Succise des prés a donné son nom à un papillon : le Damier de la succise, parce sa chenille se nourrit de cette plante. Le papillon quant à lui, a  fini  son cycle de vie adulte et n’est plus présent en cette fin de mois d’août.
Le Flambé
Le plus grand : le Flambé (Iphiclides podalirius), bien connu avec ses deux appendices qui trompent bien souvent le prédateur.


Le Moyen nacré

Des papillons de couleur orange ! Ils sont deux qui se différencient par la taille : le plus grand le Moyen nacré (Fabriciana adippe)


Petite violette

Le plus petit des papillons orange : la Petite violette (Clossiana dia).

Le Sylvandre.

Un grand modèle aussi qui reste le plus souvent sur le sol ou sur les arbres, c’est bien la première fois que je le photographie se nourrissant : le Sylvandre (Hipparchia fagi).


Joli ! Fluoré ou Soufré?



Un casse tête.. j’hésite entre le Fluoré( Colias alfacariensis) ou le Soufré (Colias hyale) car la bande marginale est réduite à une ou deux taches noires .

Pyrgus armoricanus

Pyrgus armoricanus, une Hespérie aux antennes rousses.

Comma

Le Comma (Hesperia comma), de la même famille.


Bleu nacré mâle

Le merveilleux Bleu nacré (Polyommatus coridon)

Moiré automnal

Un moiré de saison, le Moiré automnal (Erebia neoridas)

Mégère

La Mégère (Lasiommata megera).

Demi-deuil

Le bien connu et répandu Demi-deuil (Melanargia galathea).

Procris

Le joli petit Procris (Coenonympha pamphilus)

Voici donc ce catalogue de douze espèces vues sur cette jolie petite fleur bleue ! Son nom: la Succise des prés!