Ephippiger terristris mâle |
Et c’est l’occasion de détailler un peu plus son anatomie et de mettre une image sur un vocabulaire qui ne nous est pas toujours familier. On parle dans les critères d’identification de l’épicrocte. La définition donnée en est : Plaque sur-anale, partie dorsale du onzième segment abdominal.
Femelle Ephippiger terrestris avec son spermatophore. |
Chez la femelle un des critères à observer est la longueur de l’oviscapte : plus de 3 fois la taille du pronotum pour terrestris. Ce qui est bien le cas des exemplaires observés. Pourvu de leur volumineux spermatophore les femelles se promènent sur les plantes et de temps en temps en consomment une partie. J’ai assisté à cette gymnastique, la sauterelle se plie en deux pour atteindre le bout de son abdomen. Mais son poids, fait osciller dangereusement la frêle plante sur laquelle elle déambule, et vous aurez compris que pour la photo,...c'est raté.
Femelle Ephippiger qui vient de croquer une partie de l'enveloppe du spermatophore. |
Détail du spermatophore. |
Dans les zones que je parcours ce sont des chardons, des échinops ou des cirses. Cela permet de bien les observer et de les photographier. Ce qui m’a étonné c’est l’importance de la masse gélatineuse qui forme le spermatophore .Chez d’autres espèces, elle est bien moindre et une heure après l’accouplement toute trace a disparu. Il reste encore à ces dames de pondre ensuite leurs œufs pour que l’an prochain nous ayons encore le plaisir de voir ces grosses Ephippigères crapahuter dans la végétation.
Pour en savoir un peu plus sur ces Ephippigéres, c'est ici.
Merci Lucie pour ton article très intéressant!
RépondreSupprimerSur ton blog il manque la photo "Détail de l'abdomen du mâle Ephippiger terrestris" (visibme dans Google Reader).
superbe , très intéressant et instructif , une descendance bien assurée
RépondreSupprimerFormidable observation que j'ai pourtant tenté de faire chez moi mais sans succès!
RépondreSupprimerJ'imagine que les frelons arrivent avant moi!!
Je plaisante, sinon il n'y aurait d'Ephippigères l'année suivante!
Et quel oviscapte!
En plus tu gâte avec de bien belles photos!
Bonne soirée, Lucie!
= Tes photos sont superbes. Merci pour toutes ces précisions. Bonne soiree. Diane
RépondreSupprimerQuelle patience!
RépondreSupprimertrès belles images et explications!
Je l'ai déjà dit, je pense que personne n'a jamais montré la reproduction de ces orthoptères avec autant de précisions. J'imagine que tes publications ne passent pas inaperçues chez les spécialistes moins habiles question images...
RépondreSupprimerC'est vraiment bien expliqué et très intéressant ton article les noms pas toujours faciles à retenir mais on finit par y arriver.
RépondreSupprimerCette année je' n'ai pas vu beaucoup d'insectes par rapport aux autres années peut-être que je regarde un peu moins aussi.
Bises
Merci pour cet excellente description de l'ephippigère des vignes à laquelle j'apporte mon témoignage.
RépondreSupprimerJe suis exploitant agricole à Générac au sud de Nîmes (vignes, abricotiers, oliviers). Actuellement,début juillet, nous pouvons déjà observer des milliers d'ephippigères: il y en a 2 à 6 individus par mètre carré, sur plusieurs hectares, dans les boussailles (ronces, genêts...), dans les oliviers et surtout dans les abricotiers; on peut trouver entre 50 et 100 individus sur un seul abricotier. L'ephippigère adore l'abricot: nous avons plusieurs tonnes d'abricots détruits par eux.L'ephippigère des vignes résiste trés biens aux insecticides autorisés en agriculture (decis, etc..) qui doivent respecter les abeilles, cigales, coccinelles, et autres prédateurs utiles. Il est exact que l'ephippigère ne monte que rarement à plus de 2,5 m du sol, ce qui est dommage car nous avons aussi des chenilles processionnaires dans les grands pins, mais leurs nids sont en général beaucoup plus hauts. En conclusion, pour nous qui en avons des dizaines de milliers qui attaquent nos abricots et nos vignes, l'ephippigère est un ravageur redoutable.
Merci beaucoup de votre très intéressante contribution.
SupprimerJe suis très contente de votre point de vue d'agriculteur soucieux de l'environnement et je comprends que vous ne voyiez pas cette sauterelle avec plaisir s'en prendre à vos fruits.
Vous semblez dire que cette pulultation est régulière, année après année.Ici, dans les garrigues que je parcours où la nourriture est bien moins abondante que dans des parcelles cultivées, nous ne voyons que de temps en temps ces sauterelles en grand nombre et cette année par exemple , elles sont très discrètes.
Je souhaite que vous puissiez trouver une solution qui protège à la fois vos fruits et le milieu .
Chez nous les chenilles processionnaires sont aussi en expansion , mais par exemple dans les alentours les mésanges charbonnières ( que nous protégeons en hiver en leur offrant des mangeoires bien garnies) se chargent d'une partie de leur élimination