dimanche 4 juillet 2010

Pièges mortels dans la lavande!

Non ce n’est pas le titre d’un polar ! Mais ce qui attend certains et certaines gourmandes qui pensaient faire un bon repas dans ces jolies fleurs, symbole de l’été provençal !
La lavande embaume le jardin surtout aux heures matinales et abeilles, papillons et insectes se précipitent, attirés par cette promesse de nectar ! Les abeilles domestiques ou solitaires et même les gros bourdons sont les visiteurs les plus nombreux !
Mais cachés derrière les fleurs d’autres visiteurs attendent patiemment ! Qu’attendent –ils ?
L’heure du repas !


La réduve irascible a trouvé son repas de la journée: une belle abeille mellifère!

Et parfois, l’attente est longue, très longue même ! Ainsi cette réduve, grosse punaise muni d’un rostre impressionnant a attendu toute la journée d’hier ! Je l’ai vu, le matin , à midi, elle était encore en train de se promener sur cette inflorescence, n’ayant rien à se mettre sous la dent, euh non , le rostre faut –il dire !!
Et ce matin , la réduve irascible(Rhinocoris iracundus), avait enfin son petit déjeuner ! Hélas, c’est une abeille domestique qui a été prise dans cette attaque mortelle pour elle !


Synaema globosum, l'araignée Napoléon, est coutumière de ces attaques contre les abeilles!


Les araignées sont nombreuses à attendre le repas dans cette plante !
L’araignée napoléon(Synaema globosum) reconnaissable, au bicorne de l’empereur qu’elle porte sur l’abdomen, est une habituée de mon jardin où elle décline en plusieurs coloris !Cette fois c’est la dame en jaune qui a piégé une abeille !


Un criquet attrapé par une araignée, c'est rare!

Mais c’est madame Misumena vatia qui a le repas le plus surprenant à mes yeux ! Un criquet ! Rarement je vois des criquets , ces habiles sauteurs, se faire attraper ainsi à plus de 50 cm du sol !


En attente de repas!

En voilà une autre qui attend toujours ! Cette Xysticus n’est pas une adepte du bronzage matinal, mais espère bien trouver une butineuse étourdie s’approcher de ses pattes !
Ainsi se poursuit la vie dans la lavande, les uns nourrissant les autres !

jeudi 1 juillet 2010

Macareux moine( Fratercula arctica): le nourrissage de l'oisillon!

Aux Shetlands, la nidification des macareux se poursuit ! Un œuf est pondu au fond du terrier et couvé !
Sur certains sites comme à Sumburgh, la RSPB, la société royale de protection des oiseaux est présente et a installé une caméra dans un terrier ! Quand l’oiseau couve, il somnole, s’occupe de sa toilette et patiente ! L’incubation dure entre 39 et 43 jours !
La présence des macareux est liée à la nourriture disponible, en particulier des petits poissons tels les lançons que consomment ces oiseaux ! Or cette ressource est aussi utilisée pour nourrir les saumons dans les fermes marines installées dans ces fjords ! A tel point qu’il y a eu une baisse de la présence des macareux sur ce site! Suite à quoi, une charte est signée avec les pêcheurs éleveurs de saumons pour un partage de la ressource avec les oiseaux ! Et depuis la fréquentation du site par les macareux remonte !
La présence massive de colonies d’oiseaux atteste de la richesse en nourriture d’une zone !

Séance d'étirement sur l'eau!

Un spectacle fantastique consiste à voir le macareux revenir à son terrier avec de nombreux poissons destinés à la nourriture du poussin ! C’est pourquoi, l’an passé nous avions refait un séjour fin juin sur la côte Est à proximité d’Edimbourg, où l’on peut se rendre sur l’île de May ( quand la météo le permet…et ce n’est pas tous les jours ! )
Le poussin ne sort pas du terrier jusqu’au moment où il prendra son envol et accompagnera ses parents en mer. Cette période dure entre 38 et 45 jours! Donc pas d’images d’un petit macareux ! Mais aux abords de l’île les parents sont en mer et se laissent balancer par la houle entre deux parties sérieuses de recherche de nourriture ! Des séances d’étirement permettent de se remettre des positions recroquevillées dans l’étroit terrier.


Vol rapide, le bec chargé de poissons !

Quelques précisions à propos de la taille du macareux : il pèse en moyenne de 320 à 480g ! Et mesure30cm avec une envergure d’environ 60cm.C’est un des petits occupants des falaises ! Ce qui le rend bien vulnérable vis à vis des goélands et des labbes, prédateurs puissants !


Une belle pêche!

Avant de rentrer dans le terrier avec sa pêche, l’oiseau fait une longue pose ! Ce qui nous permet de rendre compte de sa virtuosité de pêcheur d’abord, et ensuite de son habileté pour transporter tous ces poissons dans son large bec !


Une pose pour observer ce qui se passe autour du terrier!

Mais ce bec si particulier, possède à l’intérieur du palais des « petites pointes résistantes , dirigées vers l’arrière, et la langue puissante est râpeuse et sillonnée …….De plus, les mandibules supérieure et inférieure exercent l’une sur l’autre une pression égale sur toute la longueur du bec , et pas seulement à l’extrémité ;maintenir tout un rang de poissons devient un jeu d’enfants… » Le macareux moine et autres alcidés d’Europe ; Laurent Cocherel et Sylvain Mahuzier , Delachaux et Niestlé.


En voilà deux qui ont bien travaillé!

Ce qui nous donne ces jolies images de macareux moines attendant d’aller porter le repas à leur poussin.On remarquera que la taille et la nature des poissons changent.

Ce seront les dernières de ce reportage sur l’oiseau emblème de la LPO ! Passer du temps au milieu de ces colonies d’oiseaux marins reste parmi mes meilleurs souvenirs de vacances !

Rappel des précédnts articles consacrés au sujet
Quand le macareux moine vient à terre
Macareux moine: l'aménagement du logis

samedi 26 juin 2010

Rencontre avec les insectes de la garrigue!

Cela faisait un bon moment que je n’étais pas retournée dans la garrigue que je parcours régulièrement dans mon secteur à 650 m d’altitude !
Les pluies printanières ont fait pousser l’herbe et les fleurs ! Le paysage généralement déjà sec à cette époque, est encore bien vert et les orchis pyramidaux atteignent des tailles importantes !
Dans l’herbe, les ascalaphes ont changé ! Au mois de mai, ce sont les ascalaphes Libelloides coccajus qui se chauffent accrochés aux herbes !Il n’en reste plus qu’un , mais les Libelloides longicornis les ont remplacés.
Leurs ailes brillent comme l'or au soleil du matin et ondulent sous le léger vent !
Pas question de leur tirer le portrait, déjà bien réveillés, ils filent avant que je ne sois proche !


Accroché à son herbe, cet Ascalaphe faisait la grasse matinée!

Mais parfois la chance sourit au photographe ! Dans un petit coin un peu abrité, une retardataire s’accroche à une brindille et le vent berce cette dormeuse ! Impossible d’en faire une photo tant le mouvement est important. Je commence par tenir le brin d’herbe à la base !
Et petit à petit ma main gauche remonte à proximité de l’ascalaphe ! Tant que les ailes sont collées contre le corps, rien ne bouge ! Mais je souhaite un bel éclairage et j’expose la petite demoiselle aux rayons du soleil !


Chauffée par le soleil, elle fait le plein d'énergie!

Et là, c’est comme si j’avais tourné la clé de contact de la voiture ! Tout se met en route ! Les ailes sont écartées pour capter au mieux l’énergie solaire ! Cela dure quelques secondes et petit à petit, le moteur tourne, les ailes vibrent d’abord doucement et de plus en plus vite ! Et hop, on s’envole !


Les ailes vibrent très rapidement , juste pour se dégourdir avant l'envol!

J’ai dans la suite de ma promenade refait la même expérience ! J’avoue que cela rend la photo difficile car tenir l’appareil d’une main et orienter avec douceur l’insecte pour avoir un joli fond, est un exercice très particulier.
Libelloides longicornis, l’Ascalphe commun se rencontre à partir du mois de juin et ce jusqu’en août !

Et c’était sans doute un jour favorable ! J’ai rencontré ensuite une jolie sauterelle Barbitiste fischeri ! La femelle adulte a fait un petit tour sur ma main que je lui ai présentée alors qu’elle souhaitait se cacher dans son buisson de genêts !


Barbitistes fischeri femelle qui se promène sur mes doigts!

Je n’ai compris qu’en regardant les images pourquoi elle était moins prompte à sauter que ses copines ! Elle a perdu une de ses grandes pattes sauteuses ! Et comme c’est une espèce qui n’a que des ailes réduites, elle ne peut pas s’envoler ! Je suis contente de constater sa présence en nombre en compagnie des Ephippiger.

Les Zygènes sont aussi à la fête quand il fait du soleil !


Zygaena loti se réchauffe au soleil.

Et c’est avec l’une d’elle qu’aura lieu ma troisième rencontre ! Le scénario est toujours le même. A l’ombre, Zygaena loti est au repos et n’a pas assez d’énergie pour s’envoler ! C’est ainsi que je peux la faire passer de son reposoir, une fleur, à mon doigt ! Mais tournée vers le soleil, elle fait vite le plein d’énergie, et adieu Lucie… !


Au repos, trompe enroulée, elle attend le moment favorable.

La Zygène de la Millefeuille est présente presque partout, là où se développe sa plante hôte qui pousse sur sol calcaire. Ses pattes ont une jolie couleur beige. Avec ses ailes écartées se préparant au vol, on peut voir ses ailes postérieures entièrement rouges bordées d’une fine frange noire.
Quelle belle matinée , n’est- ce pas ?

Rappel
Ici on présente la sauterelle Barbitiste fischeri

jeudi 24 juin 2010

Macareux moine( Fratercula arctica):aménagement du logis!

Venir à terre pour ce petit prince des mers, signifie fonder une famille ! En fait, il commence par retrouver sa partenaire et surtout son terrier ! Les macareux reviennent à leur terrier d’une année sur l’autre ! Les jeunes devenu matures cherchent aussi un logis à proximité de leur lieu de naissance. D’où parfois une certaine crise du logement et de nombreuses précautions à prendre !

Des herbes sèches , d'autres encore vertes pour garnir le fond du terrier!

Les macareux sont fidèles et les couples se reforment .Si l’un d’eux disparaît au cours de l’hiver, celui qui dispose d’un terrier retrouvera vite un ou une compagne.

On commence par nettoyer l’ancien logis ! Et ensuite il est garni pour en faire un nid douillet pour l’unique poussin qui y grandira.


On chasse le lapin et on occupe vite les lieux!


Cela donne l’occasion d’observer l’oiseau arrachant des herbes, et c’est parfois difficile à tel point que dans le feu de l’action, on se retrouve les 2 fers en l’air ! Ce sont des scènes qui me font rire et j’en oublie de les photographier ! Selon les endroits les oiseaux utilisent les terriers creusés par les lapins et vont même jusqu’à expulser le locataire légitime, qui n’a pas l’air de trop s’en plaindre !


Terrassier et aménageur, voilà qui salit les belles plumes, vite on va se laver!

Faire le ménage est salissant surtout quand le fond du logis est humide ! Alors on se nettoie et on court prendre un bain !


Creusés dans la pente , les terriers ont une entrée parfois périlleuse! Qu'importe, on y tient !

Une fois le nid préparé il s’agit de le garder! Si un couple doit creuser un terrier de A à Z ! Eh bien il y passera tellement de temps qu’il n’aura plus de temps à consacrer à la reproduction !


On admire le paysage et on garde les lieux!

Alors vous comprendrez que logis est précieux ! Pas question de le laisser sans surveillance!


"Que je suis contente de retrouver mon petit mari "

Les retrouvailles du couple se manifestent par des becs à becs très amusant à observer !Et il est plaisant de regarder ces couples se faisant des mamours dans le décor de fleurs roses des armoises maritimes qui explosent en cette saison sur les sommets de certaines falaises.

Voilà, c'est la fin du second épisode!

mardi 22 juin 2010

Tettigonia viridissima, la grande sauterelle verte est adulte !

Dans le jardin la vie continue ! Et voilà déjà les premières sauterelles adultes ! Ce sont les grandes demoiselles vertes qui sont prêtes à assurer la continuité de leur espèce ! Et elles sont nombreuses dans les hautes herbes !
Mâles et femelles sont au rendez –vous !

Voilà une grande sauterelle verte à pattes jaunes qui se régale des graines ailées du chardon!

Ce matin j’en ai rencontré plusieurs sur les pieds de chardon qui poussent au milieu de la zone de grandes herbes que je réserve aux insectes et plus particulièrement aux sauterelles et je puis dire que cela fonctionne très bien !Nous avions coupé ces hautes herbes à l’automne et depuis on n’y a pas touché ! Certaines graminées ont atteint une belle taille et se fanent maintenant ! Je me suis tracé quelques chemins dans cette jungle et les insectes y sont nombreux.
Je n’ai jamais vu autant de ces grandes sauterelles vertes !


Un mâle qui se restaure: on aperçoit les cerques qui ornent son abdomen.

Quand on est gentil avec elles, elles ne s’enfuient pas tout de suite, surtout si elles ont un bon repas devant elles ! Ensuite elles se déplacent en marchant et dernier recours elles s’envolent ! Alors que d’autres espèces prennent leurs jambes à leur cou dès qu’elles aperçoivent l’ombre d’un bipède !


Un autre mâle qui goûte les fleurs!

J’ai surtout été très contente de retrouver la variété aux pattes jaunes que j’avais vue l’an passé !Comme c’est une femelle que l’on reconnaît à son bel oviscapte, j’espère qu’elle trouvera un copain et que les petits continueront à fréquenter mon jardin ! C'est elle qui figure sur la première photo, le nez dans l'inflorescence sèche du chardon! Un joli décor pour une belle dame!


Une femelle de couleur verte qui vient de finir son repas, des graines encore collées à ses pattes!

Toutes les sauterelles Tettigonia viridissia ne sont pas encore adultes ! On trouve nombre de juvéniles qui se cachent dans les herbes ! Elles ont intérêt à se cacher pour ne pas être la proie des oiseaux par exemple ! Tandis que les adultes de belle taille craignent moins et sont surtout à la recherche d’un partenaire pour continuer l’espèce !L'insecte ci-dessous aura encore une mue à faire pour terminer sa croissance.Elle est en actuellement au sixième et avant- dernier stade de sa croissance!


Dans l'herbe , on se cache et si le photographe veut écarter les brins gênants, on s'enfuit vite fait!


Vous savez que l’on rencontre ces belles sauterelles partout en France et vous pourrez bientôt entendre les mâles pousser leur puissante stridulation !

Un petit rappel : l'article consacré à la Grande sauterelle verte!