vendredi 30 avril 2010

Bon 1er Mai , avec des fleurs de Provence!

En ce 1er Mai, jour du muguet porte bonheur, je souhaite offrir à mes lecteurs et amis, de jolies fleurs printanières.
J’ai rencontré l’Ophrys de Provence en me promenant à la recherche …de papillons !


Une fleur de l'Ophrys de Provence.

C’est ainsi que je me suis interrogée sur l’identité de cette jolie petite orchidée !
Il existe sur notre beau territoire des Ophrys régionaux : O. d’Argenson,(du massif d’Argenson en Charente Poitou), de Catalogne, de Marseille, de Saintonge, des Corbières, du Gers, du Grésivaudan.

Dans la série des orchidées régionales il existe aussi un Orchis provincialis !


L'Orchis de Provence existe aussi en version rose!

Cette jolie fleur qui peut aussi avoir une délicate couleur rosée, se dressait en bordure d’une petite zone boisée, récemment débroussaillée ! J’ai admiré sa délicate robe claire ponctuée de quelques points roses.
Il existe aussi beaucoup d’Orchis régionaux, tels ceux de la Brenne, de la Corse, de Savoie, des Pyrénées, du Dauphiné et même un Orchis de Laponie !!


Une fleur de l'Orchis provincialis, en détail .

Puissent ces délicates fleurs ensoleiller votre mois de Mai !

mardi 27 avril 2010

Sur le lilas: rainette, papillons et punaises!

Après l’automne humide et l’hiver froid que nous avons eu, mon lilas se porte à merveille et me gratifie de nombreuses fleurs et d’un parfum bien agréable !
Il attire aussi bien des visiteurs !
J’y vois souvent une ou deux petites rainettes méditerranéennes installées sur une feuille à 50 cm ou 1 mètre du sol ! Mais là, l’une de mes petites locataires avait carrément choisi le point le plus élevé de l’arbuste ! A tel point qu’il m’a fallu aller chercher un tabouret pour la photographier !


"Perchée là-haut, je pensais être à l'abri des paparazzi!!"

Et ensuite, elle y a passé la journée sans bouger de cette feuille appuyée sur une belle inflorescence parfumée, se tournant seulement légèrement au fil des heures ! Le lendemain je ne l’ai pas revue à cet endroit, elle a dû être suffisamment balancée par le léger vent qui inclinait parfois dangereusement la branchette encore bien souple du lilas !


"Moi j'admire le paysage!"

Deux jours plus tard voici deux petites rainettes collées sur des feuilles de l’arbuste qui pendent verticalement. Grace aux ventouses de leurs pattes elles peuvent ainsi se tenir scotchées sur un léger support et se laisser bercer par la brise !


"Oui, oui, je tiens bien sur ma feuille"
Dans la journée les fleurs ont ensuite eu la visite de jolis papillons !
Tel ce joli mâle de l’Aurore(Anthocharis Cardamines) .Il patrouille régulièrement dans le jardin avec 2 ou 3 de ses congénères, à la recherche d’une compagne.


Un joli mâle d'Aurore!

Voici le très présent Citron de Provence(Gonepteryx Cleopatra), papillon très commun, mais qui refuse obstinément d’ouvrir ses ailes pour montrer sa jolie tache jaune soutenue sur l’aile antérieure, ce qui le distingue de son cousin , le Citron de couleur uniformément jaune. C’est un des papillons à la plus longue durée de vie. Les papillons que nous voyons en ce moment sont nés l’été dernier et ont supporté les rigueurs de l’hiver pour reprendre leur vol depuis l’arrivée du printemps.


Le Citron de Provence qui se prend pour une feuille: c'est raté!


Et une première dans mon jardin : cela fait quelques jours que ce vieux Paon du jour(Inachis Io) vient se promener dans le jardin ! Les couleurs sont passées et les ailes un peu abîmées, mais je suis contente de voir ce joli papillon commun dans toute la France se promener sur le lilas après son hivernation.


Une bonne surprise: un Paon du jour bien usé!

Parmi les autres visiteurs du lilas voici les punaises. Rhaphigaster nebulosa est grise et ne se remarque pas trop ! C’est dans le lilas que je l’avais aperçue une première fois au mois de novembre ! Là, elle a passé l’hiver dans un abri et elle revient sur son endroit favori ! C’est une phytophage et elle ne dédaigne pas parfois de consommer des cadavres d’insectes ! Seule représentante du genre Rhaphigaster en Europe.


Rhaphigaster nebulosa: une punaise grise!

Et pour finir partiellement la ronde des locataires du lilas voici Oxythyrea funesta, qui mange les fleurs de biens des arbres ! On la trouve partout, sur les fleurs des fruitiers, sur celle des champs et à l’intérieur des arums, des iris ! Tout ce est fleur convient à son appétit ! Celle-ci avait le mérite d’avoir de jolis reflets, ce qui lui a valu de figurer ici !


Un Cétoine au solide appétit!

Bien entendu le lilas est visité par de nombreuses abeilles et aussi de petites araignées ! Ce matin j’y ai vu la première cétoine dorée, mais quand j’ai écarté les feuilles histoire de mieux la voir, et s’est laissée choir à l’intérieur de l’arbuste ! Tant pis, elle ne figurera pas dans ce billet !
Il suffit de s’arrêter quelques instants devant un parterre de fleurs ou un arbuste pour y découvrir tout un joli petit monde.

vendredi 23 avril 2010

Faire-part de naissance par Monsieur Parus major : la mésange charbonnière.



« Je suis papa !!Je suis papa !

Voilà j’ai tout dit. Je n’ai pas le temps de vous en raconter plus, je suis très très occupé ! Et oui, chez nous c’est l’égalité des sexes : faut que je bosse pour nourrir ma nichée.
Lucie vous racontera la suite ! Dans 3 semaines je me reposerai, mais avant j’ai bien des vols à assurer ! »

Bon, puisque monsieur la mésange charbonnière est bien occupé je prends volontiers le relais pour vous raconter ce qui se passe !
Voilà 3 ou 4 jours je vois une mésange charbonnière avec une chenille dans le bec qui gesticule sur l’olivier ! Ce qui ne manque pas d’attirer mon attention ! Le voilà qui rentre dans le nichoir installé non loin ! Voilà me dis-je, la nouvelle génération se prépare ! Puis plus rien.
Un ou deux jours plus tard, je vois un adulte sortir avec un morceau de quelque chose de blanc dans le bec ! Un bout de coquille !
Explications : la première fois le mâle ravitaillait sa femelle qui couvait ! Elle reste sur le nid et ne sort que très peu !
La seconde fois, les petits étant nés, l’oiseau évacue les morceaux de la coquille pour garder le nid propre.
Cette propreté du nid est une constante ! Les mésanges sont cavernicoles. Dans la nature un trou dans un arbre, une vieille loge de pic font l’affaire. Ici, c’est donc un nichoir fabriqué par les bons soins de La Hulotte qui leur sert de domicile ! J’en suis très contente car l’an dernier ce joli et confortable nichoir avait été squatté par …des frelons. A l’automne lors du démontage du nid et de son nettoyage je vous avais présenté le travail très artistique de la famille frelon ! Je suis ravie que cette fois ci les vrais destinataires en aient pris possession !
Je tiens à préciser que toute photo à proximité d’un nid est à éviter !
Les photos qui suivent sont prises depuis l’intérieur de la maison à travers une fenêtre avec un double vitrage, la qualité est loin d’être top !
Ce sont des petits documents destinés à mieux connaître nos indispensables amis ailés à qui il faut faciliter la vie ! Les arbres anciens bien pourvus en trous susceptibles d’accueillir une nichée étant rares et surtout éliminés par souci d’esthétique !


Juste derrière le nichoir, un temps d'arrêt pour montrer cette belle chenille .

Il fait gris et le manque de lumière n’aide pas pour faire des photos ! Je suis sur trépied et entre 1000 et 2000 iso.
Le mâle que je reconnais à son collier noir plus large travaille autant que la femelle. Parfois il demande si la voie est libre et s’il est autorisé à entrer avec son casse- croute ! Au bout de 2 ou 3 piou piou , il fonce vers l’entrée. Heureusement qu’il fait cette petite pose derrière le nichoir, cela me permet de voir ce qu’il a capturé : des araignées, un minuscule grillon, et surtout des chenilles.

La seconde photo est bien intéressante ! Les petits vivent dans un trou sans autre sortie que le trou d’envol. Tous les déchets resteraient donc à l’intérieur du nid et cela serait vite insalubre. Alors papa et maman, plusieurs fois par jour sortent les crottes des poussins .Crottes contenues dans un sac fécal .Et ils vont jeter ces déjections bien loin du nid. (Un vol direct vers le grand cèdre du voisin , mais je ne sais pas si le sac est largué en vol ou sur place !!)


Le mâle , au collier noir plus large, évacue les déjections des oisillons.

Et là aussi, le mâle ne rechigne pas à la tâche, je l’ai bien vu avec le sac dans le bec ! Le ménage c’est pour les deux parents.

En comptant les sorties avec un sac fécal dans le bec, je pense qu’ils ont au moins 3 oisillons !
Ce matin le nourrissage a commencé tardivement, à cause de la pluie, mais cette après- midi, il y a de très nombreux voyages ! J’espère que le temps va s’améliorer pour que leur recherche en soit facilitée.
Je vous tiendrais au courant de l’évolution de la vie de cette nichée sans les gêner puisque je reste derrière mes carreaux ! Je renouvelle ma mise en garde, les oiseaux ont vraiment beaucoup de travail pour chercher de la nourriture pour leurs petits et il ne faut pas les déranger ! Ils doivent déjà échapper aux chats, aux rapaces et à bien des dangers. Si l’un des parents meurt quand les oisillons sont tout petit la nichée n’a aucune chance. On peut aussi observer à distance avec des jumelles le va- et- vient des oiseaux. C’est ce que je fais pour le second nichoir installé au fond du jardin !

Bonne chance, monsieur Parus Major, n’hésitez pas à vous servir en chenilles, surtout celles qui s’attaquent aux arbres et aux fruits !

Une petite présentation de cette jolie mésange dans ce billet:la mésange charbonnière

lundi 19 avril 2010

Rencontre avec Zerynthia polyxena , la Diane !

Ce joli papillon fait partie de la famille des Papilionidae qui ne compte que 12 représentants en France .Mais ce sont de grands papillons et souvent bien connus comme le Machaon, le Flambé, que l’on rencontre dans toute la France et l’Apollon qui lui préfère les massifs montagneux! La Diane préfère le Sud ! Chez nous on la rencontre depuis l’Hérault jusqu’aux Alpes maritimes mais aussi dans les Hautes Alpes !


Zerynthia polyxena femelle, se chauffant au soleil matinal.

En plus c’est un papillon précoce, certaines années il émerge à la mi- mars ! Comme l’hiver a été long, nous pensions bien encore le rencontrer en pleine forme lors de notre escapade dans le Var ces derniers jours ! Ce fut le cas ! Le Var est un des départements qui en recense un nombre encore assez important.
La météo prévoyant enfin un peu de beau temps nous nous sommes mis à sa recherche ! La première rencontre fut matinale ! Le papillon cherche à se réchauffer et s’installe t sur une plante, peu importe laquelle, et tend ses ailes bien ouvertes vers les rayons qui vont lui fournir son énergie ! Il se met aussi souvent au sol, sur une feuille, n’importe où pourvu que le soleil le chauffe ! Et il ne bouge plus ! C’est le meilleur moyen de passer inaperçu..
Je n’en ai vu qu’une butiner un peu ! L’essentiel de sa courte période de vie, la Diane la passe à chercher un congénère pour se reproduire !


Accrochée dans les herbes sèches, la Diane, résiste vaillament au vent!

L’après- midi, le temps s’est gâté et le vent levé ! Nous avons vu des papillons emportés par des tourbillons sur plusieurs dizaines de mètres ! Et l’un de nos sujets s’est laissé tomber dans les herbes sèches et s’est fortement agrippé à cette plante encore solide !


Elle nous dévoile ainsi ses jolis dessous très colorés!

C’est ainsi que j’ai pu voir l’envers du décor ! Et croyez- moi, il est aussi coloré que l’endroit ! On voit enfin le corps du papillon ! Papillon vêtu de fourrure jaune sur la tête, rouge autour des yeux et ensuite un savant graphisme de rouge, noir et blanc sur le corps !
Des pattes noires et lustrées et de superbes antennes noires de jais complètent la tenue.


Ailes déployées , Zerybthia polyxena montre ses belles ornementations.

C’est vraiment un très joli papillon dont la taille n’est pas très grande 5 cm d’envergure au plus , pour les femelles les plus grandes mais nous avons vu deux ou trois dames de petites tailles en croyant avoir à faire à des mâles ( légèrement plus petits)
Les photos ne présentent que des femelles ! Comment le sait –on ?
La petite tache rouge au bord de l’aile postérieure, là où les 2 ailes se touchent est l’apanage des dames ! Souvent quand les ailes ne sont pas bien ouvertes on ne la voit pas !
Pourquoi est- elle assez rare ? Sa larve a besoin d’une plante particulière pour se nourrir ! Ce n’est pas le papillon mais la chenille et ses besoins particuliers qui déterminent la présence de l’insecte ici ou là.


Accroché à un brin d'herbe , un papillon à qui il manque déjà une partie de l'aile postérieure.

Le papillon se nourrit peu pendant sa période de vol qui dans le cas de la Diane est courte, au maximum 2 mois, souvent moins! La femelle pond ses œufs sur la plante hôte où les œufs éclos, les petites chenilles trouvent la nourriture qui leur convient !
Les chenilles de la Diane se nourrissent d’aristoloche, généralement de la variété à feuilles rondes!Le très intéressant Blog végétal de Foise vous présente très clairement cette plante !


Des poils rouges,de grands yeux noirs et une trompe qui se déroule!!

Une fois atteint son plein développement (après 3 ou 4 mues) la chenille se transforme en nymphe et elle passe ainsi un, voire deux hivers ! Tôt au printemps l’insecte reprend le chemin de son développement et nous voyons en ce moment des papillons issus d’œufs pondus au mois de mai 2009 ou 2008.


Un dernier regard pour cette femelle déjà bien usée à la mi avril!


Alors si vous voyez un petit papillon à l’allure grisâtre qui s’envole devant vous pendant vos promenades dans les régions du Sud, suivez- le du regard vous aurez peut l’occasion de voir la jolie Diane, papillon protégé sur le plan national.

jeudi 15 avril 2010

Anthophora plumipes : une abeille avec une langue très longue !

Parmi les abeilles solitaires qui parcourent chaque année le jardin figure en bonne place Anthophora plumipes ! Cette petite abeille a un certain nombre de particularités qui en font une espèce que l’on peut facilement identifier en vol et encore mieux sur photo !


Le mâle Anthophora plumipes le nez dans la fleur du lamier rose.

C’est une espèce précoce puisqu’on la voit à partir du mois de mars ; avril et mai sont les mois où elles sont les plus visibles. Et en plus, elle est commune, répandue en France et même au-delà (Angleterre , Allemagne, ...)
La couleur varie entre le brun roux et le noir, mais ce n’est pas le critère le plus remarquable ! La face de l’abeille est blanche : le clypeus et le labre sont très clair et presque sans poils


La face claire de l'abeille Antthophora plumipes.

D’ailleurs ce sont surtout les mâles qui sont facilement reconnaissables !Leurs seconde paire de patte est très allongée et ornée de longues franges à l’arrière du tarse et de poils noirs bien longs sur les premier et dernier article.


Un mâle Anthophora montrant sa seconde patte bien poilue.

Autre caractéristique une langue longue, particulièrement longue !
Pendant longtemps j’ai cru que la langue des abeilles et des bourdons était cette fine pointe rigide que l’insecte dirigeait devant lui quand il s’approchait de la cible, c’est-à-dire, la fleur !
Or c’est bien plus complexe !
La page de l’OPIE schématise bien les différents éléments qui la composent !


Mâle se nettoyant la langue.

L’autre soir j’ai assisté à une scène étonnante : un mâle de Plumipes, se nettoyait la langue, ou plutôt la faisait rentrer et sortir de la gouttière qui la soutient et avec ses pattes avant, bricolait à la racine de ce dispositif ! Cela a duré bien une minute ! Bien sûr la langue rentrait et sortait à la vitesse du Tgv quand il n’est pas en grève !!En regardant les photos j’ai été surprise de voir que la langue de cette petite abeille était aussi longue que son corps ! Imaginons-nous un instant dans la même situation ! De quoi bien rigoler, n’est- ce pas ?


Une langue aussi longue sortie en entier!

A quoi lui sert donc une langue aussi longue, ma bonne dame, me direz- vous ! Ah bien, chers lecteurs, à aller chercher le nectar au fond des calices, là où les collègues à langues courtes ne peuvent pas aller ! Les fleurs de pulmonaires, de giroflée, de la consoude…
Ainsi la concurrence est moindre !

On observe ses yeux qui descendent jusqu’aux mandibules, une caractéristique qui différencie les abeilles des bourdons.
Toute cette manœuvre se fait bien à l’abri dans l’herbe !
Une dernière image de cette belle abeille.


Au repos sur des fleurs de spirée: un très bel insecte!