jeudi 14 avril 2016

Gastrophysa polygoni,Gastrophyse de la renouée

Voici un joli petit coléoptère(moins de 5mm) trouvé début avril, dans les herbes, de bon matin.
Gastrophysa polygoni:  bleu et orangé avec des  tarses noirs


Bleu métallique et orangé il a une bonne tête de chrysomèle, mais encore s’agit-il de trouver laquelle.
Gastrophysa polygoni: labre et palpes brun noir, ainsi que plus de la moitié des antennes.

Un détail attire mon regard, il a les tarses et la plus grande partie des antennes noires.
Voilà le détail qui va mener rapidement à l’identification ai-je pensé!Car je croyais avoir vu un Clytrinae dont beaucoup présentent ces couleurs et détails.
J'ai alors nommé l'insecte Chilocotoma nigritarsis.

 Il faudra l'intervention d'un lecteur anonyme(merci à lui pour son oeil averti) pour que je puisse rectifier la page. Il s'agit en réalité d'un Chrysomelinae:Gastrophysa polygoni
Gastrophysa polygoni:moins de 5mm

C’est avec l'aide de  Coléoptères phytophages d’Europe,tome2, Chrysomelidae de Gaëtan du Chatenet que je vérifie les détails utiles.Voici ce qu'il faut observer:
  • Les 4 premiers articles des antennes sont jaune- orangé, le reste sombre.
  • les pattes sont rousses avec les tarses obscurcis 
Gastrophysa polygoni: les yeux  sont légèrement échancrés

  • Le pronotum est orangé,les élytres avec de gros points 
  • Le détail de l'apex de l'abdomen orangé par en dessous authentifie Gastrophysa polygoni
  • Mais ce que je n'avais pas remarqué et qui authentifie l'identification , c'est l'apex de l'abdomen orangé alors que l'essentiel du dessous est noir. 

Gastrophysa polygoni: des couleurs qui le rendent bien visible

  • On le trouve sur les Rumex et les renouées,presque partout en Europe et de Mai à Septembre.

Gastrophysa polygoni: joli petit coléoptère!


 Il est donné pour être commun. Il s’agit d’ouvrir les yeux avec ces belles couleurs il ne passe pas inaperçu. 

samedi 9 avril 2016

Geocoris megacephalus, petite punaise noire à large tête!

Voici encre une petite punaise qui vient de se remettre en activité après un repos hivernal. J’avais déjà vu une de ses congénères à l’automne dernier, à la mi-octobre.
Geocoris megacephalus 4mm

Avec sa tête large et étroite et surtout ses grands yeux qui s’étalent largement de part et d’autre, elle se range vite dans le genre Géocoris ( comme  Geocoris erythrocephalus, à la tête rouge).
 Il existe envirpn 35 espèces dans la zone euroméditerranéenne. L’insecte mesure entre 4 et 5 mm.

Geocoris megacephalus, des yeux larges et grands indiquent un prédateur

Ses larges  et grands yeux indiquent un prédateur. Cette punaise est essentiellement entomophage(acariens, psylles, pucerons) sur arbres fruitiers et légumes, c’est encore une amie du jardinier.
Geocoris megacephalus,vue ventrale, avec son rostre

C’est avec l’aide de la Faune de France 84a(en téléchargement libre) de Monsieur  J.Péricart , Lygaeidae , que j’ai ensuite déterminé Geocoris megacephalus.
Un détail que l’on voit bien : 
- « le pronotum sombre, fréquemment bord antérieur étroitement éclairci, et les angles postérieurs ainsi que souvent le bord postérieur plus ou moins largement clairs ». 
La bande claire peut être plus ou moins large, on retrouve aussi, c’est visible sur mon exemplaire une fine ligne claire à la partie avant de la tête.
 
Détail du pronotum décrit ci- dessous
La description minutieuse met en avant plusieurs autres détails :
"le pronotum presque imponctué et le plus souvent étroitement clair vers son bord antérieur ;
-callosités antémédianes noires et imponctuées ;
-disque noir et à ponctuation peu serrée, les intervalles entre les points cependant pas plus grand que les points ;
- région postérieure plus ou moins largement claire, angles postérieurs inclus;
 
Détail des cories, partie "dure" des hémélytres, avec leurs rangées de points.
les cories avec 2 rangées de points en avant, et les marges latérales ponctuées membranes incolores ou blanchâtres transparentes."

Geocoris megacephalus nettoie son antenne


Cette petite punaise qui va reprendre maintenant son cycle de reproduction ; on la trouve autour de la Méditerranée, en France elle dépasse légèrement la Loire.

samedi 2 avril 2016

Protapion fulvipes,un petit mâle, noir et jaune.

Certains articles demandent de longue préparation avec recherches  diverses, confrontation entre plusieurs sources, séance photos renouvelées dues au manque de coopération du sujet. J’ai ainsi plusieurs sujets en cours.
Propapion fulvipes se promenant sur une fleur d'anthémis

Mais ce petit, même très petit charançon fut rapidement identifié et l’insecte  se prêta avec bonne grâce à la séance photo.
Il a plu  chez nous ces dernières heures et aujourd’hui les températures sont bien remontées. C’est le moment idéal pour scruter herbes et plantes, les endormis de l’automne où les nouvellement émergés sont de sortie.
Propapion fulvipes , des pattes jaunes ainsi que le premier article des  tarses*

Observant les anthémis dans un bac, j’y ai vu ce charançon, minuscule. Je vois assez souvent Protapion apricans, noir avec des pattes jaunes. J’ai pensé à lui, mais même à travers l’objectif du 100 mm macro, je l’ai trouvé très jaune. Et n ‘ayant aucune boite à lui proposé, il s’est gentiment posé sur ma main. Et c’est ainsi que nous avons entamé une séance photo plus complète.
Propapion fulvipes front finement strié*

Parmi les protapions noirs et jaunes, un seul présente  toutes les pattes (fémurs et tibias,) entièrement jaunes : c’est Protapion  fulvipes. Les tarses sont plus sombres et le premier article  est encore roux. Les antennes ont aussi les premiers articles jaunes. Le mâle a les hanches antérieures  rousses, la femelle noire. Mon exemplaire est un mâle.
Propapion fulvipes un mâle aux  premières hanches jaune- orange*

La tête est striée entre les yeux, le pronotum fortement ponctué avec une fovéole avant la base.Le rostre fin et peu arqué, celui des mâles plus court que l’ensemble tête pronotum, chez la femelle, le rostre est plus long.
Propapion fulvipes un mâle, même ainsi on voit ses hanches jaunes*


Les élytres sont fortement striées, les stries ponctuées. Il est d’un très beau noir brillant. Avec le jaune de ses  longues pattes, voilà un Apion très élégant ! Mais sa petite taille le dissimule facilement, il ne mesure qu’entre 1,4 et 2,4mm.
Propapion fulvipes , moins de 3 mm!*

C’est un insecte que l’on trouve dans toute l’Europe, de mars à l’automne. Les adultes sont visibles sur diverses plantes, arbres ou arbustes, mais les larves ne  se développent que dans les capitules floraux de certains trèfles (Trifolium  repens, pratense, medium, hybridum, aureum , spadiceum) Trèfles dont nous avons souvent plusieurs espèces dans nos prairies.
Propapion fulvipes , en noir et jaune, très printanier!*

 Les Protapions sont une trentaine d'espèces   en Europe et vivent  ainsi aux dépens des Légumineuses.

Les documents utilisés : Coléoptères phytophages d’Europe tome 3, Gaëtan du Chatenet, NAP Editions

_http://apions.blogspot.fr/search/label/Protapion( excellent site sur les Apions, ici sur ceux qui sont noirs et jaunes, avec de superbes photos, merci à l'auteur!)

 *images grossies 3 fois



samedi 26 mars 2016

Aphanus rolandri, punaise noire avec une tache orange bien visible.

Tout le monde se réveille avec les beaux jours. C’est le cas de cette punaise, très facile à identifier. Aphanus rolandri n’a pas de semblable : elle est noire, entièrement noire avec une tache orange bien visible sur la membrane des hémélytres. Elle mesure entre 6,5 et 7,5mm.
Aphanus rolandri,vue de dessus, avec la tache orange bien visible.*

C’est une punaise qui appartient à l’ordre des Lygaeidae, à la sous- famille des  Rhyparochrominae.

 Je ne résiste pas à vous faire partager la description minutieuse extraire du tome III  consacré aux Lygaeidae de la Faune de France(84c) par Jean Péricart:

« Pronotum trapéziforme, 1,7-1,87 fois aussi large que long, bords latéraux lamelliformes mais assez étroits, un peu explanés, champ antérieur très finement pointillé, faiblement démarqué en arrière par un sillon obsolète ; champ postérieur à ponctuation un peu plus marquée ».

Aphanus rolandri,détail du pronotum*

En France on la trouve presque partout, mais plus fréquemment dans le Midi. Mais on la trouve du Sud de l’Angleterre à l’Ukraine en Europe , et en Afrique du Nord.
Aphanus rolandri,détail du rostre articulé*


C’est un insecte qui est adulte en cette saison, il a passé l’hiver sous les pierres, dans la litière, les mousses. Il aime se chauffer au soleil et c’est ainsi que je le trouve en profitant des heures chaudes de ce début de printemps..
Aphanus rolandri,de profil*

 Il aime les biotopes secs, caillouteux et se cache vite quand il est découvert. Il se nourrit de graines au sol. Et il court vite ! C’est d’ailleurs une des difficultés pour le photographier, il ne tient pas en place et sort très rapidement du champ de l’objectif. 
Aphanus rolandri, en pose !*

Alors j’ai trouvé une astuce pour le faire tenir sous mon objectif : il n’aime pas l’eau ! Je place dans une petite coupelle 1 cm d’eau, au milieu un petit caillou ! Et c’est sur cette île miniature que j’ai pu faire quelques images où Aphanus rolandri pose fièrement ! 
Les insectes adultes qui ont passé l'hiver commencent maintenant leur saison de reproduction.
*Photos grossies 3 fois

mardi 22 mars 2016

Tritoma bipustulata variété binota, un coléoptère mangeur de champignons.

Ce petit coléoptère qui se promenait sur ma barrière de piscine, recherchant le soleil de ce début de printemps ou plus simplement recherchant un congénère, fut à l’origine d’une recherche passionnante sur le web.

Tritoma bipustulata, noir, brillant, ponctué avec 2 belles macules rouges!*

Ne disposant pas de documents livresques sur les nombreuses espèces d’insectes qui se promènent dans le jardin, j’utilise avec beaucoup de constance, les nombreuses ressources offertes par le web. Et par divers chemins qui me font emprunter bien souvent des sentiers de traverse, j’arrive ainsi à mettre un nom sur mes petits visiteurs.
Celui-ci, 4 mm, ressemble beaucoup, à une coccinelle au premier abord. Mais malgré l’apparence ce n’est pas une coccinelle.
Tritoma bipustulata, capable de voler, la preuve, on déploie élytres et ailes*

Car il n’y a pas de coccinelle avec ces couleurs et cette forme ovale qui a des élytres parcourues de lignes de points très régulières. J’en fus réduite à chercher dans d’autres familles de coléoptères. Et après un détour par un site russe(https://www.zin.ru/Animalia/Coleoptera/rus/tribipkm.htm) avec d’excellentes photos) j’arrive sur un site allemand déjà maintes fois utilisé,( http://www.coleo-net.de/coleo/texte/tritoma.htm) qui permet de déterminer et discriminer les deux espèces de Tritoma présentes en Europe.

Et c’est Wikipedia en langue allemande (https://de.wikipedia.org/wiki/Rotfleckiger_Faulholzk%C3%A4fer) qui sera alors un précieux auxiliaire avec une description précise de l’insecte.

Tritoma bipustulata, un dessous ponctué et finement pileux*

 Tritoma bipustulata est  un coléoptère qui vit sur des champignons que l’on trouve sur du bois pourrissant. J’ai en effet dans le jardin, non loin de l’endroit où je l’ai rencontré de vieux morceaux de bois issus de petites branches de divers bois et qui pourrissent tranquillement.

Sa couleur dominante est un  noir brillant avec deux grosses taches rouges sur les élytres. Les tarses, les palpes labiaux, les antennes (sauf la massue) sont brun roux.
Les fameuses taches sur les élytres atteignent la base de ceux-ci mais pas la suture. Mon exemplaire a une tache rouge uniforme qui recouvre aussi le calus huméral alors que dans la variété nominale, ce calus est souvent très assombri, presque noir. Chez moi, il s’agit alors d’une variété nommée binota.
Le bord latéral des élytres est marqué d’une fine bordure ainsi que les côtés latéraux du pronotum.

Tritoma pustulata avec une légère tache rouge sur l'arrière de la tête.

La tête, le pronotum, les élytres sont finement ponctués.
Les élytres portent en plus 8 lignes de points plus gros, entre lesquels on voit une ponctuation très fine.
Les antennes ont 11 articles, elles sont terminées par une massue de 3 articles, de couleur plus sombre, de même que le pivot où s’attache l’antenne.
Tritoma bipustulata, détail des antennes de 11 articles*

Les pattes très noires portent 5 tarses roux avec une particularité bien montrée sur le site de Wikipedia allemand : le 4ème tarse est imbriqué dans le 3 ème.
 Le dessous du corps est noir, finement ponctué et porte une fine pilosité.

Comme je voulais avoir de meilleure chance de photographier mon insecte en le maintenant dans le champ de mon objectif, je lui ai proposé de la nourriture : il n’a pas voulu de divers petits champignons se trouvant sur des branches en train de se décomposer, mais c’est sur un morceau de champignon en lamelles qu’il s’est installé.
Tritoma bipustulata mangeant sur un morceau de champignon*

 Dans les documents que j’ai lus, on parle de Daedalea, Lenzites, Trametes qui seraient consommés. 
L’insecte passe l’hiver dans les champignons secs, se réveille en mars, et les larves se nourrissent dans les champignons, forment une pupe dans le sol  et le cycle reprend. On les trouve dans toute l’Europe dans les forêts, et là où l’on trouve du bois pourrissant.
*Photos grossies 3 fois