jeudi 25 août 2011

Macroglossum stellatarum : le Moro Sphinx.

Le Moro sphinx est un papillon que l’on voit souvent dans nos jardins. A l’aide de sa longue trompe il butine le nectar de nombreuses fleurs.
De dos, le Moro Sphinx présente ses ailes bien ouvertes, toujours en vol.
Sa particularité : il ne se pose pas sur la fleur, il reste en vol grâce aux battements très rapides de ses ailes il fait du vol stationnaire .Comme les colibris, c’est ce qui lui a valu le surnom de papillon colibri.
Trompe longue, plongée dans la fleur du cirse laineux.
C’est un Sphingidé aux couleurs peu voyantes car il est gris et noir, passe inaperçu, si ce n’est ce comportement qui sort de l’ordinaire.
Prêt pour le départ: on enroule la trompe.
La difficulté est bien sûr alors d’en faire des photos correctes.
En cette période de fortes chaleurs nous sommes allés nous rafraîchir dans la partie « montagne » de notre département.
Un régal cette fleur!
A 2000 mètres nous avons trouvé de magnifiques cirses laineux en fleurs. Sur ces fleurs violettes très nectarifères de nombreux insectes sont à table.
Voici une page qui présente cette belle plante.
Des ailes toujours en mouvement.
Plusieurs Moro sphinx figuraient parmi eux. Comme les fleurs atteignent une belle hauteur et sont bien dégagées, il fut possible de tenter de faire des images dans de bonnes conditions.
N’ oublions pas le soleil éclatant qui permet d’obtenir les vitesses d’obturation élevées nécessaires pour tenter de figer le mouvement très rapide des ailes de l'insecte.
Trompe enroulée, le Moro sphinx change de fleur.
Souvent ,c’est le corps seul qui est net et le mouvement des ailes donne ces belles taches orangées. Parfois on peut voir tout l’insecte net, comme c’est le cas à 1/1200 de seconde pour la première photo de cette page.
De face, le Moro sphinx aux antennes épaisses mais aux ailles si gracieuses en vol.
On observe ainsi que les ailes antérieures sont grises, rayées de sombre sur le dessus, mais orangées sur le dessous. Les postérieures sont jaunes orangées sur les 2 faces.
Ce fut une belle occasion de s'entraîner à bien photographier ce papillon et à admirer sa rapidité car il ne restait que peu de temps sur une fleur!

vendredi 19 août 2011

Acrida ungarica: la Truxale méditerranéenne

Cet insecte ne passe pas inaperçu quand on le voit. Mais il faut le voir, car il aime la végétation . Je l’avais rencontré au bord d’un étang en Corse. Mais j’ai été bien contente de le voir au bord d’un petit canal en Crau.
Acrida ungarica, la Truxale méditerranéenne, un insecte tout en longueur
C'est un insecte méditerranéen qui aime les endroits bien chauds mais qui disposent en plus de la proximité de l'eau. Autant vous dire que je ne le vois jamais dans mes garrigues où il n'y a pas le moindre ruisseau ni trou d'eau!
Une forme allongée , de grande taille près de 7cm de longueur pour la femelle, la tête en forme poire, c’est vraiment un insecte insolite.
Un jolie tête  en forme de poire, avec ses antennes aplaties
En y regardant de près, on voit en plus que le corps est loin d’être lisse. Le pronotum est souligné de carènes latérales, et un sillon bien visible le parcourt sur le milieu. Des fins reliefs ornementent le corps.
La tête piriforme est surmontée d’antennes aplaties et soudées à la base .
Cette jolie femelle s’est montrée assez placide pour rester sur une tige et me permettre ces images, avant de disparaître à nouveau dans la végétation de la berge.
Des tegmina légèrement marqués de noirs, sinon des couleurs douces  pour cette jolie Truxale méditerranéenne.
Pour rappel, l’insecte existe aussi en costume beige

mercredi 17 août 2011

L’Apollon(Parnassius apollo) et son œuf.


Quand nous allons nous promener en altitude entre 1500 et 1800 mètres, nous espérons toujours rencontrer ce magnifique papillon qu’est l’Apollon. Et, début aout, nous ne fûmes pas déçus. C’est d’ailleurs la sortie où nous avons rencontré le plus de ces beaux insectes. Le long d’une petite route bordée de chardons et d’épilobes, 5 à 6 Apollons se restauraient ! C’était magnifique de les voir.

Sur la lavande , au petit matin Parnassius apollo
Mais c’est le lendemain que j’ai eu la plus belle surprise. Dans ce pré parsemé de lavandes en fleurs, certains papillons dormaient sur les plantes. Un papillon blanc sur une plante aux fleurs violettes, c’est facile à repérer. C’est ainsi que je me suis approchée de cette femelle encore bien engourdie.
Vue de face de ce joli papillon : l'Apollon
Les femelles Parnassius apollo sont, quand elles ont été fécondées, porteuses d’une extension au bout de leur abdomen : c’est le sphragis, sac corné laissé par le mâle, après copulation.

La femelle, pendant son mois de vie adulte, pond sur des sédums ou des saxiphrages. Mais contrairement à d’autres papillons, elle ne place pas l’œuf avec précision sur la plante. Elle disperse ses nombreux œufs en survolant la plante.
Femelle Parnassius apollo avec un point blanc au bout de son abdomen: un oeuf!
Alors quand j’ai vu cette femelle au repos de bon matin et dûment pourvu de son sphragis j’ai été intriguée par le point blanc au bout de son abdomen. J’ai bien tourné autour de la lavande cherchant le bon point de vue et ce sans déranger l’insecte.
Abdomen de la femellle Parnassius apollo
Et vous l’avez deviné, c’est bien un œuf encore en place que l’on voit.
L’œuf tout blanc de Parnassius Apollon est bien rond.Une fois déposé sur une plante, c'est  dans cet œuf que la chenille va se développer avant l’hiver, mais elle n’en sortira pas.
Détail du sphragis et de l'oeuf au bout de l'abdomen de la femelle Apollon
L’abri procuré par cette enveloppe lui permet de résister à l’hiver en montagne et au printemps à proximité de sa plante nourricière.Puis,  la chenille ayant quitté son œuf, se nourrit et se développe pour devenir le beau papillon que nous voyons en été.
Un texte très complet sur le mode de vie de Parnassius apollo ici

dimanche 14 août 2011

Tettigonia cantans: la sauterelle cymbalière

Cette sauterelle se reconnait aisément .La forme de ses ailes démesurément larges et arrondies à l’apex est un signe bien visible.
Mâle de Tettigonia cantans  sur une feuille de rumex.
C’est donc bien contente que j’ai vu ce beau mâle dans une prairie pentue au milieu d’une vaste zone de rumex et de menthes.
Ce sont ces menthes sylvestres dont la couleur bleue et la taille élevée avaient attiré mon regard. Je me disais qu’il devait y avoir là des insectes particuliers. Et je ne fus pas déçue.
Tettigonia cantans est une belle sauterelle, un peu plus petite que la grande sauterelle verte, mais beaucoup moins imposante à cause de ses ailes plus courtes. Ces ailes réduites la rendent inapte au vol.

Une jolie femellle de sauterelle cymbalière.
Elle aime et c’est bien le milieu où je l’ai vue, les prairies humides. Tous les specimens que j’ai rencontrés se promenaient en bordure de petits ruisseaux de montagne, pas à proximité immédiate mais non loin..
Une belle souplesse !
LesTettigoniides ont aussi une caractéristique : ce sont des tympans en forme de fente étroite
Vous savez que les sauterelles entendent avec leur tibia antérieur, et sur celui-ci l’organe auditif a souvent une forme caractéristique. Pour nos sauterelles vraies, le tympan est à peine visible. Juste une fente bien fine.

Les tympans: une simple fente sur les tibias.
Une autre détail que l’on observe toujours ce sont les antennes. Certaines sauterelles ont des antennes qui font 5 fois la longueur de leur corps c’est le cas des très élégantes Tylopsis lilifolia. Mais pas de Tettigonia Cantans où les antennes font une fois et demi la longueur du corps.

Une sauterelle cymbalière juvénile, parfaite équilibriste.
C’est une sauterelle que l’on rencontre en plaine dans le Nord Est de la France mais ailleurs seulement en montagne. C’est bien au - dessus de 1600 m que j’’ai rencontré les différents sujets qui me permettent de présenter le mâle, la femelle et le juvénile.
Un joli mâle avec  ses ailes bien larges et ses antennes si mobiles.

jeudi 11 août 2011

Naissance de punaises Graphosoma italicum

Lundi 8 août
Dur le bouquet des graines en formation , des petites punaises viennent d'éclore.

Comme je connais bien les locataires de mon fenouil, je sais que les petites punaises qui viennent de sortir de leur petits œufs tonnelets tout blancs sont des Graphosoma italicum , punaises très répandues et facilement identifiables.
Les oeufs avec leur forme de tonnelet et la dent qui sert à la petite punaise à en sortir
Après la sortie de l’œuf opérée comme pour Nezara viridula grâce à la dent qui permet de soulever le couvercle, les jeunes punaises restent un peu à proximité.

Elles ont sans doute déjà un jour d’existence vu leur dessin bien net. J’avais fait une observation juste après l’éclosion l’an passé. Mais je ne résiste pas à observer ceux –ci. C’est toujours un spectacle fantastique que d’observer ces tout petit insectes qui se cachent dans le bouquet de graines en formation.
En prospection , punsaise  graphosome italien stade I
Celles –ci sont beaucoup plus mobiles et dès que je les ai transportées sur ma table d’observation, l’une d’elle s’est lancée dans l’exploration de son nouveau monde.

Sur le dos , difficile de se remettre sur pied quand on est bien ronde
De temps en temps elle chutait ce qui a permis de voir ses dessous. Elle a beaucoup de mal à retomber dans le bon sens, mais un petit brin tendu et elle s’accroche. Elle est beaucoup plus ronde que la punaise adulte et ses courtes pattes ne lui permettent pas l’élan pour retomber dans le bon sens.
Graphosoma italicum : à peine un jour et déjà je cours!
Ce qui fait mon admiration , ce sont les fines lignes rouges qui séparent chaque segment de l’adomen. De plus l’abdomen est finement ponctué de rouge
On voit que dans la famille des Pentatomidés il y a des modes opératoires qui se ressemblent.

Nous sommes maintenant jeudi 11 août

Ce matin , les petites punaise sont changé de costume.Celle du dessous vient de le faire, tandis que celle à l'intérieur est déjà prête.
En regardant le bouquet de graines de fenouil dans lequel les petites de Graphosoma italicum vivaient j’ai repéré pleins de petites exuvies vides.
Deux couleurs pour des punaises au stade II: l'un est tout neuf, l'autre à deux ou trois heures de plus§
Voilà elles ont opéré leur première mue. C’est donc le moment de refaire des images.
Certaines sont déjà bien sèches et ont leur couleur définitive pour ce stade là.

Voici l'aspect de Graphosoma italicum au stade II
Mais par chance une retardataire a encore cette couleur rosée qui indique que le changement de costume est tout récent. On note qu'elles sont moins rondes qu'au premier stade.
A peine émergée de son exuvie, la punaise doit se tenir tranquille pendant deux ou trois heures, le temps de sécher et de se colorer davantage.

D'autres articles concernant l'aventure des punaises:

Eclosion de Nezara viridula
Voilà pour mémoire ce qu'elles deviendront après encore 4 mues pour atteindre le stade adulte dans quelques semaines.


Punaises adultes Graphosoma italicum, sur le fenouil au printemps.