Seules les abeilles domestiques dont la colonie est pérenne et quelques rares abeilles tardives comme les Halictes du lierre ainsi que quelques bourdons visitent les dernières fleurs.
C’est le cas du Bourdon des champs, Bombus pascuorum, à la jolie fourrure rousse qui parcourt le jardin.
C’est un Bourdon qualifié de bourdon d’automne. Petit à petit les ouvrières meurent et seules les reines fécondées passeront l’hiver, dans un abri qu’elles auront trouvé.
En ce moment je vois toujours des bourdons collecter du pollen. Certains, certaines devrais-je dire, car ce sont des ouvrières, ont encore les paniers collecteurs bien remplis.
Une paire de pattes en appui sur la fleur de dessous, une autre paire sert à se tenir fermement et hop, la tête se glisse à l'intérieur de la fleur.
Ce qui m’a surpris, c’est l’habileté qu’elles utilisent pour arriver à leur source de nourriture. Certaines fleurs sont très accessibles. Mais dans le jardin, nous avons à différents endroits des sauges ananas (Salvia rutilans ou Salvia elegans) qui fleurissent en cette saison où les jours raccourcissent. La particularité de cette fleur, outre sa couleur rouge vif qui illumine les coins du jardin où elle se trouve, c’est d’avoir un très long calice. C’est au fond de celui-ci que le nounours volant, le bourdon bien sûr, va chercher la goutte de nectar nourrissier.
Les griffes qui terminent les pattes de l'insecte sont bien utiles pour se tenir, car parfois le vent secoue la plante sans que l'insecte ne s'en inquiète.
J’ai mesuré cette fleur, le calice fait presque 3cm. On voit les étamines qui dépassent mais ce n’est pas le pollen qui est recherché. Par transparence, j’ai vu la langue de l’insecte se déployer presque jusqu’au fond de la fleur(voir la flèche sur la photo précédente). Malheureusement, la cellule de l’APN n’a pas encore la sensibilité de notre œil.
J’admire le bourdon qui arrive devant la multitude de fleurs disponibles, il choisit la bonne, s’accroche à l’extérieur et déploie sa langue. Cette opération est évidemment très courte et la rapidité des déplacements de l'insecte secoue les fleurs, son poids collant la fleur choisie sur celle du dessous, d'où une image manquant de lisibilité.
Et hop, on ressort, la langue encore pendante, mais toujours bien accroché à la fleur de dessous.
Mais certains bourdons ont une langue bien plus courte . C'est le cas du Bourdon terrestre(Bombus terrestris).
Bombus terrestris, est obligé de percer la fleur près de sa base pour arriver à se nourrir.
J’étais intriguée de voir sur des trous à la base de nombreuses fleurs de cette sauge qui fleurit très longtemps. Cette image prise le 13 décembre 2009, montre le coupable à l’œuvre : Bombus terrestris, le Bourdon terrestre, qui a la langue relativement courte, n’arrive pas à la source de nourriture, et les fleurs sont rares au mois de décembre, alors il perce la base de la fleur et va manger. En fait c’est un petit cambrioleur.
Tous les moyens sont bons quand il faut se nourrir.
Bravo Lucie pour ton beau reportage! Je n'imaginais pas que certains bourdons avaient une langue aussi longue.
RépondreSupprimerJ'adore te lire... C'est un véritable conte de fée que de découvrir toutes ces choses chez toi...
RépondreSupprimerJe te cite: "Les jours raccourcissent, les températures fléchissent, l’automne est à présent bien installé."
Moi je pourrais dire la même chose, sauf pour les derniers mots.... Ici c'est l'hiver qui s'installe dur dur :-)
pour une fois que l'on est content de se faire tirer la langue ,superbe et interessant
RépondreSupprimerelles sont incroyables ces photos !!! Et comment tu fais pour repérer sa langue dans le calice ?? ....Admiration !
RépondreSupprimerJe ne connaissais point cette technique de cambrioleur du bourdon terrestre : il faut bien se nourrir, surtout en décembre ! Bel article encore une fois !
RépondreSupprimerCdt,
Jma
Tes photos sont sublimes, vraiment!
RépondreSupprimerJ'avais déjà observé ce comportement! C'est tellement plus facile d'accéder de cette manière à la base de la fleur!
Sais-tu que certains colibris font de même... Je les vu faire en Afrique!!
bien amicalement et bonne après-midi!
je les aime bien ces gros poilus : ils sont présents tôt au printemps et tard en automne et ils sont si beaux sur tes photos!!!!
RépondreSupprimerTrés interessant billet sur le butinage des bourdons.Chez moi il n'y en a plus,par contre l'abeille domestique est encore trés active sur les fleurs du lierre en compagnie de l'Eristale.Hier il faisait exceptionnellement beau 20°au meilleur de la journée et le lierre bourdonnait comme le cerisier au printemps.
RépondreSupprimerJe savais que l'abeille charpentière perforait les fleurs, mais je n'avais pas connaissance que d'autres butineurs faisaient de même. Tes observations minutieuses sont une source inépuisable d'infos !
RépondreSupprimerJe connaissais la technique pour avoir déjà observé des individus agir de la sorte. Joli portrait et belle opposition de couleurs dans ce message.
RépondreSupprimerBonjour, je viens à l'instant d'apercevoir des trous suspects à la base de fleurs de sauge et c'est google qui m'envoie vers ces premières explications. Alors tout d'abord merci ! Ensuite, j'en profite pour préciser qu'à fortiori, il n'y a pas qu'en décembre que ces observations sont réalisables (je viens de l'apercevoir un 2 juin). Par ailleurs, une fois le "cambriolage" réalisé, bombus pascuorum en profite aussi, puisque je l'ai vu butiné uniquement par le truchement de ce percement...Il tirera moins la langue ! :D
RépondreSupprimerOui, la technique leur convient! Leur langue trop courte hélas les oblige à ces expédients, c'est toujours amusant à regarder! Merci de vos observations!
Supprimermerveilleuses photos!!!!!!!!!!!!!magnifique vraiment,,,j'ai gouté les fleurs de ma sauge ananas cet après midi, j'ai trouvé ça très "goutu" mais je vais les laisser aux bourdons!!!!!!!!!!je m'en passerai bien pas eux!!!!ils sont si mignons en plus!!!
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