lundi 9 mai 2011

Anthaxia hungarica: un couple de bupestres.

Pour une fois c’est la femelle qui est la plus colorée des deux !
Anthaxia hungarica mâle
Ce matin j’ai eu la surprise de trouver un joli mâle Anthaxia hungarica se reposant sur un bouton très défraîchi de glaïeul. Bon, il n’a pas choisi un joli support, mais il n’en reste pas moins un bel insecte.
C’est un Bupestre de la sous- famille des Bupestrinae.

Anthaxia hungarica mâle: on voit ses élytres rétrécies par le milieu est ses fémurs postérieurs épaissis.
J’en vois un ou deux exemplaires chaque année. Mais ce matin après avoir vu le mâle sur un côté du jardin, j’ai trouvé la femelle assoupie dans une fleur de Kniphofia dans un endroit opposé du jardin.

Anthaxia hungarica femelle.
C’est un insecte qui, adulte se nourrit dans les fleurs, de préférence jaunes, mais aussi celles des chardons, des cistes et les épis des graminées. Les larves vivent dans le bois pourri ou non, des chênes. C’est sans doute le vieux chêne au fond du jardin qui explique leur présence. On voit les adultes d’avril à août. C’est un insecte commun sur tout le pourtour méditerranéen et le sud du Massif central.
Ses dessous bien rouges caractérisent la femelle Anthaxia hungarica
Comme beaucoup de Bupestre ils ont ces jolies couleurs métalliques qui attirent notre regard.

Les élytres présentent la particularité d’être rétrécies vers le milieu , laissant les côtés de l’abdomen à découvert.


Femelle Anthaxia hungarica au petit déjeuner sur une fleur jaune.
Autre particularité : les antennes ont leurs articles dilatés .Les fémurs des pattes postérieures sont épaissis et bien plus gros que ceux des premières paires de pattes.
La femelle est donc très joliment colorée.Déjà ses dessous sont rouge très voyant. De plus des poils blancs sont visibles. Ils sont présents sur tout le corps mais plus court ailleurs. Les élytres sont de la même couleur que celles du mâle mais son pronotum est joliment décoré de bandes vertes plus foncées et deux bandes rouge carmin sur les côtés. On retrouve cette belle couleur sur le front entre les yeux sombres.

Femelle Anthaxia hungarica prête au décollage.
Transportée sur une fleur jaune style pissenlit, elle s’est rapidement réveillée et mise à table.
Quand elle a commencé à s’agiter en tout sens j’ai compris que l’envol n’était pas loin
Antenne: détail




A la demande de notre ami Darthmagus, voici le détail de ces antennes particulières aux Anthaxies: les articles 3 à 11 sont dilatés, tandis que les 2 premiers sont de forme cylindrique.Chez les bupestres, le second article des antennes est le plus court, ce que nous voyons ici!

dimanche 8 mai 2011

La rainette méridionale qui voulait se faire aussi grosse que....

Rainette méridionale dans un pot contenant un plant d'avocat.
Non, la petite rainette méridionale ne peut imaginer se faire aussi grosse que le bœuf !
Mais je suis toujours surprise quand je trouve les petites rainettes dans un endroit inattendu.
Celle-ci se trouve simplement dans un pot de fleurs. En fait dans un pot qui contient un plant d'avocat d'une trentaine de cm.
 Après avoir mangé le fruit acheté dans le commerce, je pose en général les noyaux dans un bac qui contient quelques herbes aromatiques à côté de la cuisine. Et une fois germé, je replante dans un pot plus grand. En cette saison, ces pots sont dans une partie moins ensoleillée du jardin pour éviter l’évaporation trop importante. Et la petite rainette s’est trouvée à l’aise dans ce coin plus frais. A côté du noyau d’avocat on se rend compte de la petite taille du batracien.Sa couleur vert printemps a attiré mon regard!

samedi 7 mai 2011

Euphydryas aurinia : le Damier de la succise

Actuellement le printemps bat son plein sur la garrigue. Selon l’exposition, le thym est en fleur et les touffes d’Euphorbe épineuse (Euphorbia spinosa) mettent cette couleur jaune si particulière dans le paysage. C’est autour de 900 mètres d’altitude que j’ai rencontré ces jolis Damiers de la succise.

Euphydryas aurinia sur Euphorbe épineux
C’est la première année où je vois tant de ces papillons.
Le Damier de la succise appartient à la famille des Nymphalidae qui a en outre la particularité d’avoir la paire de pattes antérieures atrophiées. Mais de loin on reconnaît les Damiers à leurs couleurs vives, de l’orangé au jaune plus ou moins soutenu et surtout au gros points que l’on trouve sur la zone près de la marge de leur ailes postérieures.
Il porte ce nom de Damier de la succise, parce que sa chenille se nourrit de cette plante et c’est souvent sous cette succise que l’on voit des chenilles regroupées. Jeunes elles vivent dans un cocon.
Toujours sur une touffe d'Euphorbe épineux, le Damier de la succise
En Provence nous avons la sous6 espèce provençale qui se nourrit sur la Céphalaire blanche et vit à l’étage collinéen, de 300 à 1000m..On voit des adultes en mai et juin, puis les œufs sont pondus, les chenilles naissent et ensuite passent l’hiver protégées par un cocon sous les plantes .Au printemps leur croissance reprend et s’achève par la nymphose qui nous donne ce joli papillon.On compte une seule génération par an.
Ce Damier de la succise a connu un petit problème à l'émergence. Mais au bout d'un moment il est parti sans aucune difficulté.
C’est un papillon qui n’est pas menacé par chez nous mais il est protégé sur le plan national.

mardi 3 mai 2011

Argynnis paphia : la chenille du Tabac d’Espagne.

Toujours en faisant un peu de nettoyage printanier, j’ai trouvé 2 chenilles dans les violettes qui poussent au pied des rosiers et du jasmin.
C'est l'attitude de défense de la chenille du Tabac d'Espagne.
Avec ses « cornes » il m’a été facile d’identifier la chenille du Tabac d’Espagne, d’autant que je l’avais déjà vu l’an passé et j’avais même assisté à sa transformation en chrysalide.
Les deux chenilles n’avaient pas la même taille et je savais donc que l’une d’elle, la plus petite devait encore muer.
Voici la mue de la chenille du Tabac d'Espagne
J’en ai bien profité pour les photographier et j’avais bien vu que la petite était beaucoup moins active. Comme il fait gris je photographie parfois certains sujets à l’intérieur .J’avais donc posé la chenille sur la feuille de papier qui me sert souvent de support et lui avais mis ses feuilles de violettes à proximité !
Vue de face la chenille(Tabac d'Espagne) qui vient de muer.
Et quand je suis retournée une heure plus tard vers elle, c’était déjà trop tard : elle avait déjà changé de peau ! Derrière elle, l’ancienne enveloppe était complètement fripée et immobile elle attendait que son nouvel habit s’ajuste sans doute. Doucement je me suis installée pour lui tirer le portrait sachant qu’elle ne bougerait pas.
Sur le dessus du dos su dos, ces deux longues bandes jaunes (Tabac d'Espagne)
Dix minutes plus tard elle prenait ses jambes à son cou et avait parcouru bien plus que la longueur de la feuille. Généreusement pourvue de deux belles feuilles de violettes fraîches, elle est retournée dans son bac. Attendons de voir dans combien de temps elle se transformera en chrysalide.
Vue classique de la chenille du Tabac d'Espagne
Certains papillons en sont encore à l’état de chenilles et ce sont elles que nous trouvons dans la végétation. Pondus à la fin de l’été dernier, les œufs ont éclos et la jeune chenille a commencé à se nourrir. Puis après une mue, et le mauvais temps étant arrivé, elles entrent dans une phase appelée diapause. Elle ne se nourrit plus et vit au ralenti. Le printemps venu, elle reprend son cycle. C’est le cas actuellement pour les chenilles du Tabac d’Espagne. Les chenilles se nourrissent, continuent à muer et quand elles auront atteint leur taille finale comme chenille, forment la chrysalide dans laquelle elles se transforment en papillon adulte.

Détail d'un scolus de la chenille du papillon Argynnis paphia
Je trouve ces chenilles très jolies et j’aime les photographier. J’en profite pour vous les montrer dans des images moins classiques. Voici le détail d’un scolus, ces poils très particuliers que la chenille porte sur le dos. Les deux « cornes à l’avant du corps, légèrement recourbés vers l’arrière sont de la même nature mais plus grandes.

dimanche 1 mai 2011

Centrotus cornutus, un Demi-Diable drôle mais pas impressionnant.

Ce drôle d’insecte appartient à l’ordre des Homoptéres qui comprend deux grands groupes : les Cigales et les Membracides. C’est à cette famille qu’appartient notre Demi-Diable.
Centrotus cornutus , un insecte, avec un pronotum prolongé exagérément.
Ces Membracides ne sont pas nombreux par chez nous. Ils sont reconnaissables par un développement exagéré de leur pronotum. Vu de face, ce pronotum forme un grand trapèze terminé par deux pointes. C’est aspect qui lui a valu son nom vernaculaire. Mais ce Demi Diable n’a rien d’impressionnant, il est juste drôle à observer.
Vu de profil, son pronotum  se prolonge par un long appendice qui atteint presque le bout de l’abdomen. De plus, il ondule ce qui donne un aspect impressionnant à ce petit insecte. Bien sûr Centrotus cornutus mesure 7 à 8mm et le mâle est encore plus petit.Il faut bien regarder dans la végétation pour l'apercevoir.

Une face impressionnante avec ces deux cornes qui i ont sans doute valu cette référence au Diable pour ce Membracide

La semaine passée j’en ai vu 5 ou 6 dans le jardin alors que les deux années précédentes je n’en avais vu aucun. Sautant très bien et volant aussi bien, j’ai été surprise de voir ces individus très coopératifs. Comme je voulais les montrer à montrer à mon mari, j’en ai invité deux à sauter dans une boîte. Et ce qui devait arriver, arriva. Pensez donc ,je n’avais eu que le temps de remonter du jardin , de poser mon appareil et d’aller chercher la boîte que déjà le couple avait fait connaissance, s’était fiancé et avait consommé le mariage.
Centrotus cornutus un couple bien sage.

Ce qui me donna l’occasion de les photographier tranquillement. Ils sont resté bien sages, ne cherchant ni à s’envoler, ni à sauter, c’est sans doute plus difficile quand on se doit d’assurer la pérennité de son espèce.

Couple de Centrotus cornutus

J’aime beaucoup leurs ailes qui montrent une ressemblance avec celles des Cigales. Elles sont parcourues de larges nervures et leur donnent cet aspect de vitraux .On doit en principe les trouver sur les arbres dont ils sucent la sève. Tous mes exemplaires se promenaient dans les hautes herbes et sur mes plants de blettes qui montent en graines et atteignent un mètre de hauteur.Ils sont purement phytophages.

Stictocephala bisonia , autre Membracide plus coloré.

Il existe un autre membre de cette drôle de famille qui est le Membracide bison ( Stictocephala bisonia ) dont voici une photo pour rappel .