mardi 12 avril 2011

Zerynthia polyxena, la Diane est de retour.

L’an dernier j’avais été très heureuse de rencontrer ce joli papillon dans le département voisin du Var. Cette année, nous l’avons aussi vu furtivement dans ce département en début du mois.
Zerynthia polyxena  mâle

Mais hier, j’ai eu la grande surprise de le rencontrer dans les Alpes maritimes, mais à une altitude bien plus élevée.
Posé sur les feuilles sèches, il se réchauffe.
Nous étions à près de 1000 mètres à la recherche de fleurs. Constatant que l’herbe était encore bien courte et les fleurs très rares, je fus bien étonnée de voir ce mâle se poser sur le sol ou l’herbe. Bien sûr le rendu photographique est bien moins joli, mais c’est vraiment rassurant de le rencontrer dans cette zone qui est peu habitée. J’ai lu par ailleurs que le réchauffement climatique aurait favorisé l’extension de la Diane.
Un arrêt bref avant de repartir à la recherche d'une femelle.
Cet exemplaire est un mâle que l’on reconnaît aux quelques taches rouges présentent sur les ailes antérieures. Chez la femelle elles sont absentes.
Alors souhaitons que le printemps nous donne l’occasion de voir encore beaucoup de ces très jolis papillons.

dimanche 10 avril 2011

Diaphora mendica, l’Ecaille mendiante, le mâle.

Un papillon de l’ordre des Arctiidae, un nocturne qui vole aussi le jour.
Voici un joli mâle tout beau dans son costume bien intact. C’est bien sûr la saison où les chrysalides se transforment en papillons.
Diaphora mendica, un mâle caché sous une vaste feuille d'arum.
Je n’aurais jamais remarqué celui-ci si je n’étais pas allée inspecter la zone où réside un beau mâle de rainette .Tous les soirs il affirme haut et fort sa présence et la journée il prend le frais sous les feuilles d’agapanthe ou de l’hémérocalle. Aujourd’hui c’était sous l’hémérocalle. Et juste à côté, les arums développent leurs grandes feuilles. Sous l’une d’elle je vois ce beau mâle aux antennes plumeuses.
Sous ses ailes beiges, un corps blanc ponctué de noir
C’est le premier indice qui permet de déterminer le sexe. Les femelles ont des antennes plus simples.
C’est sans doute l’équivalent d’un radar qui permet de se diriger vers le sexe opposé. Je suis vraiment en admiration devant ces antennes.
Diaphora mendica est couvert de longs poils sur le pronotum qui lui font une collerette autour de la tête qui disparaît presque .J’ai eu beaucoup de mal à voir ses yeux que je n’ai aperçus que sur l’écran.

Diaphora mendica mâle , pattes antérieures sombres agrémentées de soies jaunes
Le corps est blanc avec quelques points noirs. Je n‘ai pas voulu déranger cet individu qui me semble bien jeune. Ses pattes avant et  le devant du pronotum sont soulignées de jaune.
J’ai lu peu d’informations sur leur mode de vie, sinon que les chenilles sont bien poilues, la rencontre avec celle de l’Ecaille cramoisie en est la preuve. C’est un papillon que l’on rencontre partout en France qui vit sur les haies et les bois clairs.

Un portrait rapproché de Diaphora mendica.
Si le mâle a cette couleur beige avec quelques points noirs sur le dessus des ailes, la femelle est presque toute blanche, bien différente.


Rappel: ici des images d'une autre Ecaille , l'Ecaille cramoisie.

vendredi 8 avril 2011

Phymata crassipes, une punaise de la famille des Reduviidae.

Une punaise de la famille des Reduviidae.
Phymata crassipes en attente de son repas sur les fleurs d'Orchis Anacamptis morio picta
Ce sont des punaises prédatrices d’autres insectes. Elles attrapent leur proie avec les pattes antérieures épaissies et renforcées. Appelée aussi punaise guitare en raison de sa forme générale. Les Réduves sont capables d’infliger une piqûre dont on se souvient (je parle par expérience).

Vue de profil du rostre en trois articles de la punaise Phymata crassipes.
Phymata crassipes fait moins de 1cm.
Cette punaise fréquente le jardin lors de la floraison de la lavande.

Phymata crassipes a un pronotum et un abdomen fortement nervurés.
Elle s’y cache pour traquer ses proies. Je ne la vois en général que pendant un ou deux jours. La lavande fleurit fin juin.
Or ce matin en examinant les rares fleurs de la garrigue, je fus bien surprise de trouver celle-ci (une femelle) sur cette jolie fleur d’Orchis morio (Anacamptis morio picta).
Vue de profil on observe bien la dilatation de sa première paire de pattes servant à tenir les proies.
Et comme elle attendait son repas, elle a été assez coopérative pour une séance de photos.
Comme les punaises en général elle est pour vue d’un rostre qui est sans doute destiné à piquer puis sucer l’insecte capturé.
Phymata crassipes
 1: des pattes prédatrices
2: un rostre piqueur suceur
3 :une gouttière pour ranger ses antennes

Son pronotum est découpé mais moins qu’une espèce plus rare que l’on trouver aussi par chez nous , que j'ai publié au tout début du blog  je parle de Phymata monstrosa !La photo est bien moins bonne mais elle a des pattes bien plus épineuses que le specimen rencontré aujourd'hui.
Ses pattes centrales et arrières ne sont pas pourvues d’épines ce qui l'identifie comma Phymata crassipes. L’insecte dispose d’une gouttière sous le pronotum pour « ranger » ses antennes.

On rencontre Phymata crassipes dans une presque toute la France.

jeudi 7 avril 2011

Rainettes méridionales ( Hyla meridionalis) de toutes les couleurs!

Le chant crépusculaire de mes amies les rainettes signale bien leur présence nombreuse dans le jardin. C’est l’occasion de vous présenter certaines d’entre elles.


Avec son dos très clair cette rainette est bien reconnaissable, elle vit dans ce secteur depuis plus d'un an.
« Moi, je suis Blanchette. C’est ainsi que j’ai entendu Lucie m’appeler. Mais en réalité je suis dame Blanchette de l’Hellébore. Vous avez vu mon dos. Eh oui, je ne suis pas comme mes copines de couleur uniforme. Mes taches claires sur le dos sont permanentes !
Pourquoi Blanchette de l’Hellébore ? L’hellébore est ma résidence printanière. Voilà, quand la température augmente lentement comme maintenant, je m’installe le matin sur une belle grande feuille de cette plante et j’admire le paysage. D’ici, j’ai une excellente vue sur le jardin. Et l’après –midi je rabats une partie de cette feuille pour me faire un ….parasol. C’est que j’ai le teint fragile, pas question de bronzer, j’y tiens à mon teint délicat. »

Pour se mettre à l'ombre la petite maligne a recourbé la feuille.

Laissons Blanchette sous son parasol, pour présenter deux autres petites habitantes du jardin(enfin presque).

« Lucie, j’ai trouvé deux de tes copines dans le panier des skimmer »
Presque noire , en sortant du skimmer.
C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de deux rainettes juvéniles. Voici Noiraude.
« Zut je ne suis pas noire, juste de couleur très sombre. On était bien dans ce panier à l’ombre et au frais, on avait bien dilaté nos cellules pigmentaires, c’est pourquoi nous sommes devenues presque noires. Eh oui, cela te surprend toujours. Bon, tu m’as bien vue, je veux PARTIR !

En fait elle est très brune, mais de couleur uniforme.
Zut ce bout de bois est trop moche, je m’en vais dans le rosier. J’y serai bien mieux »
Sa copine est brune avec des taches plus sombres qui resteront visibles très longtemps.
Après le départ de Noiraude et son installation dans les branches touffues du rosier de Banks, il me reste Brunette peu pressée de quitter le seau dans lequel elle a trouvé un refuge plus adéquat que le panier du skimmer.
J’en profite pour l’installer dans un bac avec de nombreuses herbes variées qui lui font un bel abri. Et ce qui devait se passer arriva. La demoiselle vira de couleur.(Ici, un épisode identique)
Pas de problème , dans l'herbe, elle reprend sa jolie couleur verte mais les taches sombres le restent
« Tu crois que je vais rester brune au milieu de l’herbe, tu rêves, nous nous adaptons facilement à notre milieu. Notre maître mot :   DI –SSI- MU- LA- TION ! Cela nous permet de voir sans être vu ! Combien de fois je te vois passer à côté du massif de fleurs dans lequel je passe mes jours à te regarder t’agiter. Mais nous ne sommes pas inquiètes, nous les petites Rainettes méridionales du jardin. C’est ainsi qu’on se passe le mot, dans le jardin de Lucie, on ne risque rien, elle nous protège bien, pas question de mettre des poisons pour tuer limaces ou pucerons. Nous on mange de bon appétit ceux qui sont trop nombreux et on maintient l’équilibre.

Sympa, la petite rainette m'a laissé le temps de vous montrer le détail de cette patte avec ses ventouses qui lui permettent d'être excellente grimpeuse.
Promis je vais rester dans l’herbe et je reste éloignée des skimmer ! ».

Ps:
Brunette n'a pas tenu sa promesse, mon mari vient à l'instant de sortir du panier d'un skimmer. Immédiatement reconnue grâce à ses taches , je l'ai installée sous le rosier en espérant qu'elle comprendra que le skimmer de la piscine n'est pas un endroit pour rainette .. Et nous continuerons à la surveiller!!

Bon printemps mes petites amies !

mercredi 6 avril 2011

Phragmatobia fuliginosa, l’Ecaille pourpre : de la chenille au papillon.

C’est une histoire dont le dénouement se déroule ces jours-ci.
En automne j’avais trouvé de belles chenilles dans le jardin, identifiées comme étant comme Pragmatobia fuliginosa. Elles avaient fait l’objet de ce billet.
Ensuite, les chenilles avaient été mises dans un bac avec des feuilles de pissenlit et diverses herbes .Elles avaient mangé pendant quelques jours puis mes feuilles avaient été dédaignées. Les chenilles se sont installées pour l’hiver, sous une pierre ou sous le papier qui tapissait le bac. Elles ont ainsi passé l’hiver, sans être roulées en boule, comme elles l’habitude de le faire quand on les dérange.
Cocon terminé ,la chenille n'est plus visible.
Le printemps venu, j’imaginais qu’elles allaient reprendre leur activité. Je leur ai cueilli les belles feuilles fraîches de plusieurs végétaux, en particulier, des feuilles de pissenlit appréciées par nombre de chenilles. Mais rien n’est consommé.
Et en début de semaine, j’ai vu du changement. Les chenilles se sont fabriqué un cocon. Ainsi l’une d’elle a fini son cocon et il est opaque.
 Heureusement le second est encore en « chantier ». On aperçoit bien la chenille sous le mince filet de soie qui la recouvre. Ce cocon est fait de nombreux morceaux de soie qui se chevauchent.
Cocon de chenille Pragmatobia fuliginosa en construction, la chenille est encore visible.
Voilà où en sont mes chenilles pensionnaires.


Hier, le beau temps bien installé et mon poste de nourrissage des oiseaux est déserté. Je démonte la tente qui me sert d’affût pour les photographier. Et, avant de la ranger, je la brosse . Surprise je trouve  à l’intérieur, un cocon qui décollé, montre une chrysalide bien vivante et qui s’agite. Je la photographie avant de la placer en compagnie de ses copines dans le bac.
Chenille chrysalidée dans son cocon.
En continuant mon nettoyage, je trouve un cocon vide. Dommage, me dis-je je ne saurais jamais qui était à l’intérieur ! Et, en regardant sur le sol, je vois…..l’Ecaille cramoisie(Phragmatobia fuliginosa).
Ecaille cramoisie nouvellement émergée.
Elle venait de sortir de son cocon. Encore ébahie de se trouver à l’air libre, elle marche sur la terrasse. Je la place dans un récipient en évitant de la toucher pour ne pas abîmer ses belles écailles toutes neuves.

Elle porte bien son nom: des ailes cramoisies avec une  petite tache noire.
La séance fut courte, mais me laissa le temps d’admirer ce papillon qui porte bien son nom.Elle a les ailes toutes rouges et une petite tache noire sur le dessus.Son corps aussi est bien rouge avec de jolis dessins noirs.Une épaisse fourrure  entoure la tête.


Heureusement, car c’est un papillon nocturne et qui doit être bien présent dans le jardin, au vu du nombre de chenilles présentes dans le jardin.
Je le trouve vraiment joli ce papillon que l’on rencontre partout en France.

Ecaille cramoisie une jolie fourrure de couleur rouge qui avertit les prédateurs qu'elle n'est pas à consommer .
Les premiers apparaissent maintenant. Si vous êtes plus noctambule que moi, vous avez des chances de les apercevoir !