mercredi 29 septembre 2021

Zelus renardii, adulte

 

Quelques jours après avoir été observé sur l’arbousier et prise en pension, la larve de Zelus renardii a fait sa dernière mue et la voici maintenant adulte.

Vert en dessous, brun au-dessus, on a du mal à le repérer dans la végétation où il chasse  ses proies


Ce sera l’occasion de lui tirer à nouveau le portrait avant qu’elle ne rejoigne le fond du jardin où elle a été découverte.

Avec sa couleur verte pour le corps et les pattes,  Zelus renardii se dissimule aisément dans la végétation.

Zelus renardii, un imago tout neuf!


Mais ce sont les détails, qui, comme toujours, sont intéressants.

 Je l’ai surnommé le réduve au collier de perles. Pourquoi ?   On remarque à la base du prontotum une partie plus colorée avec deux pointes latérales et ensuite une série d’excroissances dont deux bien rondes et colorées en rouge brique.

Vert et rouge brique sont ses couleurs, même le rostre en est décoré!


 La tête allongée porte deux gros yeux rouges et deux ocelles de la même couleur reliés aux yeux par un trait vert, une flèche verte les sépare sur le dessus de la tête.

Une pilosité plus courte sur le dessus de la tête


Cette description n’est pas très «entomologique », mais je ne peux m’empêcher d’admirer ce soin  qu’à Dame Nature de présenter ses créatures sous leur meilleur jour !

Des hémélytres translucides laissent deviner les "épines" du bord de l'abdomen.


Sous les ailes qui maintenant recouvrent tout l’abdomen, on devine encore les pointes rouges qui l’ornaient latéralement. Le corps est recouvert d’une pilosité plus ou moins longue et blanchâtre.

Pour rappel, ce réduve est un nouveau venu dans l’entomofaune française(2019) (voir message précédent.) Comme dans le cas de beaucoup de punaises, l'adulte passe l'hiver et c'est au printemps qu'il se reproduira.

mercredi 22 septembre 2021

Zelus renardii, juvénile, un réduve récemment arrivé en France

 

Zelus renardii, juvénile, probablement au dernier stade larvaire.

En voyant ses longues pattes et ses antennes qui lui donnent une allure dégingandée et son déplacement saccadé j‘ai eu du mal à chercher une case où mettre ce nouveau venu rencontré en observant attentivement les feuilles d’un arbousier. Une sauterelle, non le rostre ne convient pas, une mante, non les pattes avant sont simples…mais bien sûr un réduve. Je n’en avais jamais vu de cette couleur. De plus, les ailes à peine ébauchées me mettent en présence d’un juvénile, ce qui complique la tâche.

Des ébauches d'ailes seulement


En cherchant sur la page des réduves  du site insecte.org, j’en suis arrivé à son nom :Zelus renardii.

Il s’agit bien d’un réduve originaire du continent américain, présent du Canada à l’Argentine. Le premier sujet a été trouvé en février 2019, dans le massif des Maures, dans le Var. Depuis il est signalé depuis les bouches du Rhône aux Alpes maritimes.

On préfère se mettre sous les feuilles pour partir à la chasse


Il vient probablement d’Italie où il a été introduit pour lutter contre le ravageur des oliviers, Xylella fastidiosa .(voir ici )

Un rostre solide pour attraper ses proies


En Espagne il est considéré comme invasif et « piqueur ».En effet, la piqure du réduve est douloureuse(je l’ai expérimenté avec un réduve commun par chez nous, le réduve irascible qui porte bien son nom).

 

Beaucoup de poils collant sur tibia pour retenir la proie.

Ses pattes avant présentent de nombreux poils avec une substance collante qui retient les proies. L’insecte mesure environ 12 mm.

Zelus renardii, réduve en vert et ocre!


C’est un insecte qui se nourrit de différents homoptères dont  des cicadelles vecteurs de la bactérie tueuse.Il vit dans les arbustes et la végétation basse Des études s’intéressent maintenant à son impact sur le reste de la petite faune locale. Chez nous je n’ai trouvé que ce juvénile. Mais on peut quand même considérer que sa dissémination a été rapide.

 

vendredi 10 septembre 2021

Eumenes mediterraneus, une guêpe potière

 Le chemin pour arriver à identifier un insecte est  parfois long et bien tortueux.

Hier en allant chercher quelque chose dans notre réserve, j’ai i trouvé une guêpe pas trop vaillante se promenant sur un meuble blanc. Son gastre bien renflé a tout de suite attiré mon regard. Et comme j’ai pu la photographier de très près j’ai bien avancé pour trouver son identité.
Eumenes mediterraneus que je vois toujours sur du fenouil en fleurs.


Eumenes mediteraneus est une guêpe de la famille des Vespidés qui se reconnait  au premier article de son abdomen étroit et allongé et au second très renflé. Ce second article est terminé par une lamelle qui a bien de l’importance pour séparer les 11 espèces du genre Eumenes  que l’on trouve chez nous.

Second article du gastre à bien observer.*


Mais la première observation concerne la pilosité du  1er tergite, c’est difficile au premier abord. Elle peut être courte, penchée et peu visible ou dressée.

Sur mon sujet, elle est dressée. On le voit bien sur la photo ci-dessous.

Détail du premier article du gastre


Ensuite le second tergite : » Deuxième tergite, vu de profil, clairement concave devant l’apex : sa petite plaque terminale enfoncée, toujours claire et transparente.( voir la seconde photo)

Le second article du gastre avec sa partie distale concave(flèche)


Ces détails ont été trouvé grâce une étude espagnoletraduite ici .


Je me suis  ensuite aidée d’une clé en allemand qui est disponible sur le net


Dans cette clé plus détaillée, il faut  aussi observer la pilosité :

-de la tête qui  peut être courte et régulière ou longue et hirsute ,

Un pilosité longue et hirsute*


-du second tergite ici courte( voir la photo qui présente la lamelle)

Ensuite il faut observer  la lamelle de ce tergite : elle est transparente de couleur claire.

L'observation du gastre permet ensuite de voir davantage que deux segments avec des marques jaunes


Puis on retrouve la partie terminale du second tergite nettement concave.

Autre détail noté : les angles du clypeus ne sont pas orientés vers l’extérieur.

Vue du clypeus


En cherchant sur le net j’ai aussi trouvé un autre détail qui est facilement visible : la tache noire des fémurs augmente de taille du fémur 1 au fémur 3, on le voit bien sur la photo ci -dessous

Détail des fémurs où la couleur noire augmente progressivement


 L'apex de l'antenne des femelles est rougeâtre par dessous

Détail de l'apex des antennes de la femelle.


Je suis allée chercher ensuite dans mes dossiers des années passées où dormaient des Eumenes non identifiées. C'est ainsi que j'avais déjà photographié cette guêpe régulièrement depuis 2017.

J'ai essentiellement trouvé ces guêpes sur le fenouil, mais je n'y ai jamais trouvé des urnes  qui contiennent la larve de la guêpe. Par contre je les vois le plus souvent sur la lavande , mais jamais je n'ai vu la potière à l'ouvrage!

 


Eumenes mediterraneus est une guêpe de grande taille (entre 11 et 14mm), on le voit sur cette photo où une autre abeille bien plus petite s'en approche(Hylaeus).

*Images grossies 3 fois