Depuis deux ans j’observe en particulier les abeilles, les
guêpes ou autres hyménoptères qui visitent le jardin.
J’arrive très
lentement à en identifier quelques –uns ! C’est dire si je suis surprise par le
nombre important d’espèces différentes qui se promènent sur les fleurs des plantes
ou arbustes qui égaient notre espace. Il me reste encore bien du monde à
identifier !
Après avoir présenté les petites Lasioglossum nigripes voici
maintenant une cousine bien différente et beaucoup plus grande de la vaste famille des Halictidae.
Halicte de la scabieuse femelle* |
Il s’agit d’Halictus scabiosae.
Je rencontre les femelles tôt dans l’année , en mars, avril
et hélas souvent dans la piscine.
Quand elles ne sont que bien mouillées, le sauvetage est
efficace : nourries avec une fleur fraîchement cueillie( souvent du
pissenlit qui pousse toute l’année) , un séchage sous une lampe et la butineuse peut
reprendre du service.
Halicte de la scabieuse femelle devant la règle graduée!* |
D’autant plus que cette femelle, est importante :c'est elle qui va donner naissance à la génération estivale.
Elle a passé l’hiver à l’abri et reprend du service aux
premiers beaux jours.
Halicte de la scabieuse femelle cette vue permet de bien voir les brosses de récolte du pollen de la patte arrière* |
Passons à la présentation de la femelle d’Halictus scabiosae.
Je me sers d’une clé disponible sur le net , mais aussi
d’infos extraites du Bellmann :guide des abeilles, bourdons, guêpes et
fourmis d’Europe.
Une observation des ailes donne une première info :
·
3 cellules cubitales et une nervure basale
courbe(voir la flèche sur la photo du dessous.)
Aile d'Halicte, les 3 cellules cubitales et la flèche qui indique bien la courbe de la nervure basale.* |
Ensuite dans le cas d’une femelle on voit le dernier tergite
très particulier : un sillon longitudinal très étroit, bordé sur les côtés
de longs poils serrés.
Abdomen de L'Halicte de la scabieuse avec son dernier tergite particulier |
·
Puis la cuticule du corps n’a pas de reflets
métalliques, on reste dans le sous-genre des Halictus.En particulier la cuticule noire du tibia et du basitarse des pattes arrières noire permet de distinguer H.sacbiosae de H. rubicundus, une autre des grandes Halictes qui visite le jardin.
Halictus scabiosae femelle chargée de pollen sur Picris |
C’est une abeille de grande taille(voir la photo plus haut, elle atteint 15mm), les bandes pileuses que l’on voit
sur les tergites sont bien ochracées et entières ce qui nous amène à Halictus
Scabiosae.
Situées à la partie apicale des tergites elles paraissent larges à cause de la zone feutrée que l'on voit en haut des tergites(ce qui lui a aussi donné parfois le nom d'Halicte zébrée)
Halictus scabiosae chargée de pollen blanc sur fleur de laitue |
Pour voir un mâle il faudra attendre l’été. Ils sont issues
de la génération préparée par les femelles ayant hivernées. Ils sont plus facilement reconnaissables.
Halictus scabiosae mâle sur fenouil, longiligne aux antennes courbées au bout |
Leurs longues antennes au bout recourbé et leur abdomen
longiligne avec les bandes ochracées les rendent facilement identifiables.Je les vois à partir de la mi-juillet, d'abord sur les lavandes où jour après jour ils viennent se nourrir en plongeant la tâte dans les petites fleurs.
Halictus scabiosae mâle plongeant sa langue dans la fleur de lavande |
Ils se nourrissent sur des fleurs plus variées que les femelles
qui collectent le pollen. Elles recherchent les astéracées(souvent des fleurs jaunes
du style pissenlit, ). Les mâles recherchent le nectar .
Halictus scabiosae mâle sur les petites fleurs de la menthe |
Les voici sur des fleurs de lavande, de menthe et de fenouil ci- dessus.
Halictus scabiosae mâle sur les fleurs d'eupatoire chanvrine |
Et aussi d'eupatoire chanvrine, toutes ces petites fleurs leur apportant le nectar nécessaire à leur courte vie.
Et pour finir une dernière image d'une belle femelle sur une fleur de catananche bleue dont le pollen jaune collée en abondance sur les pattes arrière servira de nourriture à la larve de l'abeille.Même alourdie par cette importante quantité de pollen elle s'envole rapidement.
Femelle Halictus scabiosae sur la fleur de catananche bleue |
Cette abeille se rencontre dans toute l'Europe, elle est visible pour la femelle du printemps au début de l'automne ,pour les mâles la seconde partie de l'été. Elles font leur nid dans le sol et sont de très utiles pollinisatrices en visitant principalement les astéracées mais aussi les rosacées dont les arbres fruitiers font pour beaucoup partie. Elles se contentent bien souvent des fleurs qui poussent spontanément .
Bonjour Lucie,
RépondreSupprimerC'est du "joli monde" sur toutes ces fleurs.Elles sont très belles et besogneuses.
La qualité de tes photos en font de petites bijoux.
Bon début de semaine Lucie. Le temps est toujours aussi moche depuis le 27 Octobre ..... je sature !
Le mâle n'aurait pas manqué de m'étonner si je l'avais shooté au cours d'une observation mais la femelle ... je dois avouer que je n'aurais pas cherché aussi loin.
RépondreSupprimerTu avances, tu avances.. et pourtant il y a toujours du neuf à découvrir