Voici une jolie sauterelle bien rondouillette que j’avais
déjà rencontrée il y a deux ans presque dans la même zone. Connaissant sa
présence j’ai cherché dans les endroits qu’elle aime : des buissons de
framboisiers sauvages, des coins parsemés de hautes orties. Et bien dissimulé
dans la végétation, j’ai trouvé ce mâle trahi par les mouvements de certaines
feuilles qui plient sous son poids. Je l'ai invité , poliment, à choisir un support plus élégant pour la pose photo!
Polysarcus denticauda, mâle , dernier stade larvaire |
Cet orthoptère fait partie la famille Phaneropterinae dont le genre Polysarcus
compte deux espèces : denticauda et scutatus.
Polysarcus denticauda,femelle adulte |
Denticauda sans doute à cause de l’oviscape de la femelle, denticulé à
l’extrémité. La femelle est encore plus massive que le mâle .
Polysarcus denticauda, femelle adulte, ovopositeur denté à l'apex. |
Ci-dessous une larve de mâle au dernier stade. Comment s’en
rendre compte : les ailes ne sont pas encore apparentes sous le pronotum.
Polysarcus denticauda,mâle juste avant de muer. |
Au stade adulte, elles dépassent chez le mâle ( pas chez la
femelle) sous le pronotum en forme de selle. Ces ailes colorées en jaune ne
servent pas au vol. L’insecte marche plus qu’il ne saute dans la végétation.
Polysarcus denticauda,mâle adulte, juste après la mue |
Parmi les caractères distinctifs de l’espèce on observe la
plaque sous génitale du mâle bifide , elle remonte entre les cerques et les
dépasse. Chez l’espèce voisine Polysarcus scutatus, la plaque n’atteint pas
l’apex des cerques. Ce détail se voit très bien à l’œil nu.
Détail des cerques de Polysarcus denticauda, ils enserrent la plaque sous génitale nettement bifide. |
Autre différence, plus délicate à voir, le fastigium du
vertex 2,5 à 3 fois large comme le premier article des antennes. Alors que chez
scutatus elle est plus élargie vers
l’avant et ne fait au plus que 2 fois la largeur du 1er article des antennes. Précisons
que scutatus est plus rare.
Polysarcus denticauda détails de la tête, vue de face de l'insecte se nourrissant. |
D’après diverses lectures, Polysarcus serricauda ne "descend" pas en dessous de 700m.
C’est une espèce des montagnes mais on la rencontre en France, en Suisse et le
sud de l’Allemagne.
Polysarcus denticauda mâle adulte avec son pronotum en forme de selle et sa plaque sous-génitale bifide. |
Elle aime les hautes herbes dans lesquelles elle se
dissimule et exclusivement végétarienne,dont elle se nourrit.
Larve au dernier stade de femelle. L'ovopositeur n'est pas encore bien "denté"
La végétation les protège et bien piquante, elle tient les importins à distance!
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L'ovicapte nettement denticulé que tu nous montres justifie son nom en effet. Je vois que pour la rencontrer tu as quitté ton jardin et pris de l'altitude.
RépondreSupprimerUne sauterelle indolente dont tu montres bien les détails on ne risque pas de la confondre avec une autre .
RépondreSupprimerBises
Ton article est passionnant ! Merci Lucie :)
RépondreSupprimerFormidable!
RépondreSupprimerEn voilà une que je découvre!
Son oviscapte dentelé est en effet particulier.
Ces pronotum en forme de selle sont toujours impressionnants chez ces barbistes.
Très jolies photos!
Bonnes balades et bizzzz à vous deux!
Quelle aventure !
RépondreSupprimerLe repérage en plusieurs étapes (2 ans de patience...), la distinction des sexes, des stades du développement, la mise en scène, les photographies, l'accompagnement par les mots : c'est un travail rare et un pur plaisir de découverte !!
Merci Lucie
Amicalement
Si je l'ai déjà croisée, je l'ai prise pour une autre!
RépondreSupprimerEncore une découverte, très bel article!
Belles photos pour cette sauterelle très dodue.
RépondreSupprimerPassionnant et instructif. ^^
Un billet extraordinaire. Il y a tant à apprendre. Merci de nous montrer la nature à travers tes yeux avertis.
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