Selon le calendrier nous sommes bien au printemps. Les
insectes qui ont passé l’hiver à l’abri ressortent de leur cachette. Ces
adultes nés à l’automne doivent maintenant assurer la continuité de leur
espèce. C’est ainsi que j’ai vu cette punaise, Micrelytra (aux petites
élytres) fossularum qui se réchauffait au soleil sur la très belle
euphorbe réveille matin.
Micrelytra fossilarum femellle sur l'euphorbe réveille matin. |
Sa forme allongée, ses très petites ailes supérieures, le
dernier article des antennes coloré en rouge permet l’identification avec
facilité. La petitesse des ailes le rend inapte au vol. Deux lignes claires le
long de l’abdomen soulignent sa sveltesse. C’est un insecte que j’ai déjà vu
dans le jardin mais à l’automne.
Couple de Micrelytra fossularum en automne dans les grandes herbes. |
Le rythme de ces insectes est le suivant. Au printemps les
adultes ayant passé l’hiver se reproduisent et meurent. La nouvelle génération
se développe au printemps et se reproduit en fin d’été
ce qui donne les individus que je rencontre en ce moment..
Une rencontre et un accouplement très rapide pour cette femelle en haut et le mâle en bas. |
La femelle que j’ai photographiée est plus grande et plus
grosse que le mâle.
Tête bêche, c'est la femelle qui dirige le couple. |
Ayant trouvé dans l’herbe, non loin de là un second individu
je l’ai aussi prélevé. Et vous devinez
la suite. Je soupçonnais au vu de sa taille qu’il s’agissait d’un mâle. Les
ayant mis en présence le scénario fut rapide. La femelle a fait le tour de la
boîte, le mâle a suivi ses traces et au bout de 2 minutes ils étaient
accouplés. D’abord côte à côte, ils ont très rapidement pris la position tête
bêche que l’on voit souvent chez les punaises. C’est la femelle qui indique le
sens de la promenade, le mâle suit docilement. L’accouplement dure très
longtemps ceci explique qu’on puisse voir ces couples dans les herbes.
Vue de dessous on voit le long rostre qui permet que l'insecte pique dans les herbes pour se nourrir. |
Ces sont des punaises qui se nourrissent d’une herbe, Dactylis glomerata, elle est présente
dans ma prairie ce qui explique la présence de Micrelytra fossularum. On
rencontre la punaise dans bien des régions depuis l’Espagne à l’Angleterre. C’est
quand les individus cherchent des congénères pour se reproduire, qu’il est le plus
facile de les voir. Autrement leur vie dans les herbes assez hautes les met à l’abri
des regards.
Couple de Mycrelytra fossularum , femelle plus grande que le mâle . |
Je ne les ai jamais observés, merci Lucie pour ton article :)
RépondreSupprimertrès instructif, comme toujours, pour un néophyte comme moi ..
RépondreSupprimerpunaise, je vais regarder de plus près mon jardin pour repérer ce copulateur printanier !
De belles réunions de plaisir des deux côtés de la caméra!
RépondreSupprimerIl était temps que je blog un peu!!
RépondreSupprimerVoilà un article très bien documenté sur tes observations personnelles, ce qui le rend d'autant plus intéressant!
C'est vrai qu'elle est svelte et élégante!
Je me répète mais tu me fais rire à les "marier"!!
il me semble avoir raté ta dernière publication... j'y vas de ce pas!!!
Un article intéressant. Bravo. Bonne Pâques. Diane
RépondreSupprimerTu fais donc dans le mariage ;-)
RépondreSupprimerBonne idée ^^
Encore une magnifique série, merci professeur pour toutes ces explications !
Excellent. Je ne pense pas en avoir déjà vu!
RépondreSupprimermarieuse d'insectes ! ça alors!
RépondreSupprimerTrès belles images Lucie et tes explications documentées sont un vrai régal à chaque visite.
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