samedi 31 décembre 2011
Bonne année 2012
Dans la continuité du message précédent, que cette belle collaboration entre le cheval et le Héron garde boeufs nous inspire pour l'année qui commence.En vous souhaitant à tous, chers amis lecteurs, une année pleine de ces petits bonheurs qui égaient le quotidien.
Photo prise dans les marais d'Aiguamolls (Catalogne)en avril 2011.
jeudi 29 décembre 2011
Héron garde-boeufs,Bubulcus ibis
Ce fut une drôle de
surprise quand, en me promenant dans mon quartier, je vis 4 grands oiseaux
blancs déambuler dans la dernière grande prairie du coin.
Je pensais, que posés là par le hasard de la recherche de
nourriture, je n’aurai malheureusement plus l’occasion de les revoir.
Mais quasiment tous les jours de la semaine passée je les ai
rencontrés à cet endroit.
Au soleil , le Héron garde-boeufs dans une belle prairie, non loin de chez moi! |
Aujourd’hui, en revenant vers la maison en voiture, j’ai
décidé de refaire un passage devant ce pré ! Et voilà qu’ils n’étaient
plus 4 mais 6. Le soleil brille, il est 16 heures, le jour ne va pas tarder à
décliner. Je rentre déposer mes achats et je repars, cette fois –ci avec mon
appareil photo !
Et tranquillement je les observe entre 25 et 50 mètres de moi, ils marchent
dans cette restanque, vestige d’une ancienne exploitation horticole.
Observons , observons! |
La petite taille de l’oiseau
environ 50cm, le plumage entièrement blanc permet deux identifications :
soit la petite Aigrette garzette, ou le Héron garde-bœufs.
Le bec jaune, les pattes sombres, voilà les caractéristiques
du héron garde-bœufs ! Un peu de couleur orange se voit sur le front de l’oiseau,
ce détail complète le portrait du garde- bœufs
en plumage d’hiver.
Un bon ver de terre, prêt à être avalé! |
J’ai souvent vu des Hérons garde- bœufs mais pas à proximité de mon jardin, où il n’y a pas de
zone humide, pas de marais, pas de zone d’élevage, donc ni bœufs ou chevaux !!
Leur nom de garde bœufs vient du fait qu’ils accompagnent bœufs
et chevaux qui, lors de leur déplacement
soulèvent des petits insectes que l’oiseau mange.
Je tire, je tire et ne lâcherai pas! |
En hiver les insectes sont moins nombreux et il faut trouver
de quoi se nourrir .En observant ce petit groupe, j’ai vu ce qu’ils cherchaient
dans cette belle prairie : des vers de terre. L’herbe fait que le sol est
moins dur que par ailleurs, et, en piquant le bec dans le sol aux endroits où
se cachent les vers, l’oiseau tire, tire et tire encore. Le ver est souple et s’allonge,
s’allonge, s’allonge. Mais finalement finit dans le bec de l’oiseau. Mon sujet
a ainsi avalé 3 gros vers de terre
pendant les 20 minutes où je l’ai observé.
Le soleil nous a quitté mais je cherche encore ! |
Avec le soleil qui descend et se cache derrière la petite
colline ma séance s’achève. Les oiseaux se seront petit à petit rapprochés de
moi, sans être gênés par la route proche où passent nombre de voitures !
mardi 27 décembre 2011
Mésange charbonnière, Parus major
En cette fin d’année 2011, je n’ai pas encore vu de « nouveaux »
à la mangeoire. Le temps particulièrement doux, explique cette situation.
Mésange charbonnière sur le poste d'observation :" y a -t-il des graines?" |
Un femelle de Mésange charbonnière aux couleurs moins vives |
Parus major notre jolie Mésange charbonnière se reconnaît à
sa couleur jaune bien voyante et au noir brillant des plumes de sa tête ainsi
qu’à la bande qui part de son menton et barre son abdomen. Mâle et femelle se
ressemblent, mais les couleurs du mâle sont plus vives et sa bande ventrale plus
large.
De dos, des plumes verdâtres , des ailes bleu grisâtre avec une barre ailaire blanche |
Les joues blanches de l’oiseau posent un problème en photo.
Et par temps ensoleillé c’est encore plus compliqué entre le noir de la tête et
ce blanc immaculé des joues.
Un joli mâle Mésange charbonnière, avec sa barre noire bien large sur la fin de l'abdomen |
Rapide et craintive face aux autres convives, la Mésange
charbonnière s’empare de sa graine et va la décortiquer à l’abri des regards,
dans le citronnier en général.Mais elle recherche aussi souvent sa nourriture au sol. Durant la belle saison, elle est très active pour nous débarrasser des chenilles en surnombre et c'est un des seuls oiseaux qui consomme aussi les chenilles processionnaires du pin qui ravage ces arbres.
lundi 19 décembre 2011
Bonnes fêtes de fin d'année!
Des fêtes pleines de douceur avec cette maman écureuil rencontrée au Québec qui se nourrissait traquillement non loin de moi .
Il s'agit d'un écureuil roux américain, Tamiasciurus hudsonicus, espèce essentiellement arboricole, mais quand on a une famille à nourrir il faut chercher la nourriture là où elle se trouve!
Il s'agit d'un écureuil roux américain, Tamiasciurus hudsonicus, espèce essentiellement arboricole, mais quand on a une famille à nourrir il faut chercher la nourriture là où elle se trouve!
jeudi 15 décembre 2011
La Mésange bleue goûte le kaki!
« Variez votre alimentation », voilà ce que
j’entends de temps en temps .Il paraît que c’est bon pour la santé de
manger des produits frais, des fruits, des légumes. En hiver les sources de vitamines
sont rares. Mais j’aime faire des expériences nouvelles. Voilà des jours et des
jours que je vois les étourneaux se chamailler pour manger les kakis. Cela a
l’air drôlement bon, ils veulent tous y goûter. La Fauvette elle, qui mange des
fruits restés sur les arbres dans les vergers a du mal à s’en approcher, elle
doit ruser pour en prendre quelques bouchées.
Je vais me lancer et goûter ce fruit, c'est peut-être risqué? |
Alors ce matin, n’écoutant que mon courage, je suis allée
manger quelques bouchées de ce kaki si beau et si brillant sur l’arbre. Vous
remarquerez que le fruit est plus gros que moi ! Il faut faire des
acrobaties pour arriver à plonger à l’intérieur, mais les acrobaties nous on
connait!
C'est collant mais bien sucré! |
Je vous rappelle que nous les mésanges bleues sommes des insectivores. Nous nous promenons dans les
arbres, surtout dans leur partie haute, au bout des branches et recherchons
larves, chenilles et araignées. On se rend bien compte de cela, lorsqu’au
printemps nous rapportons ces proies au nid pour nourrir nos petits. Nous
cherchons aussi des proies dans les
fentes des écorces, grâce à notre bec fin qui permet d’explorer de petites
cachettes.
J'y retourne, c'est bien bon! |
Au printemps les jeunes pousses des épicéas sont un bon
complément au régime carnivore. En automne et en hiver nous devenons végétariennes.
Vous nous voyez alors aux mangeoires où les boules de graisse et les graines nous
aident beaucoup à passer la mauvaise saison. La nature nous offre aussi bien
des graines dans les buissons et les arbres. Mais jamais je n’avais goûté au
kaki ! C’est bon, il faut que je me dépêche d’aller en faire part à mes
copines ! Je reviendrai !
Signé: Miss Parus caeruleus.
Vous pouvez venir, c'est bon à manger , faut varier notre menu! |
Petite note complémentaire: on a observé que les Mésanges bleues et
charbonnières sont des opportunistes : quand un individu trouve une
nouvelle source de nourriture, il en fait part aux autres et le groupe l’utilise ;
l’habitude est même transmise à d’autres groupes, grâce aux individus
célibataires qui rejoignent des groupes différents au printemps(Les Mésanges, Georges
Olieso, Delachaux et Niestlé).
Je suis curieuse de voir si bientôt et l’an prochain les
petites Mésanges bleues vont ajouter ce fruit à leur menu !
mercredi 14 décembre 2011
Chardonneret élégant et Mésange huppée : face à face!
Je vous laisse imaginer le dialogue entre ce Chardonneret élégant et ma copine la Mésange huppée: des noms d'oiseaux fusent!
Je vous laisse deviner la suite , je suis pressée! Je vous confie un secret , j'ai de nouvelles expériences en vue! Je vous en parlerais bientôt!
Signé: Miss Parus caeruleus
samedi 10 décembre 2011
Le Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) cherche un domaine !
Depuis le mois d’octobre environ je vois un nouvel arrivé
dans le jardin. J’avais d’abord observé son manège sur le toit de la terrasse.
Tous les jours, en début d’après- midi, il sautillait d’abord à une extrémité
du toit puis, allait se placer à l’autre bout de ce toit avant de rejoindre le
grand pin du voisin.
Un jeune Rougequeue noir: si sa queue est bien rougeâtre, son plumage n'est pas encore bien noir |
Depuis que j’ai commencé à installer des perchoirs pour permettre
aux oiseaux se rejoindre mangeoires et abreuvoir, il a été le premier à en
adopter deux ! Il y revient très régulièrement. Ce n’est ni pour boire, ni
pour manger. Il hoche la queue, agite la tête, pousse ses petits cris, gonfle
parfois ses plumes. Au bout de quelques minutes (entre 2 à 5 en général), il
s’envole.
Quel est son intérêt à revenir se percher sur ce bout de
bois ou cette potence qui supporte une mangeoire à laquelle il ne s’intéresse
pas ?
De dos le plumage est gris foncé, mais la queue brun orange |
Il est en train de délimiter son territoire ! Cet
oiseau comme par exemple le Rouge gorge et bien d’autres encore est un oiseau
territorial. Je l’observe parcourir un rectangle qui doit faire 40 à 50 mètres de long sur une quinzaine de mètres de
large. Dans ce quadrilatère il a des perchoirs très en hauteur dont le toit de la terrasse était
un des points les plus bas. Avec mon
installation de resto du cœur hivernal, je lui ai fourni des perchoirs
intermédiaires qu’il utilise pour préciser les limites de son domaine. C’est le
seul Rougequeue du jardin, il n’aurait donc pas besoin de déployer tant d’énergie.
Mais ce n’est pas le seul oiseau territorial du jardin. Il y en a un qui n’est
pas d’accord du tout : c’est le Rouge gorge, vous me direz entre Rouge on
devrait pourtant s’entendre ! Eh non, le Rougegorge qui a pour lui
l’antériorité ne veut pas de ce nouveau venu. Alors quand le Rougequeue se pose
sur les branches basses de certains arbres propriété rougegorgienne, eh bien on
le chasse et on le poursuit en criant « dehors, dehors » (traduction
libre de teeeck teeck). Mais jamais le Rouge queue n’est délogé quand il est
sur les nouveaux perchoirs qui ne sont sans doute pas propriété du
Rougegorge !
Pattes bien noires, bec d'insectivore aussi pour le Rougequeue noir |
Ce manège est extrêmement distrayant quand j’observe les mouvements
aux mangeoires mais très peu varié et surtout offre peu d’intérêt
photographique : ce sont toujours les mêmes supports et toujours les mêmes
positions.
J’espère surtout que
ce nouveau venu, qui est sans doute un jeune adulte que l’on a viré de son lieu
de naissance, réussira à trouver sa place dans le jardin et invitera une copine
au printemps pour qu’ils y fondent une famille….
On surveille : le Rougegorge n'est jamais loin! |
Un site pour mieux
connaître le Rougequeue noir et une publication précédente présentant un mâle
adulte.
vendredi 9 décembre 2011
Terellia serratulae mâle avec ses sacs de phéromone
Mon jardin
ne cesse d’être une source d’étonnements quand j’y observe la vie qui foisonne.
En fait ce
mâle n’a pas arrêté de se déplacer dans le cirse à tel point que j’ai eu
beaucoup de mal à en avoir des images correctes. Il essayait sans doute de
transmettre son message, mais trouvait peu d’interlocuteurs.
Le cirse
commun qui pousse çà et là est un monde où la vie grouille à tous les étages.
J’y avais déjà observé cette petite mouche amusante :Terrelia serratulae.
J’avais vu ces mouches début septembre .
Vers la fin
du mois ,elles étaient beaucoup plus rares toujours sur ce cirse encore bien
fleuri.Un mâle de Terellia serratulae pourcvu de ses sacs de phéromones bien gonflés |
Mais j’ai vu
à ce moment un mâle de Terrelia étrangement accoutré. La photo est assez
parlante. Il est muni de deux sacs bleus sur les bords de son abdomen. Non il
ne revient pas chargés des emplettes faites au supermarché du coin….D’ailleurs
ce ne sont pas non plus des rétrofusées destinées à le propulser plus haut dans
la plante .Je n’avais jamais vu de telles excroissances chez aucun des mâles
observés.
Alors que
contiennent-elles, à quoi servent-elles ?
Elles contiennent des phéromones , ces substances chimiques volatiles
qui identifient un individu. Il frotte ses
ailes contre les sacs pour en faire sortir les effluves odorantes qui indiquent
sa présence et disent
aux autres mâles de son espèce : « c’est mon territoire, je suis
ici chez moi, allez voir ailleurs » (version polie), je vous laisse
imaginer l’autre. Car, quand ce message n’est pas bien compris on passe à la
suite, plus musclée. Ces petites mouches ont du caractère!
Les sacs de phéromones du mâle Terelia serratulae. |
Elles servent aussi à dire aux
femelles, je
suis là , disponible , c’est moi le meilleur vous le sentez bien !!
Ces sacs sont toujours présents sur l'insecte mais très peu visibles, car dégonflés. C'est sans doute en fonction des besoins que la mouche les "recharge"!
C'est la première fois que je vois "les sacs à phéromones " en fonctionnement!
mercredi 7 décembre 2011
Etourneau sansonnet(Sturnus vulgaris) , de part et d'autre de l'Atlantique.
Nous voyons régulièrement à la fin de l’automne des oiseaux qui viennent passer la
mauvaise saison dans notre belle Provence. Les étourneaux sont les premiers à
prendre leurs quartiers d’hiver chez nous. Ils n’ont pas bonne réputation. Ils
sont nombreux, bruyants et laissent de mauvais souvenirs sur les voitures et
autres lieux qu’ils souillent de leurs déjections.
Cette année je les ai vus ailleurs que dans le jardin. En été, pas d’étourneau dans mon jardin .Mais au jardin botanique de Montréal.
C'est un oiseau que l'on rencontre presque sur tous les continents.
Un étourneau juvénile réclame à manger! |
L'insistance est payante: un petit insecte pour satisfaire junior |
Finalement il aura droit à un petit repas ! Sans doute déjà assez grand pour chercher de quoi se nourrir, l’adulte s’éloignera ensuite et le jeune ira son chemin ! Cela se passe souvent ainsi lorsque les oisillons quittent le nid, les parents restent à proximité et les nourrissent encore pour les aider à faire la transition.
"Bon à toi de te débrouiller, je m'en vais me chercher à manger! " |
On voit bien la différence du plumage entre l’adulte avec
ses couleurs chatoyantes et le jeune bien plus terne.
Dans le plaqueminier, l'étourneau sansonnet se dore au soleil, les yeux fermés. |
Ce sont ces couleurs que j’aime fixer sur le capteur. Chaque automne,dans mon jardin,les kakis ( fruits du plaqueminier ) mûrissent . J’ai cueilli et mis à l’abri ceux des branches basses, mais je laisse les fruits les plus inaccessibles pour les oiseaux. Et les étourneaux, oiseaux au régime varié, ne manquent pas de s’inviter au festin.
Les kakis sont mûrs, mais çà colle! |
Il faut d’abord s’assurer que la voie est libre, souvent se
faire une place en chassant un congénère attablé. La chair du kaki est très
sucrée et collante. Il faut alors se nettoyer le bec.
Etourneau sansonnet contemplant le kaki! |
dimanche 4 décembre 2011
Mésange bleue( Parus caeruleus) : LE RETOUR !
Enfin Lucie nous a remis des mangeoires avec de bonnes graines de tournesol.
Bon, il faut vous dire que dans son jardin nous n’avons jamais eu faim. Moi et mes copines nous avons eu beaucoup de graines contenues dans les gousses de l’arbre de Judée à notre disposition. Mais quel travail ! Il faut d’abord percer la gousse et ensuite les graines sont petites, petites. Alors on passe la journée à manger. Il y a aussi les graines du Cotonaester, celles du Pittosporum, quelques araignées qui traînent sous les feuilles, des moucherons et d’autres petits insectes …
On a plus de temps pour
nous ! Après avoir mangé 4 ou 5 grosses graines, on peut enfin prendre des
loisirs ! Bavarder avec les copines et les copains, faire des courses poursuites
très amusantes… .
Présente toute l’année dans
le jardin, je teste toujours la première les mangeoires, les boules de graisse
et ce vieux tronc dans lequel elle nous met des graines. Je sais bien que c’est pour nous photographier, alors je
joue le jeu, cela lui fait tellement plaisir !
Et maintenant la suite en
images !
D'abord on s'approche avec prudence
On surveille ses arrières, c'est quoi ce bruit? ah oui , c'est le clic clac de son appareil, bon je suis rassurée.
J'inspecte , je regarde la qualité du produit, normal, j'ai appris cela à l'école, pas question de manger n'importe quoi, 5 fruits et légumes par jour , qu'est ce que vous croyez , c'est aussi pour nous!
Oh! c'est qui la derrière? Non, je ne te fais pas les gros yeux à toi, c'est pour ce balourd de Verdier qui tente de s'approcher. Ouste, reviens plus tard!
Je remercie tous les gentils
humains qui vont nous aider à passer l’hiver (même s’il n’est pas encore
arrivé) en nous mettant des graines, des
boules de graisse et un peu d’eau aussi.
Faut bien que la célébrité
soit mise au service des bonnes causes, n’est-ce pas ? jeudi 1 décembre 2011
Microdon devius: un Syrphe né parmi les fourmis.
Voici un insecte peu banal. Je l’ai
photographié au mois de mai, sur la végétation basse du jardin. J’ai vu en fait
un beau mai d’abeille solitaire aux longues antennes (de la famille des
Eucera) et à côté un individu très sombre mais plus trapu qui faisait sa
toilette.
Le lendemain j’ai à nouveau photographié
dans la même zone, cette fois un individu au repos, ce n’était pas le même, car
lui avait ses ailes bien intactes. Je pensais avoir vu une autre espèce
d’abeille solitaire et j’attendais tranquillement la fin de la saison pour
faire mes recherches et l’identifier.Ce sont en premier lieu ses antennes qui ont mis hors course la piste des abeilles.
Microdon devius , mâle , au repos. |
J’avais déjà vu un Syrphe avec ces
drôles d’antennes, j’ai donc cherché dans cette famille. On voit qu’elles
sont très longues et dressées vers l’avant. Mais mes individus étant bien poilus
j’avais en premier lieu pensé à un Volucelle qui se déguise en Bourdon, mais
les ailes et en particulier le fameux Z et la coloration n’y était pas.
J’ai alors épluché les photos des Syrphes
que je ne connaissais pas bien sur la galerie photos du site insecte .org.
Et voilà que je tombe sur la famille Microdon.
Détail du scutellum de Microdon devius( flèche) |
Mon insecte est bien un Microdon
et presque avec certitude Microdon devius…. Les deux pointes à la base du scutellum et la forme très concave du creux qui les sépare sont un signe distinctif
Curieuse, j’ai voulu savoir comment
vivait l’insecte pour expliquer sa présence dans le jardin et connaître ses
relations avec les autres habitants.
Et
alors j’ai été bien étonnée!
Figurez-vous que ce bel insecte, avec ses
ailes de belle taille, ses gros yeux ( d’ailleurs ils sont écartés chez les
mâles et les femelles contrairement à d’autre famille de Syrphes) , ses
poils noirs sur le corps commence sa vie dans un nid de fourmis ! C’est bien un mâle car les femelles ont les ailes
abrégées.
Déjà ce n’est pas banal , mais pas
extraordinaire, il y a bien des chenilles de papillons qui sont élevées par des
fourmis.
Mais n’imaginez pas la larve une taille
importante, non , elle ne fait que quelques millimètres.
Ces photos sont assez parlantes on voit
sur un bout de bois mort, à condition de bien regarder, une de ces larves. On ne
voit ni tête ni pattes (il n’y a pas de pattes).
Se gratter la tête en la retournant , c'est possible! |
En faisant des recherches sur le net,j'ai trouvé peu de renseignements sur leur mode
de vie.
Ici des photos de larves de Microdon dans un nid de fourmi
Les adultes ne se nourrissent pas de
nectar en virevoltant au-dessus des fleurs au printemps, ils restent à
Ici des photos de larves de Microdon dans un nid de fourmi
Les larves se nourrissent d’oeufs, de larves de fourmis, mais aussi des restes laissés par celles-ci.
proximité des nids de fourmis qui leur servent d’hôtes.
Certains de ces Microdons sont liés à une
espèce spécifique de fourmis d’autres sont plus diversifiés dans le choix des
fourmis hôtes.
Une étude précise que les
signaux chimiques émis par les larves de Microdon sont identiques à ceux des
fourmis qu’ils parasitent. Une fois l’imago éclos , il quitte la fourmilière
car il n’est plus reconnu et serait attaqué par les fourmis.
Se croiser les bras aussi! Adulte il ne semble pas se nourrir du moins pas de nectar ou de pollen! |
Ce ne sont pas des insectes
méditerranéens j’en ai trouvé mention en Angleterre ou outre Atlantique, par exemple.
En cherchant à comprendre comment cet insecte s’insère
dans mon jardin j’ai le sentiment,
souvent ressenti, de cette merveilleuse complexité de la nature et surtout de l’infinie variété qui existe
dans le petit monde des insectes. Ce petit monde que nous négligeons ou pire
que nous piétinons sans savoir ! Les outils de la science moderne nous
donnent accès à des connaissances pressenties par des chercheurs plus anciens. Il
y a encore de quoi faire de belles découvertes…dans son jardin !!
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