jeudi 4 avril 2013

Callophrys rubi (Argus vert) est bien là.


Le soleil brille de temps en temps sur le sud du pays, entre 2 averses ! Et les températures plus douces que dans le nord permettent aux papillons de respecter le rythme des saisons.

Hier en me promenant le long d’une zone boisée, je disais en voyant quelques bourdons voleter sur les fleurs,  que nous devrions voir l’Argus vert ! Et ce n’est qu’au bout d’une bonne heure, la température ayant bien grimpée que j’ai enfin vu le premier et unique Callophrys rubi de la journée.
Callophrys rubi sur globulaire alypum

De plus il a choisi une superbe fleur, la globulaire alypum pour faire sa toilette et se nourrir.

Posé tranquillement sur la fleur,  le papillon se nettoie une antenne en la faisant passer sous  sa patte.
Nettoyage de l'antenne(agrandir l'image)

L’antenne est un récepteur sensoriel  très important pour les papillons. Il est donc vital qu’il reste bien opérationnel. La toilette sert aussi à se débarrasser de parasites.

Après la toilette, le repas. La trompe qui aspire le nectar se déroule et s’enroule rapidement.

Mâle et femelle sont semblables. Le dessous de l’antenne est légèrement roux.
Callophrys rubi se nourrit

Ce n’est pas Callophrys avis, le Thécla de l’arbousier dont le tour de l’œil est roux, la massue antennaire bien davantage rousse et la ligne blanche qui traverse le verso des ailes plus continue et présente sur les 2 ailes. D’ailleurs le secteur que j’ai parcouru ne présentait pas d’arbousiers, principale plante nourricière de la chenille.
Callophrys rubi  la trompe aspire le nectar.

C’est un papillon qui vient d’éclore, il a passé l’hiver sous forme de nymphe. Il est visible jusqu’en juin. Sa chenille ne fait pas la difficile, elle se nourrit sur les genêts, les ajoncs, le trèfle jaune, le sainfoin, l’arbousier, les ronces…..Elle est polyphage.
Argus vert, joli papillon printanier.

Présent partout en France , ce joli papillon vert est à rechercher dans les clairières, les broussailles, les prairies , les landes à bruyères, les marécages, les lieux rocheux…Une très grande variété de milieux.

Globulaire alypum.
Pour tout savoir sur cette jolie globulaire alypum c’est sur le blog de Foise

Callophrys rubi est présenté sur le blog ici.

samedi 30 mars 2013

BBB ou Bébé Bufo bufo : très jeune crapaud commun !


J’aime jardiner ! Oh ce n’est pas un jardinage très productif, plutôt une découverte de ce que dame nature a apporté dans mon jardin pendant l’hiver ! Ici, comme il ne fait jamais très froid, la végétation continue à pousser toute l’année. En ce moment je dégage le tour des arbres envahi par l’herbe et ce qui pousse en ce printemps très arrosé.

Alors que j’étais presque au bout du nettoyage au pied du prunier, j’ai vu un mouvement, et heureusement un second mouvement ! Et je l’ai vu : d’abord j’ai pensé à une petite grenouille. Or ce serait exceptionnel : nous n’avons pas de grenouilles  dans le jardin, juste ces merveilleuses petites rainettes méridionales qui sont cachées un peu partout !
Bufo bufo, un tout petit crapaud au joli regard.

En la prenant dans la main j’ai vu que c’était un crapaud ! Un joli bébé de crapaud commun. Les crapauds sont bien présents dans le jardin mais plutôt nocturnes, je ne les vois que très rarement.
Posé sur une feuille de chêne, le petit crapaud de 3cm.

Et nous en avons profité pour une petite séance de pose ! Ce petit crapaud fait 3 cm, il est né au printemps de l’an passé, il a donc un an. C’est encore bien petit pour ce batracien. En effet, le crapaud commun a un développement très lent. Il lui faut 3 ans pour atteindre sa taille adulte qui peut atteindre 15 cm et être le plus gros crapaud européen..
Bien visible, derrière la tête , la glande parotoïde.

Le crapaud a une peau verruqueuse qui lui donne mauvaise réputation. Outre le fait que ce soit un précieux allié du jardinier, cette peau secrète un liquide corrosif qui le protège de ses agresseurs. Ce n’est pas un liquide projeté, il se répand seulement quand on le touche. Ce sont les glandes parotoïdes qui le contiennent.
Les deux glandes disposées en oblique permettent de reconnaitre le crapaud commun.

Sur  ce tout jeune crapaud on les voit très bien. Leur alignement sur la nuque permet aussi, si besoin est, de différencier, Bufo bufo de ses cousins Bufo calamita (crapaud calamite) et Bufo viridis (crapaud vert).

Chez le crapaud commun ces grandes sont disposées en oblique, alors qu’elles sont parallèles chez les 2 autres. C’est très visible sur la vue de dos.
Vue de dos du jeune crapaud commun(3cm).

Le crapaud certes n’est pas très beau à cause de cette peau granuleuse, mais c’est un moyen de défense face aux oiseaux et aux autres reptiles qui le consomment. Après notre petite séance j’ai remis le petit batracien là où je l’avais trouvé et il s’est rapidement, mais calmement, mis  à la recherche d’une cachette, un trou au ras du vieux mur !


Ici on peut le voir en adulte et avec un comportement étonnant.

 

 

Source : Le guide herpéto Nicholas Arnold, Denys Ovenden (Delachaux et niestlé)

jeudi 28 mars 2013

L’ « oiseau cloche » : Bell Miner (Manorina melanophrys)


Mon souvenir sonore le plus remarquable de notre voyage en Australie est celui-ci du chant de l’oiseau cloche !

Quel nom pour cet oiseau,  n’est-ce pas ! Bien sûr ce n’est pas son nom commun encore moins son nom scientifique. Mais c’est celui que je lui ai attribué lorsque je l’ai entendu la première fois.

Les lieux : nous sommes sur la côte sud- est de l’Etat de Nouvelles Galles du Sud et nous nous arrêtons pour marcher dans une zone de forêt. Un maigre sentier serpente entre des arbres immenses, au sol une dense végétation limite l’éclairage, nous descendons vers un ruisseau à peine visible sous la végétation et les branches qui l’encombrent. Nous sommes seuls.  Diiiinnnng…………..diiiinnng…….Le son s’allonge dans le silence. Nous nous regardons. Il n‘y a pas de village à des kilomètres seule une route sinueuse en bord de côte !

Nous avançons et à nouveau Diiiing diiinng diiing. Cela vient d’en haut, des arbres…Nous avons beaucoup de mal à trouver une trouée  et je photographie quelque chose en haut d’un arbre mort, à peine visible.
Bell Miner en haut de son poste d'observation , bien loin de nous.

Ce son nous accompagne tout au long de notre promenade.

Le lendemain nous nous promenons à Bermagui sur un sentier qui longe la mangrove et sur notre droite une zone arborée dans laquelle nous les entendons à nouveau. Mais là encore pas de possibilité de les photographier, nous sommes sur un sentier en planches au-dessus de l’eau, pas question de le quitter !
Dans le feuillage en train de chercher sa nourriture.

En continuant notre route vers Sydney nous circulons vers le Nord, le long de la côte. Traversant une zone urbanisée, je m’arrête parce que j’ai vu des talèves sur un étang. Malheureusement elles fuient dans les roseaux et c’est en revenant vers la voiture que je les entends.

Voici un lien qui permet d’écouter ces oiseaux, le premier enregistrement est le plus intéressant. http://www.graemechapman.com.au/library/sounds.php?r=&c=332&p=80&s=1266591890

C’est là que j’ai enfin pu en faire  quelques photos.

Vert olive dans le feuillage des eucalyptus, Bell miner.

Manorina melanophrys fait entre 18 et 20cm, environ la taille d’un merle. Il est d’une couleur vert olive. Derrière l’œil une petite tache rouge et à côté du bec un trait noir au- dessus de l’œil,  d’où son nom français de  Méliphage à sourcils noirs. Sa couleur vert olive le rend très difficile à distinguer dans le feuillage. C’est un oiseau endémique du la côte sud-est de l’Australie.
Les fleurs aussi sont contrôlées!

Non seulement leur cri de communication est très original mais leur nourriture aussi et le mode de vie qui l’accompagne.

Ces oiseaux se nourrissent de miellat de psylles (article en anglais, très intéressant). Ils parcourent la végétation à la recherche de ces minuscules insectes qui se logent sous les feuilles. Et pour protéger ce précieux miellat, ils protègent les psylles. Comment ? En interdisant aux prédateurs des psylles de venir les déloger. Ce faisant, ils permettent aux psylles de se développer. Mais les psylles sont néfastes aux arbres.
Toujours en alerte le Méliphage à sourcils noirs.

C’est aussi pour cela que les oiseaux communiquent en permanence car ils sont tout un groupe, souvent familial,  à contrôler une zone où se trouvent les insectes nourriciers. Les autres oiseaux sont chassés de leur zone de récolte !  Eux, toujours en mouvement, cherchent sous les feuilles ,le plus souvent le précieux miellat.
Surveillance !

Pendant 3 jours chaque fois que nous nous arrêterons nous entendrons des groupes d’oiseaux « sonner les cloches « .

Observation.

Et, nous rapprochant de Sydney ce sera fini ! Aujourd’hui encore, j’ai ce son dans les oreilles ! Comme dimanche, c’est Pâques et que les cloches se mettront à sonner à toute volée, c’était l’occasion de rendre hommage à ce petit oiseau et de vous souhaiter à tous de belles fêtes de Pâques.

 

 

 

 

mardi 26 mars 2013

Micrelytra fossularum, (Alydidae), une punaise se marie


Selon le calendrier nous sommes bien au printemps. Les insectes qui ont passé l’hiver à l’abri ressortent de leur cachette. Ces adultes nés à l’automne doivent maintenant assurer la continuité de leur espèce. C’est ainsi que j’ai vu cette punaise, Micrelytra (aux petites élytres) fossularum qui se réchauffait au soleil sur la très belle euphorbe réveille matin.  
Micrelytra fossilarum femellle sur l'euphorbe réveille matin.

Sa forme allongée, ses très petites ailes supérieures, le dernier article des antennes coloré en rouge permet l’identification avec facilité. La petitesse des ailes le rend inapte au vol. Deux lignes claires le long de l’abdomen soulignent sa sveltesse. C’est un insecte que j’ai déjà vu dans le jardin mais à l’automne.
Couple de Micrelytra fossularum en automne dans les grandes herbes.

Le rythme de ces insectes est le suivant. Au printemps les adultes ayant passé l’hiver se reproduisent et meurent. La nouvelle génération se développe au printemps et se reproduit  en fin d’été  ce qui donne les individus que je rencontre en ce moment..
Une rencontre et un accouplement très rapide pour cette femelle en haut et le mâle en bas.

La femelle que j’ai photographiée est plus grande et plus grosse que le mâle.
Tête bêche, c'est la femelle qui dirige le couple.

Ayant trouvé dans l’herbe, non loin de là un second individu je l’ai aussi prélevé.  Et vous devinez la suite. Je soupçonnais au vu de sa taille qu’il s’agissait d’un mâle. Les ayant mis en présence le scénario fut rapide. La femelle a fait le tour de la boîte, le mâle a suivi ses traces et au bout de 2 minutes ils étaient accouplés. D’abord côte à côte, ils ont très rapidement pris la position tête bêche que l’on voit souvent chez les punaises. C’est la femelle qui indique le sens de la promenade, le mâle suit docilement. L’accouplement dure très longtemps ceci explique qu’on puisse voir ces couples dans les herbes.  
Vue de dessous on voit le long rostre qui permet que l'insecte pique dans les herbes pour se nourrir.

Ces sont des punaises qui se nourrissent d’une herbe, Dactylis glomerata, elle est présente dans ma prairie ce qui explique la présence de Micrelytra fossularum. On rencontre la punaise dans bien des régions depuis l’Espagne à l’Angleterre. C’est quand les individus cherchent des congénères pour se reproduire, qu’il est le plus facile de les voir. Autrement leur vie dans les herbes assez hautes les met à l’abri des regards.


Couple de Mycrelytra fossularum , femelle plus grande que le mâle .

 

samedi 23 mars 2013

Premiers pas de la Grande Sauterelle Verte (Tettigonia viridissima)


Grande, elle ne l’est pas encore. C’est avec un vrai plaisir que j’ai vu ce tout petit « bébé » sauterelle le jour du printemps. Une belle façon d’inaugurer la nouvelle saison.
Tentative de fuite dans un premier temps.

Tettigonia viridissima est très présente dans mon jardin et c’est souvent elle qui atteint le premier le stade adulte parmi les sauterelles du jardin.

De dos on voit la taille des antennes qui font presque 3 fois la longueur du corps.

Là, c’est le premier stade de développement de cette sauterelle qui adulte atteint plus de 7 cm(avec ses longues ailes). Ce petit (cette petite, je ne sais le dire à ce stade) fait moins d’un centimètre.

En plein repas: ne pas déranger svp!

Dans un premier l’insecte a songé à quitter la fleur de cette pâquerette qui agrémente la prairie au printemps. Il s’est avancé vers les pétales, mais se ravisant, sest tranquillement remis à son repas. Si petit, le juvénile est essentiellement phytophage.
Nettoyage d'une antenne

 Puis comme les adultes, on procède à la toilette, les pieds collants de pollen sont léchés, mais il m’a été impossible de le voir sur mes images. Voici maintenant le nettoyage des antennes. Comme les grands le minuscule orthoptère se passe les antennes entre les pièces buccales et s’aide des pattes pour les tenir. Ces antennes souples et  très mobiles ont de véritables indicateurs sensitifs pour l’insecte. On observe d’ailleurs de minuscules poils à leur surface.
Nettoyage des antennes : c'est presque fini.

Ensuite on se remet à table.
Grande sauterelle verte juvénile, vue de dos.

Hier j’ai bien cherché mais je ne l’ai pas revue, espérons qu’elle ait trouvé un endroit plus discret pour se nourrir et échapper au bec d’un oiseau gourmand ou d’un autre prédateur.
Un dernier regard bien appuyé avant que je ne le quitte!

C’est toujours aux alentours des premiers jours du printemps que les juvéniles de la Grande sauterelle verte  apparaissent dans le jardin , l’an passé ma première photo datait du 18 mars, le calendrier est sensiblement le même d’une année sur l’autre.

 

Il faudra encore 6 mues pour que ce petit devienne une grande et belle sauterelle verte.

Pour rappel:
 la voici adulte, fin mai et c’est toujours l’amie du jardinier