mercredi 2 février 2011

Anastrangalia sanguinolenta ( le Lepture rouge sang) et Brachyleptura hybrida ( le Lepture hybride) : deux montagnards.

Toujours dans la famille des Cerambycidae, voici deux autres insectes de la sous-famille des Lepturinae (deuxième article des antennes très court pour rappel).
D’abord un couple dissemblable !

La femelle du Lepture rouge sang porte bien son nom.

Heureusement que je les ai vu ensemble ! De couleurs différentes entre mâle et femelle c’est une autre difficulté pour l’identification !Il s’agit du Lepture rouge sang, (Anastrangalia sanguinolenta). La femelle seule a les élytres rouges, d’où ce nom de Lepture rouge sang. Le mâle a les élytres jaunâtres avec les bords latéraux et l’apex noirs .
Ce détail est important. Tout le reste du corps est noir.


Couple de Lepture rouge sang, le mâle est plutôt jaunâtre!

Ce sont des insectes que l’on rencontre en montagne, les larves se développent dans le bois mort des pins et conifères. Les deux endroits où je les ai trouvés se situent à plus de 1000 mètres d’altitude, en lisière de forêts. On les rencontre dans toute l’Europe bien davantage au Nord qu’au Sud.
On les voit sur les fleurs dont ils se nourrissent pendant leur courte vie d’adulte, majoritairement occupée à se perpétuer l’espèce.


Toujours des Lepture rouge sang, la femelle bien moinsd visible.

Dans cette famille des Leptures, il y a bien des ressemblances qui nous compliquent l’identification.
Quand j’ai passé en revue les  coléoptères vus lors de cette sortie, j’ai glissé rapidement sur une image où je pensais voir d’autres Leptures rouges sang, des mâles me suis-je dit.
C’est en scrutant les détails que j’ai vu les antennes ! Les antennes voilà le détail qui permet de faire la différence !!
Et ensuite les élytres !

Et il ne faut pas se laisser abuser: voici un autre Letpture: Brachyleptura hybrida

Voilà donc la seconde espèce de Lepture montagnarde : Brachyleptura hybrida (Le Lepture hybride)
Revenons à nos critères d'identification: d’abord les antennes.
On voit une légère différence de couleurs sur certains segments. Renseignement pris, les antennes sont annelées de jaune à partir du 4ème article. La petite flèche(1) nous le montre.
Je précisais que pour le mâle de Lepture rouge, le bout des élytres était noir, et sur Brachyleptura hybride, eh bien ce n ‘est pas le cas (flèche 2).

Couple de Lepture hybride en train de se conter fleurette!

Voilà des  détails qui petit à petit font la différence! Mâle et femelle présentent cette fois le même costume.Heureusement!
Tous ces coléoptères aiment les fleurs !Cela nous donne donc de jolis supports .

lundi 31 janvier 2011

Les MELOIDAE :Hycleus polymorphus, Mylabris variabilis, Mylabris quadripunctata.

Voilà une famille d’insectes assez intrigants, certains d’entre eux sont vivement colorés et sont donc très voyants sur les fleurs et d’autres sont sombres et passent facilement inaperçus.
Dans la famille Meloidae, on a la sous famille des Meloinae, qui elle -même comprend les Mylabris et les Hycleus.
J’ai rencontré trois de ces jolis coléoptères en me promenant dans les régions de plaines entre le Var et l’Hérault. Je vais procéder par couleur.
J’ai eu quelques soucis à différencier ces deux espèces, jaunes et noires, qui se ressemblent beaucoup.
Voici une publication qui m'a mise sur la piste. Merci Roger!


Hycleus polymorphus avec sa tache jaune au bout des élytres.


Hycleus polymorphus qui comme son nom l’indique peut prendre des formes variées et Mylabris variabilis, qui peut aussi varier.
Mais s’ils sont jaunes et noirs tous les deux , Hycléus polymorphus a une tache jaune «enclose dans la fascie apicale noire ». C’est bien visible sur la photo du haut.


Mylabris variabilis, apex des élytres noirs.


Autre caractéristique, on ne les voit presque toujours sur les fleurs car au stade adulte ce sont de paisibles consommateurs de fleurs, mais leur vie larvaire est bien plus complexe ! Ils sont des insectes à hyper métamorphose. Je précise que n’étant pas entomologiste j’essaie d’imaginer et de me représenter comment se passent ces différentes phases.
La grosse femelle de Mylabris pond ses œufs, dans le sol.
De ces œufs naîtront des larves très mobiles appelées triongulins. Ceux de Mylabris vont se déplacer pour trouver une oothèque (enveloppe qui contient plusieurs œufs) de criquets. Dans celle-ci, ils vont s’installer dans un œuf, le triongulin va devenir une larve qui va se nourrir sur place et recommencer un cycle de métamorphose. C’est en fait une métamorphose double. En réalité c’est bien plus complexe, mais ce qu’il faut retenir c’est que de l’œuf sort une larve qui va se chercher elle- même l’endroit et la nourriture qui lui permettra de se développer.
Les Mylabris se développent donc au détriment des œufs de criquets ou de blattes ai-je lu pour certains.


Triongulins sur lavande en attente d'un transporteur, sans doute vers un nid d'abeilles.

Je n’ai jamais vu des triongulins de Mylabris ou d’Hycleus. Mais d’autres insectes font la même opération en parasitant des cellules d’abeilles. J’ai vu des triongulins sur une inflorescence de lavande. Pendant deux jours, leur nombre n’a cessé de diminuer, puis plus rien . La photo donne une idée de leur aspect. Les photos sont difficiles car les bestioles bougent tout le temps et se déplacent attendant le premier taxi qui se présentera. Je précise que le transporteur ne risque rien.
Un peu de lecture par ici


Mylabris quadripunctata

Dans le sous famille des Mylabrini on trouve un autre insecte aux mœurs semblables mais de couleur bien plus voyantes. Celui-ci je ne l’ai rencontré que dans l’Hérault. Le Mylabre à quatre points en a en fait huit, puisque quatre sur chaque élytre. Très colorés et bien visibles, car cette couleur indique aux prédateurs qu’ils ne sont pas bons à manger.


Réunion de famille : Mylabris quadripunctata et Mylabris variabilis.

Ces insectes ont une vie d’adulte brève, et se nourrissent de fleurs .Mais leur vie larvaire est bien plus surprenante puisqu’elle se fait en deux étapes et au détriment d’autres espèces, de plus elle est bien plus longue que le stade adulte.

samedi 29 janvier 2011

Parus caeruleus: cherche appart pour le printemps!

L’hiver est loin d’être achevé , même si de timides rayons de soleil réchauffent parfois l’atmosphère.
Cela dit, les jours rallongent et voilà ce qui est important pour les oiseaux. C’est ce phénomène qui marque le début de la saison de nidification .Et nous en sommes à la première étape : chercher un logis pour la future famille.
Depuis 3 jours les petites bleues,(Mésanges bleues) du jardin viennent tester les nichoirs mis à leur disposition.


Voici un appart possible: balcon intérieur qui nous protège d'une patte malveillante!

Celui-ci a été occupé l’an dernier par des Mésanges charbonnières ; elles y ont élevées 3 petits qui sont restés aux alentours du jardin.
Il y a 2 ans, les petites Mésanges bleues avaient niché dans un vieux tronc de cerisier, chez le voisin. Ce tronc a été enlevé et j’espérais déjà l’an passé qu’elles choisiraient l’un des nichoirs mis à leur disposition. Mais ce ne fut pas le cas. Actuellement il y a au moins 6 Mésanges bleues qui virevoltent dans la zone des nichoirs visible depuis la maison.Un autre eets installé dans le fond du jardin.


Un toit solide c'est indispensable.

Visible depuis la maison nous avons 2 nichoirs, l’un brun, celui des charbonnières. Et un autre tout neuf mis en place il y a peu, avec un trou tout petit spécialement destiné aux Mésanges bleues, qui comme vous le savez, sont bien plus petites que les Mésanges charbonnières.
Alors malgré la grisaille, nous avons droit à des "visites d’appart".
C’est du sérieux. Voici donc quelques conseils dispensés par une spécialiste de premier ordre, Miss Parus !


De quoi surveiller depuis l'extérieur, c'est pas mal.

Conseils de Miss parus aux mésanges qui cherchent un appart :

1. Chercher un logement avec un toit solide, si la pluie tombe sur votre tête pendant que vous couvez, c’est pas drôle. L’humidité c’est pas bon pour vous encore moins pour les petits.

2. Une entrée confortable, mais pas trop grande, juste de quoi vous laisser passer. Si le trou est trop grand, vous allez avoir des visiteurs indésirables genre rats et autres mauvaises engeances ! (28-30 mm nous suffisent ; 30-32 mm pour la Mésange charbonnière. )


Un trou juste suffisant pour entrer.

3. Les environs, inspecter soigneusement les environs. Pas trop près du sol, pas en plein vent ni en plein soleil, on n’a pas envie de rôtir avec les beaux jours qui vont arriver. Passer plus de 15 jours à couver, je veux qu’il y ait un minimum de confort, non ?
4. Des murs épais sont nécessaires, gage de solidité mais aussi d’isolation contre la fraîcheur mais aussi la chaleur. Quelques bons coups de bec vous permettront d’en vérifier la solidité. Mais bien fort les coups de bec. Une fois installé si les murs se percent vous ne rigolerez pas.



C'est tout neuf, il reste tout l'aménagement intérieur à faire, ya du travail!!

5. La vue, la vue. Moi, j’aime une vue dégagée, de tous les côtés. Je ne sors que si je suis sûre de ne rien voir de suspect dans les environs, genre gros matou attendant qu’un des petits tombent.
Voilà, tenez-en bien compte ! Pour ma part j’hésite encore, j’ai en vue ces deux modèles solides et bien conçus, mais.... ..je me laisse encore un peu de réflexion !



Quelques précisons concernant ces images.Elles sont faites derrière les vitres à l'intérieur de la maison(d(où une qualité passable).Pas question de se pointer sous le nichoir quand les oiseaux font leurs visites d'appart !
J'ai fait les travaux indipensables dans cette zone et je compte maintenant me contenter de regarder , c'est plus reposant!

mercredi 26 janvier 2011

Tarin des aulnes ( Carduelis spinis).Présentation de la famille.



« Je demande la parole .

Quoi, est-ce que je rêve ou maintenant les Tarins se mettent à parler ?
-Oui, tu as bien entendu, c’est moi. J’ai entendu, à Radio Piaf, qu’il y avait ici une Mésange bleue, une certaine Miss Parus, qui s’exprimait dans ton blog.
-Oui, bien sûr, mais c’est une habituée du jardin, elle habite avec nous, toute l’année. Euh , Radio Piaf ?
-T’inquiètes pas, nous les oiseaux migrateurs avons notre mode de communication, comme vous le téléphone, la radio, le web et tous ces trucs pour écrire et parler. Comment crois –tu que nous avons trouvé ton adresse depuis les pays nordiques où nous sommes nés et retournons chaque été ?
-Bon, alors que veux –tu nous raconter ?
-D’abord vous présenter mes copines, les filles d’abord !

Nous sommes des oiseaux de petite taille. Dans les livres (oui, je sais ce qui est écrit dans les lires) on dit que notre plumage, à nous les femelles, est terne. C’est faux, il est moins coloré, plus clair que celui de nos compagnons. Nous avons de belles plumes blanches mouchetées de noir sur les flancs.
Une jolie barre ailaire, bien jaune est visible sur nos repliées et de légères nuances jaune pâle soulignent nos sourcils.


Ma copine , une dame adulte Tarin des aulnes.

Les petits jeunes ceux qui sont nés dans les terres lointaines et dont c’est le premier voyage, ceux qui ont été assez solides pour faire ce long voyage sont comme nous, avec encore moins de jaune sur le plumage. Quand vous les reverrez l’an prochain, ils auront un joli plumage d’adulte.


Un petit jeune, jeune mais costaud , il a fait le voyage comme les grands.


Les garçons bien sûr, comme tous les garçons se font remarquer avec leur costume voyant. Sûr qu’avec ces couleurs pétantes, on les voit ! Et puis toujours à faire l'intéressant. Nous aussi sommes des acrobates! Regardez sa casquette noire et sa petite barbiche, sûr qu'il est plus voyant que nous.


Un beau mâle de Tarin des aulnes, sûr qu'il trouvera vite une copine pour faire le voyage retour en bonne compagnie.


-Bon tu nous as présenté toute ta famille, es-tu satisfaite ?
-Oui, tu m’as laissé parler. Oh j’ai encore quelque chose à ajouter, très important ! Nous ne sommes pas seulement des voraces qui venons ôter le pain (oui, la graine) de la bouche de vos oiseaux qui habitent toute l’année dans le jardin.


Là-haut, tout en haut du vieux pin, la nourriture se mérite.

Nous nous contentons aussi et très souvent, de grapiller ce qui n’est pas mangé par les oiseaux du jardin : par exemple les nombreuses graines des petites pommes de pin qui restent sur les arbres. Eh oui, nous ne sommes pas difficiles ! D’ailleurs, l’autre jour tu m’as vu là- haut à plus de 10 mètres du sol , balancée par le vent. C’est dur d’extraire ces toutes petites graines !
-Bien madame Tarin, êtes-vous satisfaite de l’article que nous allons faire paraître ?
-Oui, nous sommes nombreux à apprécier ton jardin et ton blog, tu as une très bonne réputation sur Radio Piaf .
Merci madame Tarin, pour vous montrer que vous êtes la bienvenue, un autre portrait va conclure ce billet.»

Voilà notre rédactrice d'un jour: Madame Tarin des aulnes!

dimanche 23 janvier 2011

Leptura maculata et Pachytodes cerambycidae: deux Leptures qui se ressemblent.

En premier le Lepture tacheté de son nom latin Rutpela maculata anciennement Leptura maculata.


Le Lepture tacheté consomme nectar et pollen pendant sa courte vie d'adulte.

C'est un autre membre de la sous-famille des Lepturinae moins coloré que le précédent (Le Lepture porte-coeur) mais présent sur une large partie de l’Europe et davantage au Nord, puisqu’on le trouve jusqu’en Norvège et moins en Espagne.
Lui aussi a été rebaptisé : maintenant il s’appelle Rutpela maculata.
Si on l’observe de près, on note qu’il a de très jolies antennes. Les deux premiers articles caractéristiques de sa sous-famille (pour rappel, le premier plus épais, caractérise les Cerambycidae, le second court, parce que c’est un Lepturinae), mais à partir du troisième, ils sont jaunes à la base. Ce qui attire tout de suite le regard, des antennes bicolores, c’est quand même plus joli que si elles étaient toutes noires !
On voit sur la photo ci-dessous que les yeux sont échancrés pour permettre l'insertion des antennes.


Un cou et des antennes noires et jaunes!

Les pattes aussi sont jaunes avec un peu de noir par–ci, par-là : sur les fémurs postérieurs, le sommet des tibias médians et postérieurs et les tarses.
Alors ce sont surtout les élytres que l’on voit au premier abord : elles sont d’un jaune pâle avec des taches noires. Mais la taille et la forme de celles-ci varient. Le numéro 84 de la Hulotte précise qu’on peut en trouver jusqu’à 70 modèles différents.
On voit aussi des taches noires sur les sternites abdominaux.


Des taches noires sur le dessus et le dessous!


C’est un insecte qui a un cou : on voit bien la tête rétrécie puis la partie droite qui forme un cou. Le pronotum est de forme conique. Sa taille est comprise entre 13 et 20mm. Ladulte consomme pollen et nectar sur les fleurs.


Lepture tacheté se nourrissant: probablement une femelle, les tibias n'étant pas arqués.

La vie de ces insectes est courte : on peut les apercevoir entre mai et août, mais chaque insecte ne vit que 2 à 3 semaines .Les œufs sont pondus dans les bois pourris, les veilles souches de feuillus. Et c’est sous la forme larvaire que l’insecte passe un ou deux ans. Ils contribuent ainsi à la décomposition des bois au sol.


Lepture en forme de capricorne: jaune avec des taches sur les élytres, mais pattes et antennes toutes noires.


Attention tous les coléoptères Lepturinae de couleur jaune avec des taches noires ne sont pas des Leptures tachetés ! Ce serait bien trop facile ! En voilà un autre, assez répandu en France. Mais lui a une forme un peu plus ronde, des pattes noires grêles et des antennes noires. Il s’agit de Pachytodes cerambycidae, on l’appelle le Lepture en forme de capricorne. Il se trouve dans des lieux plus humides, bords de rivières, clairières des bois, la larve se développant dans les racines moisies des feuillus, partout en France. Celui-ci a été photographié à près de 2000 mètres d’altitude .Je n’en ai jamais vu dans la garrigue !