mercredi 8 décembre 2010

Enoplops scapha : une punaise de la famille des Coreidae

Miss Parus, très active à la mangeoire me laisse momentanément la plume.
Je reviens sur des sujets qui m’ont beaucoup intéressée cet été : les Punaises.
Parmi celles qui se sont confortablement installées dans mon jardin voici Enoplops scapha. C’est un nom à la sonorité tellement amusante que je l’ai retenu sans difficulté !!



Enoplops scapha sur la tige du tournesol.

Cela fait penser au plop plop que fait la pluie qui tombe sur les larges feuilles de tournesol où j’ai trouvé cette nouvelle venue.
Soyons sérieux, son nom scientifique de scapha, fait référence à la forme de son abdomen de forme convexe comme celle des bateau, le mot grec signifiant bateau.

Elle fait partie de la famille des Coreidae où l’on rencontre une autre punaise très commune dans les jardins :Coreus marginatus. D’ailleurs voici une page la présentant.
Enoplops présente 2 différences qui permettent de la reconnaitre.
La bordure de son abdomen, ce que l’on appelle le connexivum présente une alternance de couleurs brunes et de couleurs claires.
Et, mais un peu plus difficile à voir au premier abord, ce sont ces petites pointes que l’on voit sur le haut de la tête à la base des antennes.



Détail de la tête de la punaise Enoplops scapha

Enoplops a deux tubercules à l’extérieur des antennes et qui regardent vers l’extéreur, chez Coreus, ces petites pointes sont situées entre les antennes et se regardent l’une l’autre.
Sur la photo du dessus, les détails sont bien visibles

.

Une cohabitation pacifique sur le tournesol: un juvénile de Nezara viridula transporté par un adulte Enoplops.

Le dernier article des antennes a aussi une forme remarquable : une pointe en forme de glaive.
J’ai eu la chance de les voir tout au long de l’été et toujours sur ou à proximité de mes grands tournesols. Et ainsi de les voir dans l’attitude caractéristique de reproduction tête bêche de nombreuse espèces de punaise.


Couple d'Enoplops scapha.

Sur les mêmes pieds de tournesols, au mois de juillet, voici maintenant un juvénile au second stade de développement, une jolie forme et une couleur verte claire , et surtout une petite taille environ 5mm, le dissimulent dans le décor.




Juvénile d'Enoplops scapha au second stade de développement.

Plus tard, en septembre, en récoltant mes tournesols avec leur belles graines destinées à nos petits visiteurs de l’hiver, j’ai eu la surprise d’y trouver des juvéniles.
Cela nous permet de voir la structure des antennes dont chaque article a ses caractéristiques.



Juvénile d'Enoplops sacapha cherchant sans doute à s'abriter entre les graines de tournesol.


Voir cette jolie page en anglais qui présente sous forme de dessins plusieurs stades des punaises assez communes dans nos jardins
Les insectes nés cet été auront achevé leur développement à l’automne et sont maintenant dissimulés quelques part dans un abri sous des feuilles, dans un creux de racines pour attendre le printemps prochain et à leur tour se reproduire .

lundi 6 décembre 2010

Pinsons des arbres et Verdiers d’Europe: les nouveaux convives à la mangeoire

Les invités sont de plus en plus nombreux autour de la mangeoire.
Le froid et le mauvais temps conduisent même les plus froussards à se presser autour de la table bien servie dans notre jardin, n’est-ce pas Monsieur Pinson ?





Moi, je cherche toujours les insectes dans les toutes petites rides des troncs, on ne sait jamais!

Voilà donc le Pinson des arbres mâle. C’est sûrement un voyageur qui venu des pays nordiques, souhaite passer l’hiver plus au chaud ! Car depuis quelques jours, les Pinsons des arbres sont bien plus nombreux que ceux qui fréquentent tout l’été les arbres autour du jardin.




Pinson des arbres mâle,inspectant ce qui est offert au buffet!

Pinson des arbres porte bien son nom, puisque c’est un oiseau qui est lié aux milieux forestiers. Dans les pins ou les chênes, il niche, élève ses petits et trouve sa nourriture.
Mais maintenant que les insectes ont presque tous disparu, il cherche au sol un complément de repas. C’est ainsi qu’on le voit récupérer ce que les autres oiseaux laissent tomber (ou ce que certains mal élevés ne trouvent pas à leur goût et jettent par terre.)
Vous remarquerez qu’il est bien plus coloré que sa femelle.



Portrait de Pinson des arbres mâle.

Voici un portrait de sa compagne, au plumage moins voyant. Leurs comportements à la mangeoire sont aussi différents.
La femelle inspecte les alentours, observe si la place est libre et s’installe. Certaines d’entre elles acceptent même de partager la table avec moi.



Une femelle Pinson des arbres, aux teintes plus douces et moins voyantes.

Le mâle, arrive, que la place soit libre ou non et essaie de s’installer et une fois attablé, consomme.
Mais très craintif, il s’envole à la première alerte !


Sorti de ses cachettes estivales voilà le Verdier d’Europe qui vient aussi se restaurer AVEC NOUS!!





Lui c’est un oiseau protégé en France (comme moi !).Voici un beau mâle qui tient à nous montrer ses belles couleurs plus vives que celles des autres Verdiers. En région Paca, il fait partie de la sous- espèce Carduelis chloris aurantiiventris.


Je cherche, je cherche!

Bon , je parle , je parle, mais mon estomac se rappelle à mon bon souvenir!
Oh chouette de belles graines bien cachées. Merci Lucie, là , les gros goinfres qui ont des becs moins fins que nous ne peuvent pas les dénicher .
Signé : Miss Parus caereulus
Ps! Merci chers lecteurs , moi aussi je suis contente de vous retrouver et de vous faire partager notre petite vie dans le jardin.

mercredi 1 décembre 2010

L’arrivée du premier tarin des aulnes.

Bienvenue à madame Tarin des aulnes !


Madame Parus caeruleus, étonnée , bien étonnée!

Je n’en reviens pas ! Voilà le premier des grands voyageurs qui vient passer l’hiver chez nous .
Ce matin et de nouveau cet après-midi une femelle Tarin des aulnes s’est invitée à notre table.

J’ai vérifié dans le gros livre que Lucie utilise pour mieux nous connaître : le Tarin des aulnes ne niche pas dans notre jardin, au mieux il s’en va là -haut dans la montagne entre 1200m et 2400 m, et encore il n’y sont pas nombreux à s'établir en France pour l'été.



Une femelle Tarin des aulnes au plumage moins coloré que son mâle.

D’où vient donc cette belle femelle ?
Vous remarquerez que ce sont souvent les femelles qui trouvent en premier un endroit où se restaurer et passer l’hiver.
Je me souviens bien, les années passées, c’était aussi toujours une femelle qui trouvait le chemin de la mangeoire. Ensuite, quelques jours plus tard, des mâles la suivaient.

Alors notre jolie dame vient sans doute du Nord de l’Europe !
J’ai lu sur le web ( oui oui, moi je suis une mésange très curieuse,)que beaucoup de Tarins avait quitté la Suède.
(Avec le froid qu’il fait là-bas moi je les comprends.)



Elle apprécie les graines de tournesol!

Bon sur ce site très sérieux on raconte qu'on a compté à Falsterbo (un lieu en Suède où on compte les oiseaux qui passent pour aller passer des vacances au chaud ) 6 fois plus de Tarins que la moyenne habituelle des années 1973-2000.
On va attendre les copains de madame Tarin , je suis curieuse d’écouter leurs histoires, des voyageurs venus de si loin !
Signé : Miss Parus caeruleus, toujours étonnée.

Ps: Le gros livre qu'a aperçu miss Parus est l'Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur chez Delachaux et Niestlé (2009)

mardi 30 novembre 2010

"La mangeoire est ouverte!"

Nous y voilà, le journal de miss Parus reprend ses éditions !


Grand titre du jour :
Avis aux oiseaux : le restaurant du jardin de Lucie est ouvert
Nous y voilà, le froid est arrivé et heureusement ( à ma demande ) le restaurant du jardin de Lucie a ouvert sa table pour nous autres les oiseaux qui habitont dans son jardin.



Voilà je suis de retour, j'ai passé un bon été et je suis contente de vous raconter nos petites aventures !

Je vous raconte.
La semaine dernière j’ai vu que Lucie installait des perchoirs (qui avaient disparu pendant l’été) une table et des supports.
Mais pas de mangeoire ! Je l’ai entendu dire « il y a encore beaucoup de graines dans le jardin, les oiseaux ne vont pas manquer de nourriture. »
Ouais, mais entre temps le froid est arrivé, alors je suis allée sur le bord de sa fenêtre, là où quand il fait très très froid comme l’hiver dernier, elle nous met des graines en plus de celles du jardin.
Elle a vite compris. Et depuis quelques jours, nous avons notre mangeoire.

Mais alors il faisait tellement gris et moche et froid que je n’ai pas eu le temps de vous annoncer cela. Bon, aujourd’hui je sais qu’il fait très froid chez mes copains du Nord.
Comment je sais cela ?
Euh, les étourneaux, ces grands bavards, font passer le message, « faisait si froid que nous on est parti, on vient se réchauffer chez vous ! »
Mais ici aussi je vous le dis, il ne fait pas chaud. Et quand il ne fait pas chaud, nous on mange. Cela nous occupe 90% de notre temps quand il fait froid. Alors quand la nourriture est facile à trouver comme les bonnes graines de tournesol, cela nous facilite la vie.

Et mes amis les autres visiteurs du jardin sont de mon avis.



Ma cousine, la charbonnière!

N’est ce pas miss Mésange charbonnière (Parus major) ? Comme moi, elle vient souvent se chercher une graine qu’elle décortique ensuite sur une branche, souvent dans le citronnier, là où nous sommes bien à l’abri sous les feuilles qui nous protègent de la pluie qui tombe si souvent ces derniers jours.

Voici aussi ma voisine, madame Pinson des arbres(Fringilla coelebs). Elle est beaucoup moins froussarde que Monsieur Pinson qui n’a pas osé revenir manger depuis que le truc qui fait clac clac, ce truc qui nous fait des images qu’elle appelle photos, est là ! Mais ce matin, il était bien plus courageux pour me chasser ; attendez demain matin quand il me refera le coup, je vais bien me moquer de ce gros peureux ! Peur du clac, clac, gros béta !



Madame Pinson des arbres, très méfiante.


Madame Pinson des arbres est quand même méfiante, elle a raison, il fait toujours regarder partout au cas où un chat serait dans les parages, bon il ne peut pas sauter sur notre table, mais faut se méfier !



Mais aussi très gourmande!

Et pour qu’il n’y ait pas de dispute, Lucie a mis d’autres mangeoires. Par exemple celle-ci où se sont installés les chardonnerets(Carduelis carduelis). Au moins, ici, à table, nous sommes alors tranquilles.


Les chardonnerets sont entre eux, pour l'instant!

Bon je vais vous laisser pour aujourd’hui, je dois encore manger, j’ai entendu dire que la nuit sera froide.
Signé Miss Parus caeruleus

samedi 27 novembre 2010

Rhopalus subrufus, jolie petite punaise.

Voici le second Rhopalidae trouvé dans le jardin en début d' automne. Lui, c’est dans la menthe qu’il a choisi de s’installer.



Rhopalus subrufus, sur une feuille de menthe, dan un des endroits les plus humides du jardin.

Comme me le fait remarquer Chris, sur le billet précédent, cet insecte n’a pas une tête de punaise. Il fait en effet partie de ces punaises longilignes, à la différence de nombreuses autres qui ont des formes plus ramassées et dont les ailes sont cachées et ne laissent voir ni leurs nervures ni leur transparence. Mais les punaises sont très nombreuses dans le petit monde des insectes !!

Rhopalus subrufus ressemble à Stictopleurus abutilon. Normal, elles appartiennent toutes les deux à la famille des Rhopalidae.
Mais on se rend bien compte qu’elles ne sont pas identiques. D’abord, subrufus est plus petite de peu, certes, mais en les observant dans la verdure on peut s’en rendre compte(1 petit millimètre de moins, cela compte quand on en a que 7 ou 8 à offrir.)
Arrivée à la famille, j’ai cherché à identifier le genre.



Les flèches orientent vers des points à obsrver pour mettre un nom sur cette jolie rouquine
Pourquoi Rhopalus :
Les ailes membraneuses couvrent juste l’abdomen, ne le dépasse pas comme Liorhyssus hialinus. La zone se trouvant en haut du pronotum est bien ponctuée et le quatrième article antennaire est à peine plus long que le troisième. Tout cela confirme les infos que j’ai trouvées sur la clé (en allemand, mais à l’aide des très bons schémas, pas besoin de maîtriser parfaitement l’allemand) fournie sur l’excellent site anglais déjà cité dans le billet précédent.

Dans le genre Rhopalus, il y a 7 espèces.
Mais en regardant les schémas on arrive vite à trouver l’espèce.
Deux caractères sont vraiment faciles à reconnaître, c’est l’alternance de couleurs claires et sombres sur le connexivum et surtout, mais il faut y regarder de bien près, le scutellum dont la pointe terminale est divisée en 2 petites pointes.Et c'est ainsi que nous en arrivons à Rhopalus subrufus



Un scutellum terminé par deux petites pointes: plus facile à voir sur une photo que dans la nature.

Pour bien nommer les différentes parties d’une punaise voici un très bon document annoté sur le site insecte.org
Une fois que j’ai trouvé parmi mes 7 prétendants le caractère qui me permet d’en choisir un, je relis quand même toute la clé pour vérifier si parmi les éliminés, il n’en reste pas un qui aurait le même caractère distinctif !

Ce qui explique bien sûr que je passe beaucoup de temps à lire une clé, à regarder sur les photos si je vois ce dont on parle, ce n’est pas toujours facile de voir le détail pertinent sur chaque photo. Heureusement que la photo numérique permet de multiplier les images et ainsi d’avoir au moins une vue qui soit bien parlante !

Je vous disais que j’avais trouvé cette petite punaise sur la menthe. Sur cette même plante j’ai trouvé le juvénile ! Et lui a un look qui sort de l’ordinaire.




Rhopalus subrufus au dernier stade larvaire: il ne passe pas inaperçu(5-6mm).


D’abord comme ses parents il est bien poilu ! Surtout comme les ailes ne sont pas encore présentes, on le voit bien rondouillard. Et le plus remarquable( pour moi je me permets de dire amusant) ce sont les pointes qui sortent de chaque côté de son abdomen comme des épines. J’imagine que se sont les structures sur lesquelles vont se construire les lamelles claires et sombres formant le connexivum de l’adulte.
J'ai rencontré ces punaises fin septembre. La larve devenue adulte va passer l'hiver et se reproduira au printemps prochain. Bonne chance, car celui de cette année veut prendre de l'avance sur le calendrier.


Les dessous de la larve où l'on voit son rostre et les poils de ses antennes!


Identifier un insecte, est un exercice amusant, c’est un peu un jeu de piste, où les chausse-trapes et les impasses sont nombreuses. Mais ce qui a bien changé, c’est la mise à disposition sur le net d’un nombre très important de documents telles ces clés d’identification faites par les spécialistes. D’autre part les échanges avec d’autres passionnés de nature sont un enrichissement qui permet de progresser pas à pas.. J’apprécie vraiment l’outil internet qui nous met tous en relation à la découverte de notre petit milieu et à sa préservation.