samedi 16 février 2013

Portrait de Nabis rugosus


Comme déjà écrit précédemment, les insectes sont actuellement en hibernation dans la végétation en attendant le retour du printemps. En faisant un peu de nettoyage et en ouvrant bien l’œil, on peut rencontrer certains d’entre eux !

Ce fut le cas hier avec cette petite punaise de 6 mm que j’ai identifiée comme Nabis Rugosus.

Un des principaux critères, outre l’allure générale, fut la longueur du second article des antennes plus long que la plus grande largeur du pronotum. Ce n’est pas une punaise rare, elle est prédatrice d’autres insectes.

Comme il n’est pas possible de faire des photos à l’extérieur, l’insecte n’ayant qu’une idée, celle de se trouver une cachette, nous avons fait une petite séance pour lui tirer le portrait en studio. J’avais surtout dans l’idée de « voir » les détails que mes yeux sont incapables de voir, même avec mes lunettes.


Les images présentent l’insecte grossi de 2 à 3 fois.

On peut ainsi voir un pronotum  avec des sculptures en relief, une forme origine sur les épaules.
Le pronotum avec ses reliefs  recouvre bien les "épaules " comme une pélerine!

Même en plein hiver, Nabis rugosus, tient une forme olympique. Jamais la punaise ne se tiendra tranquille et la séance photo fut animée. Heureusement que bien que pourvue d’ailes, elle ne s’est pas envolée. Je ne saurais dire si elle  en est capable !

La tête montre un rostre puissant, mobile dont la base est solide. C’est la modification d’une partie de l’appareil buccal. Ces insectes aspirent après leur proie préalablement liquéfiée.

Nabis rugosus de face montre la base puissante de son rostre.

Chaque patte est terminée par de deux fines griffes.

En voyant ces petits détails qui fignolent  des insectes à première vue insignifiants, on ne peut qu’être admiratif.

jeudi 14 février 2013

Les Ibis en Australie : Plegadis falcinellis, Threskiornis molucca, Threskiornis spinicollis.


On trouve 3 espèces d’Ibis en Australie. En différents endroits du pays, nous avons eu la chance de les croiser toutes les 3.

Dans le Nord : l’Ibis falcinelle,(Plegadis falcinellis) appelé Glossy ibis.

C’est celui qui est sans doute le mieux connu car il est en train de s’installer en France, en particulier en Camargue.
Ibis falcinelle aux abords du fleuve.

Il a le plumage le plus coloré. Ses plumes brunes tirant sur le pourpre sur le corps paraissent sombres. Mais celles des ailes ont des reflets métalliques magnifiques. J’ai été vraiment époustouflée quand j’en ai vu les détails…sur l’ordinateur.
Un bel oiseau coloré.
 Partant de l’œil deux fines bandes claires rejoignent la base du bec et mettent en évidence son petit œil sombre que l’on a beaucoup de mal à voir chez les autres espèces.
Des pattes aux grands doigts adaptés pour marcher dans les zones humides.

Le juvénile ne présente pas ce détail et les plumes de son cou sont striées, celle su corps et celles des ailes bien plus ternes.
Un juvénile Ibis falcinelle, moins coloré.

 L’Ibis à cou noir, (Threskiornis molucca), appelé Australian white ibis. C’est une espèce endémique australienne. Nous l’avons rencontré à divers endroits sur la côte sud et en dernier lieu  à Sydney. La ville est parsemée d’immenses espaces verts, stades, et autres étendues naturelles où cet oiseau se promène.
A marée basse, l'Ibis à cou noir  recherche sa nourriture.

L’oiseau est majoritairement blanc avec une tête noire et quelques superbes plumes noires au-dessus de la queue. Ces dernières, légères, semblent là seulement pour accroître la beauté du plumage. C’est l’espèce que nous avons rencontrée le plus fréquemment.
Tête et cou noirs mais un plumage immaculé!
 L’Ibis à cou noir niche en hauteur, parfois au-dessus de l’eau. Dans le jardin botanique de Sydney, un couple avait installé son nid dans un palmier, inaccessible à notre vue. Debout sur une grande palme, l’oiseau est aux abords le surveille.
Ibis à cou noir surveillant son nid en haut d'un palmier.

L’Ibis d’Australie (Threskiornis spinicollis) appelé Straw necked ibis
L'Ibis d'Australie un plumage sombre aux reflets bleus verts et bruns.

Les ailes et le dos sombres avec des plumes terminées par du vert, du bleu, du brun qui brille au soleil. La tête noire mais le cou orné de longues plumes pendantes .Elles sont absentes chez le juvénile. C’est un oiseau qui vit en général en groupe. Nous en avons rencontré 5 ou 6 qui visitaient régulièrement le premier terrain de camping où nous étions au sud de Darwin. Regardez la difficulté de l’oiseau pour boire. Il faisait très chaud et il fallait se débrouiller pour boire.
Ibis d'Australie juvénile à sa toilette.

 Le long bec courbe sert à chercher dans l’eau peu profonde, la vase des bords de rivières ou de zones humides une nourriture faite d’insectes, de larves aquatiques, mais aussi mollusques…
Dur, dur de s'abreuver avec ce drôle de bec!

 Les Ibis, ces grands oiseaux au long bec courbe, ont des silhouettes bien caractéristiques. Nous n’aurons pas de difficultés à reconnaître Ibis falcinellis dans nos zones humides.
 Pour  terminer ce billet un Ibis à cou noir que nous ne verrons sans doute pas chez nous en liberté!
Ibis à cou noir au bord d'un étang à Sydney!

mercredi 13 février 2013

Anhinga novaehollandiae, Australian Darter, Anhinga d’Australie


Lorsque j’ai vu ce grand oiseau au bord d’un étang, j’ai d’abord pensé à un cormoran. Mais rapidement j’ai bien vu que ni son attitude ( pas d’ailes ouvertes pour ceux que j’ai vus, alors qu’ils le font aussi) ni son bec , beaucoup plus pointu, ne correspondaient à un cormoran.
Anhinga perché et se ventilant en ouvrant le bec, il fait bien 30 degrés le matin à 8 heures.

Mais ils en sont des proches parents. Comme eux, leurs plumes ne sont pas étanches en superficie (l’eau n’atteint jamais le corps) et ils passent du temps à les faire sécher en étalant leurs ailes, après la pêche.
Dans son milieu, au bord de l'étang.

Dans l’eau on ne voit que la tête qui dépasse et le cou qui ondule on dirait un serpent, c’est d’ailleurs un des surnoms d'Anhinga novaehollandiae : l’oiseau- serpent
Position d'attente au plus près de l'eau.

Il se nourrit de petites proies, insectes aquatiques et aussi de poissons qui doivent être bien placés pour être ingurgités la tête en premier. Cela entraîne parfois de longues manœuvres et contorsions.

Sur la photo ci-dessous on voit le bec de l'Anhinga d'Australie avec une poche de tissu plus élastique dans laquelle la proie est placée avant d’être avalée.
Bec bien ouvert on voit la partie inférieure souple et extensible.

Le juvénile est moins coloré que l’adulte, les plumes de son long cou sont blanches.
Un juvénile, les plumes du cou blanches.

C’est un oiseau que nous avons  toujours rencontré au bord de l’eau  dans ces fameux étangs fréquentés aussi par les crocodiles. Ce qui explique que les photos sont faites soit d’un observatoire ou d’un bateau. Pas question de se positionner  au bord de l’eau, à ces endroits c’est bien trop dangereux.
C'est un oiseau que l'on rencontre dans les zones tropicales, en Amérique (Ahinga anhinga) , en Afrique (Anhinga rufa)et en Australie(Anhinga novaehollandiae).Anhinga melanogaster se rencontre en Asie du Sud- est. Ces 4 espèces forment la sous-famille des Anhingidés.

lundi 11 février 2013

Tisiphone abeona, papillon endémique australien.


De la famille des Nymphalidae  et de la sous famille des Satyrinae, voici Tisiphone abeona.
Posé sur un enchevêtrement d'herbes ,en bordure du chemin , Tisiphone abeona.
 
 
C’est un papillon de belle taille que nous avons rencontré dans une zone entre terres et mer, à la limite est de l’Etat de Victoria. De grands blancs de sable, des petites étendues d’eau emprisonnées, la mer au loin. La côte avec une végétation dense, peu de très grands arbres, beaucoup de buissons. 
Tisiphone abeona dans toute sa splendeur se réchauffant au soleil du matin.
 
 Un paysage immense devant les yeux et ce magnifique papillon qui se réchauffait au soleil ! De quoi colorer nos journées grises de cet hiver !
 
 
 
Sympathique le papillon nous a offert le dessous de ses ailes, aussi beau que le dessus, juste avant de s'envoler!

vendredi 8 février 2013

Que deviennent les punaises en hiver ?


C’est une question que l’on peut se poser quand on voit dans les jardins  et les champs que les insectes sont absents. En ces temps froids, où il gèle parfois, où la neige recouvre le sol, on ne sait pas ce que sont devenus les insectes que nous avions vu  tard en automne.

C’est en profitant des après-midi ensoleillés (c’est vrai que nous sommes sur le pourtour méditerranéen un peu à l’abri des rigueurs hivernales) pour arracher les mauvaises herbes, j’ai trouvé où certains se cachaient. C’est le cas des gendarmes ! J
Pyrrhocoris apterus femelle.

Beaucoup de punaises hivernent adultes et  il leur faut trouver un abri. Les gendarmes ont l’habitude de se regrouper au pied de certains arbres, de certains murs bien orientés. Son nom de cherche-midi lui va bien. Les endroits bien ensoleillés au sud qui reçoivent le soleil surtout en hiver sont préférés.

Vous avez deviné que je parle de Pyrrhocoris apterus, une punaise très répandue. Ce n’est pas le cas chez moi, je n’en vois guère que quelques individus chaque année Elles se nourrissent des graines de tilleul et de mauves mais de bien d’autres encore dont elles ponctionnent l’albumen. Elles ne sont pas nuisibles.
Pyrrhocoris apterus mâle.

Moi j’en ai trouvé plusieurs (4 ou 5), au pied d’un muret cachées derrière des plantes.  Dérangées elles ont cherché un refuge un peu plus loin se dissimulant davantage.

Pyrrhocoris apterus hiverne adulte. C’est dire que les individus nés l’été dernier ne se sont pas encore reproduits. Au printemps, ceux qui auront passé les rigueurs hivernales s’accoupleront.

Les photos datent de l’été passé. Apterus signifiant sans ailes, ce pyrrhocore ne vole pas , mais sa couleur rouge(rappelant les couleurs de l’ancienne tenue des gendarmes) indique aux prédateurs que sa consommation n’est pas des meilleures.
Le mâle en bas, la femelle en haut.

La photo du couple nous donne l’occasion de distinguer le mâle de la femelle. Il faut regarder l’extrémité de l’abdomen. S’il est tout arrondi, c’est un mâle. Cette pièce  cache  une rotule qui pivote, facilitant l’accouplement tête- bêche, le pygophore.

La femelle a l’abdomen qui se termine par une plaque tronquée. C’est assez facilement visible sur les photos. Chez les espèces macroptères, les ailes cachent ces parties de l’abdomen.
Larve de Pyrrhocoris apterus, probablement au stade IV, il faudra encore 2 mues pour obtenir un imago.

La larve de gendarme se reconnaît à ses couleurs et à ses 3 orifices abdominaux dorsaux.

Il faudra encore attendre le printemps et le radoucissement des températures pour que les punaises reprennent leur activité et perpétuent leur espèce.
Encore une femelle Pyrrhocoris apterus.