C’est en posant mon panier de jardinage avec mes outils près
d’un pied de vipérine que je me suis retrouvée avec ce passager installé au
fond. Comme il s’y sentait à l’aise, il y est resté sans problème pour
rejoindre ma table et nous avons fait plus ample connaissance.
Osmie adunca mâle sur vipérine* |
C’est un mâle avec ses 7 tergites visibles.
Une Osmie ( 2 cellules cubitales et des pulvillus
entre les ongles), en suivant la clé d’Amiet
de Fauna Helvetica disponible sur le net voici ce que je vois :
Aile d'Osmie avec ses deux cellules cubitales* |
- Il est plus grand que 7 mm
- Tergite 7 large, rectangulaire
ou arrondi, sans lobe ni dent, parfois à faible incurvation.
Les tergites 6 et 7, très importants pour déterminer l'espèce.* - Tergites sans reflets métalliques, tergite 6 le plus souvent à dents latérales proéminentes(bien visibles sur la photo ci-dessus)
- Marge du sternite 3 sans éperon , antenne aplaties mais pas épaissies
- Scutellum sans dent (contrairement à une autre alternative
qui dirige vers qui ne mesure que
6 à 7mm) et tergite 6 non entaillé au milieu
Osmie adunca mâle , détails de l'antenne* - L’article apical de l’antenne n’est pas recourbé(photo ci-dessus)
- Epines des tibias 3 noires à brunes ( au lieu de jaunes).
- Articles du flagelle, plus courts que larges, les médians étant éclaircis dessous. Revers des articles 4 à 8 épaissis à l’extrémité.(photo ci-dessus)
La tailles est comprise entre 11 et 13mm, mon sujet mesure 12 mm.
Osmie adunca mâle sur fleur de vipérine: elles sont où les filles?* |
La description en allemand apporte d’intéressants
compléments.
Le mâle est de couleur brun jaune(ce qu’on voit bien sur le
dessus du sternum et le disque des tergites) avec les bandes pileuses des tergites et celle du dessous du corps,
blanche.
Le tergite6 avec deux dents latérales, la partie centrale
arrondie.
Le tergite 7 presque rectangulaire..
Il s'agit d'Osmie adunca
Il s'agit d'Osmie adunca
Osmie adunca mâle un acrobate sur la vipérine* |
On croise les mâles à partir de
la mi-avril, les femelles à partir de mai. Présent dans une grande partie de
l’Europe, en France partout . Mais l’abeille est oligolectique sur Echium,
c’est-à-dire la vipérine.C'est dire qu'elle ne collecte que du pollen de vipérine.
Je suis très contente d’abord
d’avoir pu l’identifier facilement et de vérifier ainsi la présence de
différentes abeilles sauvages dans le jardin. C’est le résultat de la diversité
des plantes que j’y laisse pousser, en partie la prairie qui a, petit à petit
remplacé la pelouse, juste verte et sèche en été , alors que maintenant nous
avons le plaisir d’y voir des fleurs presque toute l’année, mais cela fait sans
doute moins ordonné !
*images grossies 2 à 3 fois
*images grossies 2 à 3 fois
Salut Lucie.
RépondreSupprimerCe petit acrobate est beau comme tout !
Je suis aussi heureuse pour toi, la diversité des pollinisateurs est un message de réussite.
Les abeilles sauvages se moquent largement de l'ordre, tant que les fleurs mellifères sont presentes !
Je vais t'embaucher pour inventorier toutes les espèces d'abeilles chez moi ;-) tu auras de quoi faire.
Bises et bonne journée
Bonjour Lucie.
SupprimerConcernant Apis mellifera, il y a en effet deux espèces. On dit dans le langage apicole, la petite noire, sans doute celle que tu appelles brune. Il s'agit de notre abeille française qui disparaît de plus en plus. Il y a la deuxième, la métissée, jaune rayée de marron. C'est un hybride apparu avec des abeilles importées de l'étranger. Italie si mes souvenirs sont exacts car l'espèce etait plus docile.
Sur Ouessant ils n'ont aucune métissée et ne veulent en aucun cas des ruchers du continent. C'est bien d'avoir notre patrimoine genegénét sauvegardé quelque part !
Dans notre rucher nous avons une ruche de petites noires d'une agressivité sans pareil, il vaut mieux aller les voir habillés ! Les ruches où les deux espèces se mélangent (nous en avons malheureusement 6) sont plus tranquilles.
Tu connais maintenant le mystère des brunes et des blondes :-)
Bises et bonne semaine.
Merci de tes infos très intéressantes. Au début de mes observations avec beaucoup d'anthropomorphisme, j'étais persuadée que les italiennes étaient les brunes(qui sont en effet presque noires)!Elles sont plus velues et on dirait qu'elles ont une jolie petite fourrure! En effet même sur les fleurs celles qui sont noires sont vraiment plus véloces. .
SupprimerNous étions sur Ouesssant et l'avions cherchée.
Bonjour Lucie,
RépondreSupprimerIl est beau et tout doux sous ton objectif. Comme une peluche.
C'est certain que laisser la nature faire son chemin les insecte aiment s'y installer. Dans un gazon anglais tu as bien peu de chance de trouver la moindre vie !
Nous devons aussi avoir des abeilles sauvages et il faudrait que tu viennes faire un tour dans ma pampa. J'ai toujours une pensée pour toi lorsque je prends l'épuisette pour récolter les nombreux insectes tombés dans la piscine.
Merci encore pour l'identification de la Syrphe.
Je te souhaite une belle fin de journée. Ici la pluie n'est pas loin .... encore !!!! L'été va t-il finir par nous arriver ?
Comme il est intéressant de voir et d'admirer les détails de ce que nous (je) croisons dans les jardins sans à chaque fois y faire attention.
RépondreSupprimerSuperbe couleur des yeux.
RépondreSupprimerJ'aimerais bien avoir de la vipérine dans mon coin sauvage. Si le vent voulait bien m'en semer un peu car elle pousse aux alentours. Ainsi je pourrais voir cette jolie abeille
;)
Bonjour Julie,
RépondreSupprimerJe croise aussi cette espèce sur la Vipérine mais jusqu'à présent, je n'ai vu que des mâles ...
Toujours sur la Vipérine, il semble qu'une autre abeille soit également inféodée, une Halictidae du genre Lasioglossum. Elle est minuscule, environ 4,5 à 5 mm et récolte le pollen bleu de la Vipérine. L'auriez-vous aussi croisée ?
Bravo pour votre site, vos photos, vos recherches et votre partage de vos découvertes.
Merci de votre message Liliane. Il m'est bien difficile de photographier des très petites abeilles. Je vais tenter quelques recherches sur cette abeille et vérifier les images non identifiées( c'est souvent un travail fait en hiver).
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