En observant la piscine j’y ai vu, essayant de nager une
belle guêpe. Après repêchage (en général je tends une longue perche et l’insecte
n’hésite pas) je peux mieux l’observer. Les ailes un peu mouillées empêchent le vol, c’est ce moment qui me permet de faire
des photos.La bestiole après avoir observé l’environnement, s’occupe plus de sa
toilette et de la remise en état de ses ailes que de moi.
Cerceris arenaria femelle, environ 14 mm. |
C’est une femelle :
on compte 5 segments au gastre, (6 segments pour les mâles).Le gastre était le
nom donné à l’abdomen des hyménoptères.
Ensuite c’est un Cerceris :
son aile antérieure présente 3 cellules cubitales dont la seconde est pétiolée(
une petite nervure est présente à l’avant)et le fémur 3 est tronqué. Le premier
segment abdominal est beaucoup plus étroit que le second. Cette famille fait
partie des Sphecidae, des guêpes fouisseuses..
Cerceris arenaria femelle, détails à observer en particulier un gastre à 5 tergites. |
Les Cerceris sont plus de 200 dans la zone Paléarctique, 26
en France .
On commence à les classer en 2 grands groupes : ceux
présentant un gastre de type régulier : les taches noires et jaunes
toujours dans le même ordre sur tous les segments , c’est le cas de mon
sujet : du noir dans la partie antérieure, du jaune dans la partie
postérieure( pour le type irrégulier cela varie).
Cerceris arenaria femelle, un fémur III, tronqué à l'apex. |
Ma femelle est assez
grande, elle mesure près de 14mm et appartient à une espèce bien répandue
partout en France.
Cerceris arenaria femelle, vue dorsale, ailes levées prête à s'envoler. |
Il existe des documents disponible sur le net.Je me suis servie de :
Hyménoptères
Sphecidae d’Europe occidentale, volume 2, Faune de France , volume 82, de Jacques BITSCH ,Yvan BARBIER, Severiano Fernández GAYUBO, Konrad SCHMIDT,Michael
OHL.
Il est important de savoir si on
a un mâle ou une femelle car la clé de détermination est différente.
Mais ce sont surtout les dessins
du gastre qui m’ont orientée.Mon exemplaire est un Cerceris arenaria. J'ai utilisé la description fournie pour conforter mon identification.
Voici ce qui est dit de la
tête :
-tête très large vers le bas, les bords
internes des yeux divergents vers le bas
- bord interne de la mandibule
avec une petite dent et, en avant, une dent plus grande dont la pointe est
tournée en angle droit vers l'intérieur.
Cerceris arenaria femelle, détail de la tête, avec ses yeux divergents vers le bas et la lamelle en 1 |
Ensuite :
-aire médiane du clypeus plus large que longue
;
immédiatement au-dessus de son
bord antérieur, se trouve une lamelle dirigée
un peu obliquement vers l'avant
et qui recouvre au milieu le bord antérieur
du clypeus.
Le bord antérieur de la
lamelle est arrondi, ou tronqué, ou échancré.
A l'extrémité de l'abdomen ,l'aire pygidiale est très large, peu rétrécie vers l'arrière, le bord postérieur tronqué avec des angles arrondis.
A l'extrémité de l'abdomen ,l'aire pygidiale est très large, peu rétrécie vers l'arrière, le bord postérieur tronqué avec des angles arrondis.
A observer aussi les peignes sur
les tarses de la première paire de pattes( en 2 sur la photo ci-dessus.)
La femelle fait des nids
verticaux dans le sol, elle en expulse la terre avec son pygidium dont
elle se sert comme d’une pelle.Elle
creuse sur 20 cm de profondeur.
Cerceris
arenaria adulte est floricole, j’en ai
vu plusieurs sur les fleurs de fenouil au mois d’août. Mais depuis quelques
jours je n’ai pas encore trouvé où elles se cachent !!
La femelle paralyse des
charançons de diverses espèces qui seront placés dans des cellules du nid pour
alimenter les larves. Voilà donc encore une auxiliaire du jardinier. On la
rencontre de mai à septembre, ce serait en juillet qu’elles seraient les plus
nombreuses.
Cerceris arenaria femelle,une guêpe bien utile au jardin. |
Son mode de vie est aussi
présentée dans le Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe de
Hans Bellmann.
Il y précise que Cerceris
arenaria nourrit sa progéniture avec Brachyderes incanus, un ravageur du Pin.
Une bien belle guêpe!
Enfin j’ai l’explication ! C’est parce que les insectes ont les ailes un peu mouillées que vous arrivez à prendre ces magnifiques photographies ! J’ai failli croire que vous aviez le don d’hypnotiser, ou bien d’être l’équivalent de la divinité Flore mais pour les insectes, ceux-ci vous obéissant.
RépondreSupprimerOuahou… la taille de guêpe !
Bon jour Lucie,
RépondreSupprimerComme toujours des macros bluffantes de proximité sur des insectes pas toujours coopératifs.
Merci aussi pour tous les détails fournis pour tout connaître ou presque.
Bises et bonne journée
RépondreSupprimerJe soutenais déjà la protection des orties à présent je me sens prête pour militer à la réhabilitation des guêpes !
Une magnifique façon de tout apprendre sur les guêpes.
RépondreSupprimerBonjour Lucie,
RépondreSupprimerUne bien belle guêpe en effet et des photos formidables avec des détails époustouflants!
En plus elle est très utile car certains charançons peuvent être très destructeurs!
De toute façon il ne faut jamais tuer les hyménoptères, ils nous sont trop utiles!
Bises à vous deux et belle journée :)
Wow quel poste intéressant. Nous avons beaucoup de guêpes, maintenant je en connais plus. Bonne journée, Diane
RépondreSupprimerMAgnifiques clichés Lucie, les détails sont à la hauteur des infos. Je me régale.
RépondreSupprimerBises
Tu es un excellent pédagogue pour nous montrer et nous expliquer.
RépondreSupprimerMerci pour ce billet (qui est très bon tout comme les autres)
Belle fin de journée.
Bonjour Lucie
RépondreSupprimerVoilà une guêpe très utile au jardin .
En lisant tes explications je me suis mise à rêver , ces guêpes pourraient m'aider à planter les bulbes de printemps , trous verticaux et 20 cm juste ce qu'il faut non il manque la largeur du trou .
Je déraille .
Un excellent billet bien détaillé comme toujours .
Bises et bon week-end