Je suis toujours contente de voir des abeilles solitaires
dans mon jardin. Mais leur rapidité d’envol me prive souvent des détails qui me
permettraient de les identifier.
Halictus(Seladonia) subauratus se nourrissant. |
Alors quand j’en trouve sur la piscine, je les recueille
avec beaucoup de soin, d’abord pour les
laisser récupérer et ensuite tant qu’elles ne sont pas encore bien sèches,
elles ne peuvent pas s’envoler et me permettent ainsi une séance photo plus
détaillée.
Halictus(Seladonia) subauratus au sortir du bain! |
Ce fut le cas avec cette petite Halicte.
Je me suis servie d’une clé fort bien faite disponible sur le net : Pauly, 2015: Clé des Halictidae de Belgique.(Je vous rassure nous
sommes voisins et les halictes de Belgique et de France sont souvent les mêmes.)
Halictus (Seladonia ) subaurata détail de l'aile avec ses 3 cellules cubitales (1,2,3) et la nervure basale arquée ( flèche). |
C’est d’abord l’aile antérieure qu’il faut observer.
On y observe 3 cellules cubitales et une nervure basale
arquée, ces détails permettent d’arriver au genre Halictinae.
Les femelles dans cette famille présentent au dernier tergite
une ligne verticale presque glabre avec des poils très courts entourés de poils
plus longs qui est bien visible.
Ces abeilles présentent des bandes de poils clairs sur le bord postérieurs des tergites, bien visibles sur le détail de l'abdomen.
Ces abeilles présentent des bandes de poils clairs sur le bord postérieurs des tergites, bien visibles sur le détail de l'abdomen.
Halictus (Seladonia ) subaurata détail des tergites , le dernier avec sa fente verticale. |
Cette famille a été divisée en plusieurs sous familles.
Notre specimen présente une couleur vert bronzé métallique qui nous conduit
vers la sous –famille Séladonia.
Nous avons donc une femelle halicte de la sous-famille
Seladonia.
Quelques détails visibles permettent ensuite d’arrive au
genre.
Je lis ensuite les choix proposés pour cette sous-famille
et voici ce que je retiens en voyant mes images:
Halictus (Seladonia ) subaurata détail de l'aire propédeurale en forme de croissant déprimé |
- Aire propodéale (concerne le propodeum accolé à l’arrière du thorax) en forme de croissant légèrement déprimé.
- La ponctuation du scutum (partie dorsale du thorax) plus dense, la coloration du corps plus dorée( et non pas vert bronzé) et les pattes plus claires ou plus orangées (pas les pattes sombres).
Ce qui est aussi déterminant : la taille près de 8 mm
pour mon sujet et un tout petit détail vient me conforter dans mon
identification :
- calcar des tibias postérieurs avec 6 ou 7 petites dents .Un calcar est la petite épine au bas du tibia. On y voit 6 ou 7 petites dents.(alors que Halictus (Seladonia) smaragdulus n’en compte que 4)
Halictus (Seladonia ) subaurata détail du calcar avec ses 6 ou 7 petites dents. |
Nous sommes alors en présence de Halictus (Seladonia)
subauratus.
Halictus (Seladonia ) subaurata , femelle |
C'est une espèce qui aime les zones chaudes mais on la rencontre en Europe depuis l'Espagne à la Sibérie, un France un peu partout mais en plus grand nombre dans le sud.
Je les trouve sur les fleurs de trèfle, d'une année à l'autre.
Halictus (Seladonia ) subaurata , petite abeille dorée sur la fleur de trèfle. |
C'est fou quand on regarde les détails! Quelle beauté! Moi aussi j'aime le sucre des fleurs de trèfle :-) je m'en régalais petite.
RépondreSupprimerTon article est captivant, merci Lucie !
RépondreSupprimerElle est vraiment très belle.
RépondreSupprimerCe sont ses yeux qui me laissent sans voix.
RépondreSupprimerBon jour Lucie,
RépondreSupprimerElle est splendide cette petite abeille dorée que j'ai aussi rencontrée.
Vraiment, je suis époustouflée devant les photos que tu parviens à prendre de ses petits animaux hyper actifs et qui sous tes yeux semblent devenir sages comme les images que tu nous présentes.
Et comble de tout, sagement posée sur un papier millimétré !
Biz et bonne journée à toi
Bonjour Lucie,
RépondreSupprimerJe n'ai jamais vu cette abeille dorée. Je m'en souviendrais ! Elle est si belle, c'est un vrai bijou.
Mais tu hypnotises les insectes ma parole .... comment fais tu pour qu'ils puissent rester si sages ???
Belle fin de journée. Je t'embrasse
Bonsoir Lucie,
RépondreSupprimerVoilà un sauvetage réussi ! Elle est vraiment très belle cette abeille dorée.
J'aime beaucoup le dernier cliché sur la fleur de trèfle.
Bonne soirée.
Bonjour, un blog intéressant malheureusement beaucoup d'insectes ici sont sacrifiés pour obtenir les gros plans.
RépondreSupprimerNe pas oublier que nos Hyménos sont en voie de disparition..
Désolé mais je ne souhaitais pas déposer le 1er commentaire anonymement, je m'appelle Alain Adamski et étudie les Hyménopères aculéata (les Sphecidae en particulier) depuis 40 ans.
RépondreSupprimerBonne journée.
Pas de problème!
SupprimerUne petite précision : les gros plans sont obtenus par des crops de photos faite entre 3 et 5 grossissements! Je découpe les photos pas les bestioles!!
Je ne sacrifie pas les insectes! Au prix d'une longue patience et de nombreuses photos inutilisables j'essaie de les photographier soit tôt le matin , soit après les avoir repêchés dans la piscine , ils sont alors occupés à une longue toilette! C'est moi qui tourne alors autour de l'insecte.En général quand ils sont requiqués ils s'envolent par la fenêtre ouverte ou c'est moi qui les repose dans le jardin.
J'ai un jardin justement organisé pour accueillir la plus grande diversité d'insectes possible et je suis très contente de les revoir année après année. Il se trouve que certaines années ils sont plus nombreux à se trouver en train de se noyer dans la piscine!!
Ayant moi même pratiqué la macro à fort grossissement donc en ayant anesthésié les insectes je vois parfaitement ici les positions des ailes et des pattes non naturelles caractéristiques d'animaux morts.
RépondreSupprimerJ'ai depuis arrêté le massacre.
Cordialement
Alain.
Libre à vous de penser ce qui vous convient! Hélas !
SupprimerC'est une très jolie abeille et je suis toujours épatée par tous les détails que tu nous donnes .
RépondreSupprimerCette petite abeille fort jolie, je promène également chez moi je pense. Je vérifierai.
RépondreSupprimerQuelle beauté
Merci pour tous ces renseignements si précieux car je n'ai pas le temps de chercher à les identifier.
Ah ma pauvre Lucie, faut toujours qu'un 'jesaistout' mette son grain de sel sans avoir la moindre preuve de ce qu'il avance....
RépondreSupprimerMais on s'en fiche, je sais comment tu procèdes sans jamais sacrifier la vie des insectes, laissons-le causer... Au moins il a eu le courage de ne pas rester anonyme!
Encore une superbe série de photos et une observation qui va ENRICHIR LES DONNEES sur ces abeilles.
Bises à vous deux et belle semaine :)
Merci Noushka, on se comprend! Disons qu'il faut de tout pour faire un monde!
SupprimerLes débroussaillages tout azimuts, les talus arasés plusieurs fois par saison, la suppression des friches, la disparition des orties par contre, ça n'offusque personne...
RépondreSupprimerJe m'attends à recevoir le même genre de commentaire lorsque je prélève une plante pour l'étudier de plus près.
Remarque, celle-ci tu aurais pu en faire une jolie broche !
Oui, je suis toujours admirative quand je la revois année après année!
SupprimerSuperbe! Il me semble l'avoir vue chez moi.
RépondreSupprimerJ'ai tant de photos qui attendent d'être identifiées et classées.
merci Lucie pour tous ces partages et explications.
Quel plaisir à chaque visite
;)