Hier en travaillant dans le jardin j’ai
« décortiqué » une vielle souche d’un yucca coupé il y a plus de 2
ans. J’étais curieuse de voir qui y avait trouvé un logement : de grosses
fourmis noires, de toutes petites fourmis qui s’éloignent avec leurs œufs et,
soigneusement « plié », un
coléoptère entièrement noir. Je l’ai délicatement recueilli, le
délogeant sans le blesser. Une fois dans ma boite, celui qui était encore dans
un endroit sombre à l’abri du monde extérieur, s’est tranquillement mis à
explorer son nouvel univers.
Dendarus tristis, mâle du mois d'août |
En le photographiant pour l’identifier, j’en arrive à
Dendarus tristis
Et, je me souviens avoir déjà photographié cet insecte. Au
mois d’aout, j’avais trouvé sur les marches de l’escalier extérieur un
exemplaire qui semblait mort. Heureusement il ne l’était pas. Et regardant mes
images, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un mâle alors qu’hier j’ai
trouvé une femelle. Et c’est cela qui a déclenché l’écriture de ce billet.
Quels sont les critères de reconnaissance de Dendarus
tristis ?
- C’est un membre de la grande famille des Tenebrionidae, des insectes souvent tout noirs ou pour le moins sombres. Il mesure entre 11 et 12 mm.
Dendarus tristis, mâle environ 12 mm, ses pattes avant aux tarses élargis |
- La tête porte des antennes courtes à onze articles noirs, les derniers un peu roux. Les yeux réniformes sont placés verticalement, plus longs que larges. J’ai eu beaucoup de mal à bien les photographier, ils sont peu volumineux et se distinguent mal sur les côtés de la tête ; ils sont peu échancrés vers l’avant.
La tête très inclinée vers l’avant rend difficilement
visible un des caractères qui a attiré mon attention : la forte échancrure
que l’on observe sur l’avant.
Dendarus tristis, détail de la tête, antennes courtes, découpe arrondie à l'avant, cou rétréci. Femelle aux tarses non élargis. |
- Le pronotum s’élargit progressivement jusqu’au milieu puis se rétrécit et se termine par deux pointes qui viennent se loger très exactement dans une découpe des élytres .Le dessus finement strié forme un relief réticulé
Ces pointes du pronotum s’insérant dans les échancrures des
élytres voilà encore un petit détail de la minutie et du soin dans les
finitions apportée par le Nature à ses plus petits membres !
Dendarus tristis, détail de la patte avant avec ses 5 tarses non élargis, c'est la femelle |
- Les pattes avant et médianes portent 5 tarses, les arrières 4. Elles sont garnies de pelotes poilues.
Dendarus tristis: pattes avant du mâle aux tarses très élargis, les médians un peu moins. |
Chez le mâle et c’est ce qui me fait dire que mon exemplaire
du mois d’août en est un, les tarses sont élargis surtout sur les pattes avant dont les tibias sont incurvés.
Munis de coussinets utiles pour se tenir sur la femelle qui, lors de la
copulation continue ses activités. Le mâle a alors intérêt à s’agripper car
madame se déplace sans se soucier de lui !
Dendarus tristis, femelle, patte arrière avec 4 tarses. |
- Les élytres sont parcourus de stries régulières, les interstries finement ponctuées ;elles sont presque planes au départ du pronotum pour se soulever progressivement.
Les interstries 3 et 7 se rejoignant à l’apex de l’élytre.
Dendarus tristis: apex des élytres, une jolie finition! |
C’est un insecte qui aime les endroits secs ou très secs,
sous les pierres ou dans le bois mort comme je l’ai trouvé.
Le site Wikipedia en allemand est très détaillé sur cet
insecte que l’on rencontre dans le quart sud est de la France ainsi qu’en Suisse
méridionale.
Il explique aussi longuement les changements de nom : encore
appelé Dendarus tristis( à cause de la prunosité grise le recouvrant parfois)
chez nous, pour celui de coarcticollis (cou rétréci) .Mais Fauna Europaea utilise toujours Dendarus
tristis.
Post intéressant et beaucoup d'informations. Bon week-end Diane
RépondreSupprimerUne belle aventure pour lui et pour toi...
RépondreSupprimerTon article est très intéressant, merci Lucie.
RépondreSupprimerBon week-end.
Que d'informations ! et des photos si nettes. Merci
RépondreSupprimerC'est intéressant ce que vous avez écrit et surtout comment l'idée vous est venue. Merci Lucie
RépondreSupprimerUn très joli petit coléoptère et trouvé dans une vieille souche de yucca .
RépondreSupprimerDernièrement j'ai retrouvé un vieux morceau de racine de yucca enfoui depuis plus de 10 ans sous des déchets végétaux et il avait une petite tige verte au bout , je l'ai replanté et maintenant il y a plein de feuilles .
Une année un morceau de racine avec tige est resté dans un grand contenant et en hiver il a gelé et le morceau de yucca était pris dans la glace plusieurs jours et je l'ai replanté et il a repris . C'est increvable .
Bises
Bonjour Lucie,
RépondreSupprimerQuel article passionnant ( comme toujours d'ailleurs). Je viens de temps en temps sur tes pages, sans poser un com' à chaque fois. C'est un mine de renseignements. Et Dieu sait que ce ne sont pas les questions qui manquent lorsque l'on découvre une jolie bébête sur une fleur ou sous une feuille dérangée. ;)
Tes photos superbes sont un plus très agréable.
Merci Lucie
;)
Que de passion et de minutie il te faut pour arriver à l'identification et de l'insecte et de son sexe. Tu m'éblouis à tout coup. Merci de ce partage incroyable. Si tu ne le faisais pas, qui le ferait ? Je suis peu connaissant du monde des insectes et il me semble avoir déjà vu ce genre de coléoptère au Québec. Il y a tellement d'espèces différentes qu'il y a de quoi en perdre son latin. Bravo !
RépondreSupprimerbelle étude aux photos très précises
RépondreSupprimerTrès bon article. Je viens d'en trouver un et en cherchant ce que c'est je suis tombée chez vous. Par contre comme il cavalait je n'ai pas osé le retourner, donc impossible de savoir si c'est un mâle ou une femelle. Par contre je sais pourquoi je l'ai trouvé sous le nom de Dendarus coarcticollis. Je pense que je vais venir souvent vous voir.
RépondreSupprimerMerci de faire part de votre observation.Je suis très contente que cet article vous ait permis de mettre un nom sur votre trouvaille!
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