Le printemps, qui a fait une timide apparition avant de se
remettre en sommeil, a vu certaines de
nos fleurs visitées par des insectes habituellement présents en cette
saison : les cétoines. Ces insectes sont gros consommateurs de fleurs.
Si certaines d’entre elles sont joliment colorées comme la
Cétoine dorée, d’autres attirent beaucoup moins le regard et dévorent les
fleurs que nous attendons pour égayer le jardin ou pire nous promettre une
récolte de fruits abondante.
La plus commune du moins dans mon jardin, est Oxtythyrea
funesta, le drap mortuaire. Deux autres membres de la même famille lui
ressemblent : Tropinata hirta et Tropinata squalida. Je vais essayer de les
caractériser afin que l’on puisse mieux les reconnaitre.
*Petite précison apportée à la suite de l'interrogation de Philippe Bullot: le nom vernaculaire de l'insecte fait sans doute allusion aux tentures sombres qui marquait la maison , ou la pièce où l'on se recueillait devant un défunt.
*Petite précison apportée à la suite de l'interrogation de Philippe Bullot: le nom vernaculaire de l'insecte fait sans doute allusion aux tentures sombres qui marquait la maison , ou la pièce où l'on se recueillait devant un défunt.
Sur une joli fleur de trèfle, Oxythyrea et Tropinota |
Et cette photo permet tout de suite de voir que nous avons à faire à deux insectes bien différents.
A gauche Oxythyrea funesta parsemé de points blancs, mais on voit bien les 6 points blancs sur le pronotum, à la manière d’une double rangée de boutons, et sur la droite un coléoptère plus poilu et moins ponctué !
Commençons par la
plus commune et de loin la plus répandue dans mon jardin.
Oxythyrea funesta, 6 points blancs sur le pronotum et 3 dents sur le tibia antérieur dont deux orientées vers l'extérieur. |
Oxythyrea funesta : souvent ponctué de blanc, elle est
comme les deux autres, poilue quand l’insecte est jeune, les déplacements et
frottements changent ensuite son aspect.
Le caractère le plus facilement visible ce sont les deux rangées de 3 points
blancs sur le pronotum ! Facile à retenir : elle a un double
boutonnage sur son veston, sauf que les boutons sont sur le dos, mais enfin ce
n’est pas grave ! !
Sur le muscaris dans la garrigue: toute fraîche et encore bien poilue. |
Sur une fleur de renoncule, déjà entamée. |
Oxythyrea funesta est phytophage, se nourrit donc de plantes
et plus précisément des fleurs. Sur les fleurs l’insecte consomme étamines,
pistils et parfois pétales mais bien plus rarement.
En couple, dans une tulipe. |
Il n’est pas sectaire et s’installe aussi bien sur les fleurs
cultivées que sur les fleurs sauvages.
Je me suis amusée en l’espace de ces quinze derniers jours à
le photographier sur bien des fleurs, je vous en propose un petit catalogue.
Sur une fleur de pommier! |
C’est vrai que dans un jardin sur les fleurs des arbres
fruitiers je considère qu’il n’a pas sa place, alors le matin quand il est
moins véloce, je le ramasse et mes poissons s’en régalent ! C’est souvent
sur les fleurs de couleurs claires qu’il aime se rassasier, ce n’est pas malin
, c’est là qu’on le voit le mieux !
Sur la spirée. |
J’ai lu que dans le sud nous en étions bien pourvu! Les
larves se développeraient sur les racines et dans les tas de compost dont elles
aident à la décomposition.
En pleine séance de reproduction dans mes iris! Ou mariage sur draps blancs! |
Avec sa carapace bien solide il a peu de prédateurs. Voici
une tentative insolite.
Attaquée par une Réduve irascible juvénile, sans succès! |
Un juvénile de la punaise Rhinacoris iracundus, la Réduve
irascible, a tenté de s’en prendre à Oxythyrea funesta. La scène a duré
quelques instants. Avec son rostre, l’attaquant
cherche un coin non protégé pour harponner
sa proie. Cela a donné des images cocasses ! Mais la réussite ne fut pas
au bout, d’ailleurs la cétoine avait l’air peu intimidé par l’attaquant, elle
aurait pu s’envoler mais ne l’a pas fait.La scène se passe sur une fleur de thym serpolet.
Une seconde publication présentera les Tropinata hirta et
squalida.
A la suite du commentaire d'un jeune entomologiste qui aime beaucoup les cétoines je rajoute un extrait de son message qui explique le rôle des Cetonidae dans la pollinisation :
"Je tenais a signaler que les cétoines sont des coléoptères pollinisateurs .... certaines plantes ,sont entomophiles ce qui signifie qu'elles ont besoin des insectes pour se reproduire. Ces derniers apportent les grains de pollen de fleur en fleur les fécondant involontairement mais chacun y gagne..... certaines plantes font appellent aux hyménoptères (abeilles, bourdons, guêpes etc) pour les attirer elles ont des couleurs et des odeurs attractives pour ces espèces et sécrètent du nectar, en gros l'énergie est dépensée dans l'attraction de l'insecte. D'autres plantes comme les rosacées (fruitiers, rose, fraisier etc) ont choisi de produire plus de pollen afin d'attirer des insectes qui ne sont pas nectarivores et qui vont se nourrir des pétales et du pollen et je vous le mets dans le mille : il s'agit principalement de coléoptères dont une famille bien spéciale : les Cetonidae (cétoines). "
Merci beaucoup d'avoir si bien expliqué ce rôle particulier!A la suite du commentaire d'un jeune entomologiste qui aime beaucoup les cétoines je rajoute un extrait de son message qui explique le rôle des Cetonidae dans la pollinisation :
"Je tenais a signaler que les cétoines sont des coléoptères pollinisateurs .... certaines plantes ,sont entomophiles ce qui signifie qu'elles ont besoin des insectes pour se reproduire. Ces derniers apportent les grains de pollen de fleur en fleur les fécondant involontairement mais chacun y gagne..... certaines plantes font appellent aux hyménoptères (abeilles, bourdons, guêpes etc) pour les attirer elles ont des couleurs et des odeurs attractives pour ces espèces et sécrètent du nectar, en gros l'énergie est dépensée dans l'attraction de l'insecte. D'autres plantes comme les rosacées (fruitiers, rose, fraisier etc) ont choisi de produire plus de pollen afin d'attirer des insectes qui ne sont pas nectarivores et qui vont se nourrir des pétales et du pollen et je vous le mets dans le mille : il s'agit principalement de coléoptères dont une famille bien spéciale : les Cetonidae (cétoines). "
Alors là merci pour le nom de cette bestiole qui ravage par sa gourmandise démesurée fleurs de rosiers, d'iris et bien d'autres, les mettant dans un piteux état.
RépondreSupprimerJ'y vais à la "semelle", seule méthode qui n’empêche rien si ce n'est de calmer mon désarroi!
Martine de sclos
Merci Lucie !!!!
SupprimerNous prenons la pince multiprises ou ... la semelle, le matin de bonne heure, lorsque ces bestioles sont endormies.... non mais !!! Les fleurs sont irrémédiablement abîmées ; d'accord @anonyme nous pouvons protéger la pollinisation, mais là c'est le jardin qui est envahi et les roses sont toutes mangées, et elles prolifèrent à vitesse grand V, nous sommes dans le midi et c'est une vraie calamité.
Je suis dubitatif a force de lire les differents posts, pour ma part c'est mon Lilas qui se trouve un peut masacré par ces petites bestioles... d'un coté le Lilas est vite 'fané' car literalement dévoré, mais depuis que ces dernieres sont arrivés dans mon jardin (2 a 3 ans au nord de montpellier), il est de plus en plus fournis en fleur et de plus en plus odorant ( je ne sais pas si c'est le fait qu'il soit de plus en plus odorant qui les attire ou le fait qu'il est de plus en plus polinisé et plus fournis parceque les cetoines sont la ...). Je surveille pour en limiter le nombre , car je respecte la nature mais j'essaye de jouer le role de leurs ancien prédateurs 'disparu' par notre faute, en en eliminant quelques une, histoire de profiter un minimum de ce nectar parcequ'il embaume le jardin un truc de fou, mais JAMAIS dans un vase sur la table, je prefere aller dans le jardin pour me delecter pendant des jours plutot que le voir mourir dans un vase ...
Supprimerje dois dire également que ça sent très mauvais lorsqu'on les attrape à la main, il vaut mieux se les laver avant de les tendre pour un baise-main!
RépondreSupprimerTon article est très intéressant, je me demande d'où vient leur nom "drap mortuaire"...
RépondreSupprimerJe m'en vais de ce pas voir si je trouve cette cétoine sur les fleurs de la spirée, des iris etc...
RépondreSupprimerEntre deux éclaircies , mais peut-être qu'elles n'aiment pas l'eau.
Bises
je rencontre souvent la cétoine dorée dans mon jardin mais je n'ai pas remarqué celle-ci...faut dire qu'avec le temps de chien de ces derniers jours, ils ont dû repartir dormir les cétoines!!!
RépondreSupprimerBravo pour les images et le texte explicatif!
RépondreSupprimerOui ce nom de drap mortuaire pour un insecte est assez cocasse!
SUPER BRAVO pour la Réduve attaquant! Quels prédateurs redoubles et elles n'ont pas froid aux yeux! LOL!
Bises et mes amitiés à vous deux!
C'est sûr, ils n'ont pas d'aussi jolis reflets que certains de leurs cousins mais tu sais toujours les mettre en valeur malgré tout.
RépondreSupprimerSuperbe reportage, surtout avec la réduvie !
RépondreSupprimerAlors moi je suis comme toi: j'en vois partout, asphodèle, molènes (dans les rosettes pour l'instant), ce matin urospermum dalechampii. "Où n'est-il pas?" serait plutôt la question.
L'as-tu vu sur l'arbre de Judée, le goinfre? Il m'a permis d'en observer les étamines et le pistil, d'ordinaires cachés)
Sur mes iris juste au-dessus du compost je n'ai pas pensé à regarder (ils sont foncés), et j'accusais le vent, il y a de quoi, mais si je comprends bien je vais avoir intérêt à déplacer des iris ( le composteur je ne l'imagine pas déplacé très loin). Si c'est le tribu à payer pour avoir un compost qui fonctionne, je vais placer d'autres iris un peu plus loin, et lui offrir plein de fleurs claires aux alentours de la boîte.
Voir les antérieures de ces gloutons ne marche pas à tous les coups. Je les laisse tranquilles pour avoir la photo, celle que je peux, sans choisir le "plateau de tournage". Il est alors -sauf sur les fleurs plates- le plus souvent comme un cochon dans l'auge, on ne lui voit que le dos et les postérieures qui dépassent.
Il/elle, d'ailleurs, ça m'embête: utiliser alternativement LA cétoine ou LE drap mortuaire, m'oblige à relire mes accords. Mr et Mme sont-ils aisés à distinguer, à propos ?
ils sont bien nombreux en ce moment ici aussi,les boutons d'or en sont quelques fois bien garnis ...Belle série :)
RépondreSupprimerj'adore la dernière , belle tentative ;)
RépondreSupprimerMagnifique message encore une fois Lucie, et une bonne découverte de ces chtis animaux pour moi!
RépondreSupprimerReportage intéressant sur un coléoptère vorace et assez commun... Je le vois plus fréquemment sur pissenlits. Il dévaste davantage les pistils qu'il ne contribue à la pollinisation. Mais bon, il n'y a pas de petite contribution :-)
RépondreSupprimerIls sont partout et ne semblent pas avoir de préférence pour telle ou telle fleurs.
RépondreSupprimerL'attaque de la réduve pimente ton message. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en observer en train de se servir de son redoutable rostre.
Je peux enfin mettre un nom sur cet insecte, merci, intéressante documentation et bien présentée.
RépondreSupprimerBonne journée :)
Merci Lucie pour ta précision à propos de son nom vernaculaire :)
RépondreSupprimerHeureusement, je n'en vois pas trop actuellement dans mon jardin (même très peu). J'aime beaucoup la dernière image de tentative de prédation.
RépondreSupprimerCdlt,
Jma
Bonjour, je me présente, Nathan passionné en entomologie et je tenais a signaler que les cétoines sont des coléoptères polinisateurs .... certaine plantes ,sont entomophiles ce qui signifie qu'elles ont besoin des insectes pour se reproduire. Ces derniers apporte les grains de pollen de fleur en fleur les fécondants involontairement mais chacun y gagne, la plante peut procréer, l'insecte se remplie la pense. certaines plantes font appellent aux hyménoptères (abeilles, bourdons, guêpes etc) pour les attirer elles ont des couleurs et des odeurs attractives pour ces espèces et sécrètes du nectar, en gros l'énergie est dépensée dans l'attraction de l'insecte. D'autres plantes comme les rosacées (fruitiers, rose, fraisier etc) ont choisi de produire plus de pollen afin d'attirer des insectes qui ne sont pas nectarivore et qui vont se nourrir des pétales et du pollen et je vous le met dans le mille : il s'agit principalement de coléoptères dont une famille bien spéciale : les cetonidae (cétoines).
RépondreSupprimerEn gros les tuer est un acte d'ignorance. Oui vos fleurs seront moches certes, mais elle se reproduiront, dans ses périodes ou on fait remarqué que les pollinisateurs sont en danger je vous rappelle que la cétoine en est un.... arrêtez de pensez a l'aspect esthétique comme l'humain sait si bien le faire et mettez vous a protéger la nature, elle vous le rendra ....
cordialement,
Nathan
JE SUIS HORRIFIEE : mes roses blanches et roses claires sont complétement anéanties par des cétoines grises , depuis 2 ans .
RépondreSupprimerJ'ai mis sur les pieds des rosiers, du purin d'orties; serait ce cela?
mais que faire pour m'en débarrasser?
je lis sur les commentaires qu'il faut préserver la nature mais là ce n'est plus de la préservation , c'est une catastrophe!
pourriez vous m'indiquer le meilleur moyen de m'en débarrasser, s'il vous plait
merci
Bonjour Monique,
SupprimerJe ne pense pas que le purin d'orties y soit pour quelque chose.
Le seul moyen c'est de faire un ramassage manuel, le matin à la fraîche quand les cétoines sont encore engourdies et cachées dans les fleurs. Les secouer avec un récipient par en-dessous et les éliminer. En effet quand il y en a trop , il faut intervenir. Maintenant c'est le bon moment avant que les insectes ne se reproduisent! Bon courage!
en ce qui me concerne, je me suis laissée envahir sans m'en apercevoir par ces petites bêtes il y a quelques années seulement.
RépondreSupprimermais j'ai remarqué depuis que, quand on essayait de les attraper, elles se laissaient tomber. je les "cueille" donc dans une bouteille avec un fond d'eau dans laquelle elles se noient, et j'arrive à m'en débarrasser tout doucement. je peux les attraper avec ce système à toute heure de la journée, je pose le goulot sous la cétoine, et le bouchon en dessus, et elle se laisse tomber...dans la bouteille !
quant à moi, c'est un plaisir de faire le tour de mon jardin et de regarder mes fleurs !!!
bon courage, il m'a quand même fallu quelques années de patience pour que leur nombre soit trés réduit, mais je ne crois pas que j'arriverais à les éradiquer, mes voisins ne s'occupant pas de ces bestioles.
Merci du partage de votre expérience! Nous avons tous quelques petits trucs pour limiter un peu la présence de certains indésirables!
SupprimerComment s'en débarrasser car je les écrase mais la fleur est foutue est ce qu'un traitement existe
RépondreSupprimerJe ne connais pas de traitement, je n'utilise pas de produits pour éliminer les "indésirables", mis à part, les éloigner quand ils sont en surnombre.
SupprimerComment en venir à bout. Cette année une quarantaine de fleurs sur un jeune cognassier, toutes attaquées malgré ma vigilance. Donc aucun fruit. Il faudrait être présent en permanence auprès de chaque plante! ce nuisible aux iris, aux rosiers et autres fleurs qui fanent et meurent aussitôt.
RépondreSupprimerUne calamité. Comment reconnaître les larves avec certitudes.
Vous me posez une colle! Si je vois comme vous les adultes qui grignotent les fleurs je n'ai jamais vu de larves!
Supprimerbonjour
RépondreSupprimercomment faire pour ne plus en avoir .quel traitement?
Bonjour, je ne saurais vous répondre, je n'utilise aucun traitement dans le jardin . Au pire je les ramasse sur les fleurs et les vire!
Supprimer😩😡
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