samedi 31 mars 2012

Carnet rose sur la terrasse : naissance de la Pudibonde !( Calliteara pudibunda, Elkneria pudibunda (Linné))




Quand je travaille au jardin j’ai pour habitude d’observer tous les petits insectes qui croisent mon chemin. Ainsi à l’automne j’ai trouvé sous des feuilles mortes un cocon. Il me semblait en bonne forme, je l’ai ainsi mis à l’abri dans  une boite que j’ai entreposée sur la terrasse. Boite fermée par un couvercle transparent.

Ainsi tout l’hiver j’ai vu qu’il ne se passait rien, mais que le cocon était toujours de la même forme.
Calliteara pudibunda nouveau-né

Avec la chaleur de ces derniers  jours j’ai regardé très régulièrement le contenu de ma boite. Et hier, agrippé au bord, j’ai vu que tout s’était bien passé pour l’habitant de mon cocon. Un joli papillon était né !

C’est toujours avec une certaine émotion que je regarde qui a ainsi choisi mon jardin pour y vivre !
Position qui lui vaut son nom de Pattes étendues

Le papillon ne mesure que 3 à4 cm de longueur et ses couleurs ne sont pas extraordinaires à première vue.

Mais comme vous le savez, tout est toujours dans le détail chez ces êtres miniatures !
Détail de la pilosité du dos de la Pudibonde

Sa position d’abord, les pattes avant gentiment étendues devant lui, je vois d’abord son abondante toison. Des longs poils dans des nuances de gris avec une grosse série noire sur le dos du pronotum. D’ailleurs on a du mal à distinguer tête et pronotum tant ses poils cachent le corps. Cette position des pattes lui a valu le nom vernaculaire de Patte étendue !Autrement aussi nommée la Pudibonde, cette fois-ci dérivé de son nom scientifique Calliteara pudibunda, aujourd'hui nommée Elkneria pudibunda.
Coucou, juste une antenne!

Comme c’est un gentil papillon il est resté posé sans chercher à s’envoler. J’ai pu ainsi le photographier un peu sous tous les angles. Ce qui n’était pas  visible  au départ ce sont ses antennes.

Et elles sont fantastiques. C’est une des caractéristiques de ces papillons, le mâle présente des antennes pennées de grande taille.
En voici deux qui caractérisent les mâles!

Antennes que mon joli mâle range soigneusement au repos le long de son corps, mais un peu chatouillé, il n’a pas rechigné à les étaler ! Je trouve ces antennes magnifiques. On aperçoit aussi ses gros yeux qui doivent lui servir la nuit car le jour il est en principe au repos,  collé contre un tronc  d’arbre.
De stupéfiantes antennes , n'est-ce pas?

La Pudibonde ne mange pas au stade adulte, elle ne possède qu’une trompe atrophiée. L’adulte est simplement là pour se reproduire. La chenille, que je regrette de ne pas avoir vue, elle doit être dans le jardin puisque j’y ai trouvé le cocon, est polyphage, elle consomme des feuilles de divers arbres  :bouleau , peuplier, orme , noisetier, rosier et chêne. Seules les 3 derniers sont présents dans mon jardin, c’est ce qui explique sa présence car ce papillon est visible partout en  Europe et de préférence à proximité de ces arbres.
Le cocon de soie qui contenait la chrysalide.
D’habitude le papillon émerge au mois de mai, le fait d’être bien protégé et la chaleur de ces derniers jours, aura sans doute hâté l’éclosion de mon specimen.

Détail de l'enveloppe de la chrysalide avec ses longs poils, souvenirs de la chenille.


Le cocon qui contenait le papillon est fait de soie et sur l’enveloppe de la chrysalide on retrouve des poils de la chenille.C’est dire si elle devait être bien poilue !
J’espère bien la voir un de ces jours !

vendredi 30 mars 2012

Pentodon bidens, un coléoptère de la famille des Dynastes.


Au printemps, tout jardinier est bien occupé. Après la torpeur de l’hiver, il faut passer à l’action.
Alors comme tout le monde je mets en œuvre les idées qui ont eu le temps de germer pendant le repos hivernal. Mais je ne suis  pas pressée, j’ai pour compagnie le chant des chardonnerets, l’appel des mésanges ou encore le tec tec furieux du rouge gorge qui défend son territoire.


Il faut aussi que je m’arrête souvent : j’entends la fuite sur lézard sur les feuilles sèches ou le bourdonnement de l’abeille charpentière qui défend son carré de fleurs. Toutes ces plaisantes observations ralentissent le travail et m’offrent des pauses bien agréables.
C’est ainsi que j’ai mis au jour ce beau gros coléoptère. Les pattes bien repliées sous le corps, il était enfoui à 10 cm dans un sol bien dur. Je pensais bien qu’il était loin d’être mort.


Pentodon bidens en marche dés son réveil.


Il a été mis en boite le temps que je continue un peu mes travaux, faut quand même être sérieuse de temps en temps!

Comme prévu, remis à température ambiante notre gros noiraud,aux élytres et au pronotum finement ponctué,  s’est bien réveillé  et mis en mouvement. Ce qui a un peu compliqué la séance photo.

Mais nous voici en présence de Pentodon bidens (Pallas, 1771)de la famille des Dynastidae.
Comme d’habitude la détermination a été un puzzle, reconstitué petit à petit.

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1: les massues antennaires lamellées
2:2 éperons au tibia postérieur
3:des griffes de longueur égales aux tarses postérieurs

D’abord les antennes dont la massue (le bout terminal) peut se déplier en plusieurs lamelles oriente vers la super famille des Scarabeoidea.
Ensuite nous passons à la famille  des Dynastidae  qui se reconnait à une face ventrale avec 6 segments, un clypeus qui ne cache pas entièrement les mandibules et des antennes de 8 ou 10 articles. Mais aussi tibias postérieurs avec 2 éperons et une couronne d’épines ainsi que les, griffes de taille  égale aux tarses postérieurs.

Deux petites pointes sur le dessus du la tête.

Ce sont ces petits détails qu’il faut rechercher. Compter les articles des antennes et voir le clypeus nécessitent des photos de près. Réveillé, notre insecte n’est  absolument pas volontaire pour prendre la pose.

Si à l’état larvaire il se nourrit de bois mort, au stade adulte il mangerait des racines des plantes. Avec ses pattes avant taillées comme des pelles il n’a pas trop de difficultés à avancer dans la terre.

Ensuite on passe à la sous-famille des  Dynastinae, le choix est réduit. Nous n’en avons que peu chez nous.
Avec les griffes Pentodon bidens se tient solidement .

Mais on peut encore confondre Pentodon bidens et Pentodon algerinus. C’est sur le clypeus que se voit la différence bidens a deux petits dents, d’ailleurs difficilement visibles, il m’a fallu plusieurs photos pour les mettre en évidence. (algerinus , une seule) D’autant que situé à l’avant de la tête elles peuvent s’user au fil du temps.

Notre Pentodon mesure environ 22 mm, s’il ne compte pas parmi les grands dynastes comme
le Dynaste hercule c’est un costaud. Je l’ai tenu en main, il ne mord absolument pas, mais avec ses pattes arrières il cherche un appui et dès qu’il en a trouvé un il pousse tellement fort qu’il réussit à se dégager ! C’est un petit costaud !
Noir brillant sur le dessus, il est pourvu d'une pilosité rousse apparente sur le cou et entre pronotum et élytres.

On le rencontre au sud d’une ligne La Rochelle- Lyon .Avec ce beau temps chaud que nous avons gageons que pour nombre d’entre eux , le réveil aura sonné !

lundi 26 mars 2012

De jeunes sauterelles sur toutes les plantes de la garrigue.


D’habitude je scrute les cistes cotonneux quand je me promène dans la garrigue, je ne suis jamais déçue en cette saison, j’y vois souvent de nombreuses sauterelles aux premiers stades de développement.

Ce fut bien sûr le cas lors de notre dernière sortie.

Par curiosité j’ai alors observé les autres plantes à proximité et surprise, sur chacune d’elle j’ai vu ces sauterelles  juvéniles. Ce sont des Barbitistes, sauterelles que l’on rencontre souvent dans cette garrigue mais en bien moins grand nombre au stade adulte. Beaucoup en effet ne passeront pas au travers des nombreux pièges qui les attendent au fil des 6 ou 7 mues à accomplir.

J’ai donc fait un petit catalogue de toute les plantes que visitaient ces jeunes sauterelles.

Commençons par le début : les cistes cotonneux sont toujours appréciés.

Mais pour ne pas faire de jaloux, le ciste de Montpellier est aussi visité

Les lavandes papillons qui laissent entrevoir leurs fleurs offrent des points de vue excellents sur les alentours

Celle-ci préfère descendre vers le centre de la plante où elle est moins visible.
Ne négligeons point les ronces qui empêchent les curieux de nous poursuivre.

Certains n’hésitent pas à se promener sur des arbustes totalement secs où leur belle couleur les rend bien plus visible !

Nous avons inspecté les arbousiers dans l’espoir d’y trouver de jeunes chenilles du Jason et c’est une course poursuite entre sauterelles que nous avons vue.

"_Salut copine, on va faire un tour, suis moi!

_En dessous des feuilles c’est plus rigolo personne ne nous voit sauf les photographes casses pieds !"

Les jeunes chênes verts eux aussi servent d’abri.

Et nous terminerons par cet arbuste bas non identifié mais dont les feuilles ont déjà nourri insectes ou autres herbivores !
Merci Foise, c'est bien Filaire à feuilles étroites, j'en ai vu tout autour!

Cette « récolte orthoptérique »  a été faite en une petite heure, sur un carré de moins de 50 mètres de côté !


samedi 24 mars 2012

La Diane(Zerynthia polyxena) n’a pas raté son rendez-vous avec le printemps.


Tous les ans nous sommes heureux de revoir ce beau papillon. Selon les années son apparition varie peu. Nous en avions toujours vu les premiers jours du mois d’avril. Cette année il me semble qu’elle soit particulièrement précoce. Le 13 mars nous avons vu Zerynthia polyxena mais impossible à photographier tellement le papillon  filait vite.
Sur l'herbe sèche elle est très difficile à voir.

Mais hier ce ne fut pas une, mais quatre ou cinq Diane que nous avons vues .Les fleurs sont encore rares et pas d’aristoloche en vue, l’aristoloche à feuille ronde étant sa plante hôte.
Ailes bien étalées, la Diane se réchauffe au soleil printanier.

Le décor est encore très hivernal, feuilles sèches au sol, vieilles herbes racornies. Peu de couleurs, quelques rares fleurs, des violettes dissimulées sous l’ancienne végétation desséchée, heureusement quelques ficaires ajoutent des taches de lumière avec leur jaune éclatant. Le décor : d’anciennes suberaies où les vieux chênes liège délaissés s’élèvent tous les 30 à 40 mètres. De- ci de -là de petites clairières, ou encore un tout petit point d’eau sur ces dalles de grès qui forment un des caractères de la forêt des Maures. Mais là où les années précédentes il subsistait de l’eau, cette année il n’y a quasiment rien , à tel point que les orchidées que nous y trouvions qui faisaient alors autour de 15 cm sont cette année rachitiques et ne font que 3 à 5cm !  

Un papillon tout neuf avec ses écailles bien colorées

Les premières Diane y ont cependant commencé la phase qui enchante notre regard, ce vol en tant que beau papillon destiné à se reproduire pendant les quelques semaines de leur vie.

Le cercle jaune attire l'attention sur un des caractères de la sous espèce  cassandra Geyer qui ne présente qu'une toute petite marque dans cette cellule, (souvent même pas de marque du tout) alors que dans l'espèce type la macule est beaucoup plus importante.

dimanche 18 mars 2012

Le printemps arrive : la vie explose : ponte de Syrphe du poirier, et Grande sauterelle verte au premier stade larvaire.


Tous nous avons apprécié ces derniers avec du soleil et des températures agréables.

Les insectes aussi !

Certains sont déjà au travail  pour protéger nos végétaux. Vous connaissez bien le rôle de certaines  larves de Syrphes qui nous débarrassent des pucerons superflus. Cet après- midi une de ces jolies femelles Scaeva Pyrastri travaillait pour moi. J’ai observé le soin qu’elle a mis pour choisir l’endroit où déposer son œuf. Une inspection minutieuse et 3 œufs pondus à des endroits différents. Ensuite n’ayant plus trouvé sur ce rosier d’endroits qui lui convenaint, elle a fait un grand vol et a disparu à mon regard.
Scaeva pyrastri en train de pondre sous  de jeunes feuilles de rosiers

En cherchant ensuite à photographier son œuf, j’ai vu dans quel environnement elle l’avait pondu. Près d’une réserve de nourriture. Sur la photo on voit son œuf tout blanc(1), tout frais pondu, il fait environ 1 mm.

Non loin, un gros puceron(3). Mais à proximité et non visibles sur la photo, 3 à 4 mini pucerons, de l'autre côté de la nervure centrale.Nul doute qu'ils vont se déplacer et que la future petite larve ne les ratera pas.
1:oeuf frais pondu, 2: larve de syrphe du poirier, 3: puceron

Ensuite j’ai observé avec soin ma photo, et j’ai vu que sur un autre endroit de la feuille se trouvait une larve de Syrphe, déjà éclose et sans doute ayant déjà quelques pucerons dans l’estomac(2) !

Ce qui est remarquable, c’est que l’an passé, j’avais vu au même endroit le même spectacle, et j’avais ensuite  décrit l’évolution de la larve du Syrphe.Ce qui est un peu ennuyeux, c'est qu'il faut remonter le temps, le début de l'histoire est le message le plus ancien, en bas de page!

Larve premier stade de Grande sauterelle verte avec sa rayure brune sur le dos!

Dans l’herbe au pied du rosier, je vois quelque chose de vert qui bouge et en voyant les antennes je constate qu’il s’agit d’une sauterelle. Le corps fait 2 mm et les antennes en font le double. C’est un des tous premiers stades de la Grande sauterelle verte, Tettigonia viridissima. Les œufs pondus à l’automne ont passé l’hiver et maintenant l’insecte commence son développement. Il lui faudra  environ 7 mues pour devenir le bel insecte ami des jardiniers. Si petite, elle ne m’a jamais quitté du regard et s’est ensuite réfugiée dans l’herbe où il m’a été impossible de la retrouver.
Antennes  en mouvement et yeux grand ouvert pour surveiller l'environnement.

C’est le moment d’ouvrir l’œil, dans l’herbe la vie foisonne !

vendredi 16 mars 2012

Canard à bec tacheté(Anas poecilorhyncha)en couple avec un Canard de Chiloe (Anas sibilatrix)


Voilà la belle amie de notre petit Canard siffleur du Chili. Au départ je pensais qu’il s’agissait d’une banale femelle Colvert. Banale parce que les Colverts sont vraiment les plus nombreux sur cet étang. Mais bien sûr c’est le bec qui m’a intrigué,  certes les Colverts ont un bec de couleur orange et noire, mais aucun n’a cette coupure nette entre la partie noire et jaune du bec.
Canard de Chiloe et cane à bec tacheté.

C’est ce détail qui m’a permis de trouver Anas  poecilorhyncha(Rhunkos  du grec : museau, bec ;poecilo du grec :différent, varié, irrégulier).Ici d'autres photos.

Bon cela veut dire que cette variété de canards possède un bec différent (des autres canards sans doute) !
Un joli petit couple d'échappés.

C’est un canard originaire d’Asie, de l’Inde, du Pakistan,du Japon.
Pas question de s'approcher: "c'est ma copine! "
Le comportement de ce petit couple était bien sympathique. Ils ne se quittaient pas. Quand madame a commencé à faire une petite sieste sous les broussailles, monsieur lui a tenu compagnie. Mais attiré par les cancanements des Colverts qui disputaient des morceaux de pain aux carpes, monsieur est allé voir la cause de ce remue- ménage. Trouvant qu’il y avait moyen de grappiller quelques miettes il a appelé sa copine, qui très vite l’a rejoint dans la zone où se tenaient les agapes.
Cane à bec tacheté, la femelle n'a pas les marques rouges en haut du bec.
Nous les avons vus ensuite nageant invariablement côte à côte et même jaloux, monsieur interdisait vigoureusement toute approche suspecte !
Portrait d'Anas poecilorhyncha femelle.
Le canard à bec tacheté présent sur cet étang est aussi un échappé d’un élevage. Apparemment ces deux-là sont contents de s’être fait la malle et se débrouillent bien en liberté.
Deux hybrides, descendants sans doute du joli Canard de Chiloe.
Par ailleurs nous avons rencontré sur le même étang 4 canards ressemblant fortement au Canard siffleur mais n’en étant pas. Leur bec différent pose problème. Je me demande si ce ne sont pas des hybrides Canard siffleur du Chili, avec cette jolie Canette à bec tacheté ?

Je rajoute cette information transmise par un lecteur qui me semble intéressante concernant la cane à bec tacheté.
"Vu le plumage, la forme des yeux, certains détails du bec, ce n'est pas une femelle Canard à Bec Tacheté pure, mais une hybride Canard Colvert X Canard à Bec Tacheté, assez courant.
Les canetons issus de ce couple auront donc dans leur sang des gènes appartenant à trois espèces différentes."

mercredi 14 mars 2012

Anas sibilatrix, Canard siffleur du Chili, Canard de Chiloe


Parfois en observant la vie sur un petit étang périurbain on  a de belles surprises. Ce fut le cas en faisant le tour de l’étang de Fontmerle à Mougins bien connu pour ses lotus qui lui donne un air exotique en été.  Des oiseaux habituels profitaient de ce petit plan d’eau, Gallinules, Foulques et Canards. Parmi ces derniers principalement des Colverts qui déambulaient sur l’herbe ou nageaient en formant des couples et de temps en temps un intrus se faisait vigoureusement tancer et chasser !

Ce n’est qu’à la fin de promenade que nous avons vu ce canard bien différent des autres et ne ressemblant à aucun de ceux que nous connaissions. Nous pensions en fait qu’il s’agissait d’un hybride.

Des plumes sombres bordées de blanc , une supême élégance.

Plus petit que les Colverts, un dos avec de superbes plumes noires  nettement soulignées de blanc  qui lui donnent cet aspect très graphique.

Ensuite ce fut son bec qui attira le regard, bleu très clair, bleu layette comme me dira une mamie qui se promenait sa petite fille, bleu gris en fait.
Du vert, du bleu , du violetet du blanc, avec un bec bleu ciel de quoi séduire tout le monde.

En faisant le soir une recherche sur le net avec un indice non visible, j’ai trouvé son nom : le Siffleur du Chili. En effet c’est son sifflement qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est le cas de le dire ! Il ne cancanait pas comme les Colverts qui vivaient sur l’étang et son joli cri qui se terminait par 3 notes plus aigües faisait qu’on le repérait facilement. Et il ne se privait pas d’user de sa voix ! Il était même très bavard !
Anas sibilatrix, se nourrit en surface.

D’où vient ce canard ? Certainement pas d’Amérique du Sud, bien l’espèce en soit originaire, en particulier du Chili. D’ailleurs il porte aussi le nom de canard de Chiloe,une île au large du Chili.

En fait c’est un canard qui s’élève facilement, voir fiche, et que l’on trouve dans des parcs.(parc Montsouris à Paris par exemple)
Toujours prêt à pousser sa petite chansonnette bien plus agréable que les coin coin des Colverts

Contrairement aux Colverts qui plongent pour chercher leur nourriture, et souvent on les voit en position verticale, la tête bien sous l’eau, le Siffleur du Chili cherche sa nourriture en surface et même sur l’herbe.

On s'ébroue pour finir la toilette.

Notre specimen de Fontmerle a déjà été observé sur ce même plan d’eau en 2009 et il l’air de s’y plaire. Il a sans doute un jour pris la clé des champs et cela a l'air de bien lui plaire. D’ailleurs il y a une copine avec laquelle il a l’air de vivre en très bonne entente et curieusement ce n’est une Anas sibilatrix ! Je vous la présentera prochainement.


lundi 5 mars 2012

C’est le printemps !! L’Azuré des nerpruns,( Celastrina argiolus) vole dans le jardin !


Bon aujourd’hui cela en a moins l’air, le ciel est gris et j’attends avec une certaine impatience la pluie promise. La nature en a grand besoin car si nous n’avons pas de pluie  maintenant et au début du printemps la sécheresse va encore s’accroître.

Bon le printemps c‘était hier, beau ciel bleu, soleil et …papillon. Un papillon né ces jours-ci car il n’est pas comme certains qui ont passé l’hiver à l’abri d’un trou, d’un fente d’arbre ou dans un refuge autre !!Ce qui est le cas du Citron , du Paon du jour, du Vulcain. Ces papillons héroïques ont alors hélas, au printemps l’air un peu usés, parfois même avec quelques trous dans la voilure, résultat de mauvaises rencontres.
Joli Azuré des Nerpruns qui reprend des forces sur la pâquerette

 Mon papillon printanier était tout neuf, toutes ses belles écailles en place, ses ailes intactes.

Oh ce n’est pas papillon rare ni extraordinaire cet Azuré des Nerpruns. Il est commun dans toute la France et même au-delà ! Mais c’est un malin. Vous savez que les œufs du papillon éclosent et deviennent de petites chenilles. Souvent ces chenilles ne consomment que quelques plantes limitées, c’est ce qu’on appelle la plante –hôte. Bien sûr si la chenille ne consomme qu’une seule variété de plante c’est bien  compliqué, on ne rencontre alors le papillon que dans la zone où la plante pousse.
Tout neuf , il vole rapidement de fleur en fleur.

Le petit Azuré des Nerpruns, c’est en fait un petit papillon, beaucoup plus petit que ceux cités précédemment, est beaucoup moins difficile. Sa chenille consomme de très nombreuses plantes, qui vont des ronces à mûres à l’arbousier, de la luzerne cultivée au Rhamnus catharcicus qui est le nom latin du Nerpruns, dont il porte le nom !

Toutes ses écailles sont bien en place , il se régale sur les premières fleurs.


Mais la chenille de certains azurés est ensuite soignée dans une fourmilière. Là aussi, l’Azuré des nerpruns ne fait pas le difficile, de nombreuses espèces de fourmis lui conviennent ! C’est sans doute une de clés de sa présence dans des milieux très divers.
Une femelle à la bordure grise de l'aile antérieure bien marquées.

Le papillon vu hier  est un mâle, je l’ai vu en vol, il n’a qu’une très étroite marge grise, alors que la femelle a une bordure grise plus large.Dommage qu'il ne laisse que rarement voir ce joli bleu ciel qui lui vaut son non nom. Souvent on ne voit que le revers des ailes et parmi les azurés il est le seul qui ait le revers bleu très clair avec des points noirs, sans autres couleurs.
La photo de la femelle date d'un printemps précédent.Je n'ai vu qu'un mâle et il cherchait sûrement une compagne ce qui explique qu'il m'ait bien fait courir dans le jardin!

dimanche 4 mars 2012

Aigrette garzette (Egretta garzetta)


Cette petite aigrette fait partie de la famille des Ardéidés, tout comme le Héron cendré ou le Héron gardeboeufs.
Bec noir, pieds jaunes, plumage immaculé!

D’ailleurs on peut la confondre avec ce dernier en plumage hivernal.  Ces deux oiseaux sont de taille similaire, l’aigrette garzette est un tout petit peu plus grande. Heureusement elle a quelques traits distinctifs. Le  premier que l’on voit, c’est la couleur de son bec : il est noir.
Le lore , jaune, est encerclé.

 Le lore est, chez l'oiseau, l'espace compris entre la partie antérieure de l'œil et la base du bec, chez la garzette il est jaune, mais devient plus rougeâtre en période de nidification. D’ailleurs chez nombre de ces échassiers le bec aussi change alors de couleur.

L'Aigrette garzette, le cou ramassé, arpente les eaux peu profondes à la recherche de sa nourriture.


Son plumage tout blanc est superbement élégant surtout quand les longues plumes de son dos et de son cou sont agitées par le vent ! 

Ce qui m’a toujours amusé c’est la couleur des pieds de cet oiseau : ses grands doigts sont d’un joli jaune. Ce qui tranche avec ses grandes pattes noires. J’ai toujours retenu que l’Aigrette garzette avait de jolies chaussures jaunes !
Le cou redressé à la moindre alerte, elle en est encore plus belle.

Lors de notre séjour dans le delta de l’Ebre nous en avons rencontrées beaucoup. Elles chassaient insectes et petits invertébrés dans les rizières dénudées mais souvent couvertes d’eau. Avec le beau soleil, l’oiseau pouvait s’admirer dans un miroir !

 A Pont de Gau, on niche ensemble avec les  Hérons gardeboeufs peu discrets!

En période de nidification, elles se retrouvent en famille, en compagnie des Hérons gardeboeufs et des Hérons cendrés.