jeudi 11 mai 2017

Stasiodius parvulus,petit charançon qui aime genêt et trèfles.

Ce petit charançon se promenait dans les trèfles qui poussent dans la zone au fond du jardin, sous le chêne.
Stasiodis parvulus: petit charançon de moins de 4 mm.*

Petit, il mesure moins de 4 mm.
J’ai d’abord cherché dans les Polydrusus à cause de ses scrobes bien noirs.Mais aucun de ceux que j’ai trouvé sur le net ou dans ma documentation ne correspondait.
Qu’est ce que je vois ?
-Un insecte petit recouvert de squamules rondes et de fines soies.
-Des fémurs non dentés.
-Des pattes claires avec des tibias et des tarses jaunes.
-Le 1er article des antennes plus long que le second.

Stasiodis parvulus: détails des antennes et des pattes(grossies).*

J’ai d’abord trouvé une photo dans la galerie du site insecte.org et ensuite une description bien complète dans Gaëtan du Chatenet :Coléoptères phytophages d’Europe tome 3.

Et ainsi je peux vérifier l’exactitude de cette identification.

Stasiodius parvulus mesure moins de 4 mm.
Sous ces jolies squamules rondes de couleur presque dorée, ses téguments sont noirs à l’exception des pattes  et des antennes.

Stasiodis parvulus: des squamules et des soies orientées vers l'avant sur le pronotum et vers l'arrière sur les élytres**

Les tibias et les tarses sont plus clairs que les fémurs, le tout recouvert d’une pilosité plus épaisse sur les fémurs.
Sur la tête, le pronotum et les élytres des squamules rondes bien brillantes. En plus de cela des soies blanches orientées vers l’avant sur le pronotum et vers l’arrière sur les élytres.
Stasiodis parvulus: détails de la tête et scutellum, petit, squamulé et peu visible ( entouré d'un petit cercle)**

La tête, présente une particularité qui aide à nommer la famille : le rostre possède à son extrémité une échancrure triangulaire lisse et brune.

Si on invite, poliment, l’insecte à se mettre sur le  dos, on observe des squamules sous la tête et le pronotum et des soies sous l’abdomen, surtout sur les derniers tergites.
Stasiodis parvulus: dessous squamulé puis uniquement des soies dur le bout de l'abdomen.*

L’observation des élytres permet bien de voir les interstries avec en général 4 soies ou squamules sur la largeur.Les stries noires séparent ces zones.
Stasiodis parvulus:les élytres présentent des stries noires et des interstries bien couvertes de soies et de squamules.*

Ce petit charançon vit, adulte, sur les genêts(totalement absents chez moi) mais aussi sur les trèfles, très présents dans mon jardin. Ils dévorent les feuilles de Trifolium repens  et T. stellatum .
Stasiodis parvulus:vue de face*

Les larves se développent dans les racines des trèfles.

On rencontre l’adulte de fin avril à juillet dans la moitié est de la France, plus rare dans la partie nord que dans celle du sud, où dans le Var et les Alpes maritimes il est commun. C’est la première année que je le vois.

* images grossies 3 fois
**images grossies 5 fois

samedi 6 mai 2017

Chrysanthia viridissima, chrysanthie cuivrée, un coléoptère bien vert!


En enfilant, comme tous les matins, mon gilet de sauveteur  d’insectes en perdition sur la piscine, j’ai recueilli ce joli coléoptère d’un beau vert métallique brillant. Comme souvent j’ai été étonnée de la rapidité de sa récupération. Nous avons donc commencé par une séance sous les lampes qui lui a redonné du tonus rapidement, c’est-à-dire qu’il a commencé à explorer ce nouveau milieu.
Chrysanthia viridissima,taille autour de 9 mm

Je me suis ensuite attelée à sa détermination.
J’ai pensé d’abord à un Donacia mais la vue de dessous ne montre pas de poils hydrofuges.
Ensuite je suis allée vers les Oedemeridae car je pensais à un Anogcodes dont j’ai déjà vu la femelle dans le jardin. Mais sur le site en allemand ,  j’ai dû les éliminer car ,les Anogcodes n’ont qu’une épine à l’apex des tibias antérieurs or mon sujet en a 2.De plus mon sujet n’a pas du tout les yeux échancrés, ce qui le cas chez les Anogcodes.
Chrysanthia viridissima,deux épines au tibia antérieur et un coussinet au dernier tarse de la patte postérieure!

Je continue la lecture de cette clé qui présente les différentes sous-espèces d’Oedemeridae.
Une première distinction se fait entre yeux fortement échancrés et yeux pas ou peu échancrés.
Chrysanthia viridissima,des gros yeux entiers, des palpes labiaux terminés en biseau*

Dans mon cas (pas échancrés), je passe à la case 3 qui distingue les espèces avec 1 ou 2 épines sur les tibias antérieurs et des antennes à 11 articles tant chez les mâles que les femelles.

Je passe à la case 4 : 
  • les palpes  des mandibules terminées en biseau,
  •  le deuxième article des antennes  moitié moins grand que le troisième,
  •  la quatrième strie sur les élytres du même aspect que les 3 autres. Ce qui m’envoie à la précision suivante :
  • La quatrième strie ( ligne) part des épaules et court parallèlement au bord de l’élytre , laissant un espace important entre cette ligne et le bord.

Chrysanthia viridissima,une quatrième strie qui laisse un espace jusqu'au bord de l'élytre.*

Et enfin on arrive à la famille avec la description suivante : insecte petit et étroit, les lignes  des élytres peu élevées et pas granuleuses, élytres légèrement bordés à l’apex de la suture et seulement le dernier tarse des pattes postérieures recouverts d’une pilosité feutrée.
Nous voici donc à la famille des Chrysantia !

Je poursuis avec la clé de cette sous-famille toujours en allemand. Comme il y a moins d’espèces c’est plus rapide !
L’espace entre les yeux est plus large que celui entre les antennes ; les yeux sont gros proéminents et entiers.

Le pronotum n’est  que faiblement échancré dans sa partie antérieure; tous les fémurs sont sombres.
Les tibias médians et postérieurs sont sombres, les antérieurs jaunes nous voilà à C. viridissima. En voici d’autres éléments de description :
  • La partie inférieure des 2 premiers articles des antennes est jaune
    Chrysanthia viridissima,détail du pronotum en forme de coeur..*
  • Le pronotum est en forme de cœur plus large près de la tête,  marqué d’un sillon  longitudinal en son milieu, sillon interrompu en son centre,deux dépressions latérales en avant du milieu.
  • Les élytres sont couverts d’une pilosité très courte et couchée.
    Chrysanthia viridissima,détail de la pilosité très courte des élytres.*
Les larves vivent dans le bois en décomposition, les adultes sont floricoles, se rencontrent dans toute l’Europe, mais  sont plus abondants dans la partie méridionale. 
Chrysanthia viridissima,l'adulte se nourrit sur les fleurs.

Il est connu pour être un pollinisateur d’orchidées. Quel bon goût !

 *Images grossies entre 2 et 3 fois

mercredi 3 mai 2017

Zacladus exiguus , un charançon qui aime les géraniums.

Voici un petit , tout petit charançon , trouvé dans les herbes du jardin.
Avec sa bouille bien ronde et l’aspect rugueux de ses élytres opposé à celui plus lisse du pronotum, je pensais trouver rapidement son nom !
Il m’aura fallu passer en revue tous les curculionidae la galerie du site  insecte .org. de A à Z !!
En effet voici Zacladus exiguus !
Zacladus exiguus, moins de 3 mm. La flèche indique le bord antérieur du pronotum bien relevé.*

Il mesure moins de 3mm et il est tout noir ou brun sombre  quasi de la tête aux pieds, sauf l’abdomen recouvert de squamules blanches. 
Plusieurs descriptions sont disponibles:
  • En français nous disposons de Coléoptères curculionides  par Adolphe Hoffmann disponible sur le web(Faune de France, 59, volume 2).
  • Ensuite deux présentations faites par des sites allemands :Ici, on décrit et on présente les deux espèces de Zacladus présents dans la faune européenne.une présentation en photo .

Je me servirais bien sûr essentiellement de la présentation de la Faune de France d’Adolphe Hoffmann en essayant d’illustrer certains des détails les plus marquants.
Zacladus exiguus, mâle avec sa fine épine au fémur antérieur.*

  • L’insecte mesure moins de 3mm.
  • Mon exemplaire est un mâle qui présente une fine épine au fémur antérieur.
Zacladus exiguus,des crins, des poils et des squamules l'habillent.*

  • La forme du pronotum est remarquable et sert à distinguer exiguus de geranii : son bord antérieur,  est  très relevé presque à la verticale, formant « vu de face un bandeau » (celui de  Z.geranii, l’est beaucoup moins)
Zacladus exiguus,deux petits tubercules densément ponctués sur le pronotum.*

  •  Ce prothorax  est « muni de deux très petits tubercules « situés un peu en arrière du milieu des bords latéraux ». Cette petite bosse fut très difficile à voir même en grossissant la photo au maximum possible , c’est dire 5 fois !
Détail des élytres et du pronotum*

  • La vestiture présent des aspects très différents :
-des crins noirs les plus grands sur les élytres
-des poils plus fins sur le pronotum
-des squamules grises  piliformes sur le rostre et les pattes
-des squamules blanchâtres plus épaisses sur l’abdomen.
Détail du rostre et des pattes antérieures avec la fine épine sur le fémur*

  • La ponctuation aussi est bien différentes : rugueuse sur les élytres avec  des verrues râpeuses, sur le prothorax des points plus fins, ainsi que sur le rostre.
Détail du rostre et des des antennes*

  • L’antenne présente un scape très épaissi à l’apex et les deux premiers articles du funicule sont presque égaux et plus grands que les autres
Zacladuus exiguus dressé pour montrer les belles squamules blanchâtres de son abdomen*


L’insecte vit sur diverses espèces Geraniacées,  à fleurs plutôt petites telle Geranium robertianum , G. dissectum, deux espèces bien présentes dans ma prairie. La larve se développe sur le collet de la plante.(Mais aussi G. molle, rotundifolium, pyrenaicum,ainsi que Erodium moschatum..)

 L’adulte est visible de mai à août et dans toute la France(sauf en montagne)Il  est responsable des  petits trous sur les feuilles.

*Images grossies entre 3 et 5 fois.

dimanche 30 avril 2017

Tous en vert !

Le muguet est déjà presque fané chez nous, il a fleuri vers la mi-avril !
Alors pour vous souhaiter à tous un joli mois de Mai voici quelques habitants du jardin , tous en tenue printanière :un joli vert !
Rainette méditerranéenne dans la végétation

Commençons par un de ces jolis mâles de rainette méditerranéenne. La saison des amours est presque finie, seuls quelques enthousiastes continuent le soir d’appeler de leur voix sonore les compagnes. La plupart ont déjà joué leur rôle et n’aspirent plus qu’à la tranquillité dans la végétation.
Celui-ci était vraiment caché dans les herbes à 30 cm du sol dans un endroit où je ne les vois pas souvent car chacun dans ce jardin a ses coins préférés où, jour après jour je peux les retrouver !
Barbitistes fischeri sur feuille de campanule

Et j’ai vu dans ce coin humide du jardin de nombreuses jeunes sauterelles de la famille des Barbitistes. Ceux qui vivent dans le jardin sont des Barbitistes fischeri ( voir ici ce qu’ils seront devenus dans 2 mois !)
Chacun choisit un support en général aussi vert que lui pour passer la nuit et être tranquille.
Une feuille de campanule pour celui ci-dessus..


                    Les jolis dentelles de l’armoise pour celui-ci



                    Ici sur les feuilles du radis maritime, on est mieux caché!



             Et un original qui a choisi un décor flamboyant , une rose!


Psilothrix viridicoerulea sur renoncule


Et voici un visiteur régulier qui arrive en cette saison, Psilothrix viridicoerulea, il fréquente les fleurs diverses dans nos prairies. Sa jolie couleur vert métallique le rend bien visible.

Un joli mois de Mai à tous!

mercredi 26 avril 2017

Libellula depressa : une jolie rencontre dans le jardin.


En nettoyant un carré de framboisiers je jette un œil sur les herbes voisines : je coupe ou je les laisse ?
Et je la vois : une jolie libellule déprimée accrochée à un de ces brins d’herbe que je souhaitais réduire. Je lui ai conseillée de ne pas bouger et je suis allée chercher mon appareil photo !
Libellula depressa, femelle  à l'abri dans les grandes herbes.

Elle n’avait pas bougé et nous avons fait une petite séance, la dame était très compréhensive. Il faut dire que c’était le soir et elle souhaitait sans doute passer la nuit dans ce coin très herbeux où elle était peu visible.
Libellula depressa, femelle   des ailes hyalines à la base sombre

Nous sommes fin avril c’est donc un sujet jeune, on le voit à sa pilosité bien intacte.
Libellula depressa, la pilosité longue et claire sur le pronotum

Libellula depressa se reconnaît aisément. La femelle a l’abdomen  bien large, ocre avec des lunules  jaunes sur les côtés des différents segments(le mâle bleuit en vieillissant)
Libellula depressa, détail de la base des ailes

Ce sont les ailes qui permettent de l’identifier. On voit une tache noire sur la base de chaque aile.
Libellula depressa, un joli sourire avec une pilosité courte et des antennes brèves.

C’est une libellule pionnière, elle  n’est pas difficile elle colonise des eaux stagnantes ou faiblement courantes, mares, talus, étangs…et même les petites pièces d'eau des jardins!
Elle se rencontre au printemps partout en France et en Europe.
Libellula depressa,  selon l'angle de vue la pilosité longue du dessus du pronotum est occultée au profit de celle des côtés,courte et noire!

Aujourd’hui après une matinée pluvieuse, le soleil est revenu et j’ai revu ma jolie dame libellule dans le même coin du jardin, mais cette fois, bien réchauffée elle ne m’a pas attendu.
Libellulla depressa dans toute sa splendeur!

 Avec le soleil elle recharge ses batteries et retrouve toute sa vélocité, ce qui n’était pas le cas hier soir !
C'est le début de la saison pour cette belle libellule qui est visible jusqu'à la fin du mois d'août en général. Belles observations!