mardi 16 août 2016

Psacasta tuberculata, petite punaise bossue.



Voici une autre punaise « bosselée » de la famille des Scutelleridae .Elle se reconnait aussi facilement à son allure avec en vue de profil une bosse qui descend assez brusquement à l’apex du corps.
Psacasta tuberculata, un profil caractéristique*

Ce qui est remarquable pour l’identifier c’est d’abord sa petite taille, elle mesure entre 6 et 7mm. 
Psacasta tuberculata, environ 6mm *

De plus elle possède des dents ! Des dents me direz-vous pour une punaise, à quoi cela sert-il ? A rien sinon à la distinguer d’une espèce voisine plus grande qu’est Psacasta granulata qui n’en a pas !
Où se trouvent ces dents ?
Psacasta tuberculata , des buccules avec une dent aigüe.*

Et bien près des buccules,  qui sont de petites excroissances situées de part et d’autre du rostre qui sert à l’insecte à  « pomper »  sa nourriture sur les plantes entre autre. Je dois avouer que ce fut très difficile à photographier, mais c’est bien là un des critères qui permet de reconnaître l’espèce.
Comme sa cousine Pascasta exanthematica  elle vit sur les Boraginaceae exclusivement et surtout sur les vipérines en particulier Echium vulgare.
Psacasta tuberculata , couleur terre*

J’ai trouvé Psacasta tuberculata sur une vipérine dans le massif de la Sainte Baume fin juillet.
C’est une espèce  qui vit essentiellement sur tout le tour de la Méditerranée, assez commune en Provence.
Psacasta tuberculata ,  un apex qui est bien marqué*


Comme Psacasta exanthematica présentée il y a peu, Psacasta tuberculata, a
  •         Le corps fortement bombé vu de profil,
  •         Le scutellum très large

Et en plus,

Psacasta tuberculata ,  vit sur les vipérines*
  •         Les  buccules pourvues d’une petite dent très fine (voir photo)
  •         La couleur est homogène sans callosités blanches.
  •         Une petite taille(6-7mm)


D’ailleurs cette couleur terreuse rend l’insecte difficile à voir sur les plantes. J’ai pensé que c’était de la terre qui la recouvrait mais un passage de pinceau mouillé n’a pas amélioré son état.

 Infos extraites de :Les punaises Pentatomoidae de France par Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma.
* images grossies entre 2 et 3 fois

jeudi 11 août 2016

Sehirus morio, une punaise toute noire.

Dans ma série des punaises liées à la bourrache, voici Sehirus morio. J’ai, dans mon jardin de la fin de l’hiver au début de l’été de très nombreuses bourraches officinales.
Sehirus morio au coeur de la bourrache

 Les fleurs bleues son magnifiques et elles régalent de nombreux insectes au début du printemps en particulier, bourdons et abeilles.

J’avais déjà vu il y a quelques années une punaise noire sur ces bourraches mais c’est ce printemps que je l’ai retrouvé une première fois. Une photo rapide et l’insecte s’est enfoui dans la végétation sans que je puisse le retrouver. J’ai ainsi exploré chaque jour ce carré dense de bourraches sans succès.

Ce n’est que plus tard, lorsque la bourrache fut fanée et que j'aie nettoyé un coin planté de framboisiers que j'ai  retrouvé ma bestiole cette fois eu sol. Comme j’avais bien dégagé l’endroit nous avons pu faire meilleure connaissance !

Sehirus morio appartient à la famille des Cydnidae dont « le scutellum plus ou moins triangulaire  ne dépasse  jamais les 2/3 de la longueur de l’abdomen (31 espèces en France)
Sehirus morio: des pattes hérissées d'épines

Ces punaises ont les tibias garnis de fortes épines (pour creuser le sol) et la tête est dilatée antérieurement. Sehir, signifie en hébreu, hérissé de pointes! La  sous- famille des Sehirinae se distingue par une tête et un pronotum sans présence de soies,  (alors qu’elles le sont dans la sous-famille des Cydninae) ,mais avec des ocelles.
Sehirus morio: une tête avec des ocelles mais sans soies

Une fois que l’on se retrouve dans la sous-famille des Sehirinae, on a encore le choix entre 19 espèces !

Une première distinction se fait entre les insectes avec un bord clair  et des taches claires. Notre exemplaire est tout noir, ce sont les espèces les moins nombreuses.
Ensuite on regarde les yeux : ils sont peu saillants et enfoncés de moitié dans  le contour de la tête. 

Sehirus morio: des yeux enfoncés pour moitié "dans la tête"
La taille aussi entre en ligne de compte, la punaise mesure plus de 4,5mm ce qui nous conforte dans la sous-famille des  Sehirus.
Il existe 2 Sehirus proches :
- morio : le plus grand, il mesure entre  8,5mm et 11,5mm., et son rostre atteint l’extrémité postérieure des hanches intermédiaires(voir la photo ci-dessous).
- luctuosus, plus rare, est aussi plus petit et le rostre plus court.
Sehirus morio: un rostre qui dépasse les hanches intermédiaires

Dans mon cas, il s’agit de Sehirus morio que l’on peut rencontrer dans toute l’Europe et jusqu’en Sibérie.
En France on rencontre cette punaise sur tout le littoral méditerranéen où elle aime les friches, garrigues, pelouses sèches…..Elle vit sur certaines Boraginaceae comme Anchusa, Cynoglossum alors que chez moi ce sont les Borago qu’elle aime !
Les informations pour la détermination et le mode de vie de cette punaise sont tirées de :

Les punaises Pentatomoidae de France par Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma.(2015)

samedi 6 août 2016

Psacasta exanthematica, une punaise ponctuée de petits points blancs.

Voici encore une punaise observée  de temps en temps dans le jardin.

 Pour cet exemplaire aucune difficulté d’identification. Toute noire avec une infinité de petits points blancs, Psacasta exanthematica fait partie de la famille des Scutelleridae, ces punaises dont le scutellum recouvre tout l’abdomen, on ne voit pas de partie membraneuse des ailes.
Psacasta exanthematica, une infinité de points blancs sur le dessus et le dessous.

 Une des caractéristiques de cette famille est son aspect bombé, voire bosselée avec le scutellum en relief lorsqu’on le regarde de profil(photos 3 et 4)..
 Un détail est aussi significatif :l’article II des antennes est 3 fois plus long que le III. Un autre détail auquel le commentaire de Claudie attire mon attention: sa taille, elle fait entre 9 et 11mm, c'est dire qu'elle est relativement dans la moyenne de la taille des punaises.
 
Psacasta exanthematica, l'article II des antennes est trois fois plus long que le III
On la rencontre en France dans toute la zone méditerranéenne et le long de l’arc méditerranéen en Europe et au-delà, Turquie, mer Noire. Je l’avais déjà rencontrée il y a quelques années en Catalogne.
Psacasta exanthematica, se promène sur la bourrache

Pourquoi est-elle présente dans mon jardin ?
C’est une punaise qui est liée aux Boraginaceae, qui comprennent les vipérines qu’elle préférerait, mais aussi les bourraches (Borago officinalis). Or Les bourraches sont présentes quasi toute l’année dans la partie sauvage de mon jardin.
Psacasta exanthematica, vue de profil , on voit la bosse du scutellum qui s'abaisse sur l'apex

 Les motifs qui ornent la punaise lui permettraient de se dissimuler dans les parties sèches de la plante. Je l'ai toujours vue quand elle se promenait sur les tiges encore vertes et alors elle est bien visible.Sans doute n'ai-je pas vu les autres plus sages restées au pied de la plante! 

Psacasta exanthematica, le scutellum recouvre tout l'abdomen.

J’ai trouvé des infos et des détails sur cette punaise dans un ouvrage récent(2015) et fort bien documenté pour qui s’intéresse à cette famille et bien d’autres pentatomides : Les punaises Pentatomoidae de France par Roland Lupoli et François Dusoulier aux Editions Ancyrosoma

jeudi 4 août 2016

Spilomyia saltuum,la Spilomyie des pâturages boisés.

Voici un joli Syrphe rencontré dans une zone boisée,  nous étions dans une clairière et plusieurs exemplaires se sont posés sur les troncs de frêne exposés au soleil.
Spilomyia saltuum, joli Syrphe aux couleurs éclatantes.

Syrphe bien sûr même si ses couleurs jaunes et noires veulent nous le faire prendre pour une guêpe et ainsi nous tenir à distance.
Voici les détails à observer pour reconnaître un Syrphe :

-le  premier : on ne voit aucun rétrécissement entre le thorax et l’abdomen, pas de taille de guêpe !
Spilomyia saltuum, des yeux marbrés, une antenne avec un cil sensitif, des tarses antérieurs noirs

-ensuite les antennes qu’on les appelle en oreille de souris ou autrement se terminent par un poil , une soie sensitive appelée arista.
-enfin la vena spuria, une nervation de l’aile qui se perd au milieu de l’aile(voir flèche ci-dessous)

Spilomyia saltuum, la vena spuria qui permet de reconnaître les Syrphes

Maintenant avec cette coloration, des marques noires sur l’abdomen et le pronotum et  ses magnifiques yeux marbrés les photos permettent vite d’arriver au genre Spilomya.

Spilomyia saltuum, un mâle

Deux espèces principales chez nous :  manicata et saltuum se ressemblent.
Voici quelques détails qui permettent de définir saltuum :

-la coloration des tergites : les traits  jaunes interrompus sur les tergites  2, 4 et 6 ( 4 et 6 seulement pour manicata).

-les tibias antérieurs jaunes (sombres pour manicata.)

-  la coloration noire du tarse uniquement sur la paire de pattes antérieures.
Spilomyia saltuum, un mâle aux beaux yeux marbrés

Mes exemplaires sont des mâles, leurs  yeux se touchent vers l’avant.
 Les larves vivent  dans le bois pourri.

lundi 1 août 2016

Chlorophorus figuratis, le Clyte figuré

Tous les Cerambycidae ne sont pas joliment colorés ! C’est le cas de  Chlorophorus figuratis : il est essentiellement noir et seuls quelques poils blancs  ornementent ses élytres.
Chlorophorus figuratus se nourrissant de pollen.

Heureusement qu’il s’est promené sur ces belles ombelles blanches , ce qui m’a permis de le repérer.
Ses taches grises plus que blanches sont déjà usées, mon sujet a sans doute du vécu derrière lui.
Chlorophorus figuratus : noir avec des fascies blanches sur les élytres*

De la base vers l’apex on observe :
-une marque oblongue  sur les épaules
-une  large fascie partant latéralement  se joignant à la suture sous le scutellum
-une zone assez large après le milieu plus étalée le long de la suture
-une petite zone à l’apex des élyres.

Chlorophorus figuratus un exemplaire plus frais dans le citronnier, à la pilosité plus nette.

Le pronotum est noir et granuleux avec une très fine pilosité.On voit bien par endroit la différence entre la pilosité fine et courte et ces poils plus raides, plus gros et longs qui forment ces fascies sur les élytres.
Chlorophorus figuratus détail des différentes pilosités*

Les yeux bien échancrés entourent des antennes noires.
Chlorophorus figuratus des yeux échancrés*

Comme les taches de pollen sur son corps le laisse observer, il se nourrit de pollen sur les ombellifères en été , l’insecte est visible de juin à août dans une grande partie de la France(du centre à la zone méditerranéenne), de l’Italie, et de l’Europe centrale.
Chlorophorus figuratus vue latérale*

Les larves elles  se développent dans divers arbres et arbustes feuillus.

Infos tirées de Gaëtan du Chatenet, Coléoptères phytophages d’Europe.

* Images grossies 3 fois

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