lundi 24 juin 2013

L’œuf du Machaon.


Dans la continuité du message précédent, voici maintenant l’œuf du Machaon( Papilio machaon)

J’ai assisté hier après-midi au passage du Machaon dans le jardin et au vol du papillon je me suis doutée qu’elle cherchait un support pour pondre.. Et c’est ainsi que l’insecte et moi nous sommes dirigés vers la partie du jardin où se trouve le fenouil.

C’est sur cette plante qu’elle pond dans mon jardin .
L'œuf du Machaon, perdu dans le  fenouil

 

Et à bonne distance j’ai observé sa technique, bien différence de celle du Gazé. Le Machaon pond ses œufs isolément, un par ci, un sur un autre  pied de fenouil, un autre encore plus loin. Elle a pondu 3 œufs, mais je n’en ai retrouvé qu’un .Elle reste quasiment en vol, les ailles toujours en mouvement, impossible de s’approcher.
Gros plan sur un œuf fraîchement pondu!

L’oeuf tout neuf, est tout rond, il doit fait 1mm de diamètre, il est « collé » dcntre un des   fins "fils" qui composent les feuilles de la plante. 
Le Machaon adulte photographié dans une prairie

Pourquoi cette dispersion ? Les chenilles écloses ne se regroupent jamais comme le font celles du Gazé. Chacune se débrouille seule.
Une autre vue de ce joli Machaon ayant déjà subi quelques accrocs.

C’est aussi un moyen de minimiser les dangers nombreux qui guettent les chenilles.
Le devenir de l'œuf est raconté ici
Le développement de la chenille se raconte plus loin
 
 

samedi 22 juin 2013

La ponte du Gazé , Aporia crataegi.


Le Gazé, Aporia crataegi, est un joli papillon blanc les ailes soulignées  de superbes nervures noires qui lui donne une  allure très élégante. Je le vois toujours en tailleur Chanel. Certes les femelles ont souvent moins d’écailles blanches et donc une tenue moins soignée mais ces jolis Pieridae m’enchantent toujours.

Cette année il m’aura fallu attendre la mi-juin pour enfin en voir quelques-uns. Je le trouve, heureusement pour moi, année après année en moyenne montagne entre 650 et 900 m d’altitude.

Je les vois  toujours à proximité de Crataegus monogyna, l’aubépine à un style, justifiant ainsi son nom de Piéride de l’aubépine.
Femelle Aporia crataegi en ponte sous une feuille d'aubépine à un style.

C’est sur cet arbrisseau que la femelle va pondre ses œufs. J’ai  assisté  à cette scène il y a peu. J’avais vu cette femelle, visitant plusieurs arbrisseaux, inspectant les feuilles, repartir et continuer ses recherches.

Enfin, elle s’arrête et s’installe au cœur d’un buisson, à une trentaine de centimètres du sol.

L’aubépine à un style est un arbrisseau très, très épineux ! Il me fut donc difficile de me glisser  assez près du papillon pour le voir pondre, pas trop près pour ne pas l’inquiéter !
Les 9 œufs fraîchement pondu par la femelle Aporia crataegi.
 

Mais J’ai eu ce grand plaisir de voir Madame  Gazé déposer  ses œufs sous la feuille. Elle pond un œuf après l’autre. Le premier a nécessité un temps plus long. Quand elle est installée elle ne s’inquiète plus trop de ma présence. Elle a pondu ses 9 œufs puis tranquillement s’est envolée.

J’avais déjà, l’un passé pu observer une ponte mais après le départ du papillon.

Six œufs de Gazé.

Mon observation s’était déroulée en mai   et à proximité des œufs, j’avais déjà vu des chenilles nouvelles nées. Elles se développent puis passent l’hiver dans un réseau  de soie leur servant d’abri. Au printemps suivant, elles finissent leur croissance, deviennent chrysalide et enfin papillon adulte.
Jeunes chenilles de Gazé sur feuille d'aubépine à un style.

Voici mes observations concernant le Gazé sont maintenant complètes .
Voici les messages précédents

La chrysalide et l’émergence: ici
La présentation, l’accouplement et la chenille adulte :ici

 

jeudi 20 juin 2013

Acmaeodera pilosellae, Acméodère de la piloselle.


Une jolie rencontre dans la garrigue superbement  fleurie. Les jours pluvieux auront eu cet avantage de nous offrir une grande variété de fleurs et d'une belle  taille.
Acmaeodera  pilosellae, sur une jolie fleur de liseron
 

 Le liseron des champs est une plante commune mais sa fleur rose tendre est superbe et surtout les insectes s’y voient de loin ! C’est ainsi que j’ai vu ce Bupreste d’environ 1 cm.

Il m’a tout de suite intriguée car je ne l’avais jamais vu : sa décoration dorsale bien originale se voit de suite.
Un Bupreste au dos joliment orné.

Ensuite sa pilosité claire et son aspect cuivreux brillent au soleil. La tête et le pronotum ont cette couleur cuivre dorée avec une pilosité blanche. Les élytres, plus clairs sont décorés avec des taches irrégulières de la même couleur, le long de la jointure, et sur les côtés. C’est ce dessin qui attire l'attention et permet d’identifier aisément l’insecte.

Acmaeodera  pilosellae fait partie de la famille des Acméodères qui compte une vingtaine d’espèces en Europe occidentale. Il est dit qu’on le rencontre sur les composés à fleur jaune, comme les piloselles mais aussi sur les cistes, les hélianthèmes et les liserons.
Acmaeodera  pilosellae, , pilosité claire bien visible.

La larve elle se développe dans les petites branches des aubépines, chênes (qui sont bien présents sur le site de mon observation) mais aussi les amandiers et les noisetiers !

L’Acméodère de la piloselle est assez commun depuis l’Espagne en passant par le sud de la France, le nord de l’Italie et les Balkans.
Source: Coléoptères phytophages d'Europe, Gaëtan du Chatenet

 

samedi 15 juin 2013

Hadrodemus M-flavum, larve à sa toilette.


 J’ai trouvé cette  petite punaise juvénile à 1000mètres d’altitude dans une prairie. Elle se promenait sur cette plante, la petite pimprenelle, dont les fleurs si particulières sont encore  en boutons.
Hadrodemus M-flavum, larve se nourrissant sur des fleurs de petite pimprenelle, en boutons

Les ébauches ailaires bien visibles font penser qu’elle est au stade V, c’est dire qu’à la prochaine mue elle sera adulte.Elle mesure environ 7 mm.
Larve Hadrodemus M-flavum vue de dos, ébauches ailaires bien visibles.

Il s’agit d’Hadrodemus M –flavum , les photos de l’adulte à la fin de l’article, permettent de comprendre aisément son nom. Le M jaune est bien visible sur les ailes.

 Bien sûr, les larves sont toujours différentes des adultes.
Larve Hadrodemus M-flavum la toilette de l'antenne

Après l’avoir observée sur sa plante j’ai voulu « mieux voir » les détails de cette petite punaise. Et elle m’a offert une jolie scène, le nettoyage de ses antennes.
Larve Hadrodemus M-flavum:  je nettoie jusqu'au bout!

Grossies entre 2 et 3 fois, on voit bien le travail de l’insecte. Debout sur ses 2 paires de pattes arrières, elle utilise les pattes avant pour nettoyer des antennes. Chaque antenne est minutieusement passée entre les pattes jointes. Tout se fait avec grand soin, et sans précipitation aucune.
Bravo, j'y suis arrivée!
 



Ce qui a donné cette image où l’insecte a ses pattes avant bien en l’air. On peut s’amuser à légender la photo du style : « Bravo, j’y suis arrivée, mon antenne est nickel !! »

 
Adulte Hadrodemus M-flavum , le M jaune visible




Hadrodemus M-flavum vit sur les herbes des lieux secs et chauds, elle est présente partout en France, plus abondante peut-être dans le Sud.


Hadrodemus M-flavum , adulte sur la lavande en juillet.

Une petite suite
 
 
Ce matin en regardant l'évolution de la larve j'ai vu qu'elle avait muée et est devenue un superbe imago.
Voici Hadrodemus M-flavum dans toute sa beauté néo natale!
 
 
Hadrodemus M-flavum, un imago tout neuf!
 
 
Et il me reste son exuvie!

Exuvie d'Hadrodemus M- flavum


mardi 11 juin 2013

Bruchidius siliquastri, la bruche de l’Arbre de Judée


Dans le fond du jardin je trouve parfois ces petits coléoptères sur les rosiers ou la vigne. En fait, ils ne sont pas liés à ces plantes mais à l’Arbre de Judée qui les surplombe. Souvent un insecte vit sur une plante où il trouve sa nourriture .C’est le cas de Bruchidius siliquastri venu avec son hôte : l’Arbre de Judée (Cercis siliquastrum).   
Bruchidius siliquastri, la bruche de l’Arbre de Judée , se promène sur une feuille de son hôte.

 Cet arbre ornemental, très répandu dans bien des régions maintenant, a l’avantage de fleurir tôt  et les  fleurs roses apparaissent avant le feuillage.

Ce petit coléoptère,  a été déterminé seulement en 2007,il fait partie de la grande famille des Chrysomelidae.

Petit, il appartient à la famille des bruches, insectes qui pondent leurs œufs dans les graines des Fabacées. Quand ces insectes s’en prennent aux haricots, aux petits pois, ils causent des dégâts dans les récoltes.  Bruchidius siliquastri, a moins d’impact sur un arbre ornemental.



Son abdomen brun rouge, contraste avec le noir du corps.

Petit, entre 5 et 7mm, on remarque surtout son abdomen brun rouge. Ses élytres courts, ne le cachent pas entièrement.

Sur la tête, le pronotum et les élytres de très fins poils courts et  blancs donnent un aspect argenté à l’insecte.La partie ventrale est plus densément recouverte. De plus les stries régulières partent de la base des élytres pour en rejoindre l’apex, et une ligne ouverte  en fait le tour.

Le pronotum, lui est ponctué.

Mon insecte est très poilu, souvent les individus anciens, le sont moins et l’ornementation des élytres et du pronotum  est plus visible.

Des antennes  aux articles différenciés.

Les antennes qui sont souvent un moins d’identification pour distinguer des espèces voisines, comprend 4 articles plus ou moins cylindriques, alors que les suivants sont triangulaires et donnent un aspect denté.

L’arbre de Judée produit une énorme quantité de gousses dont les graines font le régal des mésanges en automne et en hiver. La présence de quelques graines abritant des larves de Bruchidius siliquastri, ne pose pas de problème à ces consommateurs gourmands !
Bruchidius siliquastri, très mobile, se laisse tomber et fait le mort quand il est dérangé!