jeudi 7 février 2013

Le Talégalle de Latham, Alectura lathami, Australian Brush-turkey


aussi appelé Cathéture de Latham ou Dindon des broussailles.

Les Mégapodes , ces oiseaux qui ne couvent pas leurs œufs comprennent 7 genres dans le monde, concentrés surtout dans la zone tropicale australo-asiatique, Indonésie, Phillipines , Australie.

En Australie il en existe 3 espèces : Megapodius reinwardt, la plus petite, présentée dans le billet précédent, Alectura lathami que je vous présente dans cette page. Nous n’avons pas vu Leipoa ocellata la troisième espèce australienne.
Alectura lathami, énergique,  fait voler les feuilles mortes

Nous avons rencontré cet oiseau à Kangaroo Island où l’espèce a été introduite.

Le nom de  dindon des broussailles lui va bien .L’oiseau à la taille et l’allure d’un dindon. Ignorant son nom, je l’avais nommé le dindon à collier jaune. Car, bien sûr, cet appendice retient le regard. D’un jaune éclatant, ce collier fripé orne un cou quasi déplumé. Tête et cou rouges sont aussi bien visibles. Ces couleurs vives contrastent avec les plumes d’un brun très sombre, celles de la poitrine écaillées de clair.
Le dindon des broussailes.

Haut sur de puissantes pattes, le dindon des broussailles est pourvu de ces grands pieds terminés par de puissantes griffes. Vous connaissez leur utilité, gratter le sol et les végétaux pour y trouver sa nourriture. Mais aussi préparer lentement et des mois à l’avance ce tas de végétaux qui servira de nid à l’incubation des œufs de l’oiseau. Les puissantes griffes infligent aussi quelques sérieuses blessures aux varans qui osent s’approcher du tumulus pour prélever les œufs. Ces œufs étaient jadis aussi consommés par les peuples aborigènes de la contrée.
On voit la puisance de l'oiseau qui avance résolumment.

Alectura lathami , pond sur un site utilisé en général plusieurs années. La température du nid détermine le sexe du poussin, à 34 degrés ce sont des mâles, à 35 des femelles. La température du monticule doit être maintenue entre 33° et 35°. Elle est mesurée avec le bec de l’oiseau, il ajoute ou enlève de la terre en fonction de cette nécessité. On ne sait pas si le choix de l’oiseau de réguler la température pour déterminer le sexe de l’oisillon est volontaire ou non. Mais les oiseaux nous réservent encore bien des surprises quant à leur intelligence.

La patte est munie de puissantes griffes.



L’orientation de sa belle queue, perpendiculaire au sol, surprend aussi. Dérangé, l’oiseau s’envole et se réfugie dans les arbres. Je ne l’ai pas vu voler. L’oiseau que j’ai observé un bon moment n’a pas semblé gêné par ma présence. Je craignais plus son bec que ses pattes, car il est bien solide.
Une tête bien colorée pour la dinde des broussailles(le collier est plus développée chez le mâle)

Apparemment il ne craint pas trop le genre humain. J’ai lu que pour les besoins  de leur tumulus, certains oiseaux n’hésitent pas à « piquer » le paillage des jardins !  D’autres vont picorer la nourriture sur les aires de pique -nique !

De profil, une queue dans l'axe du corps, des pattes hautes avec de grandes griffes et un tête chauve mais colorée.

 
Pour en savoir plus:
Ici on voit une photo d'un pondoir en bas de la page
Ce lien mène à une petite vidéo montrant deux femelles pondre dans un tumulus, surveillées par un mâle.

mercredi 6 février 2013

Megapodius reinwardt, Orange footed Scrubfowl ,Mégapode de Reinwardt


Dès le premier jour de notre arrivée en Australie nous avons vu ce curieux oiseau. Brun avec une petite crête je l’avais surnommé la  « poule à crête », ignorant son nom et ses mœurs. Comme une poule elle grattait le sol, toujours en mouvement. Je pense qu’elle y cherchait sa nourriture comme nos gallinacés domestiques.
Megapodius reinwardt dans son milieu,hautes herbes et broussailles.

Alors que la plupart des oiseaux s’arrêtent de temps en temps, celle-ci était toujours en train de courir et n’avait qu’une idée disparaître dans les fourrés.

Nous l’avons vue en différents endroits du Territoire du Nord, cette zone au climat tropical. Il me fut extrêmement difficile d’en faire une photo correcte, Megapodius reinwardt, son nom scientifique, était toujours à l’ombre, près des buissons.

Son plumage brun sombre et gris sur la poitrine lui offre un camouflage efficace sur le sol de feuilles mortes qu’elle arpente inlassablement. Et si on s’approche trop près d’elle, hop, elle s’envole.
A la recherche de nourriture en soulevant les feuilles qui jonchent le sol.

 Mégapode signifie qu’elle a de grands pieds. Les siens sont jaunes et lui sont d’une très grande utilité.

D’abord pour trouver sa nourriture : avec beaucoup de vigueur elle soulève feuilles et végétaux en décomposition sous les arbres pour y dénicher de petits insectes.

Mais aussi pour se reproduire. C’est là que j’ai appris avec étonnement que cet oiseau ne couvait pas ses œufs. Elle utilise une méthode naturelle et sans presque de fatigue. Mais au départ elle déploie beaucoup d’énergie et  d’ingéniosité. Pour le dire simplement, Mégapode  de Reinwardt, enterre ses œufs dans un tumulus de végétaux en décomposition. Elle utilise la chaleur du compost pour les maintenir à bonne température.

Le couple souvent rassemble une grande quantité de végétaux pour construire un tumulus, tumulus, agrandi, réutilisé plusieurs fois. Cela nécessite de prévoir plusieurs mois à l’avance l’emplacement du lieu de ponte. L’emplacement choisi, pas au hasard, il faut alors longuement apporter, rassembler, entasser les matériaux. Pas n’importe lequel, il faut prévoir ceux qui maintiendront les œufs durant l’incubation à la bonne température.

Très vite Megapodius renwardt rejoint les buissons.
 

 Les œufs pondus, on ne s’en occupe plus ! (Certains  oiseaux restent à proximité du tumulus) Tous les œufs n’éclosent pas, des prédateurs savent aussi  les trouver pour s’en nourrir, les varans sont très amateurs.

Megapodius reinwardt avec ses grands pieds toujours en mouvement.
 

Et le poussin comment se débrouille-t-il ! Eh bien avec ses pattes (les revoilà ces grandes pattes) il perce la coquille et se fraie un chemin pour accéder à la surface ! Tout emplumé (pas de délicat duvet chez lui) il se débrouille pour chercher sa nourriture.

Voilà un mode de vie qui pose bien des questions .Comment le jeune oiseau sait-il trouver sa nourriture, échapper aux dangers, reconnaître un congénère ?

 

mardi 5 février 2013

Deraeocoris schach, une petite punaise noire et rouge orangé.


Dans la suite de l’article consacré à Deraeocoris ruber, voici une autre punaise du même genre les Deraeocoris. Le cuneus est rouge, l’article II des antennes poilu.Elle fait environ 7mm.

Mais ce qui caractérise Deraeocoris schach, c’est sa pilosité, pilosité sur tout le corps.
 
Ce sont bien sûr de tout petits poils mais on les voit  bien sur le pourtour du pronotum. Elle a l'essentiel des hémélytres rouge et son aspect est plus constant que celui de sa cousine ruber. Bien brillante, noire, avec de grandes plages rouges sur les hémélytres et le cuneus,la tête et l'écusson aussi coloré, les tibias annelés,  elle ne devrait pas échapper à notre regard quand nous la verrons dans la végétation.
Ici, elle se promène dans un cirse, servant de logis à de très nombreux insectes. Les piquants cela protège efficacement des curieux.

dimanche 3 février 2013

Perruche à collier mutation bleue (Psittacula krameri).


 

Notre sortie de cette semaine à Villepey, dans le département voisin du Var, nous a réservé une autre surprise. Autour des étangs, nous avions l’habitude de voir quelques perruches à collier. Celles –ci se déplacent entre les grands pins qui bordent les zones humides. Ces colonies de perruches à collier se rencontrent en liberté en bien des endroits, en particulier les parcs des grands villes telles Paris, Bruxelles, en Angleterre aussi .Elles sont issues d’oiseaux de volières échappés à la captivité il y a déjà de longues années. Elles se multiplient et parfois posent quelques problèmes car au moment de la nidification, elles entrent en concurrence avec des oiseaux locaux ( petites chouettes, rolliers dans le Midi..) qui ont aussi besoin de trou dans les arbres.

Perruche à collier mâle

Ces perruches sont jolies, vertes avec un collier sombre pour le mâle et un joli bec rose, l’œil cerclé de clair.La femelle ne présente pas de collier.
Perruche à collier mutation bleue

La surprise fut de voir une femelle bleue. Je n’en avais jamais vue en liberté. Celle-ci accompagnait un mâle « classique ». Leur attitude était celle d’un couple qui cherche un logement .La femelle s’est approchée du trou creusé dans le tronc du pin. Le trou semblait d’ailleurs bien récent sans doute un pic y avait-il bien travaillé.
Perruche à collier femelle

Le mâle un peu plus haut sur une branche du même arbre attendait l’avis de sa compagne.Elle  observé l’intérieur, jeté un œil à droite, à gauche et longuement réfléchi.

Tout d’un coup, un petit cri, et hop on s’envole.


Femelle perruche à collier

J’ai lu que cette mutation bleue était obtenue et recherchée par les éleveurs qui sélectionnent les oiseaux dans ce sens. Mais je n’avais jamais vu cette mutation sans doute naturelle, dans un groupe d’oiseaux en liberté.
 Je suis curieuse de savoir si d’autres observateurs en ont vu dans la nature. N’hésitez pas à laisser un message dans ce sens. Merci d’avance.

vendredi 1 février 2013

Deraeocoris ruber, adulte et larve.


Cette punaise appartient à la grande famille des Miridae qui ne compte pas moins de 6000 espèces « connues » !
Deraeocoris ruber sur une fleur de lavande.

Les Miridae, des punaises, n’ont pas d’ocelles. Elles  présentent un cuneus au bout de la corie, le triangle clair signalé par la flèche rouge le met en évidence. Les punaises, contrairement aux coléoptères ont des ailes supérieures en partie dures, et en partie membraneuses, on dit alors que ce  sont des hémélytres , par opposition aux élytres.

Pour trouver les caractères particuliers de Deraeocoris ruber, je me suis servie de ce document disponible ici(aller dans la section liens vers site internet), Hétéroptères Miridae, E.Wagner et H.H. Web (page48) .
Deraeocoris ruber
 
Voici en quelque sorte l’ordre dans lequel il faut regarder l’insecte pour être sûr de sa détermination.
  • C’est un insecte de 7 à 8 mm coloré d’aspect brillant.
  • Chez Deraeocoris ruber l’anneau apical du pronotum est brillant. (Comme le reste de l’insecte)
  • Les antennes comprennent 4 articles et sont poilues.Le second article : est « en partie épaissi dans la partie apicale, et plus long que la largeur du pronotum ».
  • Les pattes sont brun noir, la base des fémurs et des tarses noir.
Les couleurs générales de l'insecte varient beaucoup .Ce n'est donc pas sur ces critères qui sont déterminants.
 
Comme vous le savez les juvéniles des punaises ont des formes et des couleurs bien différentes des adultes. Cet aspect varie aussi   selon le stade de développement où elles se trouvent. Il y a 5 stades de développement larvaire chez les punaises.
 Et Deraeocoris ruber ne déroge pas à la règle.
Larve de Deraeocoris ruber au stade IV.
 
Voici un juvénile   au stade IV, car on y observe déjà les ébauches des hémélytres.Aux stades précédents elles ne sont pas présentes.
Le second exemplaire est au stade V, c’est-à-dire juste avant la dernière mue qui donnera l’adulte. On y voit bien les poils sur les antennes, l’article II qui commence à s’épaissir, les fémurs et les tarses sombres.
Stade V de Decaeocoris ruber.
Surtout ne leur dites pas, mais je leur trouve un aspect des plus rigolos!
Deraeocoris ruber est largement répandue dans toute la France, on la rencontre sur  les ronces et les orties, elle se nourrit de petits insectes.
Moi je l’ai trouvé à proximité de ma ronce à mûres.