vendredi 21 janvier 2011

Le Lepture porte-cœur (Brachyleptura cordigera ou Stictoleptura cordigera).

Voilà un insecte que je trouve tous les ans dans le jardin, sur les mêmes plantes. Il se place dans la suite des coléoptères bien colorés en particulier de cette couleur rouge si voyante, que j'ai commencée à publier ce mois de janvier bien gris..


Le joli Lepture porte- coeur sur son restaurant favori: les grandes marguerites!

Jamais en quantité, je ne vois qu’un ou deux exemplaires, mais apparemment suffisant pour qu’ils se reproduisent. Son nom est soumis à changements. J’ai remarqué que pour certaines espèces les entomologistes remettent de l’ordre et font désordre dans nos vieux ouvrages ou nos quelques connaissances. Mais au moins celui-ci a des aspects qui font qu’il n’y a pas de doute sur son identité.


Des antennes insérées vers le milieu des yeux, un premier segment épaissi et un second très court.

C’est un Cerambycidae aussi appelé Longicornes parce qu’ils ont de longues antennes, parfois 2 ou 3 fois la longueur de leur corps. Ils sont environ 300 espèces.
Les Lepturinae sont une sous-famille dont les mâles et les femelles ont la même forme et couleur des élytres. Ils ne que 80 en Europe de l’Ouest. Notre Lepture porte cœur, Brachyleptura cordigera(Fuesslins), se reconnait à ses élytres bien rouges portant un dessin noir en forme de cœur.


Un petit bijou sur une belle fleur!

On notera les antennes insérées vers le milieu de l’œil, le premier article très épaissi (caractéristique de la famille des Cerambycidae) et le second bien plus petit (caractéristique des Lepturinae).


Au repos sous une belle ombelle!

En été quand j’en ai l’occasion je pars très tôt chercher les insectes dans l’idée de savoir où ils passent la nuit. C’est ainsi que j’ai découvert ce Lepture porte-cœur qui dormait sous l’ombelle de la carotte sauvage. En fait il dort sous son restaurant.
Les adultes sont phytophages et se nourrissent sur les ombelles des carottes sauvages, des fleurs cultivées comme les marguerites. J’en ai trouvé sur la lavande et même sur les fleurs de trèfle dans le jardin. Les larves vivent dans le bois pourri des arbres feuillus, chênes et châtaigniers.


La lavande c'est bon aussi!

C'est un insecte dont la taille varie en fonction de la nourriture: entre 14 et 20mm.C'est un insecte que l'on trouve dans une très grande moitié sud du pays, la région parisienne faisant partie de cette moitié, c'est dire que vous avez beaucoup de chance de le rencontrer bientôtentre juin et août.
Un excellent site consacré aux Cerambycidae.

mercredi 19 janvier 2011

La sarcelle d’hiver(Anas crecca), le plus petit canard d’eau douce.

Quand nous nous rendons en Camargue, en plein hiver, affrontant parfois un mistral glacé, c’est pour voir le plus petit de nos canards sauvages, la Sarcelle d’hiver. Nous nous sommes pris de sympathie pour ce petit migrateur qui vient de ses terres lointaines, la Russie, tenter de survivre en fréquentant les étangs de Camargue. Ne bénéficiant d’aucune protection, il fait l’objet d’une chasse…..que je ne qualifierai pas.


Un petit couple, le mâle reste à proximité de la femelle qui se repose en bord d'étang.

400gr voilà le poids maximum d’une de ces petites Sarcelles qui essaient en Camargue de passer un hiver pendant que les étangs de sa zone d’origine sont gelés..
Ces petits canards se nourrissent en filtrant l’eau de marais peu profonds (15cm au maximum) .Et ce sont les graines des végétaux sous l’eau qui fournissent l’essentiel de leur repas. Il en faut beaucoup, car elles sont très petites.


Vue générale, un coin abrité pour passer la journée, le mâle ne quittant pas la femelle.


Pendant l’hiver le canard a deux objectifs, rencontrer un conjoint pour repartir dans son pays d’origine et perpétuer l’espèce. Second objectif de son séjour camarguais : s’engraisser pour supporter le voyage de retour. Car à son retour dans ces contrées froides, la nourriture n’est pas toujours abondante, ni disponible, gare à celui qui n’a pas quelque graisse de réserve.


Un mâle occupé aux soins de son plumage, qui doit rester en parfait état.

Les scènes les plus amusantes sont celles liées à la recherche d’une canette. On peut ainsi voir une jolie femelle, poursuivie par 3 mâles et chaque changement de sens par madame, donne lieu au même mouvement chez les mâles. Un joli ballet que l’on aperçoit de loin. A cause de la chasse, ils ont très méfiants et chaque bipède est un intrus. Ce qui explique la qualité très moyenne de ces images .Je reste souvent longtemps à observer leur comportement aux jumelles.
Bien sûr pour trouver une compagne, les mâles ont un très joli plumage ! On reconnait leur tête à ces dessins verts et roux et une tache jaune claire sur le croupion. La femelle est mouchetée de brun et de beige.


Les femelles sont très courtisées.

Ne soyez pas étonné de voir des canards qui dorment : c’est l’essentiel de leur activité diurne. Ils se nourrissent la nuit .Mais comme on le voit sur ces images, ils ne dorment que d’un œil. Car comme beaucoup d’oiseaux, leur cerveau est en deux parties, quand un hémisphère dort, l’autre est en éveil.
Quand ils ne dorment pas, ils s'occupent de soigner leur plumage, lisser les plumes, les graisser pour que leur étanchéité soit parfaite , sinon c'est la mort entre le froid et l'humidité!
Ce sont des oiseaux qui vivent en groupe, cela assure une meilleure sécurité en ce temps d’hiver difficiles. En cas de danger(le busard des oiseaux est en quête aussi de repas), il y a toujours un oiseau bien réveillé qui donne l’alerte et hop, tout le monde en vol. Quand c’est une fausse alerte, la troupe fait un large cercle et revient se poser très près de l’endroit qu’elle a quitté.


La femelle, au plumage moins coloré, lisse et graisse ses plumes pour qu'elles restent étanches.

Souvent on les aperçoit à peine à moitié enfoncé dans les roseaux au bord de l’étang de « remise » ( ou étang dortoir).Leur petite taille et leur plumage, surtout celui de la femelle les intègre dans le décor de roseaux secs qui bordent les lieux.
La Hulotte a consacré deux numéros très documentés et plaisants à lire à la migration et à la vie de la Sarcelle d’hiver : les numéros 80 et 81(Marie Criquette et les tontons, le marathon des Sarcelles)

lundi 17 janvier 2011

Le héron cendré (Ardea cinerea) prêt pour la noce!

Tout le monde connait le Héron au long bec emmanché
« Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où
Le Héron au long bec emmanché d’un long cou. »
Le Héron cendré est un oiseau commun que l’on rencontre un peu partout justement cherchant sa pitance au bord des cours d’eau, lacs ou étangs.


Jeune héron à la recherche de sa pitance quotidienne.

L’hiver est la saison où en plus de chercher son repas, il cherche aussi une compagne. Il niche alors en colonie et l’ensemble de leurs nids forme ce que l’on appelle une héronnière. C’est un arbre, parfois plusieurs arbres dans lesquels les couples ont construits des nids. Ces nids sont occupés année après année si l’endroit convient.


Le soir ne va pas tarder, on retourne à la héronnière.

Il faut qu’il y ait de quoi trouver des matériaux de construction, car les anciens nids sont parfois défaits partiellement pendant les intempéries hivernales. Et le couple aménage son nid en apportant des matériaux divers. C’est surtout un moyen de renforcer la cohésion du couple car il faut avoir confiance en son partenaire pour assurer la couvaison et surtout nourrir une nichée extrêmement vorace.


La héronnière en hiver permet de voir les vieux nids, en bas au premier plan.


Et bien sûr la nourriture doit être abondante et facile à trouver.
La visite de cette héronnière ces derniers jours nous a montré que l’activité avait déjà commencé pour certains couples.


Bec bien orange, plumes au vent,je suis prêt pour le mariage.

Mais j’ai surtout vu un jeune héron en tenue nuptiale faire des appels à tout héron qui passait à proximité. Du style :"je suis beau, je suis prêt à trouver à fonder une famille".
Au soleil couchant il était magnifique.
En tenue nuptiale un critère est bien visible : le bec prend une belle couleur orangé.En plus de cela de longues plumes blanches ornent la poitrine .


Et personne ne veut se marier avec moi?

Si on compare notre bel oiseau perché sur la héronnière au premier, surveillant les eaux de l’étang , on note bien la différence de coloration.
Comme nous sommes dans la partie méridionale du pays la nidification est précoce.
Mais pendant l’essentiel de l’activité se fait au mois de février.
C’est un oiseau protégé depuis 1975.

samedi 15 janvier 2011

Flamants roses en Camargue

Oiseau emblème de la Camargue, le flamant passe l’hiver sur les étangs littoraux du delta.


Le flamant tel qu'on le voit sur un étang en Camargue.

Une journée de soleil après la grisaille du début de l’hiver nous a permis ces quelques images bien colorées du bel oiseau.
Janvier marque le début des parades préludes aux accouplements. Mais les oiseaux étaient encore peu actifs.


On se nourrit en avance, le bec filtrant l'eau .

Les flamants sont des oiseaux qui vivent en grands groupes. Leurs « cancanements » sonores accompagnent leurs mouvements à la recherche de nourriture. Les étangs littoraux sont arpentés à longueur de journée pour filtrer l’eau avec leur bec très spécialisé qui retient par un système de peignes, les petits organismes vivants.


Un bec très spécialisé.

Ils consomment en particulier cette crevette, Artemia salina,qui leur donne cette belle couleur rose.


Au repos, un seul pied est dans l'eau!

Le reste du temps est consacré aux soins du plumage.



De si belles plumes réclament de nombreux soins!

mardi 11 janvier 2011

Mylabris quadripunctata, un insecte de la famille des Meloidae

Suite à un commentaire reçu de Cerambyx , entomologiste amateur, je viens rectifier cette publication.

Identifié de manière erronée comme un Clerinae, ce beau coléoptère ne fait pas partie de cette famille mais de celle des Meloidae comme les Mylabris et le Hycleus polymorphus. En fait j’ai présenté cet insecte Mylabris quadripunctata , c’est lui, dans l’article où je parlais des étranges et complexes mœurs de cette famille.


Mylabris quadripunctat se nourrit sur la même fleur que l'abeille, l'un mange les pétales, l'autre consomme le nectar.


Les adultes sont de paisibles phytophages et leurs couleurs avertissent les prédateurs qu'ils ne sont pas bons à consommer.

Un coléoptère aux élytres rouges, portant quatre taches noires sur chacune d'elles.

On retrouve les caractères déjà énumérés, antennes terminées en massues, forte pilosité, ici, noire.


A la fin du repas.

Sans vouloir rentrer dans des détails peu ragoutants, regarder la crotte que nous fait ce Mylabris quadripunctata, elle est du même bleu pâle que les pétales qu’il vient de consommer, sans doute sa ration de légumes quotidienne (Après quelques minutes à l’air les résidus s’oxydent et la crotte devient sombre) La fleur me semble être une chicorée sauvage.
Il nous faudra attendre l’été pour revoir ces Coléoptères aux couleurs si vives.