lundi 10 janvier 2011

Trichodes apiarius : le Clairon des abeilles.

Trichodes apiarius ou le second Clairon, bientôt on donnera un récital!

Dans la publication précédente je vous présentais le Clairon des ruches (Trichodes alvearius).Voici maintenant le second larron qui est tout aussi carnivore et dont les œufs pondus dans les nids d’abeilles sauvages consomment les larves en particulier celles des Anthophora, Chalicodoma ou Osmia.
Comme il ressemble beaucoup au précédent il nous faut quelques critères de différenciation.


Trichodes apiarius dort dans des draps blancs!

Ces photos n’étaient pas retenues pour une publication. Un beau matin de l’été dernier j’ai fait un repérage dans une belle friche du Var à 6 h30 du matin, pour surprendre les insectes au lit .Celui –ci se reposait tranquillement dans cette belle ombellifère !
Il nous permet de voir les repères déjà utilisés :
• Pas de carré noir en haut des élytres, que du rouge(1)
• Pas de suture surlignée de noir(2)
• Un apex des élytres noir(3)
La pilosité est cette fois –ci rousse. On note aussi les fémurs postérieurs renflés et les tibias arqués.


Des différences à noter pour bien le reconnaître.

Voilà vous êtes maintenant parés pour différencier les 2 Clairons, celui des abeilles et son comparse des ruches présenté précédemment.
Pour compléter la documentation présentée par la Hulotte je me suis servie de : Coléoptères phytophages d’Europe, de Gaëtan du Chatenet.

Trichodes alvearius : le Clairon des ruches

Rassurez-vous, je ne me suis pas reconvertie dans la pratique d’un instrument musical !


Trichodes alvearius au repas:un insecte qui butinait sur une fleur de Ciste.

Nous parlons toujours d’insectes ! Ce clairon- là serait plutôt à l’origine de bien des fausses notes dans le monde des …abeilles et des ruches !
On va commencer par le classer dans le monde des coléoptères .Il fait partie de la famille des Cleridae qui compte environ 50 espèces en Europe occidentale. Dans cette famille, notre larron fait partie de la sous-famille des Clerinae qui compte environ 20 espèces.
Tous ces représentants ont des antennes remarquables : elles sont terminées par des massues qui comptent 3 articles. La taille de l’insecte est supérieure à 1cm et bien sûr ce sont les couleurs vives qui attirent immanquablement le regard. Ce rouge vif et les reflets bleus que l’on voit sur les parties noires sont bien visibles sur les fleurs.
Ce sont des insectes qui chassent à l’affût sur les fleurs, ils sont donc carnivores en tant qu’adulte et en tant que larves .C’est la vie larvaire qui leur vaut mauvaise réputation .



Il est couvert d'une pilosité importante qui retient les grains de pollen.

Le Clairon des ruches (Trichodes alvearius )pond ses œufs dans le nid des abeilles sauvages par exemple les Siricidae, Vespidae, Eucmenidae et Apidae qui comprend nos abeilles domestiques .Hélas cela ne fait pas du tout une bonne réputation aux Clairons !



Grâce aux informations données par notre Hulotte favorite (numéro 84, page 13 ) on voit que le Clairon des ruches a
• une tache carrée noire en haut des élytres (1)
• une ligne noire le long de la suture entre les 2 élytres(2)
• une petite tache rouge à l’apex noir des élytres.(3)
Tous ces détails pour éviter de le confondre avec un autre Clairon, celui des abeilles qui lui ressemble vraiment beaucoup, à ces détails près.
En plus, il est pourvu d’une abondante pilosité noire que l’on voit bien sur les images.


Des antennes terminées par des massues et des tarses roussâtres pour compléter le portrait.

Quand on le voit comme moi de temps en temps sur une marguerite ou une fleur de dimorphoteca, on n’imagine pas que c’est essentiellement un carnivore.

Nouschka du blog 1000 pattes a publié ce soir des photos très intéressantes d'un couple de Clairons des ruches, vous pourrez voir que le mâle est bien plus petit que la femelle.
C’est, en hiver, un plaisir de revoir ces coléoptères rouges. Je tenterai de publier ceux qui dorment encore sur mon Disque dur .

vendredi 7 janvier 2011

Aiolopus strepens, l'Oedipode automnale, un criquet qui passe l'hiver.

Voilà l’hiver qui est déjà bien installé cette année. Et si nous ne sommes pas sous la neige, il ne fait pas bien chaud quand même .C’est la raison pour laquelle on en vient à s’interroger sur ce que deviennent les insectes que nous avons vus tout l’été et jusque tard en automne. Beaucoup ont fini leur cycle de vie, et sont morts après avoir pondu leurs œufs et parfois prévus de la nourriture pour leurs descendants..
Mais pas tous ! Ils doivent alors essayer de passer la mauvaise saison.
C’est le cas d’un des criquets qui est bien présent dans mon jardin.
Aiolopus strepens est un méridional , l’hiver moins rude que dans le Nord du pays, lui permet de survivre et l’adulte reprend au printemps le cours de sa vie, s’accouple et meurt.


Au mois d'avril, cette femelle reprend ses activités après avoir passé l'hiver(il a neigé en décembre et en février2009)

Les criquets et les sauterelles ont ainsi plusieurs solutions pour passer l’hiver.
Leur développement passe par 3 grandes étapes :
-l’œuf
-la larve
-l’adulte
Selon l’espèce, les orthoptères hivernent donc en temps qu’œuf (beaucoup de sauterelles et de criquets, par exemple la Grande sauterelle verte), larve(les Tetrix) ou adulte c’est le cas du Criquet égyptien et d’Aiolopus strepens.
Voici donc un adulte vu au mois d’avril de l’an passé , sur un pied de Forsythia . Voir un criquet adulte au mois d’avril limite les recherches, car ils sont donc peu nombreux à passer l’hiver à ce stade.


Vue de dessus d'un individu nouvellement adulte.

Voici quelques- unes de ses caractéristiques.
C’est un criquet à ailes longues puisqu’elles dépassent largement l’abdomen.
Mais c’est la vue de dessus qui permet d’observer toute une série de détails :
• En 4 la forme du vertex, le sommet de la tête, est de forme triangulaire, cela n' apparaît bien qu’en regardant le dessus de l’insecte, l’intérieur de ce triangle est légèrement déprimé.
• En 1 , on voit nettement ce que l’on appelle la carène dorsale ce petit bourrelet qui sépare le pronotum en deux. En 3 on note l’absence de carènes latérales, chez beaucoup de criquets il y a ici aussi des bourrelets.
• La flèche en 3 indique le sillon qui partage le pronotum dans le sens latéral. Ici, ce sillon se situe avant le milieu du pronotum
En résumé : un triangle sur le dessus de la tête, pas de carènes latérales et le sillon du dos avant le milieu du pronotum , voilà déjà 3 moyens de mettre un nom sur cette Oedipode automnale.

Un des sujets qui m’intéresse, m’intrigue et me passionne c’est la métamorphose des insectes ! Dans le jardin j’ai ainsi plusieurs espèces de criquets et de sauterelles que je vois pendant une grande partie de l’année !


Juvénile d'Aiolopus strepens au dernier stade avant la mue imaginale.

J’essaie de « deviner » ce que certains juvéniles vont devenir une fois parvenu au stade adulte, ce n’est pas facile ! J’ai utilisé , pour certains l’élevage ! Je prélève un specimen au dernier stade et je lui offre le gîte et le couvert pendant quelques jours et j’attends sa dernière mue !
C’est ce que j’ai fait avec ce joli criquet !
Sa couleur toute verte qui le dissimulait bien dans les herbes de la partie sauvage du jardin me plaisait beaucoup et je me demandais quelle espèce de criquet pouvait avoir cette couleur que je m’attendais à retrouver au stade adulte !
Première surprise : la longueur des ailes ! C’est le phénomène que je prouve le plus bluffant ! Regardez ses ébauches d’ailes, elles couvrent à peine la moitié de l’abdomen !



Une fois adulte c’est un des criquets qui a les longues ailes, elles dépassent largement l’abdomen !!On voit les ailes dures extérieures, les tegmina et les ailes intérieures translucides.

On note sur l' image suivante, les tibias de couleur rose à l’intérieur(1), deux taches noires à l’intérieur du fémur(2) qui est bien large. On reconnaît Aiolopus strepens à ses cuisses bien musclées, alors que d’autres criquets qui lui ressemblent ont des gambettes plus fines (en particulier Aiolopus thalassinus).


Détail de la patte et de l'abdomen de la femelle Aiolopus strepens.

On peut noter que le criquet devenu adulte à la fin du mois d’août est coloré de brun et de vert, certes les couleurs sont encore pâles car il vient de muer. Le premier individu, qui a passé l’hiver est sombre et terne..La végétation n’étant pas encore très dense c’est un moyen de se dissimuler.
J'espère bien retrouver ces jolis criquets , le printemps revenu...encore quelques semaines.

mercredi 5 janvier 2011

Tarins des aulnes(carduelis spinus) : une arrivée massive!

Souvenez-vous, au début du mois de décembre je vous annonçais l’arrivée d’une jolie dame, la femelle Tarins des aulnes. On parlait aussi de cette migration massive des Tarins nordiques ! Et voilà depuis les premiers jours ce cette nouvelle année, ils sont là ! Et je peux vous dire qu’ils sont plus nombreux que les autres années, mais toujours aussi casse pieds !!
Oui, oui, je les connais bien ils viennent chaque année chez nous. Je vous en ai déjà souvent parlé les années précédentes.
Bon je vais vous en présenter quelques- uns pour vous les remettre en mémoire.
Et vous verrez que je suis une mésange cultivée, je sais compter !


Un joli mâle de tarin !


Deux mâles ! Des curieux ces deux-là!



Toujours deux : mais un mâle et une femelle ! Des voraces maintenant.




Trois tarins, bien sûr avec le Chardonneret qui s’est incrusté, lui il ne compte pas ! Ne pensent qu'à manger tous ces
oiseaux!


Et pour finir quatre tarins
! Que des mâles , ils sont quand même beaux!

Oh la la cela en fait déjà beaucoup, , surtout qu’il y en a par terre et sur les mangeoires suspendues et même sur le tournesol ! Pour aujourd’hui l’exercice est fini !
A bientôt !
Signé : Miss Parus caeruleus

lundi 3 janvier 2011

Parus ater, la mésange noire à table!

Nouvelle venue dans notre jardin depuis la fin de l’année dernière ma petite cousine, la Mésange noire s’y plaît bien. La preuve elle a même convaincue un ou une de ses ami(e)s de s’installer avec elle dans les parages….
Et régulièrement elles viennent chercher des graines pour se régaler.
Aujourd’hui je vais vous montrer qu’elle est bien une mésange ! Comment ?
En décortiquant, creusant et consommant une graine avec la grande dextérité qui nous caractérise, nous, les mésanges.


Je suis prête!

Installée sur la petite branche, non loin de la mangeoire, mais avec l’horizon bien dégagé. Il ne s’agit pas de se faire surprendre par un de ces rapaces qui voudrait bien se remplir l’estomac à nos dépens. En effet, une buse se pose de temps en temps tout en haut du chêne et à mon avis, elle ne surveille pas le coin pour venir se gaver de graines de tournesol. Alors il faut avoir l’œil pour surveiller les alentours, et dès que l’on aperçoit un danger : « Piiiiiiou, piiiiiiiou , alerte générale , tous aux abris »
Bon, notre petite mésange ayant vérifié qu’il n’y a pas de danger en vue, s’attaque à son repas.


La graine n'a pas de système ouverture facile, faut tirer fort!!

Première étape : percer la peau et trouver un accès à la pulpe nourrissante. Plusieurs coups de bec sont promptement asséné à la graine et hop on en saisit un petit bout et on tire, et hop on le vire, y a rien de bon dans cette enveloppe coriace. A partir de cette petite fente on agrandit le trou et on commence bien sûr tout de suite à manger.


Je creuse sur un côté.

Mais vous remarquerez qu’il faut beaucoup de souplesse pour atteindre les recoins de la graine.
Cela nous donne l’occasion d’admirer la tête de la mésange noire avec cette raie blanche qui la caractérise ainsi que sa double barre ailaire.


Eh hop, de l'autre!

D’où viennent ces mésanges noires qui ne nichent pas à basse altitude par chez nous ? Lucie a lu que certaines années, des cousines nordiques rejoignent les populations qui vivent dans les forêts de conifères à moyenne altitude dans notre département. C’est sans doute le cas cette année avec cet hiver rude et précoce. Nous le saurons plus tard quand les scientifiques auront écrit leurs observations. Déjà sur cette page on parle d’une arrivée importante .Cela se produit de temps en temps à un rythme qui varie entre deux et cinq ans. Bien sûr dans le Sud Est nos copines les mésanges noires viennent surtout des régions européennes situées à l’Est, telles que la Pologne, ou les froides zones de la Russie.


Zavez vu le travail: propre et net, du travail de mésange !

En tout cas, je crois que Lucie est bien contente d’avoir mes petites cousines qui visitent son jardin. Moi aussi, mais bientôt je vous parlerai d’autres visiteurs bien plus ……casse pieds !
Signé: Miss Parus caeruleus