vendredi 20 juillet 2018

Cicada orni, symbole de l'été provençal!


Elles chantent du matin au soir, à condition que le soleil brille et qu’il fasse 22 degrés.
Cicada orni femelle, imago tout neuf!

Cette année elles étaient en retard, mais depuis le début du mois on les entend bien.
D’autant que Cicada orni, la seule présente par chez nous, est aussi une de celle qui s’exprime le plus fort.

Cicada orni femelle, imago à côté de son exuvie

Après chaque grosse pluie orageuse je trouve une exuvie par ci ou par- là dans le jardin.
Les voici côte à côte, la toute fraîche adulte à côté de son ancienne enveloppe. Après avoir passé un ou deux ans dans le sol où ses fortes pattes antérieures lui ont été très utiles elle se retrouve bien élégante.
Cicada orni femelle,détail de la tête

Des ailes translucides marquées de 11 points noirs, caractère distinctif de notre Cicada orni, une tête ornée de 3 ocelles, une pilosité dessinant des motifs géométriques ornés de finition haute couture, pas un point qui ne soit bien  aligné !
Cicada orni femelle,détail du pronotum

C’est une femelle, seuls les mâles chantent. J’ai reconnu son sexe en observant l’exuvie. 

Cicada orni ,détail de l'abdomen de la femelle.

Après une courte période de séchage où les ailes se sont « durcies », elle a pris son envol et doit se trouver dans le jardin à être courtisée par les nombreux chanteurs présents.
Cicada orni ,larve avant l'émergence .

J’avais aussi quelques jours auparavant trouvé une larve, hélas noyée dans la buvette aux oiseaux. Sortant de terre elle a dû  en escalader les bords avant d’y chuter. On voit par transparence quelques taches sombres laissant deviner la coloration du corps.

Cicada orni ,exuvie attachée à une tige de carotte sauvage

Un autre matin j’ai trouvé une exuvie attachée à un support peu solide : une tige de carotte sauvage se balançant au gré du vent, aussi une femelle.
On observe les pattes avant puissantes destinées à la vie souterraine  et à la sortie ensuite du sol.
Cicada orni est une petite cigale, mais sa cymbalisation est une des plus puissantes du monde des Cigales. De quoi nous tenir agréablement compagnie !

Ici une publication antérieure consacrée à Cicada orni et Lyristes plebejus. 

7 commentaires:

  1. Magnifique ! Du grand art.
    Selon un conte antique, lorsque est créée la musique dans le Monde, les Muses vivent parmi les hommes dont certains sont saisis d’une volupté si grande que, toujours chantant, ils oublient de manger et de boire, et meurent doucement, sans douleur. C’est de cette légende que seraient nées les cigales, qui sont sans jamais souffrir de la faim, et qui, sans manger, ni boire, chantent dès le premier jour jusqu’à leur mort, puis s’en allant vers les Muses, rapportent à chacune d’elles le nom de leurs fidèles ici-bas.
    Sur la cigale, poème d’Anacréon: « Heureuse cigale, sur la cime des arbres tu bois un peu de rosée et tu chantes comme la reine de la lyre. Toutes les belles choses que tu regardes dans les champs sont à toi, tout ce que produisent les saisons t'appartient. Tu es aimée du laboureur, car tu ne fais de mal à personne ; tu es honorée des mortels, agréable messagère de l'été ; tu es chère aux Muses ; tu es chère à Apollon lui-même : il t'a donné une voix harmonieuse ; la vieillesse ne t'accable point. Sage enfant de la terre, amante des chants joyeux, exempte de maux, n'ayant ni chair ni sang, tu es semblable aux dieux. » (trad. : http://remacle.org/bloodwolf/poetes/falc/anacreon/oeuvre.htm)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci ! Un grand merci de nous remettre en mémoire ces textes qui montrent que nous ne sommes que les occupants temporaires de cette Terre et de toutes ces merveilles .Dire que déjà les Anciens étaient enchantés de ces chants qui rythment nos étés. En ce moment,10 heures du matin, ciel voilé, il est encore un peu tôt pour elles . Mais j'attends leur "réveil"!

      Supprimer
  2. Elles sont superbes et fascinantes ces cigales, de très belles photos rapprochées comme d'hab!
    Leurs décorations les fait vraiment disparaitre sur l'écorce des pins mais leur chant les trahit!
    Belle série, Lucie, bises à vous deux :)

    RépondreSupprimer
  3. J'étais si contente de réussir l'an dernier à localiser et photographier l'une de ces bruyantes bestiole !... Mes images in situ (Gréoux) ne peuvent pas rivaliser avec la précision de cet examen "en laboratoire" mais c'est bien la même
    En Savoie je les entends mais plus farouches, elles se taisent à la moindre approche... Il s'agit probablement d'une autre espèce.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ne t'inquiète pas, elles me font la même chose! Elles me voient bien avant que je ne les vois.
      En montagne, il y a aussi d'autres espèces. Jc a photographié à 1000m , une Cicadetta montana.

      Supprimer
  4. Bonjour Lucie,
    Ah les cigales! Comment imaginer l'été sans elles! Les grosses viennent parfois dans mon jardin. Une était dans un de mes carrés potagers, celui aux haricots grimpants. mais c'est rare. Par contre, les toutes petites sont, ou plutôt étaient, très présentes car nous arrivons à la fin du mois. J'adore écouter ces insectes.
    Merci pour toutes ces explications
    ;)

    RépondreSupprimer
  5. Excellent post et information, bravo. Bonne journée Diane

    RépondreSupprimer

Votre avis sur ce sujet m'intéresse;je lis toujours les commentaires avec beaucoup de plaisir, ...même si je n'y réponds qu'occasionnellement.