lundi 29 juillet 2013

Melanargia occitana et Melanargia galathea


Actuellement , on voit énormément de papillons Demi deuil Melanargia galathea .
Melanargia galathea

Nous voyons dans le sud du pays, dans tous les départements le long de la Méditerranée, une espèce voisine qui diffère légèrement du Demi deuil.
Il s’agit de Melanargia occitanica, l’Echiquier d’Occitanie. Les années précédentes je les voyais à basse altitude, cette année j’ai eu la surprise d’en voir à 1000 mètres.J’ai lu qu’on pouvait les observer jusqu’à 1500m. d'altitude. 
Melanargia occitanica, au recto bien plus clair


Les couleurs dominantes restent  le blanc et le brun, mais le papillon est beaucoup moins sombre. Il n’y pas comme chez le Demi deuil de grandes plages très sombres .

Au revers des ailes les nervures seules sont soulignées de brun et on voit juste quelques traits bruns dans l’aire discale.  

Melanargia occitanica butinant, ses nervures, au revers soulignées de brun

Alors que les Demi deuil sont encore très abondants, sans doute en retard sur leur période de vol habituelle, les Echiquier d’Occitanie ne sont visibles que jusque fin juin, mais mes observations datent du début du mois de juillet ! 2013 est  une année particulière !

Melanargia galathea, au revers   des plages continues de brun dans l'aire discale.

vendredi 26 juillet 2013

Cionus Schönherri et Scrophalaria canina


Voici les 3 protagonistes de ma nouvelle enquête !

Au départ une fleur : vous aurez reconnu la Scrofulaire des chiens, Scrophularia canina, pour bien la reconnaître, c'est ici.

 

Un "œuf" comme second élément. Trouvé collé sur le vase contenant la plante. Pas bien grand , 4mm relativement solide le décollage met en évidence un contenu . Au vu de   ce que montre la photo , j’imaginais un insecte rampant, mais sans aucune idée particulière.
Enveloppe nymphale laissant voir la partie ventrale de la larve

Et le résultat : un charançon reconnaissable à son rostre allongé qui porte les antennes coudées.

 
Revenons au point de départ.

En me promenant à 1000 mètres d’altitude j’observe sur deux ou trois pieds de Scrofulaires de très belles chenilles. J’en prélève une à quasi maturité au vu de sa taille et je cueille aussi 3 branches de scrofulaire car bien sûr il faut nourrir la chenille.Mise dans un vase pour que les fleurs restent en bon état, la chenille très rapidement ne se nourrit plus et je lui fournis un bac avec de la terre dans laquelle elle disparaît !

N’ayant plus besoin des fleurs je vais les mettre au compost quand je  vois , collés sur le vase, deux "œufs" ! Il s’agit de mon second élément. Je les prélève, les mets dans un verre avec une note précisant la date et les circonstances de la trouvaille.

Hier matin, en observant le verre je vois perchés sur mon bout de papier deux minuscules bestioles et les capsules ouvertes !

C’est bien entendu le 3eme élément : deux petits charançons. A l’œil nu on voit peu de détails , cependant deux tout petits points noirs apparaissent, ils donnent d’ailleurs l’impression que l’insecte est troué ! Ils mesurent environ 4mm.

Des charançons avec des petits points noirs sur le dos sont peu nombreux. Ils  s’agit essentiellement des  Cionus.
Détail laissant voir la différence entre la pilosité plus longue du pronotum et celle très courte des élytres.

C’est ensuite avec le « Hoffman* » que je vais approfondir ma recherche. Je suis les différentes étapes que je vérifie en images

             Espace interoculaire frontal très étroit, visible sur la  photo de face annotée 1

             Dessus à pubescence couchée ou à peine soulevée, sans mélange de crins dressés ; suture élytrale ornée de deux taches communes rondes ou transversales, d'un noir velouté, interstries ordinairement maculés
Cionus Schönherri, charançon vivant sur  Scrofulaire des chiens

             Rostre, vu de profil, chez les deux sexes, subcylindrique,à peu près d'égale épaisseur sur toute sa longueur.(Bien visible sur l'insecte de face)

             Pubescence élytrale grise ou jaunâtre (c'est le cas de nos spécimens); taches suturales sans macules claires adjacentes
Cionus Schönherri montrant les 2 taches dorsales.

             Téguments rougeâtres (1) ou d'un brun-roux ; pubescence dorsale des élytres fine, éparse, ne voilant pas les téguments ; une tache fauve subhumérale(2) ; tache suturale antérieure plus grande que la postérieure ; macules foncées des interstries impairs peu tranchées(visible sur la photo de dos)

             Tache antérieure de la suture arrondie et seulement un peu plus grande que la postérieure. Pubescence du prothorax cendrée ou jaune( visiblement bien jaune dans mes exemplaires), ordinairement dense et voilant entièrement ou en très grande partie les téguments. Tache jaune subhumérale plus distincte. Profémurs plus fortement dentés(3). Long. : 4.5 mm .

 
Cionus Schönherri, de face, j'aime beaucoup sa carrure aux solides épaules! 


Assez commun dans toute la Provence, se rencontre dans la moitié sud et autour de la Méditerranée.

On rencontre des charançons de la famille des Cionus  sur différentes Scrofulaires et aussi des  Molènes et Buddleias.  Ils ont la particularité, au stade larvaire de se promener sur la plante (et non pas comme beaucoup de charançons, à l’intérieur des différents éléments de la plante)dont ils rongent les feuilles. Pour ce faire et se protéger, ils sont enduits d’un mucus gluant.

Une photo  de la larve, ici sur le site insecte.org
Cette sécrétion est ensuite à l’origine de la construction de la capsule qui sert à la métamorphose. Jean Henri Fabre a observé méticuleusement et surtout décrit avec beaucoup de précision ce processus. (Souvenirs entomologiques, livre II, page 913 à 9 21) Et un détail que j’ai vu sur la photo  s’explique par ses observations.
Le cercle entoure l'excédent de mastic ayant servi à lisser l'intérieur de la loge nymphale.

On voit un amas lisse de tubulaire dans la zone cerclée. J’ai pensé à une déjection extérieure , mais en fait il s’agit de ce « mastic » émis par son tube digestif et dont la larve se sert pour lisser l’intérieur de sa capsule. Elle a d'abord tissé une enveloppe extérieure avec une substance produite par la bouche et l'intérieur est ensuite "crépi" avec ce mastic.

Les adultes sont visibles en juillet août et septembre. On compte plus d’une dizaine de Cionus en France, tous présentant ces deux taches noires. La plupart de couleur grise. Cionus Schönherri se distingue avec cette couleur plus roussâtre.Un bien beau charançon!
*Coléoptères Curculionides (Troisième Partie) par Adolphe Hoffmann, disponible sur le web en téléchargement gratuit.

 

dimanche 21 juillet 2013

Chrysopa formosa: un précieux auxilaire dans la lutte contre les pucerons.


Chrysopa formosa adulte, nouveau né


Ces petits insectes surnommés demoiselles aux yeux d’or, forment une famille bien utile aux jardiniers. Il y en a plus d’une vingtaine différentes  que l’on peut rencontrer et certaines sont vendues comme auxiliaire biologique pour lutter contre les pucerons par exemple. Les chrysopes appartiennent à la famille des famille des Névroptères : leurs ailes ont un réseau de nervures important et elles se portent  en toit au-dessus du corps.

Chrysopa formosa , une larve recherchant des pucerons sur le fenouil
En observant le fenouil qui abrite de nombreux locataires j’y ai trouvé deux larves particulièrement voraces. Elles étaient d’une redoutable efficacité pour attaquer et consommer les pucerons qui s’y trouvaient.


La larve de Chrysopa formosa   mangeant un  puceron sur le fenouil

Avec des mandibules bien développées elles secouaient et vidaient un puceron en peu de temps. Puis elles repartaient en chasse. Dépourvues d’yeux elles arpentaient les inflorescences sans relâche !


Chrysopa formosa , la larve mange son  puceron sur le fenouil

Je les ai recueillies le 27 juin. Elles étaient déjà de belle taille et je me doutais qu’elles étaient au dernier stade larvaire. Elles ont nettoyé l'inflorescence de fenouil très rapidement de la présence des pucerons . Pour finir de les alimenter j'ai dû chercher des pucerons sur des feuilles de rosiers!


Chrysopa formosa , une larve des mandibules bien développées.




En effet le 4 juillet, elles avaient disparues ! A leur place deux petites boules blanches de moins de 5 mm de diamètre !


 , le cocon fabriqué par la larve Chrysopa formosa

Faite d’un joli fil blanc soyeux, elles formaient une boule parfaitement sphérique et solide au toucher.

C’est à l’intérieur de ce cocon bien rond qu’elles allaient se métamorphoser en imago.

 
Une découpe parfaite pour émerger en tant qu'adulte.

10 jours plus tard, le 14 juillet, voilà l’insecte adulte.


Chrysopa formosa , la demoiselle aux yeux d'or!

Et en l’observant j’ai pu l’identifier avec une quasi-certitude.

Chrysopa formosa  a deux petits points noirs entre les antennes, le premier segment de celles-ci n’est pas taché, les ailes   présentent  toutes les nervures  sous costales noires. Un détail concerne les griffes, chez Chrysopa formosa , elles sont dentées, (crochues selon d’autres auteurs) ce qu’il me semble voir sur mes photos. Cette Chrysope est commune, ses mœurs sont semblables à d’autres espèces de Chrysopes que l’on peut voir en cette saison, davantage le soir et le matin que dans la journée où l’insecte se cache sous les feuilles. Avec sa couleur verte elle passe souvent bien inaperçue.

Chrysopa formosa , des nervures traverses noires
Elles ont été assez coopératives pour poser tranquillement et me permettre de faire quelques portraits au grossissement entre 1 et 3 fois


Chrysopa formosa , des  yeux magnifiques 

Et voici le dernier élément de l’histoire qui aurait pu en être le premier : les œufs.


Des œufs fixées individuellement sur un pédoncule, ceux des Chrysopes.

Cette photo est plus ancienne que ces larves devenues chrysopes adultes sous mes yeux. Je trouve régulièrement des œufs pédonculés sur diverses plantes du jardin. Ce sont des œufs de chrysopes !
Je trouve très amusant de voir les œufs au bout de cette mimi perche. Je n’ai jamais eu la chance de voir une chrysope pondre, je suis intriguée de savoir comment elle s’y prend !

dimanche 14 juillet 2013

Miarus distinctus, petit charançon sur campanules


L’histoire commence en  lisant cette publication . Elle sera un peu longue!


J’aime les campanules et j’ai  Campanula trachelium   qui pousse dans divers endroits du jardin .Je suis encore une fois allée vérifier qu’il s’agissait bien de Campanula trachelium  chez moi de  et non de  Campanula rapunculoides  dont parle Foise.

Et en observant les fleurs j’y vois de minuscules  charançons .

Un petit charançon se promène sur une fleur de campanule.

A partir de là il s’agit de les photographier et ensuite de leur donner un nom.

Je commence cette fois la recherche à l’envers. Comme je les ai trouvés sur une campanule, je prends la liste des plantes hôtes située à la fin du volume 3 de la Faune de France consacrée aux Coléoptères curculionides par Adolphe  Hoffmann.

Et je cherche campanulacées .

Une impressionnante liste de campanules est proposée et tous les insectes qui les utilisent comme plante hôte,( c’est-à-dire qui y pondent leurs  œufs et dont les larves se développent ensuite sur la plante) appartiennent au genre Miarus ! Super ! Il ne me reste plus qu’à explorer cette famille !

Petite vérification en amont pour être sûre que mes charançons sont bien des Miarus.
Les Miarus font parties de la tribu des Mecinini (page 1264)

L'écusson est visible, c'est la toute petite pièce qui se trouve entre les 2 élytres


Je recopie le texte :

Yeux latéraux, leur intervalle, sur le front, aussi large que le rostre. Antennes à funicule de 5 articles. Trochanters courts et obliques. Segments ventraux à bords rectilignes. Ecusson visible.
Ici, le détail de la minuscule antennes avec ses 5 articles
D'autres caractères visibles: les bords des segments ventraux sont rectilignes et les trochanters obliques et courts


Voyons maintenant ce qu’il faut pour appartenir au genre Miarus

Hanches prothoraciques écartées ; rostre au repos, replié entre elles. Prosternum à bord antérieur échancré au milieu.Ongles libres. Corps ovale
Au repos le rostre est bien replié entre les hanches

Hanches prothoraciques : c ’est la  partie du thorax qui porte la première paire de pattes on peut le voir sur la photo ci-dessus et on voit la gouttière qu’elles forment pour loger le rostre.

La flèche indique l'échancrure au milieu du prosternum


J’ai la certitude d’être dans la bonne famille. Le charançon appartient à la famille des Miarus. Maintenant il s’agit de trouver l’espèce.

Je vais utiliser la méthode sérieuse en me servant de la clé décrite par l’auteur de l’ouvrage. Il s’agit d’examiner les différents indices fournis  par cet insecte d’environ 3,5mm.

Mes insectes sont vivants, ils bougent et se promènent et les photographier en grossissant entre 2 et 3 fois pour y voir quelque chose n’est pas facile. La plus grande difficulté vient de la profondeur de champ très limitée et la seconde de la nécessité de monter en isos car il faut essayer de fermer l’objectif pour accroître cette profondeur de champ. Ce qui explique que les images mettent la netteté sur le détail recherché et pas sur l’ensemble du sujet.

Il s’agit maintenant de suivre la clé qui va permettre de déterminer de quelle espèce de Miarus il s’agit, il y en a une dizaine en France.

Deux propositions au départ :

  • Elytres à pubescence assez longue, plus ou moins relevée,plus condensée en arrière, le long de la suture, où elle détermine une sorte de crinière. Métafémurs assez épais. Dernier sternite du mâle sans caractères spéciaux   aller en 11
  • Elytres à pubescence dorsale plus courte, fine, souvent appliquée contre les téguments (1). Métafémurs plus allongés,nullement renflés. Dernier sternite (5e) du mâle, portant une excavation profonde, glabre, luisante, limitée de chaque côté par un tubercule aigu aller en 2

En regardant l’allure générale de l’insecte, je vois la pubescence plus dense le long de la suture des élytres et des métafémurs (cad  ceux de la 3eme paire de pattes) épais( première photo).

 JE VAIS EN 11 : deux nouveaux choix

  • Insecte allongé ; côtés des élytres en grande partie parallèles. Interstries élytraux (sauf parfois le premier ou les deux premiers) avec une seule rangée de poils sétiformes soulevés ; crinière apicale de la suture courte .  aller en 12
  • Insecte ovalaire ou subarrondi, interstries portant plusieurs rangées de poils  aller en 13

Les interstries portent bien plusieurs rangées de poils

Mon insecte n’est pas allongé mais surtout les interstries portent bien plusieurs rangées de poils on en voit deux ou trois, je vais en 13


Deux choix

  • Métafémurs armés d'une dent plus ou moins développée mais distincte .
  • Métafémurs inermes(sans dents) aller en 18

Je ne vois pas de dent sur les fémurs de la 3eme paire de pattes , je vais en 18 ! Ouf, c’est la fin du parcours et deux descriptions s’offrent

  • Corps suboblong, élytres subparallèles dans leur moitié antérieure ; prothorax à côtés subparallèles vers la base. Dessus subdéprimé. Pubescence dorsale et ventrale grise ou flavescente, fine couchée, peu serrée sur les interstries. Crinière apicale de la suture souvent peu accusée. Métafémurs non échancrés. Long. : 1,6-2 mm .. micros
  • Corps en ovale court ; élytres à côtés assez arqués ; prothorax à côtés convergents en avant dès la base. Dessus convexe. Pubescence dorsale dense, gris-cendré ou jaune olivâtre clair. Crinière apicale atteignant presque le milieu de la suture. Rostre femelle long et grêle, notablement plus long que la tête, et le prothorax réunis. Métafémurs faiblement échancrés vers l'extrémité. Long. : 2,5-3,5 mm.. distinctus

Ici le choix est facile car mon insecte fait nettement plus de 2mm, c’est donc Miarus distinctus

L’auteur décrit ensuite minutieusement l’insecte. J’y retrouve bien les caractères de mes petits charançons. Il précise ensuite que c’est pendant la seconde quinzaine de juillet que Miarus distinctus est abondant sur Campanula rapunculus. Or dans mon jardin c’est sur Campanula trachelium, que l’on peut d’ailleurs confondre avec le précédent que je les vois .
Miarus distinctus



Les campanules sont en fleurs et vous aurez l’occasion en regardant à l’intérieur de la corolle de voir ces petits charançons de la famille des Miarus ! Bien sûr ils sont très difficiles à déterminer en les  voyant, mais la fameuse crinière sur la suture est assez visible quand on a un peu l'habitude, leur taille aussi donne une idée de l'espèce. Agrès la photo donne bien sûr des indications complémentaires.
Ce sont aussi des insectes bien aptes au vol . Celui-ci m'a montré ses ailes lors d'une toilette complète!

Des ailes membraneuses bien repliées sous des élytres parsemés de poils en rangs serrés!


dimanche 7 juillet 2013

Coroebus rubi,un Bupreste sur les framboisiers.


L’histoire de cette rencontre avec ce Bupreste ressemble comme une goutte d’eau à la précédente.

D’abord dans le Var, en observant des ronces qui sont en train de pousser sur une zone où nous trouvions des Sérapias, ce petit coléoptère est venu se poser sur une feuille. Rapidement reparti, je l’ai suivi ainsi jusqu’à l’approcher. Il ne se posait que sur des feuilles de ronces. Sa trajectoire était donc bien facile à deviner. Quand il s’est envolé j’ai eu l’occasion de voir la partie dorsale de son abdomen, d’un joli bleu métallique.
Coroebus rubi sur feuilles de ronce.

Coroebus rubi, contrairement à d’autres Buprestes n’arbore pas des couleurs rutilantes. Mais le fond noir est cependant bien brillant. Ce sont les fascies claires que l’on trouve sur les élytres qui aident à la détermination et dans ce cas aussi la plante sur laquelle l’insecte se nourrit.

Coroebus rubi, l'adulte mange les feuilles de ronce.


 La suite se passe dans mon jardin. J’ai des framboises qui grâce aux abondantes pluies de ce printemps ont donné une belle récolte. Et c’est ainsi, que 2 ou 3 jours après avoir observé Coroebus rubi dans la Var, je vois un autre insecte similaire venir se poser sur une de mes feuilles de framboisiers. Je n’en avais jamais vu dans le jardin. (Et je n’en ai pas revu depuis !)

On voit donc davantage de détails de l’insecte sur les images légèrement  grossies. Au total, il n’est pas très grand puisque mesuré à 11 mm (taille normale entre 8 et 11mm).
Coroebus rubi, passe à la toise!

Les fascies claires en zig zag sont formées de poils blancs. On en voit quelques-uns aussi  sur la tête.

Pronotum, tête et élytres sont ponctués. On pense que le corps des insectes est lisse , c’est rarement le cas.
Coroebus rubi les framboisiers c'est bon !

Un autre détail le bord  postérieur du pronotum n’est pas rectiligne mais il forme de belles ondulations terminées par une infime zone lisse, la carène.  Sur les bords latéraux du pronotum , cette carène présente une bordure différente faite de minuscules reliefs très réguliers.
Coroebus rubi, détail du pronotum

Coroebus rubi, porte bien son nom .La framboise de son joli nom latin, Rubus idaeus, est sa nourriture principale. L’adulte en consomme les feuilles, la larve se développe dans ses tiges.
Coroebus rubi détail de la tête.

C’est essentiellement un insecte de la  moitié sud du pays, mais il remonte au-dessus de la Loire dans l’Ouest du pays. A observer lors de vos cueillettes estivales!

vendredi 5 juillet 2013

Tytthaspis sedecimpunctata, une toute petite coccinelle


Mes rencontres avec les insectes sont souvent surprenantes. J’ai l’habitude de bien regarder les différents végétaux lors de mes promenades et souvent j’aperçois un insecte qui de loin ressemble à un point, un mouvement sur une tige ou une fleur.

Ce fut le cas pour cette minuscule coccinelle. Remontant depuis un point où il y avait toujours de l’eau dans une zone du Var pourtant bien sèche, j’ai le l’ai aperçue sur  une tige de jonc en fleur.


Tytthaspis sedecimpunctata, sur du jonc.
Toute petite, j’ai eu bien   du mal à tenir la tige qui se dandinait au vent et à mettre au point sur le minuscule insecte.


Tytthaspis sedecimpunctata, sur mon doigt, se nourrit de grains de pollen.
Tytthaspis sedecimpunctata était en train de se régaler de pollen.

Arrivée à la maison je n’ai pas eu de mal à l’identifier malgré ses 3,5mm. La répartition de ses points est peu variable, seule la nuance du fond peut varier entre le jaune clair , le beige ou le beige rosé. Chaque élytre compte 8 points, ce qui lui vaut son nom de coccinelle à 16 points!


Tytthaspis sedecimpunctata, sur une tige de jonc.
La disposition de ses 16 taches avec la particularité que certaines soient reliées entre elles(celles se trouvant côté externe des élytres), son fond jaune aident bien.

Fin du premier épisode.

Ce matin , de bonne heure je nettoie un petit coin de jardin. Sur le sol je vois alors courir une minuscule coccinelle, un  peu jaune clair et quelques taches. Après l’avoir retrouvée, non sans mal et mise dans une petite boite sans la blesser, en prenant la petite motte de terre où elle se trouvait, nous sommes passés à la séance photo !

Et surprise, je trouve aussi Tytthaspis sedecimpunctata dans mon jardin ! Mais que faisait-elle au sol ?


Tytthaspis sedecimpunctata (grossie  3 fois)
Eh bien cette minuscule coccinelle mange des moisissures aussi ! Et dans un sol couvert de végétation il y a bien des moisissures. !

En fait elle n’est pas rare, on la rencontre largement dans toute l’Europe. Et en automne comme le précise cette page en anglais , certaines se rassemblent par milliers ce qui fut le cas à Londres pour se trouver un abri.(il faut chercher au milieu de la page).

 Petite elle fait entre 3 et 4 mm, mais on peut voir quelques détails sur les photos . D’abord, une marge brune le long de la suture entre les élytres et des petits points qui soulignent cette ligne brune.


Tytthaspis sedecimpunctata, 8 points sombres sur chaque élytre.
Je ne l’ai jamais vu voler, par contre elle se déplace avec beaucoup de rapidité et cherche un endroit pour se cacher !

Le pronotum est aussi décoré de quelques macules brunes.


Tytthaspis sedecimpunctata un front souligné d'une ligne sombre au-dessus de ses grands yeux noirs.
 
La tête que l’on voit en général peu, a un front avec une ligne sombre au-dessus des yeux.
Antennes, pattes et palpes labiaux sont clairs et translucides.

 
Il s'agit maintenant de bien ouvrir les yeux pour la rencontrer dans la nature, ou à l'automne quand le temps fraichit, d'observer ses rassemblements.

 

mardi 2 juillet 2013

Ephippiger provincialis, une de nos plus grosses sauterelles.


Voici une belle rencontre faite lors de notre sortie dans le Var.

Les Ephippigères sont de grosses sauterelles reconnaissables à leur pronotum  en forme de selle. Elles ne sont pas capables de voler, leurs ailes sont très atrophiées. En cette fin juin nous allons en rencontrer plusieurs.

Ephippiger provincialis se reconnaît à certains critères que je vais essayer d’illustrer. Mais le premier d’entre eux est bien sa taille. Elle mesure entre 3 et 4cm (sans l’oviscapte), elle est bien dodue, et c’est vraiment un gros insecte. Totalement inoffensif , je vous rassure. C’est essentiellement une sauterelle phytophage, mais qui ne doit pas résister à consommer un insecte quand l’occasion se présente..
Ephippiger provincialis femelle en promenade matinale.

 Et comme c’est de saison nous verrons des femelles  pourvues d’un spermatophore. La reproduction des sauterelles comportent cette étape temporaire où le mâle dépose sur le pore génital de la femelle cette masse blanchâtre.
Ephippiger provincialis femelle avec son spermatophore.
 
 Il faut ensuite plusieurs heures  pour que les spermatozoïdes migrent dans les voies génitales de la femelle. C’est souvent  tôt dans la matinée que l’on voit ces femelles, les accouplements sont souvent nocturnes.

 
Ephippiger provincialis femelle avec son spermatophore (mais une grande patte perdue).
 
Les femelles ont des mouchetures sombres sur les flancs. Mais c’est en observant la partie ventrale, que l’on peut observer deux gros tubercules sur le 7eme sternite.

Ephippiger provincialis femelle, le cercle visualise le bourrelet  caractéristique.

Je verrais bien plus de femelles que de mâles. Mais l’un d’eux choisira un support original que je vous proposerais en fin d’article.
Ephippiger provincialis mâle.

Encore une fois il s’agit d’observer l’abdomen de l’insecte et en particulier les cerques. Ces pièces ont des formes particulières à chaque espèce. Ephippiger prvincialis se caractérise par des cerques dont les deux dents sont  en forme de crochets d’égale importance. Et aussi par un épicrocte très petit(une plaque rectangulaire entre les cerques).


Ephippiger provincialis mâle : 1 et 2 dents des cerques, 3 épicrocte.


Voilà, il vous suffit maintenant de remarquer ces grosses sauterelles dans vos promenades estivales, ces sauterelles sont des endémiques provençales…On ne les rencontre pas dans les Alpes maritimes…
La flèche indique la présence de l'Ephippigère sur mon chapeau.


Voilà où j’ai trouvé un petit mâle : sur mon chapeau. J’ai bien senti un mouvement sur mon chapeau, mais je n’y plus guère prêté attention occupée à photographier un grand fourmilion. C’est mon mari qui m’a photographiée ainsi avant de m’en avertir ! Je pense que la bestiole avait ainsi envie de faire une promenade en prenant un peu de hauteur.
Pour connaître l'éphippigère provençale depuis son âge jusqu'à l'âge adulte
Une autre éphippigère: Ephippiger terrestris