dimanche 31 juillet 2011

Graphosoma italicum et Graphosoma semipunctatum sur fenouil

En parcourant la garrigue où j’observais des Graphosomes semi ponctués je disais à mon mari que si nous avions de nombreux Graphosomes italiens dans le jardin, en particulier sur le fenouil, nous n’avions pas cette jolie Graphosome semi ponctuée.
Graphosoma semipunctatum sur le fenouil du jardin
Ce fut donc une vraie surprise de trouver hier, cette punaise plus méridionale sur mes fenouils.
J’ai surtout voulu profiter de cette occasion pour comparer les deux punaises.


Dans le jardin, la coopération entre les deux espèces est acrobatique. Une punaise n’est aucunement sensible à mes injonctions fussent-elles données sur un ton des plus gentils. Elles n’en font qu’à leur tête cherchant un coin tranquille pour piquer la tige du fenouil et en tirer la substance dont elles se nourrissent.

Vue ventrale des deux Graphosomes sur le fenouil
C’est ainsi qu’elles ont été transportées sur une table et que j’ai essayé de les photographier l’une près de l’autre.
Ces 2 ou 3 secondes où elles étaient toutes deux dans le champ de mon objectif, permettent de voir les différences.
Deux Graphosomes au pronotum différents
La semi-ponctuée est bien plus grande que l’italienne, voici pour le premier constat. L’italienne a les pattes noires (mis à part un tout petit peu de rouge sur le tibia postérieur ici) alors que la seconde les a bien rouges.
La photo sur le fenouil permet de voir les dessous des 2 punaises. La Punaise arlequin autre nom pour Graphosoma italicum, est rouge avec des points noirs. Tandis que la semi- ponctuée est jaune clair avec des points rouges.
Vue ventrale du Graphosome ponctué:on voit le rostre rangé dans sa gouttière.
Graphosoma italicum est donc bicolore rouge et noire, Graphosoma semipunctatum présente 3 couleurs, rouge, noir et jaune.
Ajoutons que si Graphosoma italicum est visible partout et surtout en cette saison , Graphosoma semipunctatum est méridionale.Comme dit dans La Hulotte numéro 84 « Si vous trouvez (une Graphosoma semipunctatum) sur une ombelle, c’est que vous êtes au sud de Montpellier ».
Pattes rouges, des points sur le pronotum, une taille plus grande: voilà ce qui différencie Graphosoma semipunctatum de sa cousine italicum
Rappelons encore qu’avec leurs couleurs rouges, ces punaises indiquent clairement aux prédateurs qu’elles ne sont pas bonnes à consommer, elles peuvent donc se promener bien en vue sur les plantes.

vendredi 29 juillet 2011

Eclosion de punaises Nezara viridula

8h45 ce matin .
Dans la lavande maintenant totalement défleurie, un point de couleur orangé attire mon regard. Un insecte bien voyant ! En me rapprochant je vois qu’il ne s’agit pas d’un insecte, mais de plusieurs punaises qui sortent de leur petit tonnelet.
Une couleur orangée inhabituelle: une éclosion de punaises.
Celles qui sont toutes rouges viennent de sortir le nez de leur œuf.
Et déjà deux "plus vieilles" sont plus colorées et se cachent dans les grains de lavande.
En haut,  le brin de lavande sur lequel la scène se déroule.
De près on voit les petites larves de Nezara viridula
Et maintenant le détail de cette même image. On voit bien les points rouges plus intenses qui sont les yeux des punaises. Les petites pattes sont dressées vers l’avant et on distingue (en regardant bien) le rostre sous l’abdomen de celles qui sont sur la gauche. Celle en haut à droite est encore partiellement dans le tonnelet.


Tout ce beau monde ne bougera pas de cette tige et je m’en vais vaquer à mes occupations.

16 heures
16 heures: toutes sont colorées.(la graine de lavande fait 6mm)
J’ai installé mes nouvelles nées à l’abri et je refais des photos.
Toutes sont maintenant colorées, il reste juste un peu de rouge sur leur dos.
Au bas de la seconde image (un crop) on aperçoit alors la « dent » qui sert à la larve à pousser et ouvrir le couvercle de l’œuf.
De minuscules Nezara viridula qui restent sur leurs tonnelets vides
Je me suis ensuite amusée à photographier de très près cet œuf qui fait 1 mm de hauteur.
Sur l'oeuf du milieu, la dent qui sert à soulever le chapeau et permet à la larve de sortir
Les larves restent groupées les deux ou trois premiers jours sur leur lieu de naissance. Ensuite elles entament en solitaire leur croissance qui passe par 5 mues avant le stade adulte.
Des oeufs vides, mais très jolis.
Petite précision : ces larves sont vraiment petites autour du mm et à l’œil nu il est très difficile d’en voir les détails. La photo est dans ce cas un bon moyen d’observation !

jeudi 28 juillet 2011

Une mante religieuse achève sa mue

La Mante religieuse est très présente en cette saison dans les garrigues.
Souvent on voit de larves et quelquefois de jeunes adultes.
Dans le myrte, un insecte suspendu tête vers le bas: une mante achève son émergence
Mais c’est une scène étonnante dont j’ai vu la fin se dérouler en cette matinée. Il est passé 10h 30 quand je vois cette mante dans un petit myrte qui fait environ 40 cm de hauteur. C’est sa couleur plus claire que les feuilles de l’arbuste et surtout cette la partie transparente à proximité qui attire mon regard.
Et en me baissant, je comprends rapidement que ce n‘est pas une proie comme je le croyais à première vue.
Immobile , elle se sèche .
L’insecte est suspendu tête vers le sol et la partie terminale de l’abdomen est encore engagée dans son exuvie. Elle tient par ses pattes accrochées aux herbes et à l’arbuste. Ses pattes sorties de l’exuvie ne sont pas encore fonctionnelles.
Elle a l’essentiel du corps bien dégagé, ses pattes sont mobiles, mais elle ne bouge que très peu. Elle attend de sécher un peu pour finir de s’extraire complètement.
Ses couleurs sont encore un peu pâles.
La flèche indique la tache bleue qui devenue noire, caractérise la mante religieuse
Je vois en regardant les images qu’il s’agit  encore d’une juvénile.Ce sont les ailes visibles toutes les quatre qui l'indiquent. Ce n’est donc pas sa dernière mue. Les Mantes font en général 6 mues avant d’arriver au stade adulte
Rappelons que les jeunes larves ont éclos au printemps de cette année. Celle-ci a déjà effectué 5 mues. Il lui en faudra encore une avant d’être un insecte adulte capable de se reproduire. En général 15 jours à 3 semaines séparent 2 mues. C’est donc à partir de la mi-août qu'elle aura la possibilité d’assurer sa descendance.

Secouée par le vent l'exuvie tombe rapidement au sol.
Mais certaines ont pris de l’avance et j’ai déjà rencontré des mantes religieuses adultes cette année mais en très petit nombre. C’est donc le moment d’ouvrir l’œil lors de vos promenades estivales.

dimanche 24 juillet 2011

Eristalinus taeniops : le Syrphe aux yeux rayés.

La menthe est en fleurs, Eristalinus taeniops en est un visiteur habituel.
Sur la menthe , une jolie femelle Eristalinus taeniops
Cette jolie femelle fait partie de la grande famille des Syrphes. Bien sûr ces insectes déguisés aux couleurs des abeilles ou des guêpes sont des Diptères, des mouches en fait.
Des yeux écartés encadrent les 3 ocelles complétant la vision de l'insecte
Celle-ci, une jolie femelle aux yeux écartés, se fait particulièrement remarquer par ce regard rayé.C'est la seule espèce de Syrphe européen à avoir les yeux rayés!
Facile alors à identifier
Les petites fleurs de la menthe sont appétissantes
La marque distinctive des Éristales se lit sur l’aile : c’est ce gros virage que fait la nervure au bout de l’aile.
Détail de l'aile:la flèche indique le virage caractéristique des Eristales.
Les yeux écartés de la femelle(bien visibles sur les 2 premières photos) montrent les 3 petites ocelles, des yeux simples qui lui permettent de voir une autre partie de son environnement.


Chez le mâle aux yeux rapprochés, elles sont aussi présentes mais moins visibles.

Le mâle aime aussi les fleurs, ses yeux sont rapprochés.

Ces Eristales sont attirés par les fleurs blanches et bleues. Moi j’en vois tous les ans sur ces petites fleurs de la menthe;comme ces insectes ont une trompe courte, le nectar de ces petites fleurs leur est plus facilement accessible. Cette Eristale se rencontre dans toute l'Europe du Sud.

mardi 19 juillet 2011

Le Pluvier Kildir(Charadrius vociferus) : un art particulier pour éloigner les intrus de son nid !

Les plages de la côte sud de la Gaspésie ont connu en décembre 2010 de fortes tempêtes et quand nous nous y sommes promenés début juin certaines étaient encore bien encombrées. Mais comme ce sont de lieux très prisés en été, de nombreux volontaires se sont mis à les nettoyer. Les plus gros débris de bois étaient rassemblés pour servir aux feux de joie de la Saint Jean , le 24 juin , équivalent de la fête nationale au Québec.
C’est ainsi que nous avons pu nous promener tranquillement dans un bel endroit de la Baie des chaleurs , à Carleton sur mer.
Pluvier Kildir qui attire l'attention des intrus en criant bien fort.
Nous y avons observé des petits limicoles et parmi ceux –ci le comportement du Pluvier Kildir.
D’habitude, les oiseaux se cachent ou s’envolent quand des intrus pénètrent sur leur territoire.
Lui non !
Tout est fait pour retenir l'attention
Nous ne l’aurions pas vu s’il ne nous avait littéralement interpellés !
« _Hou hou, je suis là , tu me vois !
_Oui, tu es bien beau, attends que je prenne une photo !
_Coucou regarde là c’est mieux. »


Et me voilà en train de faire 5 mètres enjambant des bouts de bois et des gros cailloux !
Et arrivé près de lui, notre oiseau refait 5 mètres toujours en trottinant gentiment. Il aurait pu s’envoler sans problème. Je connais ce comportement, il est clair que l’oiseau veut m’éloigner. De quoi ?

Attitude du Pluvier Kildir simulant une blessure
Je regarde autour de moi, pas de nid, pas de compagne en train de couver, pas de petits !

Je décide quand même de m’éloigner et pour ne pas le troubler davantage, je ne reviens pas sur mes pas , mais je prends une direction perpendiculaire à l’Océan , espérant ainsi que le calme revienne au plus vite.
C’est alors que le comportement de l’oiseau change : non seulement il attire mon attention par ses cris, mais en plus, il se niche dans le sable et soulève sa queue, me montrant ainsi les plumes de son dos d’une jolie couleur cuivrée.
Je fais encore quelques pas, bien intriguée et alors il met en évidence son aile qu’il déploie, replie, laisse en l’air. Avec cette attitude je suis bien sûr scotchée et ne songe plus à m’éloigner.

"Mon aile est fichue"
C’est ce que veut notre Pluvier. Cette attitude où il attire l’attention en feignant d’être à la portée du prédateur, en faisant semblant de ne plus pouvoir voler, car son aile est blessée, est une spécialité du Kildir.
Et c’est en me retournant que j’ai vu le pourquoi de son comportement. J’étais à peu de distance  de son nid. Un nid à même le sol, peu dissimulé mais très difficile à voir au milieu des graviers et des débris végétaux et de bois laissés là par la tempête.
Ces trois œufs très précieux !
Le nid au milieu des débris
Heureusement le soleil brillait et ils n’auront pas été refroidis ! Bien sûr je ne me suis pas attardée et rapidement j’ai quitté ce vaillant petit défenseur.
Pourvu que l’on ne vienne pas faire de nettoyage avant que ses petits ne soient nés. Ensuite comme ils quittent le nid, il n’y a plus de risque.

Pluvier Kildir sur la plage : un regard qui ne me quitte pas!
Quelques petites infos :
C’est un oiseau américain de petite taille, pas plus de 30cm de hauteur et d’un poids de 55 g, reconnaissable au double collier qu’il porte autour du cou.
Et bien sûr la fiche correspondante sur le site oiseaux.net

vendredi 15 juillet 2011

Une pêche miraculeuse : les Fous de Bassan sur un banc de capelans

Lorsque nous sommes arrivés à Percé, à la pointe de la Gaspésie, la péninsule québécoise qui donne sur l’Océan Atlantique nous avons assisté à un beau spectacle.
Au bord de la plage, Fous de Bassan et Goélands  se jettent sur le banc de capelans
Près de la côte de très nombreux oiseaux se livraient à une pêche intensive.
En fait, comme nous l’ont expliqué les habitants du lieu, des bans de capelans viennent frayer très près de la plage.
C'est un spectacle à ne pas manquer.
Certains poissons restent au large, d’autres en eaux profondes, les capelans, petits poissons d’une quinzaine de centimètres viennent se reproduire à proximité de la côte, en eau très peu profonde.

Cela permet de voir les Fous de Bassan dans toutes les positions du vol
C’est l’occasion pour les oiseaux de mer de se nourrir à bon compte. Le plus surprenant c’est que cela se passe très près des bords. Les goélands ont l’habitude de pêcher dans cette zone, mais ce qui nous a bien étonné, c’est de voir les Fous de Bassan participer à ce festin. Ils ont l’habitude de plonger sous le banc de poissons et d’avaler la proie lors de la remontée.
En plongée, l'oiseau fait gicler l'eau
Mais en allant jusqu’à 5 ou 7 mètres sous le banc de poissons, ici ce n’est pas possible, mais ils se débrouillent !.Leur bec et leur cou ont un certain nombre de particularités qui leur permettent la plongée sans danger.
Le soleil est bien bas , mais la pêche continue, pour freiner on sort les pattes!

Le bec est dépourvu de narines. Comment respirent-ils ? Par la commissure du bec et des narines internes. A la commissure du bec une fente est ouverte en permanence, elle est fermée par un opercule cornée lors de la plongée .Cette photo de femelle qui ouvre grand son bec, sans doute pour dire à son compagnon : « çà suffit tu pinces trop fort, », permet de voir l’intérieur du bec avec les narines grandes fentes situées en bas de la zone interne cornée du bec.
Bec du Fou de Bassan : vue sur les narines internes.
Le cou comporte des sacs à air, des « airbag »s en somme qui amortissent le choc lors de la pénétration dans l’eau à grande vitesse.
La disposition des yeux est aussi faite pour permettre à l’oiseau de voir sans trop pencher la tête.
Un modèle de technologie cet oiseau !

Vol du Goéland et du Fou de Bassan: des styles bien différents.

Comme toujours voir une multitude d’oiseau rend l’image difficile. En voici donc quelques-unes où l’on peut apprécier l’élégance du vol du Fou comparé à celui de la mouette.
En plongée ou sur l'eau: des oiseaux toujours extraordinaires

Le retournement de l’oiseau lorsque est proche de la surface ,ici, comme la plongée est peu profonde ses pattes cachées sous la queue en vol, sortent pour ralentir l’oiseau.
Deux oiseaux qui montrent les positions au cours du vol

Après avoir avalé son poisson, l’oiseau se pose sur l’eau et la reprise du vol est difficile. Il doit fournir un gros effort pour courir sur l’eau , agiter ses grandes ailes afin de s’élever .
Ces centaines d'oiseaux nous ont fourni un spectacle d'une beauté inoubliable.

jeudi 14 juillet 2011

Cyrtarachne ixoides, une araignée qui va à la pêche.

Toutes les personnes qui vivent en bord de mer connaissent cette technique qui consiste à dérouler une longue ligne munie d’hameçons et d’appâts. Au bout d’un certain temps, le pêcheur ramène cette ligne et décroche les poissons qui y ont mordu.



Cyrtarachne ixoides s'en va récolter le fruit de sa "pêche nocturne"



Que vient donc faire cette technique de pêche dans un article consacré à une araignée ?
Eh bien ce matin en regardant Cytarachne ixoides, c’est à cette technique que j’ai pensé. L’araignée parcourt un long fil qui relie une feuille du plaqueminier à une grande herbe située à 1m50 à une hauteur d’environ un mètre depuis le sol.
De ce fil principal, pendent des fils annexes. Nous sommes le matin, des moucherons sont collés sur ces fils. Je suppose donc que ces fils devaient être gluants et ainsi retenir les moucherons qui se sont aventurés dans ce secteur.
C'est ainsi qu'apparaît la récolte au matin: des moucherons englués sur ses "fils-piège"
L’araignée avance et dès qu’elle arrive près d’un de ces fils annexes, elle le remonte et se saisit de sa prise. Elle continue de remonter le fil, car il y souvent deux ou trois moucherons prisonniers. Qu’en fait-elle ?

Une fois remontée, la prise est assemblée aux précédentes
J’ai pensé un moment qu’elle allait les consommer sur place et donc rester un peu tranquille pour que je puisse lui tirer le portrait. Pas du tout, elle assemble les moucherons les uns après les autres pour en faire une boule qu’elle fait tournicoter avec ses pattes et hop, elle passe au fil suivant.
 Je tire, je prends ma prise, je continue à tirer .
Tout le fil est remonté, je passe au suivant...


Le paquet est bien ficelé pour être transporté sans perte.
Et quand toutes les prises sont rassemblées, elle se déplace en sens contraire sur ce long fil de liaison entre les plantes et rejoint son refuge : en –dessous de la feuille de plaqueminier.

En passant dans le jardin une demi-heure plus tard, il n’y a plus aucune trace de la « pêche » nocturne. Cachée à l’ombre, sous la feuille, il ne lui reste plus qu’à consommer tranquillement le fruit de cette chasse originale.
Retour vers un abri sûr
Après avoir assisté à ce spectacle étonnant il me fallait en savoir un peu plus sur cette araignée originale à plus d’un point
Son corps aussi ne ressemble à aucune autre araignée que je rencontre dans le jardin.
Sous la feuille, maintenant Cyrtarachne ixoides va déguster son repas.
Elle fait environ 5 mm, pas plus. Ce qui frappe c’est la largeur de son abdomen, bien plus large que long, la large bande claire située en avant (qui complique bien la prise de vue au flash indispensable puisque toute la scène se situe à l’ombre) Il s’agit en fait d’une araignée plus fréquente en Corse mais assez rare chez nous Cyrtarachne ixoides( sans doute une femelle) sur laquelle j’ai trouvé peu de renseignements.

mercredi 13 juillet 2011

Orthetrum brunneum : femelle et mâle.

Le matin la rosée est présente en altitude. Alors quand je me suis promenée aux bords de cette mare entourée de scirpes des lacs, j’ai vu quelques très beaux tableaux ! Il s’agissait de libellules complètement emperlées de rosée. Bien sûr cela rend l’identification plus difficile, mais quelle jolie photo.
Après quelques recherches, j’en suis arrivée à la conclusion qu’il s’agissait d’Orthtetrum brunneum De plus ayant rencontré le mâle et la femelle cela me permet de vous les présenter.
Femelle immature d'Orthetrum brunneum , le huitième segment est dilaté
La femelle : Celle-ci était toute jeune et malheureusement avait un problème à une aile, je l’avais rencontrée le soir aux abords de la mare.
Sa position permet de voir un des caractères de l’espèce : le 8eme segment de l’abdomen dilaté ventralement.

Femelle adulte : la partie dorsale de l'abdomen marquée d'un point de chaque côté.
La seconde femelle, plus âgée attend le séchage de ses ailes, nous sommes le matin assez tôt, il fait à peine 10 degrés mais le soleil va réchauffer les insectes.
Autre caractéristique: la mince ligne brune du dos est flanquée de deux petits points sur chaque segment.

Un beau mâle Orthetrum brunneum attend d'être sec!
Autour du mâle. Il est entièrement bleu. Ses pérostigmas (les petites taches colorées au bout de chaque aile) sont brun jaune..
Mais il faut ensuite observer ses ailes. Et c’est là que l’on voit un détail important..

Aile d'Orthetrum brunneum aux cellules dédoublées entre les Rs et Rspl.(la nervure secondaire de la Radiale et la Radiale supplémentaire)
Surligné en brun, je vous ai signalé la zone à regarder. Entre ces deux nervures, nous avons d’abord des cellules simples , puis elles se dédoublent. Ceci en fait un caractère typique de la variété Brunneum.
J’admire par-dessus tout les ailes des libellules et quand l’insecte s’y prête, j’essaie de bien les photographier. C’est ensuite une aide précieuse pour distinguer des espèces qui par leur allure se ressemblent. C’est le cas des mâles d’Orthetrum brunneum, cancellatum ou coerulescens.

Toujours immobilisé par la rosée, le mâle Orthetrum brunneum à la face bleu claire
Cette dernière photo du mâle met en évidence le front clair de brunneum alors que coerulescens et cancellatum ont le front brun sombre.


Pour éviter des confusions entre O brunneum et coerulescens un site bien intéressant.

lundi 11 juillet 2011

Emergence Anax empereur femelle.

Le temps des vacances est arrivé. C’est souvent l’occasion de se promener dans des lieux que l’on a moins l’habitude de parcourir. C’est une merveilleuse occasion de découvrir des nouveautés.
Lors d’une escapade dans l’arrière- pays nous avons trouvé une zone marécageuse, milieu plutôt rare dans les Alpes maritimes.
Cachée dans les joncs, Anax imperator attend  le séchage de ses ailes .

Ce fut l’occasion d’assister à la fin de l’émergence de cette merveilleuse libellule qu’est l’Anax empereur. Commune, elle est présente partout et jusqu’à plus de 1500m en altitude, nous étions aux environs de 1200 m.
Le nez couvert de gouttelettes de rosée, cela fait un moment que la libellule a émergé de son exuvie.
A 6 h 45 mn elle (c’est une femelle) avait déjà quitté son exuvie et attendant le séchage et le raidissement de ses ailes. Cette opération prend un bon moment et est essentiel pour la vie de l’insecte. Je suis restée pendant un long moment à proximité de ces joncs, sur le bord de la mare peu profonde qui se rétrécit en été. Des gouttes de rosée perlent sur son front dont les couleurs s’intensifient progressivement. Ses ailes jointes sont totalement inopérantes et l’insecte ne peut que patienter .De temps en temps elle bouge une patte, mais c’est tout ce qu’elle fait. D’ailleurs ses pattes sont encore translucides alors qu’à maturité elles sont très sombres.

Détail de son abdomen peu coloré et des nervures de ses ailes encore claires
Je sais que tant que ses ailes ne seront pas déployées, elle ne pourra pas s’envoler.
J’en profite pour aller prendre le petit déjeuner. A mon retour, je vois qu’elle a étalé ses ailes sur son dos et surtout je les vois vibrer signe qu’elle est prête.
Ailes étalées et vibrantes: l'envol est proche.
Elle essaie ainsi plusieurs fois pour éprouver leur fonctionnement et leur solidité. En observant les photos je me rends compte que les pattes ont pris leur couleur : ce sont d’abord les tibias qui se sont obscurcis. Les nervures des ailes aussi sont devenues noires.
Le soleil la séché la rosée et met en valeur les couleurs vives de l'insecte tout neuf .
Et voilà elle décolle, je la vois monter dans le ciel bleu, toujours plus haut.
Il est 8h 55.

L'exuvie, une enveloppe vide, souvenir de la vie larvaire.
Il reste une exuvie, enveloppe vide de sa vie larvaire dans la mare. En la touchant je la sens encore très souple, souvenir presque vivant de la belle qui s’est envolée.
Pourvu que les hirondelles en quête de leur petit déjeuner ne s’en emparent pas. Bon la voilà maintenant bien haut dans le matin clair de cette journée de juillet. Après avoir échappé aux prédateurs dans la mare, aux dangers que l’immobilité lui impose pendant l’émergence, souhaitons à cette belle femelle Anax imperator une longue vie et une belle descendance.