mardi 28 juin 2011

Le Goéland marin(Larus marinus) et le crabe du petit déjeuner...

Le soleil se lève tôt en cette fin de printemps que nous passons en Gaspésie. Le chalet que nous louons ne comporte pas de volets et donne sur la plage. C’est dire que je me réveille de bonne heure et que curieuse, je jette un œil sur ce qui se passe devant ma fenêtre. J’ai ainsi assisté au petit déjeuner très matinal de certains goélands.
Les images nous montrent le goéland marin, un oiseau assez grand aux ailes très sombres et aux pattes claires, roses, ce sont ces détails qui le distinguent du goéland argenté que nous connaissons bien. Un point rouge souligne un bec puissant. Que consomme donc le goéland marin au petit déjeuner ?
Du crabe, rien que du crabe !!
Un Goéland marin avec son petit déjeuner: un crabe commun.
J’ai été très étonnée et surtout admirative de sa technique.
Méthode numéro 1
Il survole le bord de la plage à deux ou trois mètres au-dessus de l’eau et soudain descend dans l’eau et ressort avec sa prise dans le bec
Pour manger il ne faut pas avoir peur de se mouiller
Technique numéro 2
Plus loin de la grève, là où l’eau est plus profonde, l’oiseau vole en suivant une ligne rectiligne et soudain fonce dans l’eau, s’immerge tout le corps et ressort sa prise dans le bec.

Ces 3 images se succèdent en moins de 2 secondes.
Goéland marin qui a vu son crabe
Image 2
Hop, la tête la première, l'oiseau plonge
Image 3
La pêche est bonne, l'oiseau n'a pas manqué sa prise.

Tout est alors loin d’être gagné. Le crabe ne se laisse pas faire, n’oubliez pas qu’il a une bonne pince , des pattes qui s’agitent dans tous les sens et si l’oiseau ne tient pas fermement sa prise, hop, le crabe rejoint son élément aquatique. Là encore, le goéland a de la suite dans les idées, il replonge, reprend le crustacé, parfois deux ou trois fois de suite.
Que faire avec un crabe fermement tenu dans le bec, quand on nage à la surface de la mer ? Rien, on ne peut pas le manger.
Goéland marin qui décolle avec son crabe fermement tenu.
Alors il faut soit aller jusqu’à la plage en pagaiant avec les pattes ou plus facile pour un oiseau, voler. Il faut alors décoller de la surface de la mer avec cette encombrante prise. Ce n’est qu’une fois sur la plage que l’on peut songer à se régaler, encore faut-il que le crabe vous laisse le faire. Bon, on secoue en le tenant par une patte, elle s’arrache, je vous laisse deviner la suite. Le goéland mange le contenu de la carapace.
Le Goéland se pose sur la plage pour la dégustation.
De temps en temps , un collègue fainéant ou n’aimant pas se mouiller fonce sur l’oiseau qui vient de se poser et lui « vole » sa prise. Eh oui, il y a aussi des brigands chez les oiseaux.
J’ai eu la chance d’assister un matin très tôt entre 4h 30 et 6 heures du matin à ce spectacle. Bon , il ne faisait pas très chaud , mais j’étais vraiment très curieuse de voir cette pêche au crabe matinale.

lundi 27 juin 2011

Jaseur des cèdres ou Jaseur d’Amérique (Bombycilla cedrorum)

Il est un oiseau qui me fait rêver, c’est le Jaseur boréal. Chaque hiver je suis leur progression quand le froid les fait rechercher les baies qui assurent leur nourriture. Il paraît qu’ils sont descendus jusque dans les Alpes maritimes…il y a quelques années ! Mais je n’en ai jamais vus.
Alors quand j’ai aperçu autour d’une petite mare, un oiseau qui lui ressemblait, j’ai tout de suite dit à mon mari :
"Un Jaseur ! Je rêve !"
 Hé non, c’était bien un Jaseur et même plusieurs Jaseurs !

Jaseur d'Amérique
Il s’agit non pas du Jaseur boréal qui niche très au Nord du Canada, autour de la baie d’Hudson, mais du Jaseur des cèdres ou encore du Jaseur d’Amérique.
Un peu plus petit que le Jaseur boréal, il niche dans le sud du Canada et passe ensuite l’hiver plus au Sud .Frugivore, les photos le montrent souvent avec des baies, leur régime habituel est constitué de fruits, de fleurs aussi.
Une jolie huppe orne la tête de ce beau Jaseur d'Amérique
Notre petite troupe, constituée d’une dizaine d’oiseaux, avait trouvé une excellente source de protéine avec les insectes qui virevoltaient au-dessus de la mare. Hop, un petit vol en rases-mottes et on revenait se poser sur son perchoir. Ses plumes très fines donnent cet aspect soyeux, on n’arrive pas, comme chez les autres oiseaux à voir le détail de la plume.
Souvent en groupe , les Jaseurs d'Amérique se nourrissent aussi d'insectes.
Certains portent au bout des ailes, des taches rouges ressemblant à de la cire .La tête s’orne d’une huppe légère que l’oiseau dresse quand il est intrigué ou étonné. Cela lui donne un aspect intéressé et curieux. Les yeux s’inscrivent dans le bandeau noir qui souligne sa tête. La queue est délicatement soulignée d’un trait jaune bien vif !
Un plumage lisse comme de la soie pour ce Jaseur aussi appelé Jaseur des cèdres.
Les Jaseurs ont passé une bonne heure au-dessus de cette mare à se régaler et soudain, plus personne, tous ont disparu, le festin était terminé. Comme souvent, la photo animalière est question de chance.

dimanche 26 juin 2011

L'ours noir (Ursus americanus)

          En nous rendant au Québec, en particulier dans les parcs nationaux de la Gaspésie (celui de Forillon, situé à la pointe Est de la région) nous rêvions de rencontrer un ours dans son cadre naturel. C’est bien sûr avec une certaine appréhension que nous suivions les sentiers nous rappelant les consignes données à l’entrée du site. Les ours noirs sont assez nombreux et bien que leur habitat diminue, pas en danger de disparition comme dans nos régions européennes. Sur le chemin, des traces laissent présager de la présence de l’Ursidé : ce sont de grosses crottes bien noires. En ce printemps l’ours doit se contenter de manger de l’herbe.
Le voici qui nous observe à bonne distance(près de 80 mètres)
    D’ordinaire voici comment se passe la rencontre. Au bout du sentier, une forme sombre immobile :
«- Oh là-bas, c’est un ours ».
 Nous nous arrêtons, l’animal nous observe le temps d’une photo.


Peu intéressé, il nous tourne vite le dos.

« -Oh zut, il s’en va »

Car l’ours n’y voit pas très bien, mais il a un excellent odorat et entend bien. Souvent il nous a repéré de loin et ne tient pas à entrer en contact avec les grands bipèdes que nous sommes.
D’autre fois, ce sont de gros blocs de pierre bien sombres et…immobiles qui attirent le regard. Après vérification aux jumelles, on repart un peu déçus !

   Heureusement, un jeune goinfre nous a offert une rencontre mémorable.
Au bout du sentier du parc de Forillon, se trouve un phare, avec une belle plate –forme pour admirer la vue. Des rochers, la mer, la forêt ,le calme et une belle étendue d’herbe parsemée de nombreux pissenlits en fleurs.
Les pissenlits en fleurs, voilà ce qui attire et surtout retient notre Ours !
Dans un pré, plein de gourmandises: des pissenlits en fleurs, l'Ours ne songe pas à quitter ce merveilleux festin.
En arrivant au bout du sentier nous l’avons vu, il mangeait. Et suivant la consigne donnée par les guides, nous nous sommes annoncés. Tout simplement en parlant un peu fort et en observant l’animal. Il semblait de taille moyenne, était seul, et ne fuyait pas. C’est ainsi qu’à coup de belles paroles, nous avons fait notre approche.

« Je vois que tu aimes beaucoup les pissenlits, est-ce que c’est bon ? »

Pas de réponse, mais devant la vitesse à laquelle les fleurs sont dégustées, nul doute, c’est vraiment bon.

L’ours est omnivore et après son repos hivernal, il lui faut reconstituer des forces et, fleurs et jeunes pousses constituent alors un bon apport. Il mange ainsi presque toute la journée.
Bien sûr nous avons beaucoup de chance de tomber sur un jeune animal .Ce n’est plus un ourson, il ne vit plus avec sa mère avec qui il passe environ 18 mois, mais ce n’est pas encore un adulte, bien qu’il soit de belle taille.

C'est vraiment bon!
Parfois, trouvant les fleurs trop basses il se met à moitié à genoux pour mieux profiter de son repas et ira même se coucher à moitié dans l’herbe.
Prudents, nous sommes gentiment restés l’un à côté de l’autre et lui avons toujours laissé une échappatoire, de telle sorte qu’il puisse circuler librement sans se sentir en danger.
Paisible, il nous écoute et nous observe brièvement, très occupé à manger, il ne lève que peu la tête.
A la fin de la séance il est retourné dans une zone de bois en repousse, le milieu où on le voit beaucoup moins. Il nous a laissé un merveilleux souvenir.
De plus amples informations  ici

samedi 25 juin 2011

Merle d'Amérique ( Turdus migratorius)

C’est au Merle d'Amérique que revient l’honneur d’inaugurer la série des oiseaux du nouveau continent que nous avons rencontrés lors de nos vacances au Québec.
C’est le premier oiseau qui s’est présenté devant mon objectif lorsque nous avons visité le jardin botanique de Montréal, point de départ de notre circuit.
Turdus migratorius, au sol , avec une petite proie
Semblable dans les attitudes et le mode de vie à notre Merle noir (Turdus merula), il est bien différent avec cette couleur flamboyante qu’il arbore sur la poitrine. Bien sûr le mâle est plus voyant que la femelle dont les couleurs sont plus ternes.
Perché en hauteur , le mâle chante pour indiquer sa présence
Au début du mois de juin il faisait encore frais à Montréal et les Merles étaient encore très actifs pour former des couples, le mâle chantait souvent bien en évidence en haut des arbres. Il signifie l’arrivée du printemps pour les habitants du Québec car il vient y nidifier, et passe l’hiver plus au sud en Amérique centrale et au sud des États Unis.
Après la capture, il faut apporter la prise aux petits affamés.
Tout comme notre Merle, Turdus migratorius, cherche sa nourriture au sol, capture des vers avec en rapidité et efficacité .
Et ensuite perché à proximité du nid, attend le moment favorable pour nourrir ses petits. Celui-ci avait un nid dans un thuya, en face de la fenêtre du restaurant ce qui offrait un agréable spectacle entre deux plats .
Merle d'Amérique , de dos

De très amples informations sur ce bel oiseau sur la page d'Oiseaux.net, bien sûr.C'est un oiseau que nous avons vu depuis Montréal jusqu'à la pointe Est de la Gaspésie.

Petit à petit je présenterais quelques-uns des beaux oiseaux que nous nous avons rencontrés au cours de notre périple. Mais avant tout je tiens à remercier les Québecois pour la chaleur de leur accueil. Nous avons passé de très bons moments à « jaser » sur divers sujets lors de nos parcours dans les Parcs nationaux.


Nous avions organisé notre séjour à partir des données trouvées sur le net et n’avons jamais été déçus.
Notre premier contact avec le Canada fut, à Montréal , à proximité du jardin botanique et de son Insectarium  , un B&B particulièrement chaleureux que je vous recommande vivementt, car Petra (Guten Tag,  Petra !) et Daniel (Bonjour !) sont non seulement accueillants, serviables et une aide précieuse pour qui veux se déplacer en ville, connaître les endroits à visiter ou simplement trouver un bon restau. Passionnés, les propriétaires du B&B   A la Carte représentent alors au mieux l’esprit de la chambre d’hôte !