Pages

dimanche 27 mars 2011

Premiers jours de la vie d'une larve de Scaeva pyrastri

Nous voici au troisième jour de vie larvaire de ce futur Syrphe Scaeva pyrastri.
Ce matin, j’ai observé que la larve, toujours fixée au même endroit, s’est tournée vers le dessous de la feuille, qui est bien pourvue en pucerons. Dans la nature on observe d’ailleurs que les pucerons sont toujours sur le dessous des feuilles ! Je l’installe pour la photo, sous la lampe et j’étais à peine prête que je vois un puceron ailé, c’est-à-dire adulte, passer sous le nez du Syrphe. Et là, contrairement à ce qui s’était passé le jour précédent, hop, l’animalicule est saisi et c’est fini pour lui. La larve qui l’a attrapé par la tête ne le lâchera plus !! Et voilà qu’il l’agite en tous sens. Ce n’est pas visible à l’œil nu, je ne vois que les mouvements de la larve et ceux du puceron qui agite pattes et ailes.

Âgé de 3 jours à peine, il s'attaque déjà aux pucerons adultes
Mais en regardant les images je vois la raison de tout cela. La larve a affiné sa prise et a fixé sa partie buccale sur l’abdomen du puceron. C’est sans doute l’endroit où elle peut mieux percer le puceron pour ensuite en vider le contenu.


Pour rire, cette image où on voit un embouteillage de pucerons. Un puceron immature passe sur la larve du Syrphe, escalade ensuite le puceron adulte en train d’être consommé et poursuit son chemin. Sous les feuilles de nos plantes que d’agitation qui nous échappe.

Embouteillage: une larve de Syrphe et 3 pucerons d'âges divers
Mes observations du soir confirme l’appétit sans fin de la larve du Syrphe.. Toujours fixé par son pied, sa tête chercheuse attrape tout puceron, gros ou petit qui passe à sa portée.

Quatrième jour d’observation .
Aïe, ce matin, il ne semble plus voir de pucerons sur la feuille. Qu’à cela ne tienne .Un petit tour au jardin et après examen d’une autre feuille de laiteron, me voilà de retour avec une petite réserve. Je vais aussi examiner le rosier sur lequel j’avais vu pour la première fois pondre Scaeva pyrastri. Pas de problème, nous ne manquerons pas de pucerons.

Changement de menu: on mange du puceron du rosier, bien dodu.
Je m’aperçois alors que les pucerons du rosier sont différents des pucerons du laiteron. Je vois là un gros puceron bien dodu que je prélève avec un cure-dent pour le présenter à notre futur Syrphe. Pas difficile, le puceron n’a le temps de faire que 3 pas sur la feuille, qu’il est harponné. Il résiste bien en agitant ses pattes et ses longues antennes. Il prend même appui sur le corps de la larve pour tenter d’échapper à sa prise.
Syrphus  junoir secoue le puceron en tous sens et finalement le maintient en l’air.
C’en est fini de piquer les feuilles de rosier pour celui-ci.

Le soir, c’est au milieu d’un champ de dépouilles de pucerons, que notre larve continue de s’alimenter.
Le Syrphe est bien la terreur des pucerons et sa réputation d’auxiliaire du jardinier est amplement confirmée.

Cinquième jour.
Ce matin surprise.
Je cherche « mon » Syrphus ! Il n’est plus sur sa feuille de naissance. Ni sur la seconde feuille de laiteron que j’avais mise à proximité. Mais sur la feuille du rosier d’où j’avais prélevé le puceron bien dodu du matin .Et , alors que sur cette feuille il y a avait au moins 20 pucerons ( sur photo le comptage est plus facile), il en restait à peine 3. Entre 19 heures et 8 heures du matin, Syrphus a donc mangé 17 pucerons.

La partie supérieure du corps en extension laisse apparaître son organisation interne.
Il ne me reste qu’à repartir à la chasse aux pucerons dans le jardin. Je reviens avec la feuille d’un autre rosier, où les pucerons sont bien mieux dissimulés. Mais comment indiquer à Syrphus qu’il doit se déplacer sur cette nouvelle feuille. Pas de problème, il n’a peut-être pas de tête mais posé à côté de sa feuille où il a fait le ménage au cours de la nuit, hop, il rampe rapidement et s’installe. Maintenant avec ses 7 mm, il se déplace très vite, s’installe sur la feuille où sa couleur le rend très visible. Je ne suis pas sûre que cela va lui plaire très longtemps. Mais en attendant il ne fait pas le difficile et mange …du puceron.


D’un jour à l’autre Syrphus junior grandi et grossi. Sa couleur devient plus verte, moins translucide. Je vois mieux ses fausses pattes qu’il pose pour avancer. Il ressemble à une chenille mais :
• N’a pas de pattes
• N’a pas de tête séparée du corps

Le voilà âgé de 8 jours, ses fausses pattes, la raie sur son dos le font ressembler à une chenille.
Il a une raie claire dessinée sur le dessus, qui lorsqu’il est sur une feuille dessine une nervure et accentue le mimétisme et le dissimule aux yeux d’éventuels prédateurs.
Syrphus junior a 8 jours d’existence et mesure au repos 1cm et en extension 1,5cm.

 Pour rappel :

samedi 26 mars 2011

Larves de Tettigonia viridissima: la grande sauterelle verte

Ce matin en inspectant le jardin j’ai pu photographier ma première larve de sauterelle de ce tout nouveau printemps. En début de semaine j’ai déjà aperçu deux toutes petites sauterelles mais aucune n’avait accepté la pose.
Sur son gigantesque garde-manger: une larve de grande sauterelle verte qui n'a guère plus de quelques jours.

Celle-ci, attablée sur la fleur de pissenlit, avait faim et n’a pas craint ma présence. Vous savez que les sauterelles muent plusieurs fois puisque leur enveloppe de chitine n’est ni élastique ni extensible. Donc pour grandir, il faut changer d’enveloppe. Nous sommes au tout début de la vie de cette belle sauterelle. C’est sans doute le premier stade de la sauterelle. Elle passera par 7 stades en devenant chaque fois plus grande, petit à petit l’insecte ressemblera de plus en plus à l’adulte. Celle-ci mesurait moins d’1cm.La photo qui nous la montre sur la fleur de pissenlit, donne une idée de cette petite taille. On reconnaît bien qu’il s’agit d’une sauterelle grâce à ces grandes antennes si mobiles.

Couverte de grains de pollen, elle mange les étamines qui doivent être bien nourrissantes.

Si elle en craint pas l’Apn , la larve craint ...l’abeille. En effet, une abeille n’est pas encore posée sur la fleur que notre sauterelle juvénile, saute dans l’herbe. !!
Si d’habitude j’ai beaucoup de difficulté à, identifier une larve de sauterelle surtout à ce stade, je suis sûre pour celle-ci que c’est bien Tettigonia viridissima. Très répandue, c’est aussi la plus étudiée. Je connais bien les sauterelles de mon jardin et là, il n’y a pas de risque de confusion .

L'an passé, le 22 mars, une larve de Tettigonia viridissima , sans doute au stade 2
L’an passé, elles étaient encore plus précoces. Puisque c’est le 22 mars que je l’ai photographié  probablement déjà au stade  2.
Il ne  nous reste plus qu’à observer pour les apercevoir dans nos jardins et nos prairies.

jeudi 24 mars 2011

Citron(Gonepteryx rhamni) , Azuré des nerpruns(Celastrina argiolus) ,Tircis(Pararge aegeria) papillons printaniers..

Quelques beaux jours avec une température agréable et les papillons reprennent leur vol. Certes, les arrêts, ne sont pas longs sur les fleurs, le plus urgent est de trouver un représentant du sexe opposé, afin d’assurer la survie de l’espèce.
Un joli Citron en pose sur le jasmin .
Honneur aux anciens ! Parmi les papillons qui volent en ce moment, Le Citron (Gonepteryx  rhamni )est un vieux ; il a passé l’hiver en tant qu’adulte et reprend maintenant le cours de son existence. C’est un des papillons qui a une longue longévité en tant qu’imago : 11 mois !
Un Tircis mâle au repos sur les jeunes feuilles du framboisier.
Voici maintenant des jeunes : Le Tircis(Pararge aegeria). C’est un précoce. Il a passé l’hiver d’abord sous forme de chenille qui s’est nymphosé dans le courant du mois de février. Et début mars un joli papillon tout neuf et vigoureux a pris son envol.

L'Azuré des nerpruns  profite des petites paquerettes pour se restaurer.
Un autre précoce qui a passé l’hiver sous forme de nymphe, c’est l’Azuré des nerpruns (Celastrina argiolus), commun et répandu.


Les papillons qui enchantent notre printemps ont donc des histoires bien différentes.

lundi 21 mars 2011

Hyla meridionalis en couple

« C’est le printemps et nous sommes au rendez-vous » !
Voilà ce que me dirait ce couple de rainettes méridionales, si elles avaient la parole. Les batraciens qui règnent sur mon jardin, ce sont elles, bien sûr ces petites rainettes dont la femelle adulte ne dépasse pas 6, 5cm.
Pour vous donner une idée de leur taille, voici le couple au creux de ma main.
Le mâle, comme chez les autres espèces de batraciens, est plus petit que la femelle. Mais c’est un grand bavard et c’est ce qui a trahi ce couple. D’ordinaire on entend un concert tonitruant de « Cra- a -ar …cra-a-ar » qui commence au crépuscule. Ces messiers s’affrontent en une longue conversation où chacun veut parler plus fort que l’autre.
Une courte pause photo
En cette première journée printanière, je sème quelques radis au jardin et j’entends un drôle de « cra –a », bref et éraillé. J’arrête mon travail (j’aime beaucoup être interrompue de la sorte) et me rapproche en écoutant. Mince alors c’est bien une rainette(hyla meridionalis). Elle est installée dans le skimmer de la piscine. Mais en enlevant le couvercle, plouf, un plongeon dans l’eau et là que vois-je : un couple !

Une femelle bien rondouillarde avec un mâle a l'air grincheux!
Je vous passe les péripéties qu’il m’a fallu pour les attraper et les mettre en évidence sur la petite plage. En plein soleil, c’est bien inhabituel pour des grenouilles ! Vite la femelle a repris le chemin de l’eau. C’est assez rare de voir un couple en pleine lumière. Les rainettes ne vivent pas dans l’eau mais utilisent les mares, les fossés d’irrigation, les prairies inondées et accessoirement par erreur, les piscines, pour y pondre . Seuls les têtards se développent dans l'eau avant de poursuivre leur vie dans la végétation alentour. Pendant la reproduction, le mâle est fermement accroché à sa partenaire et celui –ci supportera toutes les tribulations sans relâcher son étreinte. Rondelette comme se trouve la femelle je ne pense pas qu’elle ait déjà pondu.

Vite à l'eau et on nage !
Vite retourné dans l’eau, le couple s’éloigne rapidement !

samedi 19 mars 2011

Naissance d'une larve de Syrphe Scaeva pyrastri

C’est une histoire qui a commencé le 11mars.
Après la pluie, j’ai fait mon tour habituel de jardin .Et je revois une vieille connaissance Scaeva pyrastri, le syrphe du poirier. Et la dame est en train de pondre.
Oui mais me direz-vous elle l’a déjà fait sur les rosiers.(C'est ici pour ceux qui ont raté l'épisode). Bien sûr cette fois, elle a choisi une plante bien plus accessible. Une sorte de laiteron aux feuilles multiples.
Mais la pluie menaçait  encore et j’avais des craintes pour suivre l’évolution de ces œufs. J’ai alors coupé une de ces feuilles et je l’ai mise dans un petit flacon d’eau comme on le fait d’une fleur.

Sur un petit carré de feuille de moins de 3cm de côté: l'oeuf pondu par Scaeva pyrastri au milieu de son futur repas
Et j’ai observé. J’avais d’abord placé mon vase sur la terrasse à l’extérieur. Comme il ne faisait pas très chaud, j’ai pris mon petit vase et hop à l’intérieur de la maison.
Car j’avais lu que le développement des œufs était tributaire de la température et du degré d’humidité ! Et cela a très bien fonctionné.
Le 17 mars voilà tout ce petit monde au chaud.

Premier repas de la larve: un jeune puceron
Hier matin, 18 mars, bébé syrphe est né ! Plutôt que d’écrire sur l’image je vous explique ce qu’on y voit.

Que de monde sur ce carré de verdure!
Tout en bas, l’enveloppe vide de l’œuf du nouveau-né. Un peu au-dessus deux jeunes pucerons.
Il faut aussi savoir que ces pucerons muent, et passent par 3 ou 4 stades avant d’être adultes. Ensuite on voit la larve du syrphe avec son casse-croûte dans la bouche et au-dessus se promène fièrement un puceron à l’avant dernier stade, il a déjà ses ébauches d’ailes.
Sur la photo où l’on voit notre jeune larve se nourrir on ne voit pas d’yeux ! C’est que la larve n’en a pas. Elle se tient sur sa feuille et projette ce qui fait sa tête aveugle à droite et à gauche.

Un joli puceron devenu adulte avec de belles ailes! Il va pouvoir se reproduire!!
Ce matin, certains pucerons sont devenus adultes ! Et notre larve très raisonnable n’essaie pas les manger ! Mais voilà un jeune puceron bien tendre qui fait un excellent repas.

Repas du second jour: toujours du puceron au menu!
Ce soir, encore une fois la larve qui n’a pas encore mué (elle le fera plusieurs fois) a fait un bon repas. Sur la photo on peut d’ailleurs voir que le puceron est équipé d’un rostre qui en fait un vilain piqueur sur nos végétaux.
Ce soir au menu: un vilain puceron piqueur -suceur!
Petit à petit on voit mieux comment « fonctionne » la larve. Elle s’est légèrement déplacée depuis son œuf (environ 1cm) . Depuis elle reste presque à la même place. Elle est fixée par la partie inférieure du corps, une sorte de ventouse, ce soir j’ai vu apparaître ce qui ressemble à des pieds –ventouses comme on en voit chez les chenilles. Mais de forme très simple. Elle attrape le puceron, et perce sa paroi avant de le vider en le suçant. D’ailleurs elle n’a pas de prédilection pour l’attraper par un endroit ou l’autre, peu importe !En mangeant , elle le secoue régulièrement , sans doute pour en accélérer le « vidage ».
J'espère que ces aventures sur un petit morceau de feuille vous auront fait passer un bon moment.
Je dois bien dire que dans la nature il est extrêmement difficile d'observer une larve au début de sa vie !




Petite précision : je ne suis équipée que d’un objectif macro normal. Tout ce spectacle vivant se déroule sur une feuille de laiteron qui fait 8cm de long et 1,5cm de large.
L’oeuf du Syrphe fait 1mm.
La larve environ 2mm. Je pose la feuille du laiteron sur laquelle vit tout ce petit monde sur une table, j’éclaire avec une lampe de bureau à montant flexible et surtout je me débrouille pour poser l’appareil sur la table .
 Des informations complémentaires sur ce petit monde:
Fiche conseil des Jardins de Noé sur l’utilité bien connue des Syrphes.
Infos données par l’unité d’entomologie de l’Université de Liège qui nous explique le développement de la larve du Syrphe.

jeudi 17 mars 2011

Gardons les pieds au sec!

Le soleil est revenu timidement sur nos régions après des journées bien arrosées.
Les insectes sont comme moi, ils n’aiment pas avoir les pieds mouillés ! C’est le cas de ce syrphe non identifié qui a choisi de s’abriter sous un brin d’herbe, au sec, pour faire sa toilette.
Essayez donc de faire votre toilette dans cette position, semble me dire ce Syrphe!

Plus loin, j’ai aperçu cette jolie saltique, Carrhotus xanthogramma, qui est très présente dans l’agapanthe. Mais jamais je n’avais vu son bel abri !
Carrhotus xanthogramma, au sec , dans son petit logis.
Celle-ci, car je crois que c’est une femelle n’avait pas l’intention d’en sortir. Alors j’ai approché mon objectif, histoire de la voir un peu mieux !
Mais après une pose, la demoiselle n’a pas apprécié et rapidement m’a tourné le dos ! Bon je l’ai laissé tranquille dans son abri anti-pluie qui avait l’air bien efficace.

Bon, ce n'est pas très poli de tourner le dos !


Ce n’est que lorsque l’air était bien sec, qu’elle a fait un petit tour sur sa terrasse, et m’a regardé droit dans les yeux !!
Bien curieuse, elle profite du soleil pour me scruter!

C’est d ‘ailleurs bien connu, les araignées avec leurs nombreux yeux, n’ont pas peur de vous regarder bien en face !
Petit à petit les habitants du jardin reprennent leurs habitudes !

mardi 15 mars 2011

Helophilus trivitattus, un Syrphe au gilet rayé jaune et noir !

Helophilus signifie l’ami des marais .Ils font partie de la famille des Syrphes ces jolis insectes qui arborent les couleurs des guêpes mais qui ne sont que d’inoffensives mouches ! Ce sont les larves qui ont des habitudes de vie originale. Les larves de ces Helophilus se nourrissent dans les eaux chargées de matières plus ou moins décomposées des flaques, des  marais .

Helophilus trivittatus mâle sur les fleurs du cinéraire maritime.



Il existe 3 variétés d’Helophilus chez nous : pendulus , trivittatus ou hybride.

C’est Helophilus trivittatus qui fera l’objet de ce billet .Bien sûr ce sont toujours les petits détails qui font la différence.
Au premier coup d’œil on reconnait bien Helophilus : il a des rayures longitudinales sur le pronotum. Un pronotum jaune avec 3 belles rayures noires. Autre particularité des Helophilus : alors que chez la plupart des Syrphes on reconnait vite le mâle(yeux collés) ou la femelle( yeux écartés) à l’écartement des yeux, ceux-ci font exception !Ici, les mâles ont les yeux écartés, mais légèrement moins que les femelles.

Helophilus trivittatus à sa toilette matinale, aussi un mâle.

L’individu sur le thym est une femelle, les yeux divergent dès le front, alors que les autres sont des mâles : les yeux sont d’abord parallèles puis divergent.
Maintenant pour distinguer trivittatus de pendulus il faut regarder :
Se nourrir en léchant le nectar des fleurs:  de quoi revigorer cette jolie femelle ses yeux divergent dès le front.
La face : trivitattus a la bande faciale qui part sous les antennes et passe sur le milieu de la figure, jaune orangé. Chez pendulus elle est noire.


• Deuxième étape : les pattes. En particulier la dernière paire. Et le tibia de ces pattes est principalement noir(alors que chez pendulus, seul le tiers inférieur du tibia est noir). Heureusement que la photo nous permet de scruter ces détails paisiblement.
Une langue que l'on déplie pour s'en servir!


Adultes, ces insectes se nourrissent de nectar qu’ils vont lécher sur les fleurs . La langue  "dépliée"  permet de voir qu’ils ne peuvent entraîner aucun dégât sur les plantes. Comme d’autres au contraire, en se posant de fleurs en fleurs, ils font partie de ces gentils pollinisateurs indispensables à la production de nos fruits et légumes.
Ces photos datent du mois d'avril de l'an passé, c'est dire que nous allons bientôt les revoir dans nos jardins.


Ici, un site qui permet de bien faire la différence entre les 3 Helophilus que nous pouvons rencontrer.
Ces insectes sont visibles dans la plus grande partie de l'Europe.Bonnes observationsà tous!

samedi 12 mars 2011

Chlorophorus glabromaculatus et Chlorophorus varius: des Clytes.

Voici deux insectes faisant partie de la vaste sous famille des Cerambycinae qui comprend 80 représentants en Europe occidentale ; cette sous-famille fait partie de la famille des Cerambycidae comptant 300 espèces. En fait, on emploie souvent le terme de longicorne. Leurs larves se développent dans le bois mort.
Les deux Chlorophorus ont leur larve qui se développe dans le bois sec, c’est souvent le cas de branches mortes ou tombées à terre. Leur nom scientifique dérive du grec qui signifie porter du jaune-vert. C’est ce jaune anis qui ressort quand on les regarde.
Chlorophorus glabromaculatus au repos sur un fruit de Pivoine.

Chlorophorus glabromaculatus ( le Clyte poilu) est une espèce assez commune en France. L’insecte est noir. La couleur que l’on voit est formée de poils colorés. Et c’est l’absence de poils sur certaines parties qui donne  ces dessins permettant de nommer l’insecte. Dans le cas de celui –ci ce sont les 3 taches sur les élytres et la petite à la pointe des épaules, qui sont significatives. Il existe une forme de couleur grise qui se rencontre dans le Var.En réalité la variété glabromaculatus est une sous-espèce de Chlorophorus pilosis;c'est elle que l'on rencontre chez nos voisins varois.

Le détail de la tête permet de voir la profonde échancrure des yeux et les poils jaunes qui recouvrent l’insecte. On voit que celui-ci est vraiment bien peigné !

Des yeux profondément échancrés et des antennes longues.

Dans le jardin c’est un insecte que je vois au mois de juillet, ici sur une fleur de laurier rose et sur les fruits des pivoines.

Sur la fleur de laurier rose, Chlorophorus glabromaculatus est bien mis en valeur!


Chlorophorus varius , le Clyte varié est photographié dans la garrigue sur l’oursin bleu (Echinops ritro) en fin de floraison. On note bien que si l’allure de l’insecte est semblable au précédent, les dessins qui l’ornent sont différents.
Chlorophorus varius sur une fleur d'oursin bleu dans la garrigue.

C’est surtout le dessin de la fascie supérieure en forme de crochet qui se voit le plus. Les larves se développent dans de nombreux feuillus y compris les sarments de vigne pourrissants.

Un dessin en forme de crochet en haut des élytres pour reconnaître Chlorophorus varius.
 Ces deux insectes atteignent au maximum 15 mm mais les adultes se nourrissent sur les fleurs et on peut les voir entre juin et septembre au plus tard pour Chlorophorus varius et entre juin et août pour Chlorophorus glabromaculatus. C’est la consommation du pollen qui permet aux femelles de « fabriquer » leurs œufs. Comme leur vie d’adulte est brève, elles n’ont que peu de temps pour assurer la pérennité de leur espèce.

Mes sources : Coléoptères phytophages d'Europe, Gaëtan du Chatenet.
La Hulotte : numéro 84

D'autres articles consacrés aux Cerambicydae

mercredi 9 mars 2011

Le diablotin ou Empusa pennata juvénile.

Lors de notre recherche d’orchidées dans le Var, j’ai eu une belle surprise.

Chercher des petites fleurs porte le regard sur le sol et on avance doucement. C’est ainsi que j’ai vu au pied d’un buisson sec quelques brins d’herbe et malheureusement pas d’orchidées, mais un mouvement, peut être une araignée ?
Le diablotin se déplace lentement sur la branche sèche.
En me penchant pour voir de près, oh quelle surprise !! Un diablotin !! Aussi gris que les branches de cet arbuste mort sur lequel il se dépêche de remonter.
J'avais déjà vu une empuse adulte(Empusa pennata)et je rêvais de voir un juvénile, celui que l’on nomme le diablotin !
Ce juvénile qui a un look encore plus fantastique que l’adulte se rencontre de la fin de l’été et jusqu’au printemps.
Quel aspect impressionnant pour un insecte de 5cm !
Contrairement à bien d’autres insectes, lui passe l’hiver en tant que juvénile, avant d’être adulte au début de l’été, de se reproduire, de pondre et de mourir.
C’est donc maintenant, à la saison où la végétation est encore peu abondante, lorsque le soleil brille, que l’insecte sort de son abri et se met en position afin d’attraper son repas. Même si les insectes sont rares, on peut être rassuré, en hiver ses besoins sont extrêmement réduits. Un petit repas de temps en temps lui suffit.

Une position naturelle pour une empuse juvénile!
Plus que l’adulte, l’aspect de la larve est extraordinaire. Celui-ci est probablement un mâle, ses antennes élargies laissent deviner celles de l’adulte. Chez le mâle les antennes sont bipennées(en forme de deux peignes) et bien plus longues que celles des femelles.
Lorsqu’il est en position d’attente, l’insecte est en appui sur ses quatre pattes postérieures, les deux premières repliées. Ce sont elles qui sont les plus extraordinaires, car comme chez les mantes elles sont épaissies, munies de dents de hauteurs différentes qui servent à emprisonner et à maintenir les proies.

De belles couleurs cachées sous les bras!
Mais pour avancer, le diablotin utilise bien toutes ses pattes…On peut alors voir l’intérieur coloré de ses bras (comme chez la mante d’ailleurs..)
La saison étant peu avancée, la végétation est peu colorée dans la garrigue et les arbustes sont encore bien secs, le gris et le beige dominent. C’est pourquoi notre diablotin est lui aussi grisâtre et très peu coloré. L’adulte est ensuite plus verdâtre en accord avec la végétation.
Photographier le diablotin en essayant de lui donner un arrière-plan plaisant fut très difficile, et malheureusement dans certaines positions c’est le gris de cette végétation sèche qui domine.
Autre caractéristique du diablotin qui lui donne son aspect : c’est le fait de replier tout l’abdomen vers l’arrière. Il n’a pas encore d’ailes mais on en voit très bien les ébauches . Il en aura 4 qui sont à ce stade l’une au –dessus de l’autre. Mais, adulte on ne verra que les ailes supérieures, les inférieures translucides seront recouvertes par les supérieures colorées.


De quoi inspirer les auteurs de science fiction , n'est-ce pas?

S'il ne s’était pas déplacé dans l’herbe , jamais je ne l’aurai vu car , immobile, il fait corps avec la végétation !

mardi 8 mars 2011

Mésange mâle (Parus Caeruleus): honneur à la gent masculine!

En cette journée de la femme honneur à un petit …mâle !
Chez les mésanges ce sont les mâles qui font les gros travaux ! Dans le nichoir en face de la cuisine je continue à observer la petite mésange qui agrandit le trou d’envol .Et je me suis interrogée de connaître le sens de cette activité. Et dans l’ouvrage de Georges Olieso consacré aux mésanges ( chez Delachaux et Niestlé) j’ai lu une explication qui semble correspondre à ce que je vois !
C’est le mâle qui, après avoir défini un territoire, dont il a chassé les autres mésanges, parade en quelque sorte autour du nid en y entrant et en sortant .
Son regard vérifie bien qu'il n'y ait aucun  indésirable dans le secteur!
Ici, je ne vois que le mâle seul, il vérifie bien qu’il n’y ait pas d’intrus dans le secteur. Et il sort, comme on le voit les petits copeaux tombés dans le nid lors de ces travaux d’agrandissement qu’il continue.  Certains jours il ne fait qu’une visite rapide, trois petits coups de bec et puis s’en va. Aujourd’hui il a fait de nombreuses visites et des travaux .
Jamais il n’apporte quoi que ce soit quand il vient à proximité du nid.
C’est, comme souvent la femelle seule qui aménage le nid .Et pour avoir vu celui que les mésanges charbonnières avaient l’an passé, je peux vous dire qu’il est très doux.
Très soigneux, le petit mâle fait le ménage très consciencieusement!
Alors tant que je ne verrais un oiseau rentrer dans le nichoir avec du matériel de garnissage dans le bec, je ne serais pas rassurée !
Souhaitons à ce joli mâle si soigneux de trouver une belle mésange qui lui donnera de beaux petits oisillons, il le mérite bien après tous ces efforts ! Ne riez pas, de temps en temps, nous nous disons avec mon mari «  pourvu que sa copine ne se laisse pas conter fleurette par un autre plus galant mais moins travailleur » !!

lundi 7 mars 2011

Neotinea lactea : une orchidée précoce.

Pour débuter cette jolie semaine ensoleillée qui nous est annoncée, voici une jolie petite orchidée qui commence sa floraison.
Neotinea lactea est peu répandue et mériterait selon les spécialistes d’être protégée partout. Nous avons la chance de pouvoir la trouver dans le département du Var.
Elle est loin d’être aussi grande et puissante que la belle Himantoglossum robertianum qui ouvre le bal des floraisons précoces.
La première Neotinea lactea de l'année, dans la lumière matinale!
Les specimens que nous avons rencontrés en fleurs ne dépassant pas 15 cm et beaucoup étaient à peine visibles dans l’herbe qui commence à pousser. Mais quand on trouve une plante, elle est rarement isolée et il faut alors bien ouvrir les yeux et surtout regarder où on pose les pieds (ce serait bien dommage d’écraser ce que l’on cherche).
J’aime beaucoup cette orchidée aux fleurs très claires et finement ornées.
Neotinea lactea constitue un repas pour gourmet: une toute jeune larve de sauterelle!
Le labelle, cette partie la plus visible de la fleur, est délicatement ponctuée. La description de ces fleurs d’orchidée requiert pour les spécialistes un langage approprié et au départ bien peu compréhensible pour les non- initiés dont je suis.
Mais en utilisant une photo bien agrandie j’essaie de faire correspondre ce que je lis à ce que je vois.
Le détail des fleurs.
Ainsi voici ce que je lis pour ce labelle : « pendant,  genouillé à la base, nettement trilobé, long de 6-11mm(étalé), faiblement bombé, à lobes nettement recourbés en arrière, pendants ou peu inclinés vers la tige ; lobes latéraux plus ou moins crénelés, plus étroits que les lobules latéraux du lobes médian, celui-ci en éventail, incisé, un peu denté ou bilobé à extrémités élargies ; labelle à fond blanc, entièrement moucheté de points  ou de traits purpurins.
C’est un extrait de la page consacrée à Netinea lactea de l’ouvrage collectif de la Société française d’Orchidophilie sous la direction scientifique de Marcel Bournérias et Daniel Prat : les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg.
Dans cette description j’ai passé un long moment à chercher ce que signifiait « un labelle grenouillé à la base ».
Merci à DanielleDMD , passionnée de plantes et de jardinage qui m'a sauvé d'une belle erreur.
J'avais recopié grenouillé, (j'aime beaucoup ces petits batraciens!!) à la place de genouillé!
Ainsi on comprend mieux la forme du labelle , genouillé signifiant en terme de botanique nettement plié vers le bas.
Une petite sauterelle , dont les antennes ont trahi la présence sur ces fleurs si délicates!
Le reste du texte se comprend aisément :
  • Le labelle est en 3 parties que l’on voit bien. Les lobes latéraux  sont plus étroits que les subdivisions du lobe central : cela se voit mieux sur la fleur de gauche  de la photo sans ma petite copine la sauterelle, où le labelle est plus étalé. 
  • On voit que les différentes parties de ce labelle sont légèrement dentés ou crénelés.
  • Et surtout la couleur est bien décrite : sur toutes les fleurs que j’ai photographiées cette journée là le fond est blanc. L’aspect plus ou moins rosé est dû à la présence des points et des petites lignes rouges : très denses, la fleur apparaît rose, très peu nombreux elle semble blanche.

Bien sûr en cet hiver finissant j’ai été très heureuse de trouver ma première larve de sauterelle. Toute petite ce sont ses antennes qui m’ont révélé sa présence et elle eut ensuite droit à une séance particulière de photos !

Dans la chaude lumière du soir une jolie Neotinea lactea.
 Les premières orchidées sont toujours un sujet magnifique à photographier et je n’ai pu résister à aller les retrouver le soir ce qui nous donne cette lumière si particulière.


mercredi 2 mars 2011

Gryllomorpha dalmatina, le Grillon des bastides

Voilà un insecte que je vois au moins une fois par an et par hasard à chaque fois. C’est dire que je ne sais pas grand-chose de ses habitudes de vie autrement que par mes lectures. Gryllomorpha dalmatina se pointe un beau matin et traverse en général rapidement la terrasse. J’ai juste le temps d’aller chercher l’appareil photo et les images ne sont jamais faites dans la végétation .
Mâle de Grillon des bastides venu se promener sur la terrasse à l'automne 2010.
Cette espèce méridionale cherche les endroits humides et frais et on le rencontrerait sous les pierres. Son nom vernaculaire, le Grillon des bastides,  indique qu’il aimerait aussi les maisons et les endroits sombres de celles-ci. Chez moi, je le soupçonne de s’installer sous une grande table, dans le coin le plus frais de la terrasse. C’est en fin d’été que je vois les adultes !
Détail du dos: la croix claire ainsi que les pivots des antennes se voient bien.
Contrairement aux autres grillons, il n’a pas d’organe pour émettre des sons et pas de tympan d’ailleurs. Son autre nom vernaculaire est explicite : le grillon muet. D’ailleurs il n’a pas d’ailes non plus. C’est un grillon réduit au minimum !!
On note sur le pronotum un dessin d’une croix plus claire. Sur la photo détaillée on peut aussi observer que les antennes sont « montées » sur un pivot.  Vous avez souvent observé la très grande mobilité de ces appendices si utiles aux insectes. Ceci en explique partiellement la cause.
Des tibias avec de belles épines et des cerques avec des poils fins.
Les tibias arrières sont pourvus d’épines.
Dans l’observation des insectes qui nous entourent tout n’est que question de patience : ainsi les photos de la femelle datent de l’année 2009 et ce n’est qu’à l’automne 2010 que le mâle s’est enfin promené sous mon objectif.
Une femelle de Gryllomorpha dalmatina à la fin de l'été 2009, avec son ovopositeur presque rectiligne.


Faisant moins de 2cm , l’insecte de couleur terreuse n’est guère voyant et heureusement qu’il se plaît sur cette terrasse ce qui m’a donné une chance de l’observer un peu !