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dimanche 29 mai 2011

Tettigonia viridissima mâle adulte le 29 Mai 2011.

Cette année tout est en avance.
La première sauterelle adulte de 2011: un mâle de Grande sauterelle verte
Pour preuve , ce matin j'ai photographié ce tout nouveau mâle de Tettigonia viridissima adulte.
L'an passé , j'ai vu le premier adulte le 22 juin.
Dans mon livre de référence consacré aux Orthoptères, on parle de la mi-juillet pour rencontrer des Grandes sauterelles vertes adultes.
Mais la plupart des sauterelles en sont encore aux stades juvéniles.Alors ouvrons bien l'oeil!

vendredi 27 mai 2011

Aporia crataegi (le Gazé): chrysalide et émergence

Lors de notre sortie dans la garrigue en début de semaine ce fut le festival des Gazés !
Ils volaient de bon matin, se promenant sur les vipérines, butinant le thym en fleurs et le sainfoin aux jolies fleurs roses.
Une chrysalide de Gazé, aussi jolie que le futur papillon.
Mais c’est la découverte de chrysalides et de papillons tout juste émergés qui a retenu mon attention.
La chrysalide de Gazé(Aporia Crataegi) est souvent fixée dans le prunellier sauvage ou l’églantier, certaines sur des tiges sèches de graminées non loin des arbustes. Elle est aussi belle que le futur papillon. Les chenilles vivent dans ces arbustes et en consomment les feuilles et ainsi quand, à l’intérieur d’un arbuste partiellement dépourvu de feuilles je vois une tache blanche, j’observe !
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Dans le prunellier, papillon tout juste émergé.On voit sa chrysalide et la goutte d'hémolymphe, bien rouge.
En voilà un joli papillon qui vient d’émerger.
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Enveloppe vide de Gazé.
Juste en –dessous de lui, l’enveloppe de sa chrysalide, vide. Sur une feuille, une tache rouge, c’est l’hémolymphe, le liquide qui circule dans son corps et dont l’excédent s’est écoulé lors de l’émergence.
Voilà maintenant l’imago qui est prêt à s’envoler. Il faudra attendre une bonne heure pour que les ailes sèches et durcies soient fonctionnelles. Je l’ai vu tester sa trompe. Marrant de voir le papillon immobile, dérouler et enrouler sa trompe en continu.
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En attente de séchage, la femelle vérifie le bon fonctionnement de sa trompe.
C’est une femelle (la couleur jaune que l’on voit en haut des ailes l’indique) A peine émergée, elle reçoit déjà la visite de ces messieurs. Pendant mon heure d’observation, j’en ai vu 5 ! Mais faisant le tour de la dame, et ne la voyant pas prête, aucun n’insiste, ils reprennent très vite leur vol.
Détail de l'imago, les nervures jaunes indiquent une femelle.



La présentation de ce joli papillon  ici


Chers amis lecteurs, c'est avec ce très beau papillon que je vous laisse pour un moment en vous souhaitant de faire de très belles observations en ce printemps exceptionnellement chaud et sec.


jeudi 26 mai 2011

Papilio machaon : la chenille devient chrysalide.

Toute la journée d’hier j’ai continué à observer la chenille du futur Machaon fixée sur la tige du fenouil.
Heureusement qu’elle était bien arrimée, car de temps elle était secouée par de vifs mouvements comme si elle s’agitait intérieurement. Mais pendant toute la journée, elle n’a pas changé d’aspect.
Chrysalide de papillon Machaon , dans le fenouil.
Je suis même allée la voir tard le soir. Mais bien sûr c’est pendant la nuit que cela s’est passé. Ce matin à 6 heures elle avait son aspect de chrysalide.
J’ai cherché son enveloppe de chenille, toute rabougrie au pied de la plante.

Le résidu de l'enveloppe colorée de la chenille de Machaon
On voit qu’elle est transparente avec quelques taches de couleur qui rappellent la belle chenille aux couleurs éclatantes.


Ce qui est bien sûr remarquable ce sont les couleurs de la chrysalide en accord avec son support.
La chrysalide de papillon Machaon, bien camouflée et fixée sur la tige de fenouil

Bien camouflée elle passe inaperçue et peut ainsi échapper aux prédateurs qui auraient envie de la croquer. Et c’est normal que les transformations se fassent la nuit, les oiseaux en ce moment cherchent de quoi nourrir leur nichée et leurs jeunes oiseaux.
IL ne reste qu’à attendre que lentement, elle devienne un joli papillon.

(Le début de la préparation à la transformation est raconté dans le message précédent.)

mercredi 25 mai 2011

La chenille du Machaon met sa ceinture de sécurité.

Observant la chenille de ce merveilleux papillon depuis le début du mois de mai, je l’ai vu grandir rapidement, muer plusieurs fois et devenir bien belle et bien grosse. Ces 3 derniers jours elle mangeait jour et nuit du bon fenouil .
Préparation à la transformation en chrysalide.
Hier vers 17 heures, elle s’arrête de manger. C’est facile à voir , une chenille mange et fait des crottes. On a donc toujours des signes de son appétit. Hier soir, toujours rien .De plus elle s’est installée en bas d’une tige. Voilà, me suis-je dit, il se prépare quelque chose.
Et ce matin je l’ai vu dans sa position si particulière .Elle se prépare à la nymphose.
C’est la première étape que je vois sur cette image. Elle s’est attachée à son support par un fil de soie, une belle ceinture de sécurité !
Solidement attachée par cette jolie ceinture de soie , la chenille du Machaon va se transformer.
Elle est aussi fixée par la pointe inférieure par le cremaster, un dispositif de style velcro qui permet de bien tenir sur la tige. Ainsi solidement arrimée elle va se métamorphoser en ce joli papillon que nous connaissons.

Attachée aussi par le cremaster renforcé de soie solide.
Le rythme de croissance de la chenille printanière est plus rapide que celui des chenilles de seconde génération.
Celle-ci est née au début du mois de mai et en ce 25 du même mois, elle a fini sa croissance en tant que chenille.

dimanche 22 mai 2011

Lixu(Compsolixus) juncii : la technique de ponte.

Ces charançons sont présents tous les ans dans mes blettes. Je laisse mes blettes monter en graines et elles se ressèment ainsi dans le jardin où bon leur semble, en général peu loin de l’endroit où elles ont poussé l’an précédent.
Lixus juncii est lié à cette plante. Alors quand voici deux jours j’ai observé une femelle sur une tige en train de mastiquer un liquide gélatineux, je me suis doutée de ce qui se passait. A partir de 10 heures, quand ces plantes sont au soleil, il n’y a plus aucune trace d’activité !
Alors j’y suis retournée ce matin et j’ai vu la femelle au travail.

Femelle Lixus juncii en train de faire un trou dans la tige pour y pondre.
Etape 1 : je creuse avec mon rostre un trou dans cette haute tige . Bon il y a des curieux qui s’invitent. Les fourmis sont toujours là où il y a quelque chose à glaner ! Ici, sans doute le trou foré par Lixus doit permettre de sucer un peu de sève et les fourmis en profitent.


Bon, j'ai bien travaillé!

Le creusement du trou est l’étape la plus longue. Près d’un quart d’heure. Il est peu profond, au maximum 5 mm, mais cela prend du temps pour une si petite bestiole !


Pendant qu’elle creusait, elle faisait aussi de curieux mouvements avec son abdomen. Je pense qu’il s’agit de deux actions concomitantes : le creusement doit activer le mécanisme de la ponte.
Début de la ponte de Lixus juncii.

Etape 2 : Hop, je me retourne, pas de temps à perdre. L’observation est difficile, l’insecte laisse s’écouler un liquide gélatineux. Cela dure très peu de temps, une minute pas davantage.
Lixus juncii pond:on voit une gélatine brune.
Etape 3 : Encore un changement de sens. Et là , elle mâchouille cette gélatine . Cela dure une à deux minutes. Aujourd’hui les fourmis tournent toujours autour de la pondeuse, parfois elles viennent « ausculter » des antennes cette gélatine.
Après la ponte, le dépot gélatineux est maché et égalisé.


Estimant son travail de reproductrice achevé, Lixus Joncii s’en va. Elle disparaît dans les profondeurs fraîches des grandes feuilles de la blette.
En regardant la plante je m’aperçois qu’il y a de place en place des petites croûtes sombres de 2 à 3 mm de diamètre. Ce sont des pontes précédentes.

Lixus juncii a fini de pondre.La fourmi va inspecter le travail


Ce charançon a très mauvaise réputation car il s’attaque aux blettes et aux betteraves cultivées et occasionne bien des dégâts en gâchant ainsi les plantes montées en graines.
Je suis sûre de l’identité de ce charançon grâce à l’excellente clé trouvée sur le site insecte.org

C’est vraiment un travail remarquable que vous pouvez télécharger en PDF. Elle a le mérite d’être magnifiquement illustrée et d’être très claire. C’est là que l’on peut admirer tout ce que l’internet offre en partage. Merci à son auteur Jean Christophe COMTE.

samedi 21 mai 2011

Saga Pedo:une sauterelle rare

Dans le domaine des Orthoptères il existe un mythe : la Saga pedo . C’est la plus grande sauterelle européenne. Adulte, elle atteint 11 cm en mesurant uniquement le corps.
Elle a une particularité : alors que la reproduction est sexuée dans le monde des insectes, la Saga Pedo n’a pas besoin de mâle pour assurer sa descendance. Elle se reproduit par parthénogénèse !
Saga pedo juvénile
Ce qui en fait déjà une belle originale. Mais elle est de plus rare, on n’en trouve pas sur tous les buissons de cistes comme c’est le cas pour bien de nombreuses sauterelles en cette saison !
Trois ans que je m’intéresse aux Orthoptères dans ma région et que je rêvais de la voir un jour. Elle est adulte en Juillet, Août, Septembre. Croyez- moi que j’en ai examiné des sauterelles pendant ces mois d’été.
Le milieu sur lequel évolue Saga pedo.
En cette saison, les sauterelles sont toutes au stade de larve encore appelé juvénile. Elles sont petites et doivent muer plusieurs fois avant d’être adulte et de pouvoir se reproduire.
C’est donc une toute jeune Saga pedo que j’ai rencontrée. Je cherchais sur les pieds d’aristoloche pistoloche, les chenilles de ce très beau papillon : la Proserpine. C’est fastidieux de marcher penchée en observant chaque pied d’aristoloche, d’essayer de trouver des feuilles entamées par la voracité des chenilles. Hélas je n’en ai pas vues !
Saga pedo une sauterelle  qui au premier stade atteint déjà plus de 5cm, antennes non comprises.
J’étais sur le point de quitter les lieux quand je l’ai vu sur le haut de cette plante qui ne fait guère que 25 cm de hauteur. Je l’ai tout de suite reconnue. Toute en longueur avec ses antennes tendues en avant, elle déambulait sur la plante. C’est bien elle avec ses pattes dentées pour retenir ses proies. La Magicienne dentelée, c’est son surnom. Bien sûr elle est carnivore.
Saga pedo détail
Mais pas agressive ni menaçante. Gentiment elle a accédé à mon souhait de la faire grimper sur une branchette de bruyère sèche trouvée sur le sol. Et elle s’est laissé orienter vers le soleil couchant. Nous avons passé un moment magique avec cette toute jeune Saga pedo. Pourquoi toute jeune ? Son oviscapte qui atteint adulte une belle taille, est à peine ébauché et elle ne mesure qu’environ 5 cm : un bébé quoi !
Elle va muer environ 6 fois à des intervalles moyens de 15 jours. Il lui faut donc environ 3 mois pour arriver au stade adulte, vers la mi- juillet, on pourra alors-observer des adultes.
Avec ses antennes Saga pedo juvénile atteint déjà 10cm

Saga pedo est un insecte protégé en France bien sûr et par la Convention de Berne(1979) qui protège la vie sauvage, elle sur la liste rouge des animaux


L’ONEM (Observatoire national des écosystèmes méditerranéens) a lancé une enquête la concernant .

Il reste encore bien des interrogations à son sujet.
Vous avez une chance de la rencontrer dans les départements méditerranéens en faisant votre promenade du soir !

vendredi 20 mai 2011

Adscita et Jordanita: les Turquoises sont de retour dans la garrigue.

Ces petits papillons aux couleurs métalliques volent à nouveau dans les herbes. Ils attirent le regard quand, au soleil, ils butinent différentes fleurs ou se reposent sur un brin d’herbe.
Adscita mâle aux antennes plumeuses et épaissies au bout


Les Turquoises font partie de la famille des Zygaenidae, et de la sous-famille des Procridinae.
On rencontre alors 3 genres : les Adscita, les Jordanita et Rhagades. Il est bien difficile de les identifier précisément sur photo. Il faut avoir recours à l’observation des genitalia.
Détail des antennes su mâle Adscita

Pensez – donc, c’est alors vraiment une affaire de spécialistes. Moi je ne manie que l’Apn !!
J’ai rencontré ces deux dernières semaines de nombreux exemplaires d’Adscita et de Jordanita.
Toujours un mâle Adscita
Et grâce à des documents trouvés sur l’excellent site insecte.org , j’ai appris à distinguer les papillons appartenant au genre Adscita et au genre Jordanita .Pour différencier les Adscita et les Jordanita il existe un moyen : observer les antennes.
Voici une discussion avec un schéma explicite.
Un mâle Jordanita aux antennes très découpées jusqu'à la pointe
D’abord dans ces genres les mâles ont des antennes plumeuses, très jolies, légères et toujours en mouvement.
Les femelles des antennes « normales ».
Chez les Adscita : les antennes des mâles sont plumeuses bien sûres mais le découpage s’arrête avant le bout de l’antenne qui apparaît alors plus épais. Chez la femelle aussi la terminaison de l’antenne est épaissie.
Détail d'une antenne de Jordanita mâle
Chez les Jordanita, les antennes sont droites chez la femelle et joliment découpées jusqu’à leur terminaison chez les mâles. Elles apparaissent alors plus fines.
Une femelle Adscita.
Il existe ensuite au moins 3 sous- espèces de Jordanita et d’Adscita et bien sûr dans notre région nous avons la chance de les voir dans nos garrigues. La période d’apparition des adultes, l’altitude et le biotope constituent une aide à la détermination .Il y a encore là de beaux sujets d’études !

mercredi 18 mai 2011

Aporia crataegi et Didymaeformia didyma sur les Orchidées.

Voyant le Gazé(Aporia crataegi) bien présent sur les blogs, je suis allée voir ce qu’il en était dans les garrigues à 650 m d’altitude que je connais bien.

Un mâle de Gazeé au repos sur  Neotinae tridentata
Et arrivée sur le replat voici que je le vois : le bel Aporia crategi. Il (c’est un mâle) a choisi un support très élégant : un bel Orchis tridenté ( Neotinea tridentata). Ces beaux orchis sont actuellement nombreux en pleine floraison. Ils sont surtout présents dans le quart SE du pays.


Une femelle de Gazé: ses ailes sont légèrement plus jaunâtres
Ce matin, j’ai rencontré surtout des mâles .On les reconnaît à leurs ailes intégralement blanches .
Un peu plus loin un très beau mâle de Mélitée orangée , dans sa forme méridionalis, se repose sur un Orchis pyramidalis encore peu éclos.
Mâle de Mélitée orangée au repos  sur Orchis pyramidal.


Mélitée orangée mâle.
Nos Mélitées orangées méridionales ont une couleur orange très soutenue. On les voit de loin !

L’abdomen du mâle se termine par une touffe de poils orangés alors que celui de la femelle est plus rond et se termine en pointe.


lundi 16 mai 2011

Melosoma populi : la Chrysomèle du peuplier.

Voilà un bel insecte qui ne passe pas inaperçu quand on le voit dans l’herbe. Celui-ci se promenait bien esseulé dans cette vaste prairie.
Chrysomèle du peuplier, un insecte bien voyant.
Ses couleurs voyantes indiquent clairement qu’il n’est pas bon à manger. Il peut ainsi en toute impunité aller pondre ses œufs sur le peuplier puisque c’est sur cette plante et les saules marsaults que se nourrissent les larves.
Elytres rouges mais pronotum et tête noirs


La page très intéressante sur la vie de cette Chrysomèle du peuplier, phytophage indique un signe distinctif qui permet de bien l’identifier. Il s’agit de la petite tache qui se trouve à l’apex des élytres.

La flèche indique l'apex des élytres noir, signe de reconnaissance de Melosoma populi
Après cette rencontre mes images dormaient tranquillement sur le disque dur.

Melosoma populi n'est pas farouche.
Lors de notre récente sortie dans le Var je suis tombée sur de jeunes pousses de peuplier qui s’élevaient à côté d’un pied d’églantier en fleurs. En voyant les feuilles bien entamées de l’arbuste j’ai eu le réflexe de les soulever
Oh! la la…


Sous les feuilles du jeune peuplier des larves de la Chrysomèle .
Les voilà les voraces ! Des petites, des grosses, des grises et des blanches. Ce sont bien elles, les larves de ces jolies chrysomèles. Comme d’habitude, ce sont les larves qui font les dégâts sur les plantes.
Les voici à plusieurs stades.

Une toute jeune larve de Melosoma populi
Petites, elles sont grisâtres. Au dernier stade larvaire, elles sont blanches avec des points noirs.
Pour ne pas confondre avec des chenilles de papillons,  il faut regarder les pattes. Les larves de coléoptères, comme ici les Chrysomèles, ont 3 paires de pattes, c’est tout. Alors que les chenilles de papillons ont en plus des 3 paires de pattes,   des fausses pattes , en général 5 paires qui leur permettent ce déplacement en restant collées au support.

Une larve bien développée , sans doute peu avant la transformation en nymphe qui donnera ensuite l'adulte.

Les larves se trouvaient ici sur ces rejets de peuplier au  sommet des pousses, les feuilles étant bien plus tendres. Ces feuilles quand je les ai touchées   pour les retourner, étaient gluantes .Il s’agit probablement du liquide exsudé par les larves pour leur défense. Ce qui les protège aussi des prédateurs éventuels.
Leur développement est rapide, l'insecte produisant 2 ou 3 générations par an.

dimanche 15 mai 2011

Empusa pennata: le mâle

Rencontre magique dans la garrigue!

Les Empuses ont un aspect toujours étonnant avec cette tête sortie d’un monde fantastique. Et pourtant elles sont bien réelles.
Un très beau mâle d'Empusa pennata.
Après avoir rencontré la femelle, puis le juvénile connu sous le nom de diablotin, j’ai eu la chance en début de semaine, dans le Var de voir un très beau mâle adulte d'Empusa pennata.
La rencontre fut surprenante. En fait, j’examinais des buissons de cistes à la recherche de coléoptères ou de sauterelles qui viennent se nourrir sur les fleurs. J’ai vu alors arriver sur des arbustes voisins un grand insecte volant avec 4 ailes bien distinctes…

Une tête fascinante chez ce mâle d'Empuse

J'ai pensé à un criquet égyptien, lui seul a cette taille impressionnante. Mais ce qui m’a inquiété, c’est que le vol était silencieux, alors que celui du criquet égyptien s’annonce par un cliquetis métallique. Et je l’ai vu, magnifique. Tout de suite ce sont ses antennes qui ont attiré et retenu mon regard.
Jamais je n’en avais vu. De plus, au début de mois de mai, c’est un jeune adulte dans toute sa splendeur. Rappelons que les insectes naissent à la fin de l’été, se nourrissent en automne et passe l’hiver au stade de diablotin, nom donné à la forme juvénile de l’Empuse. Adulte au mois de mai, il vivra jusqu’au mois de juillet ou août.
Une belle taille pour l'insecte adulte: deux paires d'ailes utiles pour partir à la recherche de la femelle
Quelques photos complaisantes m’ont été accordées et l’insecte s’est laissé promener et orienter pour me permettre de lui tirer un portrait que j’espère à son honneur.
Un regard si particulier n'est-ce pas?
Les antennes sont montées sur des supports solides, devant cette tiare qui coiffe sa tête. Elles comprennent deux rangées de peignes plus petits au départ et à la pointe de l’édifice. Ces peignes semblent faire un angle assez fermé mais c’est difficile à voir. Les antennes sont vraiment grandes, elles ont environ la taille des avant- bras préhenseurs de l’Empuse.

Détail des ailes finement colorées de rose à leur attache.
Le reste de l’insecte n’en pas moins beau. Ses ailes repliées montrent une jolie couleur rose tendre à leur fixation sur le thorax. Les pattes ravisseuses déployées permettent d’apercevoir une couleur rouge intense.

Détail de la tête de l'Empuse mâle
Une fois posé, l’insecte se déplace peu. Celui-ci était particulièrement calme. J’ai eu tout le loisir de l’admirer. Je vous souhaite d’avoir l’occasion de le rencontrer au cours d’une promenade dans la garrigue.

Les autres rencontres avec ce bel insecte:

samedi 14 mai 2011

Papilio Machaon : la première chenille de la saison.

Bonne nouvelle dans le jardin : j’ai vu en début de semaine une petite chenille de Machaon dans le fenouil. C’est la première fois que j’en vois une à cette période. Mais c’est tout à fait normal.
Le Machaon est bi-voltin par ici. Cela veut dire que les adultes sont actifs en début de printemps et se reproduisent.
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La petite chenille se nourrit des jeunes pousses de fenouil
Cette petite larve deviendra un joli papillon dans quelques semaines et à son tour se reproduira.
Les années précédentes c’étaient les papillons de seconde génération qui pondaient leurs œufs dans mes fenouils au début du mois de septembre.

Tête en bas, on voit ses vraies pattes , 3 paires et les fausses pattes noires et blanches.


Elle n'a pas encore sa jolie teinte verte , car elle n'en est qu'au second stade larvaire,elle a déjà mué une fois.
Ressemblant encore à une crotte d'oiseau avec sa tache blanche sur le dos, il faut bien regarder pour la voir dans l'amas des fines pousses du fenouil.
Pour rappel l'histoire de cette chenille qui va devenir un joli Machaon.

Philaeus chrysops: un couple de saltiques

Je ne suis pas devenue arachnophile rassurez-vous !
Philaeus chrysops, mâle dans une zone rocheuse (Var)
Mais voir évoluer ces petites saltiques dans le jardin est vraiment amusant. Certaines ont des aspects extraordinaires. Chez cette espèce, Philaeus chrysops, le mâle est très voyant avec sa couleur rouge. Je l’ai vu dans le Var sur des roches bien exposées qui correspondent à son milieu chaud et sec.
Philaeus chrysops, mâle , dans le jardin.
Mais je l’ai trouvé aussi dans le fond de mon jardin dans une zone quand même plus humide car elle se trouve dans la partie ombragée.. En fait on peut la rencontrer partout en France dans des milieux bien exposés et chauds.
Philaeus chrysops , mâle au regard perçant!
C’est la couleur rouge de son abdomen qui a attiré mon regard. Les araignées rouges (mis à part les petites pestes qui dévastent parfois nos plantes d’appartements) ne sont pas nombreuses dans la nature.
Philaeus chrysops, femelle sur ne feuille de mélisse.
Toutes petites, elles font moins d’un cm .Elles me voient bien avant que je puisse m’approcher et je les vois disparaître sous une feuille. Quand je suis là elles ne bougent pas, si je m’en vais elles reviennent sur la feuille.


C’est cette semaine que j’ai enfin vu la femelle dans mon jardin. Elle n’a pas cette jolie couleur .C’est sa taille, son allure et le dessin de son abdomen qui m’ont orienté vers son identité.
Philaeus chrysops, femelle avec un dessin caractéristique sur le dos(il existe aussi une autre forme de dessin)
Elle a élu domicile dans la même zone du jardin que celle où j’avais vu un mâle il y a déjà 2 ans. C’est sans doute la preuve que l’espèce y et bien implantée et reste bien discrète. Aujourd’hui c’est sur la mélisse citronnelle qui nous avons fait connaissance. Car, je ne sais si vous pouvez le croire, elle m’observe, me jauge et quand elle juge que je suis devenue inoffensive parade devant moi et me montrant ses jolies pédipalpes.
Philaeus chrysops femelleen grand conversation avec la photographe.


Ensuite elle accepte que je la photographie en me plaçant derrière elle, ce qui n’est sans doute pas agréable pour elle. J’espère que lors de notre prochaine rencontre elle sera aussi aimable avec moi !
On note le fort dimorphisme entre le mâle et la femelle, c’est ce qui rend un peu difficile l’identification.